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© ASBL Pat’Carnaval

Le carnaval de Bastogne

Le Pat’Carnaval est relativement récent et trouve ses origines dans un grand jeu de ville imaginé par les dirigeants du Patro de Bastogne en 1977. Depuis cette époque, de plus en plus d’animations se sont ajoutées aux activités initiales et, aujourd’hui, la ville est en fête pendant trois jours et le cortège du dimanche attire, tous les ans, environ 15 000 spectateurs. Un élément particulier de ce carnaval est l’élection du Gédiwi, l’organisateur-animateur de carnaval. Le carnaval de Bastogne se caractérise également par les petits textes « révélateurs » qui sont écrits les vitrines de certains commerçants.

Jours gras

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Musée international du Carnaval et du Masque, Emilie Botteldoorn et Sabine Maüseler, mai 2013

© OTThuin

La ducasse aux cerises de Biercée

A Biercée, la culture de la cerise fut intensifiée vers le milieu du XIXe siècle. C’est en 1875 qu’elle devint le fruit fétiche de la ducasse du village. Celle-ci réunit chaque année les amateurs de cerises et autres fêtards dans le cadre d’un programme varié. Il se compose, entre autres, d’un apéritif à la Liqueur aux cerises, d’une brocante, de concerts et d’un grand bal populaire. 

Le dimanche, un Te Deum se tient à l’église en l’honneur des confréries de tout le pays venues se joindre à la confrérie locale, Taste Cerise, créée en 1975. Après la messe, une tarte aux cerises d’un poids impressionnant (plus de 80 kg) est promenée à travers les rues du village. Le lundi, à minuit, la ducasse est clôturée par l’enterrement d’une tarte aux cerises par les jeunes villageois qui auparavant parcourent le village au son des fifres et des tambours.

Deuxième week-end de juillet

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Musée international du Carnaval et du Masque, Emilie Botteldoorn et Sabine Maüseler, mai 2013

La ducasse de Mons et la procession du Car d’or

La ducasse de Mons, également appelée Doudou par les Montois, est jalonnée par deux manifestations majeures : la sortie du Car d’or dans une procession et le Lumeçon. La ducasse commence le samedi, en la collégiale Sainte-Waudru, avec la descente de la Chasse de la sainte. Epouse de Madelgaire – toujours honoré à Soignies sous le nom de Vincent – et mère de quatre enfants, Waudru se sépare de son mari afin que chacun puisse mener une vie religieuse. Ayant vécu au VIIe siècle, elle est considérée comme la fondatrice de la ville.

La procession en l’honneur de la sainte remonte au moins au XIIIe siècle, tandis que le Lumeçon – le combat de saint Georges contre le Dragon – est joué dans la procession à partir du début du XVIe siècle. Le samedi soir, après la descente de la châsse lourde de 350 kilos, celle-ci est confiée à la garde du bourgmestre. Dès que celui-ci a prononcé sa promesse : « Nous acceptons volontiers la garde du corps saint de Madame sainte Waudru, et, depuis qu’il sera hors de cette église jusqu’à rentré y sera, nous ferons notre loyal pouvoir de l’aider et garder, sans coût ni frais, pour qu’il ne coure aucun danger ni péril en cette ville. », tous entonnent la célèbre musique du Doudou. Le lendemain, les reliques seront exposées sur le Car d’or, l’élément le plus traditionnel de la procession du dimanche. Celle-ci prend son départ à 10 heures et consiste en une cinquantaine de groupes colorés, en costumes d'époque, représentant les métiers, les confréries et les paroisses de la ville et, évidemment, la famille de la sainte et les personnages liés à sa vie. Les acteurs du Lumeçon font partie du groupe du magistrat. La remontée de la rampe Sainte-Waudru vers 12 heures est un des moments forts de la ducasse. La foule aide les chevaux à la remontée du Car d’Or qui pèse deux tonnes. Vers 12 heures 25, tous les acteurs du Lumeçon se mettent en route. Ils sont attendus sur la Grand’ Place par une foule immense. Au son du Doudou, commence alors le combat de saint Georges, aidé par douze Chinchins (Petits Chevaux), contre le Dragon, une bête impressionnante d’une longueur de 9,30 mètres. D’autres personnages participent à ce combat qui suit une chorégraphié bien précise : entre autres, les Hommes de feuille, les Diables qui se battent avec les Chinchins, ainsi que les Hommes blancs, porteurs du Dragon. L’ambiance du combat est unique. Les spectateurs essaient d’attraper un crin de la queue du Dragon qui est ensuite porté en bracelet comme porte-bonheur. Finalement, le bien remporte la victoire sur le mal : saint Georges tue le Dragon de trois coups de pistolets… Après le combat, la fête continue partout en ville. Le lundi et le mardi, diverses manifestations (concerts, braderie, jeux, etc.) sont proposées au public.

 

Dimanche de la Trinité, une semaine après la Pentecôte

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Musée international du Carnaval et du Masque, Emilie Botteldoorn et Sabine Maüseler, mai 2013

La fête de la Simpélourd à Soignies

Le personnage de Mononk Simpélourd est connu bien au-delà des frontières de Soignies. Plusieurs versions existent quant à son origine. D’après la légende, en 1754, quelques gais lurons avaient pendu aux fenêtres de plusieurs habitations un mannequin évoquant les aventures ou les malheurs des habitants qui avaient défrayé la chronique au cours de l’année. Vu le succès de cette plaisanterie, « la nuit des mannequins », fut ainsi reconduite. Après une courte interruption de la tradition suite au décès de l’instigateur, celle-ci fut ravivée, mais dorénavant, on mit à l’honneur un mari cocu décédé depuis quelques temps. En mémoire de ce « cornard », on pendit son effigie à la fenêtre d’une habitation proche de son lieu de résidence. Le mythe de Simpélourd (« simple et lourd ») était né et avec lui El Ducace.

Aujourd’hui, la veille du troisième dimanche d’octobre à 18h00, un Sonégien grimé et habillé en Simpélourd sort de la gare de Soignies, une valise à la main comme s’il revenait de voyage. Il est accueilli par une foule joyeuse et monte dans sa décapotable d’où il distribue des poignées de carabibis, des babeluttes sonégiennes. Des fanfares, des Gilles, des grenadiers de la Garde Impériale de Soignies et d’autres groupes folkloriques ainsi que les géants Dudule et Joséphine accompagnés de leur fille Charlotte, escortent Simpélourd à travers la ville et le mène au cabaret de la Sotte Nowé. Là, depuis la fenêtre de l’étage, il salue la foule avant de déguster un quartier de tarte à prones (tarte aux prunes). Profitant alors de l’inattention des badauds, Simpélourd se retire et est remplacé par un mannequin qui restera exposé les 3 jours suivants, jusqu’à ce qu’il soit brûlé le mardi soir.

Dimanche du troisième week-end d’octobre

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Musée international du Carnaval et du Masque, Emilie Botteldoorn et Sabine Maüseler, mai 2013

La ducasse de Messines

Le quartier de Messines, à Mons, accueille une des plus anciennes manifestations du genre en Hainaut. Sa ducasse trouverait ses origines dans un pèlerinage en l’honneur de la Vierge, attesté depuis 1620 par les archives. Celui-ci s’est déplacé tant dans le temps (du 2 juillet au 25 mars, puis au dimanche le plus proche de cette date) que dans l’espace (d’une chapelle de l’église Saint-Nicolas du faubourg de Bertaimont à, actuellement, l’église des Récollets). 

Ce pèlerinage s’est peu à peu mué en fête populaire, caractérisée par des ventes de fleurs et de jouets artisanaux. Des pinsons en cage étaient pendus sur les façades des maisons pour égayer la fête. Aujourd’hui, sont organisés, entre autres, un marché aux fleurs, des spectacles musicaux, l’intronisation de citoyens d’honneur, une foire et la sortie des géants Batisse, Lalie, Biloute et Trinette (depuis 1989).

Dimanche le plus proche du 25 mars

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Musée international du Carnaval et du Masque, Emilie Botteldoorn et Sabine Maüseler, mai 2013

© Hôpital Notre-Dame à la Rose

El Cayoteu 1900 de Lessines

En 1977, un groupe d’amis lessinois décide de rendre hommage aux travailleurs des carrières de porphyre de Lessines (les Cayoteux) qui, jusqu’à la moitié du XXe siècle, effectuaient leur travail à la main dans des conditions extrêmement pénibles et dangereuses. Une ducasse annuelle est mise sur pied pour permettre à tous de conserver le souvenir de cette activité fondamentale pour la ville et de ses ouvriers. Le premier dimanche des festivités ont notamment lieu des démonstrations du travail de la pierre ; le deuxième dimanche est marqué par le grand cortège historique et folklorique « El Cayoteu 1900 ». Les neuf géants du Cayoteu font partie intégrante des fêtes. Formant une famille, certains membres évoquent les carriers, comme, par exemple, Adrien Le Cayoteu, Monsieur du Cordant, qui représente un contremaître carrier du même nom, ou Roc du Cayau, le fils du Monsieur et Madame du Cordant. Leur poids peut aller jusque 85 kg et les plus grands mesurent 3m80. A côté de ceux-ci, des « petits géants » sont portés par des enfants. De nombreuses autres activités sont organisées en parallèle au cortège.

Second dimanche d’août ; dix jours de festivités

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Musée international du Carnaval et du Masque, Emilie Botteldoorn et Sabine Maüseler, mai 2013

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Les géants du Brabant wallon

Les géants font partie intégrante du folklore vivant brabançon. Ils animent les festivités d’une trentaine de localités parmi lesquelles Braine-l’Alleud, Jodoigne, Perwez, Tubize et Wavre. Le géant le plus ancien du Brabant wallon est l’Argayon de Nivelles, mentionné dès 1467. La plupart des géants apparurent cependant après la seconde Guerre mondiale et sont originaires de la campagne, alors qu’il s’agissait auparavant surtout d’un phénomène urbain. Leur parcours est souvent calqué sur celui d’une vraie personne : ils sont baptisés, ont souvent un métier et beaucoup d’entre eux se marient et ont des enfants. Les géants plus anciens sont des chefs-d’œuvre de vannerie, tandis que ceux qui ont vu la lumière du jour plus récemment sont souvent fabriqués en tubes métalliques, ce qui réduit leur poids. A côté des géants qui atteignent une taille impressionnante, se rencontrent des « petits géants » qui se portent sur les épaules et dont les jambes sont celles des porteurs : Marie Crayeux et Télésphore Blangilet, le Grand Colas et la Grande Nananne, Tave de Stimont et Fine de Siroux, François le Zouave, Marie Doudouye pour n’en citer que quelques-uns.

Dates de sortie d’après la localité

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Musée international du Carnaval et du Masque, Emilie Botteldoorn et Sabine Maüseler, mai 2013

La ducasse d’Ath

La ducasse d’Ath est unique par l’originalité de ses géants et  de ses chars et suscite un enthousiasme impressionnant dans la population locale. Huit géants participent à ce spectacle et dansent au son des fanfares locales ou régionales. La ducasse d’Ath trouve ses origines dans la consécration de l’église paroissiale (dédicace) et existe depuis la fin du XIVe siècle. Les géants, comme le Cheval Bayard, symbole de l’épopée opposant Charlemagne aux quatre fils Aymon, furent intégrés dans la procession au XVe siècle. A l’époque, elle était organisée dans un but didactique et religieux. Au fur et à mesure, la procession devint plus laïque et de nouveaux personnages rejoignirent le géant Goliath : le Cheval-Diricq, les Hommes sauvages, le Diable Magnon, l’Aigle… et, en 1715, on donna une femme à Goliath. En 1794, tous les géants athois furent détruits sur la place publique à l’initiative des Jacobins, en tant que symboles de l’Ancien Régime. Ils furent réhabilités au début du XIXe siècle pour retrouver leur place dans la procession qui devint un cortège laïc.

Aujourd’hui, la ducasse commence le vendredi par la sortie du géant Tirant, le tir à l’arc sur l’Esplanade et le brûlage des pantalons (brûlage de maronnes) du géant Goliath à la veille de son mariage, se poursuit le samedi par le mariage de Goliath, annoncé par la grosse cloche de l’église Saint-Julien, et le célèbre combat contre le berger David. Le dimanche, le cortège des géants – parmi lesquels le Cheval Bayard avec ses 600 kilos et 16 porteurs est le plus impressionnant –, des chars tirés par des chevaux et des groupes historiques, part à 9 heures 45 de la gare pour atteindre l’Esplanade d’où le cortège repart l’après-midi en sens inverse. Un moment fort est celui où Goliath et son épouse dansent, puis s’embrassent. Le lundi matin, les géants circulent une dernière fois en ville pour recevoir les remerciements des habitants.

 

 

 

Dernier week-end d’août

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Musée international du Carnaval et du Masque, Emilie Botteldoorn et Sabine Maüseler, mai 2013

Folklore et tradition

Folklore et tradition

© Musée international du Carnaval et du Masque

Patrimoine immatériel, traditions populaires, folklore, autant de termes qui semblent bien réducteurs à l’aune de la réalité et des multiples manifestations qu’ils peuvent englober. S’il fallait trouver un point commun à celles-ci, ce serait sans aucun doute l’implication, voire l’amour ou la dévotion que leur portent des communautés locales. Elles les entretiennent depuis parfois des siècles et pourtant, chaque année, elles semblent être vécues aussi intensément qu’au premier jour.  

Par type de manifestation ou par commune, partez à la découverte du folklore wallon.