Marcourt Jean-Claude

Politique, Député wallon, Ministre wallon

Awans 16/10/1956

Député wallon : 2014*
Ministre wallon : 2004-2009 ; 2009-2014 ; 2014-

Licencié en Droit de l’Université de Liège (1979), avocat inscrit au barreau de Liège, Jean-Claude Marcourt se spécialise en Droit des Affaires et conseille le PS dans le dossier de la restructuration de la sidérurgie liégeoise. Attaché de Cabinet auprès de Willy Claes (1988), il est désigné au Cabinet de Bernard Anselme lorsque celui-ci devient ministre-Président de l’Exécutif régional wallon (1988-1992), puis devient le chef de Cabinet de Guy Mathot, ministre wallon des Affaires intérieures (1992-1994), avant de retrouver Bernard Anselme, comme directeur adjoint du Cabinet. Après les scrutins de mai 1995, il devient l’un des deux chefs de Cabinet de Jean-Claude Van Cauwenberghe, ministre wallon et francophone, en charge du Budget et des Finances (1995-1998). En janvier 1998, il quitte le Cabinet « Van Cau » pour devenir le chef de Cabinet d’Elio Di Rupo, vice-Premier ministre au fédéral et en charge de l’Économie et des Télécommunications (janvier 1998-juillet 1999). En juin 1999, J-C. Marcourt reste chef de Cabinet, cette fois auprès de Laurette Onkelinx, vice-Première fédérale, en charge de l’Emploi. En juillet 2003, il est confirmé dans ses fonctions de Chef de Cabinet auprès de L. Onkelinx, cette fois affectée à la Justice.

Représentant de la Région wallonne au Conseil d’administration de Cockerill depuis juin 1995, dans celui de Meusinvest – où il est vice-président – depuis 1996, il est désigné en 1999 à la présidence de la nouvelle Société publique de Gestion de l’Eau (SPGE). Administrateur de la Société de gestion du circuit de Spa-Francorchamps (2003), de la Société régionale d’investissement, J-C. Marcourt détient aussi, dans le privé, un poste d’administrateur du Groupe Forrest International. Considéré comme un proche des milieux syndicaux, de la FGTB wallonne surtout, étiqueté de la mouvance liégeoise de Guy Mathot, J-C. Marcourt cherche surtout à rallier l’ensemble des forces vives socialistes liégeoises autour d’un projet commun, quand il préside « le Forum liégeois de la rénovation » au sein du PS et quand il lance des États-Généraux du PS liégeois (automne 2003).
Lors de la formation du gouvernement wallon en juillet 2004, J-C. Marcourt se voit confier les portefeuilles de l’Économie et de l’Emploi. Huitième extra-parlementaire à devenir ministre dans un gouvernement wallon, J-C. Marcourt reçoit de surcroît le Commerce extérieur à partir d’octobre 2005, puis le Patrimoine à partir de juillet 2007. Entre-temps, l’homme de l’appareil a participé à son premier scrutin en octobre 2006 et a été élu conseiller communal de Liège, mandat renouvelé en octobre 2012.

Restant un acteur attentif de la pacification de la Fédération liégeoise du PS, observateur actif dans le dossier de la sidérurgie liégeoise ballotée entre crise mondiale et décisions du groupe Mittal, le ministre Marcourt est surtout l’initiateur et le moteur du Plan Marshall. Mettant l’accent sur la simplification, le décloisonnement, la communication et surtout la créativité, souhaitant susciter l’émergence de projets et d’idées innovantes, il dépose un ambitieux plan stratégique « Création d’emplois et d’activités » (mai 2005) dont certains volets constituent les axes d’un plan mobilisateur, surnommé Marshall. Le « Plan d’actions prioritaires pour l’avenir wallon » conduit à l’émergence de pôles de compétitivité et à la restructuration d’un certain nombre d’outils économiques régionaux. Pérennisant la politique de clustering, le ministre de l’Économie charge par ailleurs une commission surnommée « Zénobe », composée de personnalités indépendantes, de fournir des conclusions destinées à nourrir le programme de la prochaine législature, en projetant la Wallonie à l’horizon 2020.

Tête de liste au scrutin européen de juin 2009, J-C. Marcourt ne siège pas au Parlement européen où il est élu, car il est désigné dans le gouvernement wallon de Rudy Demotte comme vice-Président, ministre de l’Économie, du Commerce extérieur et de la Coordination des pôles de compétitivité. Du côté du gouvernement de la Communauté, il est chargé de l’Enseignement supérieur et entreprend un vaste programme de réforme dont la première partie, structurelle, occupe toute la législature (« décret paysage »).

Du côté wallon, le « M. Marshall wallon » exerce d’importantes compétences au sein d’un gouvernement qui s’est ouvert au partenaire Écolo. La première conséquence est rapidement visible avec la création d’un 6e Pôle de compétitivité dans le cadre d’un Plan désormais nommé Marshall 2.vert. Comme dans la législature précédente, le Ministre Marcourt tente de maximiser les efforts publics en vue d’assurer le redéploiement économique de la Wallonie. Un investissement de 2,75 milliards d’€ est consenti. De multiples mesures et des dynamiques nouvelles sont lancées contribuant à créer de l’emploi (50.000 selon les sources officielles) et à aider les acteurs (aides directes aux entreprises, financement de milliers de chercheurs et de formations – Plan Langue –, création de zones d’activité économique, mesures visant à favoriser l’internationalisation des secteurs d’activités wallons, etc.). Sont encore mis en place Creative Wallonia qui a développé plusieurs projets, un Master Plan TIC Wallonie, terre d’excellence numérique, les projets NEXT-économie circulaire et Smart Park-économie d’énergie, tandis que les autorités wallonnes se préoccupent aussi de la question de la transmission d’entreprises, et de soutenir l’esprit d’entreprendre, l’économie sociale et les technologies nouvelles. Par contre, en fin de législature, deux projets portés par le ministre Marcourt ne passent pas la rampe parlementaire : le décret sur les implantations commerciales et le décret « expropriation d’entreprises ».

En 2011, quand Mittal a fermé la phase à chaud, la question de l’avenir de la sidérurgie liégeoise s’est plus que jamais imposée au cœur des préoccupations du ministre wallon qui a exploré de nombreuses pistes (appel à l’Europe, création d’une task force, mise en demeure, recherche d’outils juridiques et de repreneurs, élaboration d’un décret expropriation, « nationalisation », etc.) ; alors que le cdH refusait le décret « expropriation », l’idée de consulter l’Europe est venue trop tard ; finalement, l’année 2014 s’est achevée par des négociations, en présence des syndicats, sur les moins pires conditions de restructuration.

Tête de liste PS dans la circonscription de Liège au scrutin régional du 25 mai 2014, il se présente en fait pour la première fois à un rendez-vous électoral wallon. Avec plus de 38.000 voix de préférence, il réalise le meilleur score tous partis confondus, en dépit de la montée en puissance du « PTB-Go ! ». Quand PS et cdH forment une nouvelle majorité à Namur (été 2014), Jean-Claude Marcourt retrouve un portefeuille dans le gouvernement wallon présidé par Paul Magnette, avec davantage de compétences confiées à la Wallonie et un budget global qui passe de 8,5 à 13 milliards d’€. Vice-président du gouvernement wallon, Jean-Claude Marcourt est ministre de l’Économie, de l’Industrie, de l’Innovation et du Numérique. Du côté du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles présidé par Rudy Demotte, il reste en charge de l’Enseignement supérieur et obtient la Recherche et les Médias en plus.
Avec un peu plus de 125 mois dans un exécutif wallon, Jean-Claude Marcourt fait partie des cinq ministres ayant exercé plus de 10 ans dans les gouvernements wallons entre octobre 1974 et décembre 2014.

 

Mandats politiques

Conseiller communal de Liège (2006-)
Ministre wallon (2004-2009, 2009-2014, 2014-)
Ministre wallon et communautaire (2009-2014 ; 2014-)
Député wallon (2014)

 
Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse 2009-2014
Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 408-411
L’Almanach 2013-2014 : 5 ans d’Olivier,  cfr http://gouvernement.wallonie.be/sites/default/files/
nodes/story/6275-webplaquette201314def148-5x210mmcmjn.pdf