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Jo Van Hove

Moulin Stoclet à Leval-Trahegnies (Binche)

Le moulin Stoclet a été érigé entre 1795 et 1802 à la demande de Jean-Philippe Stoclet, censier du village. Cet ancien moulin à vent, de forme conique, a été érigé en briques et possède des dimensions impressionnantes. La partie hors sol est haute de 13 mètres sans le toit, alors que les fondations mesurent 12 mètres de profondeur. À la base, l’édifice possède des murs de 2 mètres d’épaisseur et un diamètre de 8 mètres. Les ailes, aujourd’hui disparues, avaient 24 mètres d’envergure.

Servant à moudre du grain afin de produire de la farine, le moulin compte trois meules et fonctionne à plein régime tout au long du XIXe siècle. Toutefois, les progrès de l’industrie et le perfectionnement du moteur et des installations électriques finissent progressivement par avoir raison de l’édifice, dont le mécanisme était uniquement mû grâce au vent. 

En 1932, le moulin cesse définitivement ses activités et se détériore peu à peu. Après la mort du dernier meunier, l’ensemble est mis en vente et transformé en maison de campagne par un Bruxellois. Le bâtiment change encore de mains, il y a quelques années. Le nouveau propriétaire, déjà acquéreur de la ferme attenante, souhaite voir le moulin restauré et espère le doter à nouveau d’ailes.

Rue des Moulins 95
7134 Leval-Trahegnies (Binche)

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Classé comme site le 20 mai 1950 et comme monument le 7 avril 1977

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Église Sainte-Marie-Madeleine d'Épinois

Malgré une occupation des lieux à la Préhistoire, il faut attendre 1124 pour que les textes mentionnent le village d’Épinois et y attestent la présence d’une chapelle. L’endroit était une seigneurie et un château s’y trouvait au Moyen Âge. La population vit alors essentiellement de l’agriculture et de petits métiers d’artisanat. 

Après la chute de l’Ancien Régime et la disparition du pouvoir seigneurial, le village se développe au XIXe siècle grâce à la Révolution industrielle. Les nombreux charbonnages voisins provoquent un fort accroissement de la population. Située sur un tertre entouré d’un cimetière clos, l’église Sainte-Marie-Madeleine est un petit édifice érigé en grès de Bray (pierre locale) et en briques. Le sanctuaire conserve une tour romane du XIIe siècle prolongée par une nef reconstruite aux XVIe et XVIIIe siècles et par un chœur plus tardif. 

Parmi les œuvres d’art présentes dans l’édifice se trouvent plusieurs statues des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles et quelques dalles funéraires du XVIIIe siècle.

Place d’Épinois
7134 Épinois

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Classée comme monument le 8 avril 1949

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Église Notre-Dame du Travail à Bray

Érigée en 1932 selon les plans de l’architecte Henri Balthazar, l’église Notre-Dame du Travail est intimement liée aux charbonnages du Levant de Mons. Cette exploitation industrielle, qui a fonctionné entre 1911 et 1949, possédait des fours à coke, une petite centrale électrique et un charbonnage. Il reste de nos jours de cette exploitation passée quelques habitations ouvrières, plusieurs terrils ayant modifié le paysage et cette église de style moderniste et Art déco. L’édifice a été érigé grâce aux fonds collectés au cours d’une tombola nationale promue par l’abbé Bondroit. Elle possède des fondations en béton armé et des murs en béton maigre coulé dans des coffrages de 3 à 4 mètres. 

Les façades sont décorées de sculptures réalisées par Joseph Gillain, peintre, graveur, orfèvre et dinandier qui connut également un grand succès en tant qu’auteur de bande dessinée sous le pseudonyme de Jijé. Au-dessus du porche d’entrée se trouve un bas-relief représentant sainte Thérèse de Lisieux et, de part et d’autre, deux statues figurant un mineur et sa famille. L’église se caractérise par son imposant campanile polygonal formant une croix situé à l’angle du sanctuaire. 

À l’intérieur, bon nombre de détails Art déco ajoutent une touche supplémentaire à l’atmosphère imposante des lieux : chandelier en laiton, tabernacles, grilles et vitraux. Intéressante à de nombreux égards, l’église Notre-Dame du Travail est un exemple rare d’un édifice religieux Art déco exploitant les techniques du béton armé.

Place du Levant 7
7130 Bray

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Classement comme monument le 6 avril 2012

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant

Pharmacie Milet à Binche

Au tournant des XIXe et XXe siècles, il était fréquent d’utiliser des panneaux décoratifs dans les commerces pour fournir aux clients des informations sur les produits mis en vente. Si la plupart de ces panneaux étaient de petite taille et assez généralistes, les panneaux de l’ancienne pharmacie Milet – aujourd’hui Davoine – sont tout à fait exceptionnels, notamment en raison de leurs dimensions. 

Réalisés par les ateliers Helman de Bruxelles, ces panneaux publicitaires sont composés de carreaux de céramiques. Cette façade moderne, d’inspiration Art nouveau, réalisée en 1908, constitue un exemple du genre pratiquement unique en Wallonie. Fortement abîmée par la pollution et l’usure du temps, la façade a fait l’objet d’une importante campagne de restauration qui s’est achevée en août 2014.

 

Pharmacie Milet © G. Focant

 

Pharmacie Milet © G. Focant

Avenue Albert Ier 8
7130 Binche

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Classée comme monument le 8 mai 2009

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Ancien hôpital Saints-Pierre-et-Paul

Ce vaste complexe qui fut aussi une maison de retraite abrite aujourd’hui les services administratifs de la ville de Binche. 

Vue de la cour intérieure

Il se compose de bâtiments datant des XVIIIe et XIXe siècles qui s’articulent autour d’une cour dont l’accès se fait par un portail classique du XVIIIe siècle. À droite du portail se trouve une façade de type "tournaisien", caractérisée par une réduction de l’utilisation de la pierre dans l’ornementation des façades. La pierre de taille est reléguée aux soubassements, aux chaînages d’angles et aux baies. Le plus souvent, le reste de la maçonnerie de brique est recouvert d’un enduit, ce qui n’est toutefois pas le cas ici. 

À gauche du portail se trouve une ample façade du XIXe siècle dont chaque travée est percée en son sommet d’un œil-de-bœuf ovale. La cour intérieure est bordée d’une série d’importants bâtiments et d’une bâtisse intégrant à l’arrière un noyau du XVIIIe siècle.

 

 

Rue Saint-Paul 12-16
7130 Binche

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Classé comme monument le 13 octobre 1980

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant SPW

Gare de Binche et environnement

Avec l’arrivée du chemin de fer à Binche en 1857, un édifice est érigé pour y abriter les services administratifs et les voyageurs. Devenue trop petite, la gare est reconstruite de manière grandiose entre 1905 et 1910 par l’architecte Pierre Langerock. Au même moment, tout le quartier entourant la station bénéfice d’une réflexion architecturale homogène dans une zone alors non bâtie et située hors du centre historique de la ville. 

L’ensemble de la place et de la gare a été pensé par le bourgmestre Eugène Derbaix. Le square qui porte aujourd’hui son nom est, en face de la gare, clôturé par une balustrade néogothique. Il est également décoré de huit statues en bronze, dont certaines ont aujourd’hui disparues, réalisées par les sculpteurs Vermeylen et Valeriola évoquant des personnages ayant fait la renommée de Binche. On y trouve notamment le comte de Hainaut Baudouin IV ou l’empereur Charles Quint. Au centre, un monument à l’indépendance est ajouté en 1931. La gare constitue quant à elle un témoignage exceptionnel de l’architecture néogothique du début du XXe siècle. De style brabançon, elle présente une composition symétrique autour d’un corps central à pignons. De part et d’autre s’étendent deux ailes longues et basses terminées par des pavillons plus sobres. Côté quai, la gare est ornée d’une belle marquise en fer forgé, élément typique des gares de l’époque. L’intérieur, austère mais grandiose, est lui aussi caractéristique de l’architecture néogothique.

Square Eugène Derbaix
7130 Binche

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Classés comme site le 24 mars 1978

Institut du Patrimoine wallon

 G. Focant

Justice de Paix de Binche

Édifié en style néogothique par l’architecte Paul Saintenoy en 1902, cet édifice s’inspire de l’architecture traditionnelle brabançonne. 

Né à Ixelles en 1862, diplômé de l’académie royale des Beaux-Arts d’Anvers, Paul Saintenoy complète sa formation d’architecte auprès de Victor Horta et Paul Hankar. 

Historien de l’architecture, professeur, écrivain, membre de la commission royale des monuments et sites, il meurt en 1952. 

On lui doit de nombreuses réalisations en Belgique parmi lesquelles le magasin Old England à Bruxelles, la maison Losseau à Mons ou le château Le Fy à Esneux. 

Le bâtiment du palais de justice de Binche présente une façade austère composée de grès de Bray (pierre locale), de pierre bleue et de briques. Elle est animée d’une tour octogonale, d’une statue de la Justice en bronze doré placée dans une niche et d’un bas-relief en bronze illustrant les armes de la ville, tous deux réalisés par le sculpteur Mascré. Les éléments gothiques se retrouvent dans les pignons à gradins ; la symétrie est limitée aux trois travées centrales et aux panneaux décoratifs. Le bâtiment s’inscrit dans la logique de la construction des lieux de juridiction de l’époque. Outre le cabinet du juge, l’édifice comprend une salle d’audience, une salle des pas perdus, ainsi que le cabinet et le bureau du greffier. La volonté de l’architecte a été de donner à Binche un bâtiment de prestige, dont l’architecture pouvait être comparée à celle des maîtres du 16e siècle.

Avenue Albert Ier 56
7130 Binche

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Classement comme monument le 7 juin 1978

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant - SPW

Église du Très-Saint-Sacrement à Binche

Cette église, autrefois dédicacée à sainte Élisabeth de Hongrie, formait autrefois un ensemble avec la maison de repos située à côté. Il s’agissait du couvent des Récollets, installé à cet endroit en 1598. Les édifices actuels datent toutefois du 18e siècle. Après la Révolution, les religieux sont expulsés en 1798 et le bâtiment est désaffecté. Une nouvelle congrégation religieuse occupe les lieux entre 1822 et 1879 avant que l’ancien couvent ne devienne une école moyenne de filles, supprimée dès 1888. En 1894, la ville de Binche vend une partie du couvent à une religieuse d’Angers ; la communauté des dames du Saint-Sacrement vient s’y installer. Les sœurs y vivent cloîtrées et dans la pauvreté jusqu’en 1976 ; l’église devient alors paroissiale et l’ancien couvent est transformé en maison de retraite. 

L’église a été construite en 1707 à l’époque où l’ancien palais de Marie de Hongrie, en ruines, servait de carrière de pierre. Il est probable que les moellons de grès utilisés pour l’édification de l’église proviennent du palais. Dans le chœur se trouvent des éléments décoratifs provenant également de cet édifice disparu : dix-huit hautes colonnes à chapiteaux ioniques reliées par un entablement et huit niches surmontées d’un écusson provenant de la chapelle du palais. La nef a été reconstruite en 1767 et les fenêtres ont été adaptées en style néogothique en 1878.

Avenue Albert Ier 35
7130 Binche

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Classement comme monument le 29 octobre 1976

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Maison, rue de Mons n° 7

Entre la fin du 17e siècle et la première moitié du 18e siècle, le Hainaut est à plusieurs reprises victime d’attaques menées par les troupes du roi de France. 

Après un redressement économique intervient la reconstruction, grâce aux nouveaux profits engendrés par les marchands et bourgeois de la ville qui souhaitaient disposer d’une nouvelle demeure d’apparat. Le prestige du siècle de Louis XIV à travers l’Europe permet alors à de nouvelles influences stylistiques de parvenir dans nos régions. 

Une partie du Hainaut voit se développer un style architectural dit « montois », caractérisé par une réduction de l’utilisation de la pierre dans l’ornementation des façades. La pierre de taille est reléguée aux soubassements, aux chaînages d’angles et des baies. Le plus souvent, le reste de la maçonnerie de brique est recouvert d’un enduit. 

Cette maison est un bel exemple du style classique montois du 18e siècle et a été entièrement restaurée au début des années 2000. La façade à deux niveaux de trois travées avec porte centrale dont les briques ont reçu, suite à la récente réfection, un enduit de couleur sang de bœuf du plus bel effet. Une lucarne se trouve au centre de la toiture à la Mansart. La porte est dotée en son sommet d’un fronton triangulaire qui donne à cette maison particulière beaucoup de prestance.

Rue de Mons 7
7130 Binche

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Classée comme monument le 16 octobre 1975

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Château de Prisches

Au Moyen Âge, le domaine de Prisches était une prévôté qui dépendait de l’abbaye Sainte-Rictude de Marchiennes. Les ecclésiastiques reconstruisent une première fois l’ensemble en 1698 et une seconde fois entre 1752 et 1756, lorsque le château et sa ferme prennent leur configuration actuelle. 

Le château se compose d’un grand bâtiment rectangulaire pourvu de deux pavillons. Une chapelle castrale se situe dans une tour octogonale qui se trouve à l’arrière de l’édifice. La partie avant du château est composée d’une cour et d’un jardin clôturé par une muraille percée de trois ouvertures. L’entrée principale, autrefois située face au château, a été reconstruite près de la rue pour servir d’accès à des véhicules. Elle est millésimée 1756 et comporte plusieurs inscriptions parmi lesquelles la devise de l’ancienne abbaye « Marchiense pie et iuste » (Marchiennes, pieusement et justement). 

La ferme se présente à l’origine sous la forme d’un grand quadrilatère qui a depuis été divisé en deux propriétés séparées par un mur. L’une d’elles a été convertie en résidence et la seconde a conservé sa vocation agricole. Le château et la ferme constituent aujourd’hui une propriété privée non accessible aux visiteurs.

Rue de Prisches 7-8
7130 Binche

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Classé comme monument et comme site le 4 octobre 1974

Institut du Patrimoine wallon