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 Guy Focant

Maison du peuple de Dour, Place E. Vandervelde 28

La maison du peuple de Dour, qui conserve cette vocation, a été construite par l’architecte Alphonse Van Craenenbroeck en 1928-1929, à l’initiative de la société coopérative « Les Socialistes réunis ». Les souhaits de cette dernière étaient d’offrir un lieu de rencontre moderne, où le côté récréatif et festif était prépondérant face au côté commercial.

Le bâtiment cherche à exprimer l’hégémonie de la coopérative. Utilisant magistralement le langage Art déco, l’édifice est bâti selon un plan triangulaire axé sur une excroissance semi-octogonale abritant un café. Celui-ci est éclairé par de grandes baies aux encadrements à retraits et surmonté d’une terrasse clôturée d’un balcon. La façade pignon comprend en son centre une tour couronnée d’un amortissement en style géométrique. Ce style est également utilisé pour le couronnement des pilastres et des pignons des trois façades ainsi que pour les frises aux motifs anguleux qui soulignent l’élévation. L’ensemble comportait à l’origine une salle de spectacle, aujourd’hui disparue.

L’austérité de la façade à l’élan vertical marqué est en opposition avec la richesse de l’intérieur, tant en formes qu’en couleurs (frise, lambris en bois exotiques, vitraux, etc.). Les piliers octogonaux se transforment en palmiers stylisés et le plafond s’anime de moulures en faisceaux. Ce dernier répond au sol en damier rouge et blanc. Épinglons les deux sas d’entrées ornés de vitraux, les banquettes épousant la base des pilastres ainsi que la frise géométrique décorant la partie supérieure des murs.

Place E. Vandervelde 28
7370 Dour

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Classée comme monument le 29 septembre 1982

Institut du Patrimoine wallon

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Maison du peuple de Dinant, Place Patenier

La maison du peuple de Dinant a été construite par l’architecte F. Brunfaut à l’initiative de la coopérative « Les Magasins généraux ». Elle est en fait la reconstruction de la première maison du peuple de la ville, inaugurée en 1897 et incendiée en 1914 lors de la Première Guerre mondiale. 

Le bâtiment polychrome de style néomosan (briques rouges, pierre blanche, pierre de taille et moellons) s’élève au centre de la place Patenier. Les trois niveaux se distinguent par leurs percements. Le rez-de-chaussée est caractérisé par deux arcs cintrés qui permettaient l’accès au magasin (à gauche) et au café (à droite). Le premier étage, autrefois une salle des fêtes, est éclairé de trois baies à traverses et meneau. Ce niveau comporte également un balcon en pierre supporté par des consoles. Le second étage est percé de six fenêtres à meneau. Il est séparé de l’étage inférieur par une frise losangée polychrome. Le tout est surmonté d’une toiture en bâtière qui s’ouvre de lucarnes à croupes débordantes. Un seul élément originel subsiste à l’intérieur, la rampe d’escalier en fer forgé aux motifs géométriques.

Place Patenier
5500 Dinant

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Classée comme monument le 27 février 2012

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant 

Site archéologique de la fortification de Hauterecenne ou "Camp romain"

Le site de Furfooz est caractérisé par une crête dominant La Lesse en contre-bas, position stratégique pour l’emplacement d’une fortification. Occupé probablement depuis la Préhistoire jusqu’au XIIIe siècle, c’est la période romaine qui attire toutes les attentions par la grandeur et la splendeur de l’implantation (murs de barrage, bains, nécropole…) ainsi que le passage entre l’antiquité et le Moyen Âge, processus durant lequel le rôle de Furfooz n’est pas à négliger. À cette époque, le site est protégé sur son flanc nord-ouest par un mur d’enceinte flanqué de tours et par deux murs de barrage précédés de retranchements, et sur son flanc sud-est par la falaise à pic. 

Le site comprenait également un donjon, un édifice romain ainsi que les thermes abandonnés et réutilisés comme nécropole lors de l’établissement d’une communauté germanique entre le IVe et le Ve siècle. Ses vestiges retrouvés nous permettent de comprendre le rôle de cette forteresse au Bas-Empire. Il s’agit de loger une garnison romanisée chargée de la défense de l’hinterland des frontières, une des missions clés de la politique de l’époque. Suite à cet épisode, une césure conséquente est remarquée où les occupants, vraisemblablement germaniques, n’ont plus connaissance des coutumes romaines. Il s’agirait d’une troupe à la solde de Rome venue s’installer dans la forteresse. 

Ce passage choisi racontant l’occupation de ce site exceptionnel met en évidence sa longue occupation par des populations différentes aux cultures variées.

Site archéologique de la fortification de Hauterecenne ou "Camp romain" à Furfooz - Guy Focant © SPW

Rue du Camp romain
5500 Dinant (Furfooz)

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Classé comme site le 18 juillet 1980
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant - SPW

Église de Foy-Notre-Dame

L’église de Foy-Notre-Dame a été construite sur un emplacement célèbre pour son pèlerinage, apparu dès le XVIIe siècle. En 1609, un bûcheron trouva dans un chêne près de « la métairie de Foy » une statuette de la Vierge. S’ensuivit alors de 1616 à 1617 une série de miracles reconnus par l’Église et un pèlerinage à Notre-Dame de Foy. Une première chapelle est bâtie en 1618, remplacée en 1624 par l’église actuelle. Le pèlerinage  entraîna bientôt la création de processions aux itinéraires jalonnés de potales. 

L’église est composée d’un unique vaisseau terminé d’un chœur à chevet pentagonal. Elle a été construite sur la base des plans de l’architecte M. Stilmant et restaurée en 1898-1900 par l’architecte A. Van Assche. La façade est ornée d’un portail cintré à bossages. Il est flanqué de pilastres supportant un entablement millésimé et un fronton. En son centre, le portail comporte une niche Renaissance qui abrite une copie de la statue de Notre-Dame de Foy (XXe siècle). La façade est également ornée de la devise et du blason de Ferdinand de Bavière, prince-évêque de Liège. La tour est surmontée d’un clocheton carré, d’une tour-lanterne bulbeuse flanquée de quatre clochetons. 

Le narthex est composé de trois arcades surbaissées supportées par des colonnes de type mosan. L’édifice est ouvert d’une série de hautes baies en anse de panier soulignées d’un cordon de pierre. Il est surmonté d’un plafond à caissons en chêne composé de 145 panneaux sculptés et peints par M. et J. Stilmant et G. Goblet datant de 1623. Ces panneaux illustrent des thèmes théologiques et apologétiques. Remarquons le mobilier d’influence Renaissance (maître-autel en marbre) ainsi que les autels latéraux en bois, le jubé, la chaire de vérité, les vitraux (XXe siècle), etc.

Rue des Claviats 4
5504 Dinant

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Classée comme monument le 1er février 1937
Patrimoine exceptionnel de Wallonie (plafond à caisson)
Calvaire classé comme monument le 10 mai 1982
Classée comme site le 20 décembre 1982

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant (SPW)

Chateau de Walzin

Installé à l’aplomb d’un large promontoire rocheux que vient lécher un méandre de la Lesse, le château de Walzin a de tout temps frappé les esprits, dont celui de Victor Hugo qui en a laissé un dessin daté de 1863. Construit à partir du XIIIe siècle, le château n’a plus guère de caractère médiéval, en dehors de la tour d’angle en fer à cheval (XVe siècle) ; elle possède encore quatre canonnières.

Le reste de l’édifice a été fortement modifié, surtout entre 1930 et 1932. L’option prise a été d’adopter une architecture traditionnelle et de procéder à une unification stylistique. Mais plus que l’architecture, c’est l’environnement naturel du château qui demeure exceptionnel.

Rue de Walzin
5500 Dinant (Walzin)

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Classé comme site  le 19 juillet 1997
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant - SPW

Collégiale Notre-Dame de Dinant

L’édifice actuel, érigé dans le premier style gothique (XIIIe siècle), adopte un plan en croix latine avec un sanctuaire à déambulatoire sans absidioles. L’élévation de la nef est à trois registres avec un élégant triforium à remplage flamboyant. La voûte de la nef et celle du transept ont été réalisées après le sac de la ville par les troupes bourguignonnes (1466). L’avant-corps possède deux tours dont la partie centrale est couronnée d’un clocher bulbeux.

Rue Adolphe Sax

5500 Dinant

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Classé comme monument et site le 23 septembre 1988
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

© SPW-Patrimoine-Guy Focant

Mausolée des comtes Goblet d'Aviella

Le mausolée des comtes Goblet d’Alviella, érigé au centre du nouveau cimetière de Court-Saint-Étienne, est unique à plus d’un titre en Wallonie. Il résulte d’une commande passée en 1885 par Eugène Goblet d’Alviella à l’architecte bruxellois Adolphe Samyn. La personnalité du commanditaire, franc-maçon et libre penseur, a profondément influencé les choix de l’architecte et le devenir du cimetière puisque le monument en a déterminé la distribution générale et les accès directement reliés à la propriété toute proche des comtes Goblet. 

Le mausolée, au gré des modèles indiens qu’il adopte, tranche donc nettement avec les types et styles funéraires en vigueur à la fin du XIXe siècle, généralement révélateurs du contexte social ou des croyances des défunts.  

L’œuvre, de plan quadrangulaire, propose une élévation de deux étages, typique des anciens tombeaux indiens. Ces niveaux sont encadrés de colonnes massives et surmontés d’un toit en gradins supportant un édicule coiffé d’une coupole.

Outre ce parti pris inhabituel, le monument est truffé de symboles tirés de diverses religions et philosophies tandis que d’autres rappellent le côté cyclique du temps ou font appel à des notions telles que la renaissance et la résurrection. Les ornements d’influences diverses sont explicités par des citations ou maximes à connotation philosophique. Ce monument funéraire se présente donc très clairement comme un manifeste et prône, au travers de son syncrétisme, une notion de tolérance chère au commanditaire.

Rue Defalque
1490 Court-Saint-Étienne

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Classée comme monument (avec zone de protection) le 13 mai 1998

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant

Maison du peuple de Poulseur, Place Puissant 5

La maison du peuple de Poulseur, inaugurée en 1922, est la reconstruction d’une première maison du peuple, incendiée pendant la Première Guerre mondiale.  Le bâtiment édifié en moellons est caractérisé par des bandeaux horizontaux en pierre bleue. Il mélange architecture traditionnelle et éléments décoratifs de transition Art nouveau-Art déco. La façade est rythmée par des pilastres supportant la corniche interrompue par le fronton courbe. Ce dernier comporte l’enseigne « Maison du Peuple » qui répond à celle indiquant l’appartenance du bâtiment à l’« Union coopérative ». 

L’aile droite abritait un magasin coopératif. Le rez-de-chaussée est ouvert d’une large vitrine. Les deux niveaux supérieurs sont percés de grandes fenêtres à traverses, dont la fenêtre supérieure est couronnée d’un arc surbaissé. Le corps central abrite la maison du peuple proprement dite, soit un café et une salle de spectacle (à l’étage).

La maison du peuple, devenue propriété de l’Administration communale, a été restaurée. Cette campagne a permis de restituer les couleurs internes d’origines alliant le bleu, le rouge, le blanc à d’autres couleurs. Épinglons également des éléments comme les moulures des plafonds, les pavés, les garde-corps, etc., qui ont regagné tout leur éclat. Les murs ont retrouvé leur décor en faux marbre et faux appareillage. Le bâtiment abrite aujourd’hui le centre culturel de la commune.

Place Puissant 5
4171 Comblain-au-Pont (Poulseur)

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Classée comme monument (avec zone de protection) le 13 mai 1998

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant

Maison du peuple de Pâturages, Place du Peuple 1

La maison du peuple de Pâturages a été inaugurée en août 1903 dans le centre du quartier ouvrier. À travers son administrateur, Louis Pépin, la coopérative ouvrière « Union, Progrès, Economie » (fondée en 1885) demande à Eugène Bodson, architecte, d’édifier une maison du peuple. Celle-ci accueillera un café et une salle des fêtes ainsi que des bureaux et des salles de réunion. Progressivement, elle se dotera également d’une mercerie, d’une épicerie, d’un magasin d’aunage et, plus tard, d’un « Grand Magasin du Peuple ». 

Le bâtiment, imposant, est dominé par la ligne classique. Composé d’un double corps de sept travées qui s’élève sur deux niveaux, l’édifice est couvert d’une haute toiture d’ardoises artificielles. La travée centrale est mise en évidence par son balcon ainsi que par le fronton courbe qui coiffe le pignon. 

La façade néoclassique est caractérisée par le jeu entre frontons triangulaires et courbes ainsi que par les cordons moulurés et le faux appareil régulier. Épinglons l’opposition entre style historiciste, utilisation de matériaux très modernes (colonnettes métalliques) et décoration Art nouveau (ornements en coup de fouet). 

Les mots « Progrès » et « Union » apparaissent sur les sgraffites, situés sous les appuis de fenêtres de l’étage. On peut également remarquer le sgraffite central représentant le « Triomphe du travail », œuvre de Paul Cauchie, tout comme les deux portraits de César de Paepe et d’Alfred Defuisseaux.

Place du Peuple 1
7340 Colfontaine (Pâturages)

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Classée comme monument le 28 octobre 1982

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant (SPW)

Château de Vervoz

Le site de Vervoz comprend bien plus que le château qui en est le point d’orgue. Un parc aux arbres remarquables où prennent place un potager muré et un pavillon, des constructions au bâti traditionnel de qualité et un étang paysager contribuent au caractère esthétique du lieu. Un mur en appareil irrégulier de calcaire – un matériau commun à l’ensemble du site –, construit au XIXe siècle, relie l’ensemble du bâti bordant la pièce d’eau. Derrière ce mur ou dans son prolongement se sont élevés, entre le XVIe et le XXe siècle, la maison du forgeron et sa forge, deux fermes, une habitation, le château et ses dépendances ainsi qu’une chapelle seigneuriale néogothique. Le château se détache au fond d’une cour fermée par une grille et bordée symétriquement de communs. L’aspect actuel de la demeure, au noyau probablement plus ancien, date du XVIIIe siècle tandis que les communs ont été partiellement reconstruits au XIXe siècle. 

Cet ensemble d’une grande cohérence architecturale et paysagère n’est cependant pas la première occupation du site, habité dès l’époque gallo-romaine. Entamées à la fin du XIXe siècle, les recherches archéologiques ont permis depuis d’identifier une agglomération routière installée le long de la chaussée reliant Tongres à Arlon avec sanctuaire et installations artisanales et complétée d’un ensemble funéraire unique. Cette implantation romaine se trouve toutefois en dehors du périmètre du site classé.

Château de Vervoz
4560 Clavier

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Classé comme site le 26 mai 1986 et comme ensemble architectural le 7 juillet 2015
Chapelle et mur de clôture classés comme monument le 7 juillet 2015
Patrimoine exceptionnel de Wallonie 

Institut du Patrimoine wallon