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Jo Van Hove

Halle aux draps de Soignies

Cette belle maison traditionnelle évoque parfaitement l’architecture civile du 16e siècle dans la région, à une époque où des bâtiments érigés en briques et pierre commencent progressivement à remplacer les constructions en matériaux périssables (bois, argile, torchis et chaume). 

L’édifice arbore une haute toiture de tuiles plates, ainsi qu’une façade en pierre bleue et briques, dont le rez-de-chaussée a été modifié en 1797 comme l’indiquent les ancres sur le parement. La façade est typique de la transition de l’architecture du bois vers la pierre à cette époque et conserve aux étages une structure en pans-de-bois hourdés de briques. Il semble qu’à l’origine, la maison était pourvue d’une grande salle à chaque niveau et que chacun était accessible au moyen d’une tourelle d’escalier circulaire, toujours dressée contre la façade arrière. 

Cette disposition laisse à penser qu’il ne s’agissait pas d’une demeure privée mais bien du local d’une corporation, voire de la halle aux draps, comme l’indiquent les archives et dont l’établissement horeca porte aujourd’hui le nom.

Grand-Place 7
7060 Soignies

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Classée comme monument le 28 août 1947

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Chapelle du Marais Tillériaux

Située au cœur d’une petite prairie plantée d’arbres qui lui a donné son nom, la chapelle du Marais Tillériaux a été construite en style Renaissance à l’initiative du chanoine Bastien en 1618 comme l’indique la date gravée au-dessus de l’entrée. Ce petit oratoire est une des haltes d’importance du Tour Saint-Vincent, procession séculaire organisée à Soignies le lundi de Pentecôte. 

Nationalisée après l’annexion de nos régions à la France à la fin du 18e siècle, la chapelle devient propriété de la commune et est progressivement laissée à l’abandon avant son rachat en 1962 par la famille Van Zeeland. Le bien est ensuite transféré au centre public d’action sociale de Soignies qui a procédé à sa restauration en 2010. 

Le sanctuaire est érigé en matériaux traditionnels, briques et calcaire, sur un plan à nef unique terminée par un chevet à trois pans. La belle façade principale est couronnée d’un pignon à volutes et obélisques, et flanquée d’un portail gravé de l’inscription « Eo omnia unde » (De lui – Dieu – tout), devise du commanditaire. Les colonnes encadrant l’entrée reposent sur des piédestaux sur lesquels on peut lire l’inscription en vieux français : « L’an 1618 at estes bastie ceste chapelle par M. Jan Bastien, chanoine de Sougnies, et consacrée le dit an par l’archevesque de Cambray, le 21e jour de novembre 1618 ». L’intérieur de la chapelle est voûté et abrite toujours le mobilier Renaissance d’origine.

Chaussée de Braine
7060 Soignies, Belgique

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Classée comme monument le 29 mai 1952

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Ferme de l'abbaye de Neufvilles à Neufvilles

Le village de Neufvilles apparaît au XIIe siècle après le défrichement d’une partie de la forêt de Broqueroie. La localité compte alors plusieurs seigneuries jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. 

Isolée en rase campagne, non loin de la célèbre chaussée Brunehaut, cette grande ferme était autrefois une dépendance de l’abbaye de Cambron, attestée dès 1254 sous le nom de « Cense de Le Court à la Cauchie ». Nationalisée après la Révolution, elle est vendue en 1797 et achetée par les locataires de l’époque, la famille Lefébure, qui occupe encore les lieux et ce, depuis 1751. 

L’ensemble est constitué d’un imposant quadrilatère érigé au XVIIIe siècle en calcaire et briques jadis peintes en rouge ; il est dominé par une haute tour-porche millésimée 1781 et abritant un colombier. Autour de la cour centrale s’articulent les écuries, la remise à voitures, le logis, des étables, une bergerie et une porcherie. Ces bâtiments ont été construits à diverses périodes tout au long du siècle. Le logis, en forme de L, a été bâti en 1734, mais remanié à plusieurs reprises, la grange date pour sa part de 1760 et la grande aile d’écuries de 1780. Celle-ci conserve à l’intérieur de très belles voûtes de briques reposant sur deux séries parallèles de colonnes toscanes. Un mur de clôture entoure la propriété au sud-ouest, autrefois entourée par un fossé dont trois bras subsistaient encore au milieu du XIXe siècle.

Chemin de la Chapelette 35
7063 Neufvilles

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Classée comme monument le 29 décembre 1999

Institut du Patrimoine wallon

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Ancienne auberge, rue Haute n°9

Chaussée-Notre-Dame et Louvignies formaient autrefois deux villages distincts avant leur réunion en 1805 par un décret de l’empereur Napoléon Ier. Deux églises et deux paroisses subsistent toutefois. 

Essentiellement rural, le village abrite quelques beaux édifices du 18e siècle. À Louvignies, l’église Sainte-Radegonde, de style classique, a été érigée entre le 16e et le 17e siècle en face de l’ancien château de Louvignies, merveille d’architecture éclectique de la fin du 19e siècle. 

Datée de 1773 en façade, cette ancienne auberge est une belle bâtisse basse et longue construite en style traditionnel mêlant brique et pierre bleue. La façade principale est percée de huit fenêtres inégalement réparties par rapport à la belle porte d’entrée encadrée de calcaire et rehaussée d’un décor provincial de style Louis XV. 

Au-dessus de la porte se trouve un linteau décoré de coquilles, de guirlandes et d’un phylactère gravé du nom Jacq Philippe ferains. La porte est surmontée d’une petite fenêtre terminée par un linteau cintré décoré de gerbes fleuries et d’un visage. Le tout est surmonté d’un panneau représentant saint Jacques de Compostelle avec, de part et d’autre, l’inscription ANNO 1773.

Rue Haute 9
7063 Chaussée-Notre-Dame-Louvignies

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Classée comme monument le 10 juin 1982

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant

Hôtel de ville de Seraing

Construit dans le courant du 18e siècle comme logis de la ferme de la famille Colard-Trouillet, l’immeuble est cédé à la ville de Seraing en 1867. Il est alors transformé et agrandi pour y installer les services de l’administration communale. Du noyau ancien, il subsiste la façade orientée vers la Meuse, de style mosan, érigée en briques et calcaire sur un haut soubassement. On y trouve des tableaux de maîtres sérésiens, notamment « Le vieux pont de Seraing » de Mataive ou « Les Haleurs » de Masson. Un plafond est orné de fresques industrielles dues aux pinceaux des peintres Masson et Monzée. Devant l’édifice trône une statue de l’industriel John Cockerill (1790-1840), figure historique de premier plan pour la ville de Seraing. Cette statue en bronze, œuvre du sculpteur Armand Cattier, a été inaugurée le 22 octobre 1871. Elle est installée au somment d’un grand socle contenant un caveau dans lequel repose le grand homme depuis 1947. Au pied de la statue sont représentés quatre ouvriers, debout et en tenue de travail. On retrouve un houilleur, un mécanicien, un forgeron et un puddleur.

Place Communale 
4100 Seraing

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Classé comme monument le 8 avril 1983

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Château de Seraing

Le château de Seraing est une des résidences préférées des princes-évêques de Liège depuis le Moyen Âge jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. D’abord simple maison de plaisance, la demeure devient au 18e siècle un luxueux château, richement décoré et entouré de splendides jardins. 

Aujourd’hui dépourvu de bon nombre de ses dépendances et perdu dans le tissu urbain, l’ensemble témoigne des campagnes d’édification menées par les princes-évêques Georges-Louis de Berghes, Jean-Théodore de Bavière, Charles-Nicolas d’Oultremont et François-Charles de Velbrück. 

L’édifice présente une grande unité de style : les divers corps ont les mêmes proportions, les briques rouges s’allient aux pierres de taille et les façades présentent une architecture classique des plus élégantes. Pillé et mis à sac à la Révolution, le château est réquisitionné par les Français et transformé en hôpital militaire en 1794. En 1803, il est offert à Gaspard Monge, mathématicien élu sénateur du département de l’Ourthe, pour en faire sa demeure privée. Le sénateur n’y résida pourtant jamais. 

Après la chute de Napoléon, le château est abandonné quelques années avant d’être acheté par les frères Cockerill en 1817. Il prend alors l’appellation de « château Cockerill », que l’on connaît encore. L’ensemble garde les traces de ses divers occupants : on retrouve ainsi les armoiries de divers princes-évêques, ainsi que celles du roi Guillaume Ier des Pays-Bas, dans la cour intérieure. 

À l’intérieur, quelques pièces d’apparat ont été conservées parmi lesquelles l’escalier d’honneur et l’ancien bureau du Conseil d’administration de la société Cockerill.

Avenue Greiner
4100 Seraing

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Classé comme monument le 23 avril 1980

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant

Ancien cloître de l'abbaye du Val-Saint-Lambert

De l’église abbatiale et du cloître du Val-Saint-Lambert ne subsistent que peu des vestiges. Seule l’aile orientale a été conservée suite aux destructions opérées à la Révolution et pendant la réaffectation de l’ensemble en site industriel au XIXe siècle. 

Remarquable, ce bâtiment est également le dernier témoin de la première phase de construction de l’abbaye au XIIIe siècle, bien que remanié en 1718 lors de travaux d’aménagement d’un dortoir et en 1767 avec la prolongation du quartier du boursier. Autrefois recouverte d’ardoises violettes de Fumay (Ardennes françaises) et aujourd’hui de tuiles, il s’agit d’une impressionnante construction de grès et de calcaire. 

Ancien cloître de l'abbaye du Val-Saint-Lambert © G. Focant

Le rez-de-chaussée gothique est ouvert de gauche à droite d’une série de baies à l’arc plus ou moins brisé. Toutes contemporaines de la construction au XIIIe siècle, elles desservent l’ancienne salle du chapitre, le parloir, l’escalier et le couloir. 

À l’étage, une série de fenêtres a été percée en 1718 sous l’abbatiat de Benoît Bragard afin d’assurer un meilleur éclairage au dortoir situé à cet endroit du bâtiment. Les armoiries de cet abbé du Val-Saint-Lambert sont conservées sur une dalle millésimée située au pignon sud de l’édifice. 

Appuyé au pignon nord cette fois, le quartier du boursier, daté de 1767, abritait les "services économiques" de l’abbaye. 

Plus au sud se trouve la maison des étrangers, une ample construction de 1629 destinée à loger les visiteurs de passage. Enfin, sur les hauteurs du site se trouve un joli belvédère érigé en 1789 par Dom Grégoire Falla, dernier abbé du Val.

 

Esplanade du Val
4100 Seraing

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Classé comme monument et comme site le 26 novembre 1973

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Palais abbatial du Val-Saint-Lambert

L’ancien palais abbatial, également appelé « château du Val », a été construit entre 1762 et 1765 à l’initiative de l’abbé Joseph de Harlez, commanditaire d’une reconstruction complète du complexe abbatial. Longtemps attribué à l’architecte Étienne Fayn, le bâtiment est toutefois l’œuvre du prolifique architecte liégeois Jean-Gilles Jacob. 

Le « château » voisinait alors avec l’église abbatiale, démolie en 1802, et abritait les appartements de l’abbé et des moines. Il se compose principalement de deux ailes, au nord et à l’ouest. Le pavillon d’angle nord-ouest, réservé à l’abbé, était d’une grande somptuosité. L’édifice est typique du style néoclassique en vogue à l’époque : rigueur et harmonie dans l’architecture des façades, utilisation mêlée de briques et de pierre calcaire. Les façades sont également décorées de frontons triangulaires.

En 1825, deux industriels rachètent le site (à l’abandon depuis une trentaine d’années) afin d’y installer une cristallerie. Celle-ci occupe d’abord les bâtiments existants. Très vite, cependant, des constructions industrielles plus fonctionnelles et des logements d’ouvriers s’implantent et envahissent progressivement les bâtiments abbatiaux. 

Dans sa phase d’occupation industrielle, le château a notamment accueilli les services administratifs, l’imprimerie, la bibliothèque et l’école de dessin de la cristallerie. En 1996, un projet de réaffectation du palais à des fins touristiques est étudié par la ville de Seraing et la Région wallonne. On y découvre aujourd’hui un espace muséal sur le cristal et le développement industriel de la cristallerie.

Esplanade du Val
4100 Seraing

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Classé comme monument et comme site le 26 novembre 1973

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Abbaye du Val-Saint-Lambert et son entrée monumentale

Fondée dans le premier quart du XIIIe siècle par des moines venus de Signy, dans les Ardennes françaises, l’abbaye cistercienne du Val-Saint-Lambert a connu de multiples phases de construction. 

Les premiers bâtiments claustraux sont édifiés à partir du XIIIe siècle, parallèlement aux travaux de l’église, incendiée et reconstruite à plusieurs reprises. Une porte est construite au XVIe siècle, une enceinte est érigée en plusieurs phases au XVIIe siècle et le dortoir des moines est aménagé en 1718. 

Sous l’abbatiat de Joseph de Harlez, une nouvelle abbaye est érigée à partir de 1750, quelques décennies avant la suppression de la communauté à la Révolution. 

Au XIXe siècle, le site connaît une implantation massive de locaux industriels et l'abbaye est réaffectée en cristallerie. Cette manufacture de cristal jouit d’une réputation internationale de premier plan et fait la fierté de l’industrie serésienne pendant un long moment. 

Après un véritable âge d’or, la cristallerie régresse jusqu’à sa liquidation en 1975 et la création de la Manufacture des cristaux du Val-Saint-Lambert, dont l’actionnaire est la Région wallonne. Les ateliers existent toujours actuellement et occupent quelques dizaines d’ouvriers. 

L’entrée du site se fait par une porte monumentale située à front de rue et construite dans le troisième quart du XVIIIe siècle, comme le reste des bâtiments en briques et calcaire. Elle est surmontée d’un fronton courbe aux armes de l’abbé Joseph de Harlez, commanditaire de son édification. La porte servait également de colombier pour l’abbaye.

Esplanade du Val
4100 Seraing

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Classée comme monument et comme site le 26 novembre 1973

www.val-saint-lambert.com

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Château Antoine

Le château Antoine forme un complexe de bâtiments composés d’un donjon et d’un château-ferme. Jadis entouré de douves alimentées par le ru d’Hollogne et aujourd’hui situé dans un parc arboré, l’ensemble est dominé par une haute tour médiévale, la « Tour Antoine », érigée par le chevalier Antoine de Jemeppe, seigneur local ayant pris le parti des Waroux dans la guerre de lignage qui les opposa aux Awans entre 1297 et 1335. 

L’historien Jacques de Hemricourt rapporte que la construction de la tour débuta vers 1295. Sa masse verticale presque entièrement aveugle de 17,20 m de hauteur, sans le toit, impressionne tant aujourd’hui qu’à l’époque. Elle comporte quatre étages, construits en grès houiller et calcaire de Meuse, des pierres de la région. 

L’intérieur de cette bâtisse a conservé plusieurs témoins de son dispositif ancien : une cave voûtée, une cuisine avec une large cheminée et un étage résidentiel. Le donjon se caractérise ainsi par son côté à la fois militaire mais également privé. 

C’est dans cette tour que plus de 300 habitants de la localité périrent asphyxiés par le feu bouté en 1636 par l’armée de Jean de Weert, un ennemi du prince-évêque de Liège. 

À côté de la tour se trouve le château-ferme d’une conception toute différente présentant des façades de la fin du 17e siècle et du début du 18e siècle. On y accède par une tour-porche de trois niveaux contre laquelle sont accolés les bâtiments, disposés en U autour d’une cour ouverte.

Rue A. de Borre 11
4101 Jemeppe-sur-Meuse

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Classé comme monument le 7 décembre 1979

Institut du Patrimoine wallon