SPW - G. Focant

Monument du Stalag

Ce monument fut érigé en 1960 en hommage à tous les militaires belges prisonniers du Stalag I A et disparus au cours de leur captivité. Le Stalag I A, vaste camp de prisonniers de guerre situé à 50 km au sud de Königsberg, accueillit près de 23.000 soldats belges, dont beaucoup avaient servi dans les forteresses liégeoises. Le mirador et les barbelés qui structurent le monument au sommet d’arcs voûtés en béton symbolisent la servitude et l’oppression subies par les prisonniers du Stalag I A. Le monument fut inauguré en présence de milliers d’anciens, le 18 septembre 1960. En 1963, une plaque rappelant les liens qui unissaient les prisonniers belges et français y fut apposée, et une urne contenant de la terre du cimetière allemand de Stablack y fut scellée le 21 septembre 1969.

Le monument de Chaudfontaine est le plus important monument belge en hommage aux anciens prisonniers de guerre et, tout comme le monument national à la Résistance, il est somme toute logique qu’il se situe en
territoire wallon puisque, sur les quelque 250.000 militaires belges capturés par les Allemands en 1940, tous les Flamands furent systématiquement libérés et rapatriés entre l’été 1940 et février 1941 sur ordre de Hitler, si bien que les 80.000 hommes qui restèrent dans les camps étaient principalement des Wallons, parmi lesquels 65.000 subirent ainsi cinq ans d’emprisonnement.

Les médias relaient encore fréquemment le mythe des soldats flamands surreprésentés dans les tranchées de l’Yser, soigneusement entretenu par les autorités flamandes, alors que les statistiques de soldats morts dans ces dernières permettent seulement de constater une légère surreprésentation de 4 à 9 % proportionnellement au poids démographique des deux communautés : presque autant de troufions wallons que de soldats flamands subirent les quatre années de boue et de fureur de l’Yser.

Au contraire, les cinq années de captivité à l’est de l’Allemagne en 1940-1945 furent quasi exclusivement le sort de miliciens wallons, ce qui eut des conséquences démographiques indéniables à long terme, et une influence politique certaine dans la conscientisation wallonne : le mouvement wallon clandestin souligna la différence de traitement entre les prisonniers – sans parler du sort du « prisonnier de Laeken »… – et rappela constamment celle-ci par la suite. Beaucoup d’anciens prisonniers de guerre, révélés au mouvement wallon par cette expérience, lui apportèrent leur contribution parfois bien plus tard, si bien que l’on peut dire que « la question des prisonniers de guerre apparaît indiscutablement liée au Mouvement wallon ». 

Pour le cinquantième anniversaire de la libération des Stalags, le Ministre-Président wallon Robert Collignon, soucieux de rappeler cet épisode historique fondateur parmi d’autres de la conscience wallonne, prit l’initiative d’inviter à une cérémonie d’hommage à Liège, en avril 1995, tous les anciens prisonniers de guerre wallons survivants. Plusieurs centaines répondirent à cet appel.

Avenue des Thermes
4050 Chaudfontaine

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Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

SPW - G. Focant 

Monument Charles de GAULLE à Verviers

C’est à l’initiative de Joseph Gélis, fondateur et secrétaire de la section verviétoise de Wallonie libre, qu’un monument en hommage au général de Gaulle existe à Verviers : lors du décès du grand symbole de la Résistance, celle-ci décida, dès le 10 novembre 1970, de lui rendre hommage. Un comité provisoire, soutenu par le fils du Général, fut mis en place, mais le nom de de Gaulle ne faisait pas l’unanimité chez les anciens combattants. L’idée ne fut reprise qu’en 1979, à l’initiative de Jules Nissenne.

La Ville de Verviers refusa de s’associer via un soutien financier, mais donna son accord pour l’édification du monument dans un espace public. Le Comité du Souvenir Charles de Gaulle – Verviers lança alors une souscription publique, et le monument fut inauguré le 21 juin 1980. 

Réalisé par les architectes Charles Vivroux (dont ce fut la dernière réalisation avant le décès) et Jean Burguet, il se présente sous la forme d’une stèle de 3 mètres de haut sur laquelle se trouvent une croix de Lorraine et un médaillon en bronze représentant de Gaulle. Plusieurs inscriptions sont également visibles sur le monument. En-dessous du médaillon : « Charles de Gaulle. Appel du 18 juin 1940 ». Et sur les faces latérales : « Honneur et Patrie », ainsi que « Hommage à la résistance ». Ce fut longtemps le seul monument en l’honneur de de Gaulle érigé en dehors du territoire français.

L’emplacement du monument, rebaptisé « Square de Gaulle » en juin 1982, devint un lieu de commémoration pour le Mouvement wallon. Une cérémonie y est organisée, chaque 18 juin : d’abord par l’Union française de Verviers, entre 1982 et 1987 ; ensuite par le Comité du Souvenir Charles de Gaulle – Verviers ; enfin, depuis 2008, par la Ville de Verviers qui a pris le relais des militants wallons.

Square Charles de Gaulle
4800 Verviers

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Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

IPW

Monument aux morts français de 14-18 d'Arlon

C’est à l’initiative de la Jeunesse arlonaise, club de football créé au lendemain de la Première Guerre mondiale, qu’est érigé un monument à la mémoire des soldats français morts durant le conflit. L’architecte Lamy et le sculpteur arlonais Jean-Marie Gaspar sont sollicités et dessinent un coq gaulois perché sur une colonne de pierre. Le symbole est double : le coq symbolise la France, mais le monument rappelle nettement celui qui avait été élevé, peu avant le conflit à Jemappes, à l’initiative du Mouvement wallon ; le coq était l’œuvre de Gaspar également, mais il avait été dynamité par les Allemands en 1914. À la différence du coq de Jemappes, qui commémorait une victoire de la Révolution, le coq d’Arlon a la gorge tendue dans une attitude de défi, prêt à pousser un cri de triomphe à l’égard de l’ennemi et il est perché sur un casque allemand.

Fondu à Schaerbeek, il est terminé en juillet 1919. La ville d’Arlon, parée des couleurs belges et françaises, inaugure en grande pompe son nouveau monument le 17 août 1919, en présence du général de Castelnau, adjoint du maréchal Joffre. 

Il s’agit d’un des premiers monuments élevés en Belgique à la mémoire des morts de la Grande Guerre. Sur sa base sont inscrits les mots suivants : « À nos amis de France 1914-1918 ». Le carré des soldats français tombés à Arlon entoure le monument, à côté duquel flotte un drapeau français. 

Le coq actuel est une réplique de l’original, due au sculpteur Demanet, installée en septembre 1956 à la place de l’œuvre de Gaspar qui avait connu, en 1940-1945, le même sort que le coq de Jemappes en 1914-1918, en terminant dans les fonderies du Reich.

Cimetière d'Arlon
Rue de Diekirch 234
6700 Arlon

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Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

IPW

Monument aux morts d'Houdeng-Goegnies

Inauguré le 21 octobre 1923, ce monument réalisé par le maître carrier Rombaux-Gaudier comporte, à son sommet, la statue d’un coq, la majorité politique socialiste entendant bien par là rendre hommage à ses valeurs francophiles et républicaines. 

La société des charbonnages du Bois-du-Luc (un des principaux souscripteurs du monument) s’émut de cette signification politique et obtint des autorités communales qu’elles fassent graver sous la statue « Le Coq gaulois salue la Belgique et la France ».

Grand-Place
7110 Houdeng-Gœgnies 
(La Louvière)

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Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

IPW

Monument aux morts de Wavre

 

Comme dans d’autres villes wallonnes, les Fêtes de septembre sont l’occasion d’organiser un cortège vers le monument aux morts. Au départ, un monument aux morts de la Première Guerre mondiale avait été édifié devant le cimetière de la ville. En 1946, plusieurs associations patriotiques, ainsi que des représentants du Mouvement wallon ont décidé de réunir, en un monument unique, l’hommage aux morts wavriens de la révolution de 1830 et des deux guerres mondiales. 

Conçu par l’architecte Navez et inauguré en juillet 1951, il se présente sous la forme d’une colonnade semi-circulaire devant laquelle se trouve une urne destinée à accueillir une flamme et sur le socle de laquelle sont gravées les dates des conflits. À l’avant, la mention « À nos martyrs » se trouve juste derrière un parterre de fleurs qui, à l’origine, était une pièce d’eau.

Un peu en retrait de ce monument, une arcade conserve la cloche Donglebert, cloche wavrienne fondue en 1696 qui n’avait pas été réquisitionnée par les Allemands en 1943. Rachetée en 1954 par l’abbé Pensis, elle fut offerte au comité des Fêtes de Wallonie qui l’installa dans le parc Houbotte et décida de surmonter le monument d’un coq wallon. Volé il y a plusieurs années, ce coq n’a jamais été remplacé.

 

 

Parc Houbotte
1300 Wavre

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Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

IPW

Monument aux morts de Tilff

Installé au centre de la place du Souvenir, devant la maison communale de Tilff, le monument était à l’origine adossé à cette dernière et dédié aux seuls morts de la Première Guerre mondiale. Inauguré le 11 novembre 1919, il se présentait comme une stèle portant, comme partout, les noms des victimes. 

C’est à l’occasion du centième anniversaire de l’indépendance qu’un coq en bronze, réalisé par le sculpteur Adelin Salle, fut installé au sommet de la stèle le 5 octobre 1930 et que celle-ci fut placée au centre de la place, rebaptisée place du Souvenir. 

Le coq d’Adelin Salle fut dérobé en 1999 et remplacé par un petit coq provisoire. Le 27 septembre 2006, un nouveau coq en pierre, dû au sculpteur Jacky Jansen, fut placé au sommet du monument. Il est significatif que cette nouvelle inauguration ait eu lieu lors des fêtes de septembre, tout comme il faut relever derrière le monument, sous un arbre du parc, une stèle de la liberté portant une phrase en wallon, A Tif èl Walonerèye crèch è riglatih li lîbèrté : À Tilff, en Wallonie, grandit et brille la liberté.

Place du Souvenir
4130 Esneux

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Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

 SPW - G. Focant 

Monument aux morts de Nivelles

La colonne aux volontaires de 1830, inaugurée le 16 décembre 1834, est l’œuvre du marbrier nivellois Joseph Lanneau. Installée à proximité de la collégiale, elle sera déplacée au cimetière Saint-Pierre en 1848, avant d’être ramenée à son endroit initial en 1905 et transférée définitivement sur l’esplanade du Souvenir en septembre 1984. 

Le monument aux morts de la Première Guerre mondiale, lui, se situait autrefois dans un couloir de l’hôtel de ville et fut détruit avec celui-ci par les importants bombardements de mai 1940. 

C’est à l’initiative du bourgmestre Jules Bary qu’un monument aux morts des Deux Guerres vit le jour. Il fut installé sur la nouvelle esplanade du Souvenir en septembre 1964, à l’occasion du vingtième anniversaire de la libération.

À partir de septembre 1944, la section locale de Wallonie libre organisa, chaque année, une cérémonie devant le monument de 1830. Modifié et déplacé entre-temps, l’hommage rendu par Wallonie libre se poursuivit. Une gerbe de fleurs aux couleurs françaises sera encore déposée à ses pieds en septembre 1997.

D’autres commémorations se dérouleront devant le monument aux morts des Deux Guerres, installé à proximité de celui de 1830, en 1964.

Esplanade du Souvenir
1400 Nivelles

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Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

SPW - Guy Focant 

Monument aux morts de Dolhain

Inauguré le 4 août 1920 sur la place principale de Dolhain, ce monument aux morts a été conçu par l’architecte Charles Vivroux. Il se caractérise, comme la médaille de Verviers et les monuments de Jemappes, d’Arlon, d’Houdeng-Goegnies et de Tilff (Esneux), par un coq dont la signification, à la fois wallonne et francophile, était indéniable en ces temps d’exaltation nationale belge. Mais, de surcroît, tout comme à Arlon, ce coq est dressé sur un casque allemand ! 

Comme ce fut le cas pour le monument de Jemappes en 1914 et pour le monument aux morts d’Arlon en 1940, il fut détruit par les Allemands au cours de la Seconde Guerre mondiale : on perdit alors définitivement la trace de la sculpture. 

En 1946/47, un coq en bois est installé au sommet de la colonne pour remplacer provisoirement l’emblème disparu. Il fait place, en novembre 1957, à un coq en béton. Le coq, toujours présent actuellement, en bronze, réplique de l’œuvre originale, a été inauguré le 11 novembre 1959.

Place Léon d'Andrimont
4830 Limbourg

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Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

SPW - G. Focant

Monument Le coq à Jemappes

Depuis 1890, l’idée de réaliser une commémoration de la bataille de Jemappes était dans l’air. Cette bataille, remportée par la jeune République française le 6 novembre 1792 sur les armées autrichiennes, avait permis la victoire de la République et, à terme, le rattachement de nos régions à la France. Le symbole était fort pour le Mouvement wallon naissant. L’idée de l’érection d’un monument se précisa dans les colonnes d’un quotidien hennuyer en 1908. Un comité d’action, dans lequel se trouvait Jules Destrée, fut constitué en mai 1909 et sélectionna le sculpteur arlonnais Jean-Marie Gaspar, le plus grand spécialiste de la sculpture animalière à l’époque.

Le monument consiste en un obélisque de granit de 16 mètres de hauteur. À son sommet un coq en cuivre qui symbolise la puissance de la France révolutionnaire, tourné vers l’est, immense, aux lignes élégantes, se dresse vers le ciel, les ergots en bataille et le cou gonflé par le cri qu’il pousse. Il fut inauguré avec faste le 24 septembre 1911 à l’occasion du Congrès international des Amitiés françaises, en présence de quelque cent mille personnes venues de toutes les régions de Wallonie. Des Français de Lille et Valenciennes étaient également présents en nombre. Parmi de nombreuses interventions, le discours de Jules Destrée marqua les esprits par sa fougue et son éloquence. La sculpture fut détruite par les Allemands dès le 24 août 1914, et un nouveau coq réalisé par le sculpteur Charles Samuël fut installé sur l’obélisque le 21 mai 1922. Épargné par la seconde occupation, il trône toujours en haut du monument, aujourd’hui au coeur d’une cité sociale.

Tout comme Waterloo, Jemappes - célébrant une victoire et non une défaite - accueillera de nombreuses manifestations francophiles. Un premier événement y est organisé par les Ligues wallonnes affiliées à la Concentration wallonne le 14 novembre 1937. À partir de 1938, la date du 6 novembre devient celle de la célébration de l’amitié franco-wallonne. En 1950, Joseph Merlot y représente le Congrès national wallon et le 160e anniversaire de la bataille, en 1952, est l’occasion pour le Mouvement wallon d’organiser un grand rassemblement à la lumière de torches qui sont réunies en un énorme brasier au pied du monument. Une cérémonie se tient encore dans les années suivantes, à l’initiative de membres de « Wallonie libre », mais elle se fait en petit comité. Un essai de relance, par « Wallonie Région d’Europe » et l’Institut Jules Destrée, eut lieu en 1989, sans lendemain.

Butte du Campiau
7012 Mons (Jemappes)

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Classé comme monument le 4 novembre 1976

Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

IPW

Monument René LYR

René Vanderhaegen (1887-1957), Couvinois d’origine, s’établit à Bruxelles dès 1905 et y prend le pseudonyme littéraire de René Lyr sous lequel il publiera ses poésies. 

Membre de la Société des Amis de l’Art wallon, puis secrétaire de la Fédération des Artistes wallons, il représente Bruxelles à l’Assemblée wallonne de 1919 à 1940, milite dans la « Wallonie indépendante » clandestine et participe au Comité permanent du Congrès national wallon de 1947 à sa mort. 

Le monument érigé à sa mémoire le 21 juin 1960 au lieu-dit les Allées au centre de Couvin est composé d’une stèle en moellons portant un buste du poète.

Les Allées
5660 Couvin

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Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009