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Jo Van Hove

Orgues de l'église Saint-Pierre à Glabais

La charmante localité de Glabais, essentiellement rurale, abrite de nombreuses fermes dont certaines formaient des seigneuries sous l’Ancien Régime. Le patrimoine architectural du village est important et concentré au cœur de l’entité. Parmi celui-ci, l’église Saint-Pierre, érigée au XVIIe siècle, a été transformée en 1760, tout en conservant son chœur et son transept d’origine. 

Cette belle bâtisse en briques et pierre bleue, située en haut du village, ne manque pas de charme ni d’intérêt. Elle renferme de belles statues polychromes des XVIe et XVIIe siècles, plusieurs pierres tombales, parmi lesquelles la dalle funéraire de Louis de Hérissem (1647), et des vitraux contemporains qui méritent l’attention. Réalisés par l’artiste Yvon Charlier en 1993, ils illustrent les dimanches et les fêtes liturgiques. 

L’œuvre maîtresse du sanctuaire est toutefois son orgue, construit en 1845 et attribué à Pierre-Fidèle Delmotte de Saint-Léger. L’instrument est déjà remanié en 1854 par les célèbres frères Gheude de Nivelles. Objet de toutes les attentions, il a été restauré à plusieurs reprises en 1930, 1960 et 2007. Le buffet d’origine a été sculpté dans le bois de sapin, peint en couleur brune à l’extérieur et en beige à l’intérieur. Trente-trois tuyaux en étain recouverts de peinture argentée sont présents en façade. 

Non loin de là, on admirera également le presbytère, érigé en 1758 et situé dans un enclos protégé par un haut mur percé d’un portail.

Chemin de l’église Saint-Pierre 2
1473 Glabais (Genappe)

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Orgues classées comme monument le 25 novembre 1971

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Immeuble du CPAS de Genappe

Autrefois essentiellement rural, Genappe a perdu une bonne partie de ses fermes, auberges, industries, cinémas et sucreries, témoins de son riche passé. Le patrimoine architectural de la localité conserve toutefois quelques belles demeures bourgeoises qui témoignent de l’époque où Genappe était prospère et où des familles aisées venaient s’y installer. La cité dite « du Lothier » connaît ainsi un essor et un embourgeoisement tout au long du 19e siècle et au début du 20e siècle. 

Aujourd’hui, quelques belles maisons de notaires sont toujours visibles, ainsi que le bâtiment de l’ancienne gendarmerie datant de 1894, le palais de justice et cet immeuble aujourd’hui propriété du centre public d’action sociale de la commune. Seul vestige de cette époque à avoir fait l’objet d’une mesure de classement, l’immeuble est précédé d’une avant-cour grillagée. Il s’agit d’une belle et grande maison de maître à double corps élevée sur deux niveaux. 

La façade allie les matériaux traditionnels de la région, la brique et la pierre bleue. De style néoclassique, elle est décorée d’un frontispice décoré de pilastres et couronné d’un fronton triangulaire percé d’une fenêtre ronde. La fenêtre centrale est pourvue d’un linteau sculpté sur lequel on peut lire l’inscription « N. J. Dewelle Notaire, 1800 ». La porte d’entrée est surmontée d’une loggia décorée de guirlandes et de boutons fleuris sculptés dans la pierre. Après avoir été une résidence notariale, la demeure abrite un hospice avant de devenir propriété du CPAS de Genappe.

Rue de Ways 39
1470 Genappe

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Classement comme monument le 4 décembre 1998

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Chapelle de Try-au-Chêne et potale Notre-Dame d'Alsemberg

À la limite entre Baisy-Thy et Bousval, sur un plateau, se trouve la très belle chapelle du Try-au-Chêne perdue au milieu des champs, non loin du bois de la Tassenière. Un chêne se trouvait autrefois à côté de l’édifice et fut remplacé par un érable sycomore, malheureusement abattu par une tempête en 2010. Un jeune chêne a été replanté à cet emplacement le 21 mars 2012 à l’occasion du pèlerinage annuel de Notre-Dame-du-Try-au-Chêne. 

La chapelle tire son nom du mot wallon try qui désigne une pâture communale, une jachère ou une friche. Le sanctuaire a été érigé en 1608 par le capitaine Thierry le Jeune, officier de l’archiduc Albert, gouverneur général des Pays-Bas espagnols, afin de remercier la Vierge de l’avoir protégé de la mort durant un combat. Une pierre conservant la dédicace du capitaine est située à droite de la porte. 

Érigée majoritairement en briques, la chapelle est surmontée d’un clocheton recouvert d’ardoises. L’intérieur est composé d’une nef unique. Au-dessus de la porte se trouve un blason surmonté d’un bas-relief orné d’une représentation de la Vierge et du fondateur de la chapelle et sous lequel est gravée une invocation en vieux français. La vierge du 17e siècle qui ornait autrefois l’autel est aujourd’hui conservée dans l’église de Bousval. Non loin se trouve une stèle en pierre bleue, dite « potale Notre-Dame d’Alsemberg » ; elle a été érigée en 1790 par le censier de la ferme de la Baillerie.

 

Chapelle de Try-au-Chêne et potale Notre-Dame d'Alsemberg © IPW

Rue Try-au-Chêne
1470 Bousval

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Classé comme site le 1er septembre 1997

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Orgues de l'église Saint-Hubert à Baisy-Thy

L’église Saint-Hubert a été construite en style classique, en 1763, sur un plan composé d’un chœur, de trois nefs et d’une puissante tour surmontée d’une belle toiture en cloche. Dans le chœur se trouve une stèle élevée, dans la seconde moitié du XIXe siècle, à la mémoire de Godefroid de Bouillon, prétendument né en 1061 à Baisy-Thy. L’église comporte un beau mobilier en bois polychromé des XVIIe et XVIIIe siècles, et abrite quelques œuvres intéressantes parmi lesquelles des fonts baptismaux gothiques du XVe siècle et quelques belles dalles funéraires. 

Le sanctuaire conserve également un beau ciboire offert à la paroisse, en 1817, par la reine des Pays-Bas venue se recueillir sur les lieux de la bataille des Quatre-Bras du 16 juin 1815, prélude à la bataille de Waterloo. Les orgues constituent toutefois la pièce maîtresse de l’édifice et comptent parmi les nombreuses pièces sorties de l’atelier des frères Gheude de Nivelles. Construit et livré en 1867, l’instrument comporte un buffet en chêne et une façade de tuyaux recouverts de peinture argentée.

Rue Godefroid de Bouillon
1470 Baisy-Thy (Genappe)

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Orgues classées comme monument le 17 mars 1980

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Château-ferme de Liroux

La ferme de Liroux est connue comme propriété de l’abbaye de Gembloux depuis la fin du 12e siècle. Avant 1775, elle constituait une seigneurie tenue par diverses grandes familles de la région. Située dans le hameau de Sauvenière, dans lequel se trouvent plusieurs fermes, il s’agit d’un vaste ensemble en brique et pierre. 

Les divers bâtiments sont regroupés autour d’une cour pavée et sont encore en grande partie entourés de douves. Le logis, d’allure brabançonne et érigé dans le première moitié du 17e siècle, est relié à la cour par un pont de deux arches. 

À l’angle sud se trouve une tour d’entrée percée d’une porte Louis XV datée de 1761. On y aperçoit les armoiries martelées d’Alexandre de Pinchart, seigneur du lieu. 

À l’angle nord, vers les douves, subsiste une haute tour carrée. 

En face du logis s’aperçoit la ferme, construite sur un plan en U en 1764. On y accède par deux portails menant aux étables. Une volumineuse grange en long prolonge les bâtiments. Datée elle aussi du 18e siècle, elle a toutefois été remaniée au cours des deux siècles suivants. 

Au centre, on trouve trois remises à voitures accolées.

Rue de la Peau de Chien 88
5030 Sauvenière

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Classé comme monument et comme site le 20 mai 1987

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Église Sainte-Foy de Sauvenière

Située sur une vaste place surélevée et cernée de marronniers, l’église Sainte-Foy est l’héritière de trois campagnes de construction. 

La haute tour est d’origine romane et a été érigée dans le courant du XIe siècle. Bien que remaniée aux XVIe et XVIIe siècles, elle est l’unique vestige du sanctuaire primitif. Sous celle-ci, à l’intérieur, a également été préservée une voûte romane. Le reste de l’église a été reconstruit dans la première moitié du XVIIIe siècle, sous l’abbatiat de Pierre Dumonceau, abbé de Gembloux, qui était chargé de la collation (désignation du curé) de cette église. L’édifice a ensuite été lourdement remanié vers 1837. 

On accède à l’ensemble par un porche d’inspiration Louis XVI, percé au XIXe siècle. 

La tour romane, le perron, les vestiges de l’ancien cimetière et l’esplanade arborée ont fait l’objet d’une mesure de classement, au contraire du reste de l’ensemble.

À l’intérieur sont conservées quelques belles œuvres d’art. On y trouve un crucifix en chêne du milieu du XVIe siècle et des fonts baptismaux gothiques. 

Dans la façade du collatéral nord est scellée une dalle Renaissance frappée des armoiries d’Antoine Papin, abbé de Gembloux, et datée de 1537.

Rue du Trichon
5030 Sauvenière

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Classée comme site le 11 octobre 1948

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Château-ferme de Falnuée

Le territoire du village de Mazy était divisé entre trois seigneuries sous l’Ancien Régime : Mazy, Falnuée et Hermoye. Toutes trois se situaient dans le nord du comté de Namur, à la frontière avec le duché de Brabant. La seigneurie de Falnuée appartenait directement au comte de Namur jusqu’en 1626 ; elle passe ensuite entre les mains de diverses familles nobles. À cette époque, les trois seigneuries fusionnent et le siège de la seigneurie foncière est installé à Falnuée. 

C’est à cet endroit que les paysans venaient s’acquitter de leurs taxes envers le seigneur : un setier d’avoine (équivalent d’un demi-litre) et une poule à Noël ! Isolé dans la vallée de l’Orneau, le château-ferme de Falnuée est le témoin de cette riche histoire. Il s’agit d’un important quadrilatère de pierre calcaire qui s’est développé depuis le 17e siècle à partir d’un donjon du 13e siècle. L’ensemble est composé, outre de ce donjon, de l’ancien logis seigneurial, d’une chapelle castrale, d’une tourelle et de dépendances agricoles. 

La plupart des bâtiments datent des 17e et 19e siècles. Le donjon constituait au Moyen Âge une tour de guet du comte de Namur mais n’assurait pas de fonctions défensives. Il a survécu aux affres du temps et notamment aux passages dévastateurs des armées de Louis XIV dans nos régions au 17e siècle. L’ensemble est situé dans un exceptionnel site boisé qui offre un cadre historique de grande valeur. En 1987, les bâtiments ont été restaurés afin d’y accueillir un golf.

Rue Émile Pirson 55
5032 Mazy

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Classé comme monument et comme site le 29 mars 1976

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Moulin de l'Arton à Lonzée

La présence d’un moulin dans la localité de Lonzée remonte au Moyen Âge. Un moulin à eau est mentionné pour la première fois en 1229 dans un acte de donation du seigneur Guillaume d’Harenton. Celui-ci offre l’édifice et des terrains à une communauté de sœurs qui viennent fonder une abbaye dans la région. Le moulin de l’Arton est dès lors lié à la future abbaye d’Argenton, avant même la construction de cette dernière. 

En 1513, les sœurs reconstruisent le moulin qui servait alors à produire de l’huile. En 1549, il est reconverti en moulin à farine. Détruit une nouvelle fois en 1741 pour être rebâti, il est vendu, à la fin du XVIIIe siècle, après la confiscation des biens de l’abbaye par le régime français. L’édifice conserve sa fonction et sert alors uniquement à moudre du blé. En 1886, le moulin devient une coutellerie avant d’être transformé en habitation en 1929. Abandonné en 1962, il se détériore rapidement et menace de s’effondrer dans les années 1980. Il est restauré en 1992 par le comte Léon Capelle et appartient, depuis 1994, à la famille Bourgeois. 

La roue n’assume plus qu’un rôle décoratif, et plusieurs éléments, comme le vivier, l’écluse et la conduite d’alimentation, ont disparu. Le moulin de l’Arton est aujourd’hui une propriété privée qui ne se visite pas.

Route de Saint-Denis
5030 Lonzée (Gembloux)

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Classé comme site le 11 septembre 1992

Institut du Patrimoine wallon

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Ancienne abbaye d'Argenton

L’ancienne abbaye d’Argenton est un monastère fondé au début du XIIIe siècle par des sœurs augustines venues de Balâtre (Jemeppe-sur-Sambre). Affiliées en 1229 à l’ordre de Cîteaux, elles sont liées à l’abbaye de Villers-la-Ville. 

Les biens qu’elles ont laissés à Lonzée forment un ensemble isolé de bâtiments en brique et pierre bleue, en grande partie reconstruit au XVIIIe siècle et transformé en exploitation agricole après la fin de l’Ancien Régime. 

Au nord de l’ensemble se trouve la conciergerie, encadrée de murs et de deux tours-colombiers. L’édifice sert également de porche d’entrée et d’accès à l’ensemble abbatial. Celui-ci est surmonté d’un fronton frappé des armes de l’abbesse Josèphe Brabant et du millésime "Anno 1738". 

À droite, dans la cour, se trouvent une ancienne forge et des étables construites au XIXe siècle. En face de l’entrée, se situe l’imposant corps de logis d’esprit classique, érigé dans le troisième quart du XVIIIe siècle. À gauche, la façade est ornée des armoiries de l’abbesse Josèphe Gemine (1755-1766) et de la devise Candore et pietate. À droite se trouvent les armoiries de l’abbé de Villers-la-Ville Robert de Bavay (1782) et la devise Consilio et patientia. Au-dessus du frontispice se trouve le blason de Humbeline Diesberg (1767-1798) et la devise Pax et Jus. Contre le logis subsiste l’ancienne église abbatiale, aujourd’hui désaffectée. Elle a été érigée entre 1752 et 1754. Le site conserve également une grange du XVIe siècle, des étables du XVIIIe siècle, une remise à voitures de 1738 et des jardins.

 

Rue de l’Abbaye 50
5030 Lonzée (Gembloux)

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Classée comme monument et comme site le 13 janvier 1989

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Chapelle des saints Pierre et Paul

Jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, Grand-Manil faisait partie du comté de Gembloux. La première mention de cette seigneurie remonte au 11e siècle à l’époque où elle est acquise par l’abbaye de Gembloux. Au sud du village, un grand parc emmuraillé abrite le château de la Tour qui, à l’origine, faisait partie du système de défense du duché de Brabant face au comté de Namur. 

En effet, la moitié nord de l’actuelle commune de Gembloux se trouvait à la pointe sud du duché de Brabant. Le donjon, probablement érigé sur plan carré en moellons de grès au 12e ou au 13e siècle, comporte trois niveaux, dont le dernier est surmonté d’une haute toiture d’ardoise. Le porche est orné des armoiries de Guillaume Salmier, capitaine d’une compagnie d’infanterie wallonne. 

Le parc du château compte également un édifice classé au titre de monument. La chapelle des saints Pierre et Paul, aujourd’hui enfouie dans la végétation, est sans doute contemporaine du donjon. Elle est composée d’une petite nef unique et d’un chœur à chevet plat. La façade-pignon a été reconstruite en 1630, comme l’indique la date présente sur l’édifice. D’autres modifications, comme le percement de diverses baies, ont été entreprises aux 17e et 18e siècles. On y trouve également un bel autel en pierre de tradition Renaissance, daté lui aussi de 1630. Il figure une représentation naïve des saints Pierre et Paul et est orné des blasons de l’abbaye de Gembloux et de l’abbé Charles d’Ursel.

Avenue Georges Bedoret 7
5030 Grand-Manil

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Classé comme monument le 8 septembre 1983

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