Nothomb Charles-Ferdinand

Politique, Député wallon

Bruxelles 3/05/1936,  Habay-la-Neuve 19/04/2023

Député wallon : 1980-1981 ; 1981-1985 ; 1985-1987 ; 1988-1991 ; 1992-1995

Docteur en Droit de l’Université catholique de Louvain (1957) et licencié en Sciences économiques dans la même université (1958), Charles-Ferdinand Nothomb effectue plusieurs voyages d’études en Chine, en URSS et dans les pays d’Europe de l’Est (1960-1961), tout en étant chercheur en Sciences économiques à l’UCL (1958-1959), puis fonctionnaire au Service d’Études du ministère des Affaires économiques (1959-1963). Attaché dans un Cabinet chargé des affaires économiques africaines, ensuite conseiller pour le ministre des Affaires économiques de l’Équateur, Ch-F. Nothomb est aussi conseiller au Département des Affaires économiques et sociales de l’ONU, à New York. Professeur d’Histoire diplomatique à l’Institut supérieur pour Interprètes Haps (1963), chargé de recherche en Sociologie à l’UCL (1964-1965), il est nommé professeur de Politique économique comparée à l’ICHEC (1968-2000), de Relations internationales aux Facultés Notre-Dame de la Paix à Namur (1980-1986, 1991-1995) et de Management public à l’Université catholique de Louvain (1992-1998).

Président des jeunes sociaux-chrétiens de Virton, président national des Jeunes PSC (1962-1965), Ch-F. Nothomb devient attaché de Cabinet du ministre Raymond Scheyven, puis est chargé de mission au Cabinet des ministres de la Culture française, Paul de Stexhe (28 juillet 1965-11 février 1966), et Pierre Wigny (19 mars 1966-17 juin 1968). Lors du scrutin du 31 mars 1968, Ch-F. Nothomb gagne sa première élection législative et entre à la Chambre comme représentant de l’arrondissement d’Arlon-Marche-Bastogne. C’est le commencement d’une longue carrière parlementaire et ministérielle au cours de laquelle il sera élu à neuf reprises à la Chambre (de 1968 à 1995), avant de prendre la direction du Sénat (1995-1999). Durant toute cette période, il reste attentif à défendre les intérêts de « sa » province de Luxembourg et il prend une part active à la transformation des institutions belges. Auteur d’un appel à la constitution d’un front wallon unanime sur la question de la régionalisation (1971), il est l’un des rares parlementaires wallons à avoir voté à la fois la loi de décentralisation économique, dite Loi Terwagne (juillet 1970), la révision de la Constitution (décembre 1970), la régionalisation préparatoire (août 1974), les lois spéciale et ordinaire d’août 1980, la réforme de 1988-1989 et la transformation de la Belgique en un État fédéral en 1992-1993. 

Dès décembre 1971, il siège sur les bancs du Conseil culturel français de la Communauté culturelle française de Belgique, ainsi que, à partir du 15 octobre 1980, sur les bancs du Conseil régional wallon. Tout au long de ces années, il est continuellement membre du parti qui compose la majorité gouvernementale, tantôt avec les socialistes (1968-1972, 1980-1981, 1988-1999) et le FDF (1977-1980) ou la VU (1988-1991), tantôt avec les libéraux (1974, 1981-1988) et le Rassemblement wallon (1974-1977), tantôt en tripartite traditionnelle (1973-1974, 1980).

Après avoir tenté de ravir la présidence de l’aile francophone du PSC à Léon Servais (mai 1969), il s’impose en 1972. Négociateur de la formation des nombreux gouvernements qui se succèdent dans les années 1970, Ch-F. Nothomb multiplie les initiatives pour sortir des contentieux institutionnels et pour renouveler les cadres et le programme de son parti. Désigné comme médiateur par le roi en 1979, Ch-F. Nothomb quitte la présidence du PSC quand il accède à celle de la Chambre des représentants (4 avril 1979-2 avril 1980) avant de devenir ministre des Affaires étrangères dans les gouvernements Martens III et IV (18 mai-2 avril 1981), puis Eyskens (2 avril-17 décembre 1981). Membre de l’Assemblée du Conseil de l’Europe (1968-1973, 1995-1999), il figure parmi les premiers élus au suffrage universel du Parlement européen en juin 1979 mais, dès 1980, il renonce à ce mandat.

Choisi par le Palais comme formateur (décembre 1981), Ch-F. Nothomb devient vice-Premier Ministre et ministre de l’Intérieur et de la Fonction Publique (17 décembre 1981-28 novembre 1985) dans le gouvernement Martens-Gol. Héritant notamment de la question de la désignation du bourgmestre de Fourons (1982), le ministre de l’Intérieur est au centre d’une controverse politique au sein du gouvernement en raison de sa gestion du dossier dit du Heysel (mai 1985). Jean Gol fait tomber le gouvernement sur cette question, mais dans la nouvelle équipe Martens VI, Ch-F. Nothomb est toujours vice-Premier Ministre, ministre de l’Intérieur, de la Fonction publique et, de surcroît, de la Décentralisation (28 novembre 1985). La saga de la nomination du bourgmestre de Fourons aura finalement raison de Ch-F. Nothomb qui, accusé d’avoir découvert la Couronne, est contraint à la démission (18 octobre 1986). Vice-président de la Chambre (18 octobre 1986-9 mai 1988), Ch-F. Nothomb succède à Jean Defraigne à la présidence de la Chambre des représentants du 10 mai 1988 au 21 mai 1995. 

Nommé Ministre d’État le 30 janvier 1995, Charles-Ferdinand Nothomb est placé sur la liste du Sénat par son parti pour le scrutin de mai 1995. Réalisant le 4e score tous partis confondus du collège francophone, il obtient la présidence de la Commission de l’Intérieur et la direction du groupe PSC (27 juin 1995-23 mai 1996), avant de réserver une surprise à son parti, en briguant la présidence du PSC et en déjouant ainsi les plans de Gérard Deprez. A quelques voix près, il s’impose face à Joëlle Milquet et entreprend un vaste chantier de refondation idéologique (1997). Après l’exclusion de Gérard Deprez qui a fondé le MCC (janvier 1998), Ch-F. Nothomb ouvre le chemin de sa succession (avril). Le duo Maystadt-Milquet lui succède (19 juin 1998).

Si le parcours parlementaire de Ch-F. Nothomb s’achève en juin 1999, il reste conseiller communal de Habay-la-Neuve jusqu’en 2000. Vice-président du Mouvement européen belge, vice-président de l’Institut Régional Intracommunautaire (IRI) (Luxembourg), vice-président de la Fondation universitaire luxembourgeoise (Arlon), vice-président de l’Istituto Internazionale Jacques Maritain, président de la Section belge du Groupement européen des Ardennes et de l’Eifel, président de l’Institut de recherche sur la coopération méditerranéenne et euro-arabe, président de l’Institut des Arts de diffusion (Louvain-La-Neuve), Charles-Ferdinand Nothomb conserve de multiples activités qu’il oriente désormais exclusivement vers la défense des intérêts du Luxembourg, de l’Europe et de la Grande Région. Ainsi préside-t-il aussi l’Institut de la Grande Région, qui promeut la coopération entre Wallonie, Lorraine, Sarre, Rhénanie et le grand-duché de Luxembourg. Lors des crises politiques que connaît l’État belge, le Palais fera encore appel à son Ministre d’État.

 
Mandats politiques

Conseiller communal de Habay-la-Neuve (1965-1985, 1989-2000)
député (1968-1995)
Président de la Chambre des représentants (1979-1980)
Ministre (1980-1981)
Membre du Conseil régional wallon (1980-1995)
Vice-premier ministre (1981-1986)
Président de la Chambre (1988-1995)
Ministre d’État (1995)
Sénat (1995-1999)

 
Sources

Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 463-467