Frédéric MARCHESANI, 2014

Boulet de canon français à Auvelais

Le moulage d’un boulet de la bataille de Fleurus est entouré de l’inscription «24 juin 1794», gravée dans la pierre.

rue du Pont à Biesmes
5060 Auvelais

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Frédéric MARCHESANI, 2014

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Ancienne auberge Vincent

Siège d’une auberge en 1815 et situé place Verte, l’édifice abrite aujourd’hui un fleuriste. 

C’est à cet endroit que le comte de Bourmont installe son quartier-général le 14 juin 1815. 

Né le 2 septembre 1773, Louis Auguste Victor de Ghaisne, comte de Bourmont, entre dans l’armée en 1788. Il prend part à la bataille de Valmy en 1792 et à celle de Wissembourg l’année suivante. 

Accusé d’être royaliste, il est arrêté et emprisonné au Temple de 1801 à 1804 après une évasion qui le conduit au Portugal. Rentré en France en 1808, il rejoint l’armée d’Italie en 1810 puis prend part aux campagnes de 1813 et 1814. 

Sous la première Restauration, il est placé à la tête de la 6e division militaire et rejoint le maréchal Ney pendant les Cent-Jours. Craignant pour l’indépendance nationale, il se rallie à Napoléon bien que royaliste. 

Le 23 avril 1815 est prononcée la déchéance des Bourbons, décision de l’empereur qui fait définitivement basculer le comte de Bourmont : alors qu’il se trouve à Florennes, il décide le 15 juin 1815, à la veille de la bataille de Ligny, d’abandonner son commandement et de déserter en compagnie de son état-major.

 

Place Verte 35
5620 Florennes

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Frédéric MARCHESANI, 2014

Bruxelles - KIK-IRPA

Tombe Edward STABLES

Le lieutenant-colonel Edward Stables est tué le 18 juin 1815 alors qu’il sert dans le bataillon des grenadiers de la garde. Il est enterré dans le jardin d’une habitation située sur la chaussée de Bruxelles à Joli-Bois et un tombeau de pierre est édifié en son hommage. En 1894, son corps est exhumé et replacé dans le mémorial britannique d’Evere et le tombeau disparaît dans l’oubli. 

Une plaque en marbre qui se trouvait sur la face sud de la tombe est alors déposée au musée Wellington, en perpétue le souvenir et porte une inscription en latin : 

« Hic jacet Edwardus Stables Olim de Hormeadbury, in Comitatu Hertfordiensi in exercitu Britannico stallitum regiorum Tribunus in Hispania militam iniit, sub insigni duce John Moore, Equit. Balm, Mox, per landem, per varios trimphos gloriosissimo liberatam, sub insignissimo principe, Arthuro Duce de Wellington, Galliam feliciter intravit ; Tandem in prollie Waterloviensi, Agmini quadrato imperam, Dum monitu et exemplo militum animos in hostem accendebat, Egregia morte peremptus est. Abreptum lugent amici, Commilitones, Patria, Obiit annis aetatis suae XXXIII » 

(Ci-gît Edward Stables de Hormeadbury, du comté de Hertfordshire, officier des troupes royales britanniques. Il commença sa carrière militaire en Espagne sous les ordres de l’illustre commandant John Moore, chevalier de l’Ordre du Bain. Très vite, à travers celle-ci, libéré par diverses victoires glorieuses, il fut heureux d’entrer en France sous les ordres du très illustre prince Arthur, duc de Wellington. Enfin, commandant un bataillon formé en carré à la bataille de Waterloo, tandis qu’il encourageait par ses paroles et son exemple le courage des soldats contre l’ennemi, une mort glorieuse le faucha. Ses amis, ses compagnons d’armes, sa Patrie, pleurent cette fin brutale. Il est mort dans sa 33e année).

Toutefois, un groupe de passionnés britanniques retrouve et restaure le monument funéraire en 1992. Les autres plaques du tombeau sont découvertes dans le grenier de l’habitation toute proche. 

Le monument, aujourd’hui devenu cénotaphe, porte l’inscription suivante : 

« Sous cette pierre, pendant près de quatre-vingts ans ont reposé près de l’écurie les restes du lieutenant-colonel Edward Stables de Hormeadbury qui a servi dans les guerres continentales sous Sir John Moore et le duc de Wellington et tomba glorieusement le 18 juin 1815 tout en commandant un bataillon des Grenadier Guards. Ses restes ont été replacés au monument de Waterloo à Evere le 13 décembre 1894. Cette tombe a été restaurée par Sir Francis Plunkett ».

1410 Waterloo

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Frédéric MARCHESANI, 2014

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Tombe Pierre STIÉNON

Le cimetière de Petit-Waret, section de la localité de Landenne, abrite la tombe d’un soldat des guerres napoléoniennes. 

L’épitaphe de Pierre Stiénon précise qu’il fut « décoré de la croix de fer de Napoléon Ier » ; le soldat fut en fait décoré de la médaille de Sainte-Hélène, qu’il demanda à Napoléon III sous le Second Empire.

Pierre Stiénon est décédé le 3 mai 1877 à l’âge de 93 ans.

Cimetière de Petit-Waret
Rue Auguste Seressia
5300 Petit-Waret

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Frédéric MARCHESANI, 2014

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Tombe Jean-Joseph MEUNIER

Le cimetière communal d’Achet abrite la sépulture d’un grognard de l’Empire. Né le 26 décembre 1790, ce jeune berger intègre le 4e bataillon du 30e régiment d’infanterie de ligne en qualité de grenadier le 3 mars 1813, en vertu du processus de conscription. 

Il participe à la campagne d’Allemagne de 1813 et perd un doigt à la bataille des Nations, du 16 au 19 octobre 1813. Cette blessure lui vaut le droit d’obtenir son congé de réforme le 16 avril 1814. 

Sous le Second Empire, il obtient de Napoléon III la médaille de Sainte-Hélène. Il décède à l’âge de 98 ans le 30 août 1889.

 

Cimetière communal
Rue du Coria
5362 Achet (Hamois)

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Frédéric MARCHESANI, 2014

 Bruxelles, KIK-IRPA

Tombe E.J. REGNIER

Dans le cimetière de Vieuxville se trouve une tombe discrète qui rappelle le souvenir d’une des figures de la seconde occupation française dans nos régions. Étienne-Joseph Regnier, révolutionnaire français, était le commandant de la section d’artillerie du troisième bataillon de la Côte-d’Or pendant les premières heures de la République. 

Suite à l’arrivée des Français en principauté après la bataille de Fleurus, il est envoyé à Liège pour y tenir le rôle d’accusateur public auprès du tribunal criminel révolutionnaire. 

Le monument funéraire a été taillé dans la pierre en 1819.

 

Cimetière de Vieuxville
Route de Liège 3
4190 Ferrières

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Frédéric MARCHESANI, 2014

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Tombe Corneille STEVENS

Né à Wavre en 1747 et ordonné prêtre en 1774, Corneille Stevens devient chanoine de la cathédrale de Namur peu après. Après la bataille de Fleurus de 1794, il fuit en Allemagne en compagnie de l’archevêque de Malines dans le but d’éviter de se voir imposer la constitution civile du clergé. Il rentre à Namur après le coup d’état de Napoléon en 1799 et devient grand vicaire du diocèse le 4 septembre. Le siège est alors vacant dans le chef-lieu de Sambre-et-Meuse et Stevens occupe le poste jusqu’à la nomination d’un premier évêque concordataire en 1802. Stevens rejette ce concordat, estimant que Napoléon s’y voit accorder trop de pouvoirs. Influent et actif dans l’opposition à la politique religieuse de l’empereur, il se retrouve à la tête d’un mouvement de protestation, le Stévenisme, et passe à la clandestinité. 

Sa tête est mise à prix et il est traqué durant tout le reste de la période française. Après la chute de l’Empire, il se réconcilie avec l’évêque de Namur Charles Pisani de la Gaude et quitte le mouvement qu’il avait jusque-là dirigé. 

Il meurt à Wavre en 1828 et est inhumé dans l’église Saint-Jean-Baptiste. Une dalle funéraire est apposée contre le mur du champ de repos et comporte une inscription latine. 

Lorsqu’un nouveau cimetière est aménagé à Wavre en 1855, la pierre est enlevée de l’endroit et placée au nouveau champ des morts. 

Ce n’est que par la suite que cette sépulture est transférée à l’abbaye de Floreffe.

Abbaye de Floreffe
Rue du Séminaire 7
5150 Floreffe

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Frédéric MARCHESANI, 2014

IPW

Tombe Christophe JACMIN

Dans le cimetière communal de Gérouville se trouve la tombe d’une autre figure wallonne des armées napoléoniennes. Christophe-Charles Jacmin, caporal en 1804 puis sergent-major, sert au 32e de ligne en Autriche, en Prusse, en Pologne et en Espagne entre 1808 et 1814. 

Promu sous-lieutenant en 1812 et lieutenant en 1813, il a probablement intégré la Garde impériale pendant les Cent-Jours : 

« Charles Jacmin, officier de la Garde impériale, chevalier de la Légion d’honneur, 1779-1842 ». 

Originaire de Verdun, il s’installe à Gérouville en 1825 et meurt à Arlon en 1842.

 

Rue Morette 112
6769 Meix-sur-Virton

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Frédéric MARCHESANI, 2014

Maison du Souvenir d’Oupeye

Tombe Charles de THIERRY

Dans le cimetière communal du village se trouve la tombe, récemment restaurée, de Charles de Thierry, chasseur à cheval de la Garde impériale de 1806 à 1811 puis capitaine au 5e hussards en 1813. Il poursuit ensuite sa carrière dans l’armée belge. La très belle stèle est décorée d’ornements militaires parmi lesquels un casque du 1er lanciers dans lequel il servit sous Léopold Ier, un sabre et des médailles. 

Dans la partie inférieure, son épitaphe : 

« Charles Ferdinand Eugène de Thierry, colonel au régiment des lanciers, décédé à Hermalle sous Argenteau le 9 février 1842 à l’âge de 54 ans. Qui vécut bien, qui aima bien, qui mourut bien (…) ».

 

Rue du Roi Albert 15
4684 Oupeye

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Frédéric MARCHESANI, 2014

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Tombe prêtre réfractaire

Dans le cimetière d’Athus se trouve une dalle de schiste datée de 1851. Elle rend hommage à un prêtre ayant été déporté pour avoir refusé de prêter le serment de fidélité à la République. 

La dalle est gravée de l’inscription suivante : 

« En généreux confesseur a courageusement refusé de prêter le serment schismatique prescrit par la constitution civile du clergé de France, préférant la prison et l’exil au sacrifice de sa conscience et a langui pendant trois ans dans les cachots de l’île de Ré. Dieu le récompense ».

L’île de Ré, fortifiée par Vauban sous Louis XIV, abrite notamment une importante prison. Sous la Révolution, le Consulat et l’Empire, elle voit passer entre ses murs des royalistes, des Jacobins, des Girondins, et des réfractaires. Après 1815, les républicains et les napoléoniens prennent leur place ! Les prêtres réfractaires comptent parmi les plus nombreux prisonniers de la citadelle de l’île de Ré. Leur incarcération à cet endroit est décidée par l’Assemblée législative le 26 août 1792. Arrêtés en France, puis dans les départements réunis après l’annexion, ils y sont conduits par petits groupes. 

À la fin du XVIIIe siècle, on y compte plus d’un millier de ministres du culte qui avaient refusé de prêter le serment. Le Concordat de 1801 mit fin à cet état de fait.

Cimetière d'Athus
Rue de l'Eglise 5
6791 Athus

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