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Jo Van Hove

Église Notre-Dame de la Licour

Isolée au milieu d’un grand cimetière emmuraillé, l’église Notre-Dame de la Licour est l’héritière d’un édifice construit au Moyen Âge. Le sanctuaire actuel a été reconstruit en 1758, suite à un incendie survenu vingt ans auparavant. Le chœur et le transept, de style roman, épargnés par ce sinistre, ont été préservés. Ceux-ci ont été érigés en grès houiller, pierre locale fréquemment utilisée à l’époque, alors que les parties les plus récentes de l’église sont composées de briques et de calcaire. 

Les origines de ce lieu de culte semblent être fort lointaines et remontent peut-être à l’époque carolingienne. Pépin le Bref, père de Charlemagne, aurait en effet souhaité l’édification d’un oratoire dédié à la Vierge au 8e siècle. La tour actuelle, située en façade, a quant à elle été érigée au 19e siècle. 

À l’intérieur, l’église abrite quelques merveilles parmi lesquelles un très beau mobilier. On y trouve notamment un retable en chêne sculpté représentant le martyre de saint Érasme datant du premier quart du 16e siècle et une statuette représentant Charlemagne datée de 1716. L’empereur porte la couronne impériale et est vêtu d’un long manteau retenu par une chaîne à laquelle est suspendue une médaille représentant une aigle bicéphale. Il tient dans ses mains une épée et un globe surmonté d’une croix. Le maître-autel a été construit en 1716 par Renier Panhay de Rendeux, élève du célèbre sculpteur liégeois Jean Del Cour.

Place Licour
4040 Herstal

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Classement comme monument le 30 novembre 1960

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Tour Pépin

Véritable cœur historique de Herstal, la place Licour a été au Moyen Âge et à l’Époque moderne le centre administratif de la seigneurie de Herstal. C’est là que se trouvait la maison des échevins, malheureusement démolie en 1902, la grange aux dîmes, le four banal, la brasserie banale et un moulin. 

On retrouve aujourd’hui quelques édifices classés de grande importance parmi lesquels l’église de la Licour et l’ancienne maison Lovinfosse. La tour Pépin fait partie de cet ensemble. Avant une campagne de fouilles entreprise dans les années 1960, beaucoup pensaient que cet édifice était lié à l’ancien palais carolingien de Herstal. L’appellation de cette tour, « Pépin », du nom de célèbres carolingiens, témoigne d’ailleurs de cette croyance. Les fouilles ont toutefois permis de comprendre que cette bâtisse n’avait pas été érigée sur les fondations du palais carolingien. Il s’agit en fait de l’unique vestige d’un ancien château détruit en 1857 et qui avait été érigé vers 1575. De style Renaissance mosane, la tour est érigée en briques et pierre calcaire et comporte des fenêtres à meneau ainsi que des chaînages d’angle. Tout comme la maison Lovinfosse toute proche, elle est caractéristique de l’architecture liégeoise du 16e siècle. À l’étage, une cheminée ornée de carreaux en faïence de Delft a été conservée. 

Inscrite depuis 2002 sur la liste de l’Institut du Patrimoine wallon, elle devrait prochainement profiter d’une restauration et d’une réaffectation.

Place Licour 13
4040 Herstal

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Classée comme monument le 17 octobre 1962

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant

Chapelle Saint-Lambert de Herstal

Campée sur une butte au centre de la ville, cette vénérable chapelle a été, comme bien d’autres, fondée en l’honneur de saint Lambert. Cet évêque martyr de Tongres-Maastricht fut assassiné à Liège aux alentours de l’an 700. Au départ inhumé à Maastricht, Lambert est exhumé vers 713 et ses reliques transférées au centre de Liège, en passant notamment par Herstal où, selon la tradition, un miracle aurait eu lieu lors de ce voyage. Devenu par la suite le saint patron du diocèse de Liège, on compte par dizaines les lieux de culte qui lui sont dédiés dans la région. 

La chapelle de Herstal comporte trois parties, toutes construites en moellons de grès houiller, une pierre régionale fréquemment utilisée au Moyen Âge. L’édifice est caractérisé par sa massive tour carrée située à l’extrémité ouest de l’ensemble et érigée au 16e siècle. Le chœur a probablement été bâti à l’époque romane comme l’indique un pan du mur datant du 11e siècle. La nef et les bas-côtés ont pour leur part été reconstruits en style gothique. 

Un cimetière était autrefois installé autour du bâtiment mais celui-ci a disparu après la restauration du site dans les années 1930. Plusieurs belles croix funéraires des 15e, 16e et 18e siècles ont été encastrées dans le mur extérieur. Bien que dédiée à saint Lambert, le sanctuaire est souvent appelé chapelle « Saint-Oremus », suite à la destruction en 1860 d’un petit édifice consacré à saint Érasme, souvent confondu avec Oremus.

 

Chapelle Saint-Lambert de Herstal © G. Focant

Place Camille Lemonnier
4040 Herstal

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Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Église Saint-Martin de Ways

Traversé par le Dyle, Ways a conservé un riche patrimoine architectural parmi lequel plusieurs chapelles et quelques belles fermes. Au centre du village, au creux d’un vallon, se trouve l’église paroissiale dédiée à saint Martin. De style classique, elle a été édifiée en 1767 en briques et pierre bleue au départ de la grosse tour carrée qui est l’héritière d’un édifice plus ancien. 

Le sanctuaire, composé de trois nefs et d’un chœur à abside, est paré de boiseries en chêne rehaussées d’or dans les lambris du chœur et dont la plupart sont de style Régence, Louis XV et Louis XVI. Les nefs sont éclairées par des vitraux représentant la vie de la paroisse réalisés par le peintre verrier Timmermans de Bruxelles. 

Plusieurs statues polychromées sont conservées à l’intérieur et datent des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles ; on y trouve une statue de Notre-Dame de Thy, une sainte Lutgarde provenant de l’abbaye d’Aywières (Lasne) ou encore un grand Christ en croix. 

Dans le porche se trouve la très belle dalle funéraire du chevalier Philippe de Baisy, mort en 1595, de style Renaissance et retrouvée sous le chœur en 1923. 

Quelques plaques commémoratives trouvent également place dans l’église : une plaque en hommage à deux habitants de Ways morts au cours des combats de la Révolution belge de 1830 et une plaque rappelant la présence de soldats français réfugiés dans la localité au cours de la Première Guerre mondiale.

Place Comte Cornet
1474 Ways

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Classée comme monument le 25 novembre 1963

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Ferme de la Basse-Cour à Loupoigne

Le village de Loupoigne conserve peu de témoignages de son glorieux passé. Au Moyen Âge, un important château fort se situe au centre de la localité. Siège d’une seigneurie qui est l’apanage de la famille dite « de Loupoigne » à partir du XIIe siècle, le château passe entre diverses mains tout au long de l’Ancien Régime. 

La ferme de la Basse-Cour occupe aujourd’hui l’emplacement de cette ancienne place forte dont les douves se distinguent encore à l’arrière, entre le jardin de la ferme et l’ancien cimetière situé derrière l’église Saint-Jean-Baptiste. Autrefois, la ferme de la Basse-Cour constituait avec la ferme d’En-Bas et la ferme d’En-Haut une part importante des revenus des seigneurs du lieu qui étaient des vassaux du duc de Brabant. 

Le complexe forme un quadrilatère composé de bâtiments érigés en briques chaulées aux XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles autour d’une cour rectangulaire. Le logis, assez bas, constitue la partie la plus ancienne de l’ensemble ; datant du XVIIe siècle, en briques et pierre blanche, il a été modifié dans la seconde moitié du XVIIIe siècle lorsqu’une porte et plusieurs fenêtres sont percées. Les étables datent pour leur part du XIXe siècle et conservent des soubassements en pierre, tout comme la grange en long percée d’une porte charretière en plein cintre sur laquelle s’inscrit la date de 1857, témoin des transformations de l’époque. Du côté du parvis de l’église se trouve un second portail couplé à une porte cochère.

Place Charles Morimont
1471 Loupoigne

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Classée comme monument le 29 décembre 1989

Institut du Patrimoine wallon

Bruxelles kik-irpa

Église Saint-Jean-Baptiste de Loupoigne

Construite dans le second tiers du XIXe siècle par l’architecte Moreau en style néoclassique, l’église Saint-Jean-Baptiste de Loupoigne domine l’ensemble de la place du village avec son clocher trapu et sa nef robuste. 

Les deux ailes latérales de l’édifice, au départ de la tour-clocher, forment un avant-corps remarquable. Des monogrammes présents en façade et sur les pilastres d’entrée du chœur attestent de la construction du sanctuaire en 1833 et de sa consécration en 1853. 

Parmi le mobilier de l’église, on retrouve quelques peintures du XIXe siècle, deux statues du saint patron et de sainte Gertrude datant du XVIIIe siècle et des autels, également de style néoclassique. L’intérieur a bénéficié d’une nouvelle décoration en 1930. 

L’édifice est enfin caractérisé par ses très belles orgues, classées au titre de monument. L’église, la ferme d’En-Haut et la ferme de la Basse-Cour, classées elles aussi comme monument, ont toutes trois été reconnues comme site dans leur totalité. Dans cet ensemble est également compris l’ancien moulin à eau, au bord de la Dyle, construit aux XVIIIe et XIXe siècles et qui a conservé son appareillage ancien.

Place Charles Morimont
1471 Loupoigne

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Classé comme monument le 23 septembre 1987
Classé comme site le 17 décembre 1991

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Ferme d'En-Haut à Loupoigne

En contrebas de l’église, non loin d’un moulin situé au bord de la Dyle, se trouve une des belles fermes de Loupoigne. 

La ferme d’En-Haut participe au cachet patrimonial de la place centrale du village, en face de la ferme de la Basse-Cour, seul témoin du complexe castral médiéval et de la belle église Saint-Jean-Baptiste. Cette grande ferme clôturée a été construite dans le troisième quart du XVIIIe siècle et est constituée de divers bâtiments disposés autour d’une courette pavée. On y accède par un petit porche, érigé comme le reste de l’ensemble, en briques et pierre bleue. La ferme se compose d’un corps de logis bas et double, d’une étable et de communs, agrandis et rénovés à la fin du XXe siècle. 

Comme bien d’autres complexes brabançons, la ferme d’En-Haut témoigne d’une époque où l’agriculture était la source principale de richesse et où la terre constituait le capital par excellence. La région de Genappe, située dans le plateau hennuyer-brabançon et dans le bassin de la Dyle, est caractérisée par son sous-sol sablonneux favorable à l’agriculture.

Place Charles Morimont 1
1471 Loupoigne

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Classée comme monument le 16 février 1981

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Maison, rue du Presbytère n° 1

Depuis le Moyen Âge, Loupoigne constitue une seigneurie liée à l’abbaye de Nivelles avant de changer plusieurs fois de mains sous l’Ancien Régime. 

Aux 12e et 13e siècles, les terres sont l’apanage de la famille dite « de Loupoigne ». En 1478, le seigneur acquiert les droits de haute justice et joint cette seigneurie avec celle de Baisy toute proche. 

Les Celles-Labourlotte, constructeurs de la chapelle Notre-Dame de Foy, l’acquièrent à la fin du 16e siècle avant de la revendre aux Roose en 1685, qui la conservent jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. 

La localité compte encore de nos jours un important patrimoine architectural parmi lequel il faut compter plusieurs biens classés. Autour de l’église et de son clocher, le noyau du village a conservé un cachet homogène sur un site agréablement planté et accidenté. Parmi les belles bâtisses du centre, cette maison à double corps date du 18e siècle. Les baies des fenêtres, à linteau droit au rez-de-chaussée et bombé à l’étage, sont décorées de motifs feuillagés en stuc. La belle porte, encadrée de pierre bleue à montant moulurés, est surmontée de blasons et du millésime « FIB 1754 ». 

L’ensemble a été modifié au 19e siècle.

Rue du Presbytère 1
1471 Loupoigne

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Classée comme monument le 29 décembre 1989

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Chapelle Notre-Dame de Foy

Au bout d’une belle drève se trouve un ensemble architectural comprenant un ancien ermitage et une chapelle votive. Le sanctuaire a été érigé en 1638 par la famille de Celles-Labourlotte, seigneurs de Loupoigne, suite à la guérison miraculeuse de leur fils. Elle est dédiée à Notre-Dame de Foy dont le culte est célébré à Foy-Notre-Dame près de Dinant. 

De style baroque, la chapelle adopte un plan octogonal encadré par quatre petits bras rectangulaires. Le corps central et les chapelles sont couronnés de clochetons ardoisés et une flèche baroque surmonte le volume principal. On y accède par un beau portail en pierre bleue. À l’intérieur se trouvent quelques belles œuvres parmi lesquelles des peintures du 17e siècle, un bas-relief évoquant la Trinité et datant peut-être de 1500, ainsi qu’un maître-autel baroque daté de 1647. 

Le sanctuaire a été modifié vers 1750 à la demande du baron Roose dont les armoiries ornent le plafond et sont également présentes sur la pompe des pèlerins présente au sein de l’ermitage. Située sur le parvis de l’église, il s’agit d’une belle colonne en briques sur laquelle se trouvent deux pompes fixées sur une planche en bois. 

Après la construction de la chapelle par Robert de Celles et son épouse, un ermite fut chargé de son entretien et une école y fut annexée. Les enfants de la région y ont donc été instruits par les ermites jusqu’à la fin du 18e siècle. La bâtisse est aujourd’hui encore habitée par des particuliers.

Drève Notre-Dame de Foy 1
1471 Loupoigne

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Classée comme monument et comme site le 26 mai 1975

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Orgues de l'église Saint-Jean-Baptiste à Loupoigne

Depuis le Moyen Âge, Loupoigne constitue une seigneurie liée à l’abbaye de Nivelles avant de changer plusieurs fois de mains sous l’Ancien Régime. La localité compte, encore de nos jours, un important patrimoine architectural parmi lequel il faut compter plusieurs biens classés. 

Au sein de l’église Saint-Jean-Baptiste se trouve un des nombreux orgues du Brabant wallon classés comme monument. Ces instruments de musique à vent, la plupart du temps liés à la religion dans l’inconscient collectif, comportent souvent des buffets d’une grande qualité artistique et fonctionnent parfois depuis plusieurs siècles pour les plus anciens. Ils sont joués majoritairement au moyen d’un clavier, avec ou sans pédalier. 

Les orgues de Loupoigne sont l’œuvre des frères Louis et Florian Gheude, célèbres facteurs d’orgue de Nivelles, très actifs dans la région dans la seconde moitié du XIXe siècle et dont plusieurs des réalisations sont aujourd’hui classées. Cet instrument constitue l’une de leurs meilleures productions conservées de nos jours. 

Le buffet, entièrement en chêne et travaillé par le sculpteur et ébéniste nivellois Antoine Coulon, date de 1857. Il est orné d’une façade de tuyaux en étain poli et a déjà fait l’objet d’une restauration en 1877-1878. Plusieurs autres campagnes de remise en état ont été effectuées par la suite, dont une dernière en 1988.

Place Charles Morimont
1471 Loupoigne (Genappe)

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Orgues classées comme monument le 3 octobre 1974

Institut du Patrimoine wallon