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Bornes du cadastre à Le Mesnil

Dans les bois de Le Mesnil se trouvent plusieurs bornes de cadastre plantées par les Français à partir de la première occupation de nos régions. Elles constituent de nos jours un des très rares témoins des entreprises de bornages réalisées sous le régime français. On y trouve une série de quatorze petites bornes en pierre de taille de 30 à 40 cm de hauteur environ plantées entre 1793 et 1806.

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Frédéric MARCHESANI, 2014

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Bâtiments de l’ancien collège des Jésuites wallons

L’université de Liège, installée depuis 1817 au centre de la ville, conserve malgré les destructions et aménagements successifs quelques éléments du collège des Jésuites wallons, installé à cet endroit depuis 1582. Situés dans la cour intérieure et abritant notamment les services de la bibliothèque générale, les bâtiments historiques du « collège-en-île » ont été érigés en brique et calcaire sur les plans du maître-maçon Paquay Barbière dans la première moitié du XVIIIe siècle sur deux niveaux. L’aile principale, face à la salle académique, est longue de treize travées dont les cinq centrales sont en léger retrait et donnent l’illusion de deux ailes latérales. Une aile perpendiculaire dans la même cour subsiste également bien que sensiblement réaménagée au fil du XIXe siècle. Ces bâtiments sont caractéristiques de l’architecture liégeoise de l’époque : volumes de brique et calcaire, rythmés par des cordons de pierre prolongeant les seuils des fenêtres.

Quelques mois après les premiers faits révolutionnaires, comme cela fut le cas à Mons, une « Société des amis de la liberté et de l’égalité » est fondée à Liège en 1790. Créée à l’image de la société des Jacobins de Paris, elle doit cesser ses activités en janvier 1791, suite à l’occupation autrichienne de la ville et au rétablissement de l’Ancien Régime. Quelques jours après la libération de Liège par les troupes de Dumouriez en novembre 1792, elle reprend vie. Ses séances se tiennent dans l’église du Grand Collège, au sein du complexe des Jésuites wallons. Comme à Mons, cette société ne survit que quelques temps seulement. Ensuite, après le retour des Français en 1794, l’armée investit les lieux et y installe une boulangerie : seize fours sont construits et l’église est transformée en magasin pour le grain et la farine.

Après l’annexion et la décision à Paris de créer une école centrale dans chaque préfecture, l’ancien collège est transformé en école centrale du département de l’Ourthe par arrêté de l’administration centrale du département du 7 avril 1797. Après une série de travaux de rénovation et d’aménagement, l’installation du corps professoral a lieu le 22 septembre 1797 à l’occasion de la fête de la fondation de la République. Comme le prévoit la loi, neufs chaires y sont créées : dessin, histoire naturelle, langues anciennes, mathématiques, chimie et physique expérimentales, grammaire générale, belles-lettres et législation. Les premiers cours s’ouvrent le 21 décembre suivant. L’école accueille jusqu’à 200 élèves ; bien moins que le collège d’Ancien Régime (300 à 350) mais plus que les écoles centrales de Namur, Bruges, Maestricht et même Bruxelles. Parmi ceux-ci, certains se distinguent par la suite : J. de Behr devient premier président de la cour d’appel de Liège ; P. Poswick, ministre de la Justice ; Closson et Raikem professeurs à la faculté de Médecine de l’Université de Liège ; T. Teichman, gouverneur de la province d’Anvers ; H. Rutxhiel devient un des sculpteurs en vogue sous l’Empire à Paris. L’école est supprimée à la fin du régime consulaire.

Le décret impérial du 17 mars 1808 offre une nouvelle affectation aux bâtiments en créant et organisant l’Université impériale. Dans ce décret, Liège est désignée comme siège d’une académie, c’est-à-dire d’une faculté des Lettres et d’une faculté des Sciences. Le Strasbourgeois Franz-Antoine Percelat est désigné comme recteur de cette nouvelle académie qui est la seule université pour les départements de l’Ourthe, de la Meuse inférieure, de la Roer et de Sambre-et-Meuse. Cette nouvelle affectation prestigieuse renforce encore le rôle primordial de Liège sous l’Empire par rapport aux autres villes de la région. En effet, en Wallonie, seule Liège compte une université impériale, une cour d’appel et une sénatorerie. 

La faculté des Sciences de Liège est officiellement créée par un arrêté du 25 septembre 1811, date que l’on peut considérer comme celle du début de l’aventure universitaire en cité ardente. Déjà, l’institution prend ses quartiers dans les bâtiments de l’ancien collège des Jésuites wallons. Un décret impérial du 4 janvier 1813 offre également à l’université les bâtiments de l’ancien couvent des Croisiers tous proches afin de s’agrandir. Situés autrefois dans la rue du même nom, ces bâtiments ont été démolis.

Pl. du Vingt Août 7
4000 Liège

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Frédéric MARCHESANI, 2014

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Souvenir du canal de Mons à Condé

Le développement des voies navigables sous le régime français est très favorable au département de Jemappes, producteur de charbon. Dès les premières années de l’annexion, l’idée d’un canal entre Mons et Condé le long du cours de la Haine germe dans l’esprit des décideurs et des industriels. Le gouvernement français souhaite notamment créer un important réseau de canaux sur le territoire national dont un devrait relier Paris à la Belgique. Le 15 janvier 1801, les Consuls chargent le ministre de l’Intérieur d’étudier le dossier. 

Plusieurs années de réflexion et de changements d’avis retardent pourtant le projet qui refait surface après la publication d’un décret impérial du 3 avril 1806. Le 1er mars 1807, Jacques-François Piou, ingénieur en chef du Corps impérial des ponts et chaussées, propose un nouveau tracé en ligne droite de Mons à Condé. Ce projet est approuvé par décret impérial le 18 septembre 1807 ; les travaux débutent un mois plus tard et durent plusieurs années. 

Au moment de la chute de l’Empire en 1814, le chantier est toujours en cours, majoritairement du côté français. Les travaux sont rapidement achevés du côté belge, grâce à l’intervention de Guillaume d’Orange ; le canal est alors provisoirement relié à la Haine. Plusieurs fois modernisé au cours du XIXe siècle, il change de visage à plusieurs reprises au fil des décennies et rares sont les témoins de sa physionomie à l’époque napoléonienne.

Quelques vestiges d’époque sont visibles du côté de Pommeroeul.

Dans le Hainaut également, un autre projet voit le jour sous le régime français. Un décret des Consuls du 4 mai 1803 ouvre la voie à la création d’un canal entre Charleroi et Bruxelles. Ce projet ne se concrétise toutefois pas sous Napoléon ; les travaux débutent en 1827, sous l’impulsion du régime hollandais.

Mons - Pommeroeul - Condé

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Frédéric MARCHESANI, 2014

IPW

Ville haute de Charleroi

Vue aérienne de la ville de Charleroi. Au centre, la place Charles II et ses rues en étoile rappellent le tracé des rues de l’ancienne place forte. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Le cas de la ville haute de Charleroi est bien différent de celui de ces cités centenaires et millénaires qui existent en Wallonie depuis l’Antiquité et le Moyen Âge. 

Charleroi est véritablement le fruit de la volonté du roi d’Espagne de protéger ses frontières et peut être dans son entièreté considérée comme une trace de l’ancien comté de Namur. 

Le Traité des Pyrénées signé le 7 novembre 1659 mettait fin à une longue guerre entre Français et Espagnols. Le roi Philippe IV d’Espagne s’efforça, après la fin de ce conflit, de renforcer à nouveau les frontières des Pays-Bas espagnols, sévèrement meurtries. Il décida de la création d’une forteresse nouvelle face à la France, près du village de Charnoy. 

Située sur la rive gauche de la Sambre, complétée par deux vallons latéraux et créant un éperon barré propice à une fonction défensive, la place forte sort de terre en 1666. La ville nouvelle est baptisée Charleroi en l’honneur du nouveau roi d’Espagne Charles II. 

La place forte, à vocation militaire uniquement, épouse la forme d’un hexagone embastionné autour de fossés à escarpes et contrescarpes et zones inondables. Un an plus tard, la forteresse fut déjà abandonnée par les Espagnols après un démantèlement partiel ; les Français prendront le relais et décidèrent dès 1668 de la reconstruire. 

Supervisés par les ingénieurs Choisy et Vauban, les travaux offrirent à Charleroi un plan radioconcentrique défini par l’actuelle place Charles II dont les rues adjacentes témoignent encore de la physionomie défensive du XVIIe siècle. 

Les Français fondèrent également une ville, entamèrent une œuvre d’urbanisation et installèrent progressivement une population civile. Le sort de Charleroi ne cessa d’évoluer dans les décennies suivantes : entre 1678 et 1748, la forteresse releva des Français, fut reprise par les Espagnols et intégra les Pays-Bas autrichiens. Elle fut une dernière fois modifiée en 1816 par les Hollandais avant d’être abandonnée progressivement après l’indépendance de la Belgique. Désarmée par étapes, elle fut démantelée à partir de 1867.

L’ancienne maison du bailli à Charleroi © IPW

 

La pierre de fondation fleurdelisée à l’entrée de l’église Saint-Christophe de Charleroi © IPW.

De son riche passé de place défensive, Charleroi n’a malheureusement gardé que très peu de traces visibles. La Révolution industrielle et l’urbanisation effrénée ont résolument transformé le visage de la ville. La place Charles II correspond à l’ancienne place d’armes de la forteresse dont elle a gardé la forme hexagonale. 

L’église Saint-Christophe, située sur cette place, est l’héritière d’une chapelle construite en 1667 par les Français. Une pierre de fondation de cette chapelle disparue, millésimée 1667 et frappée de trois lys de France est toujours conservée dans le porche d’entrée de l’église actuelle. Les bâtiments d’importance de la place d’armes telle la caserne de cavalerie ou la maison du gouverneur, ont tous disparu. La maison du bailli, aujourd’hui occupée par l’Espace Wallonie, se trouve toujours rue Turenne, à proximité de l’hôtel de ville. 

Datée de 1780, la bâtisse construite en briques enduites et pierre calcaire a fait l’objet d’une belle restauration. La porte est surmontée du millésime, d’une couronne et de guirlandes taillées dans le calcaire. Classé en 1989, cet édifice est un témoin privilégié de l’architecture civile de l’époque ; elle abritait le bailli, représentant de justice dans la ville haute.

 

La borne du génie située au coin de la rue Turenne et de la rue du Beffroi à Charleroi © IPW

 

 

Non loin de là, au coin de la rue Turenne et de la rue du Beffroi, une borne marquée du nombre 80 et de la lettre G fait référence au génie, organisme qui décidait de l’alignement des habitations dans la forteresse. 

La chapelle Sainte-Anne, située rue de la chapelle, a pour sa part été bâtie en 1819. 

Récemment restaurée, elle a été élevée en pierre calcaire et briques enduites et conserve toujours deux pierres de commémoration antérieures à son édification rappelant le nom des donateurs à l’origine de la construction de l’édifice primitif en 1682, les gouverneurs de la place forte de Charleroi, Juan de la Paz Tementio et Don Juan Antonio Sarmiento y Camudio.

La pierre de commémoration du gouverneur Juan de la Paz Tementio sur la façade de la chapelle Sainte-Anne à Charleroi © IPW


Quelques vestiges des fortifications existent encore mais sont invisibles depuis la chaussée. 

Dans les caves du café « le Corto », situé rue de Montigny, sont conservées des casemates ainsi qu’un tronçon de souterrain qui semblent dater de la forteresse française. Rue de Dampremy, les caves de l’immeuble situé au no 61 abritent encore une voûte de soutènement qui appartiendrait au chemin couvert de la forteresse française. À gauche du bâtiment se trouve une casemate et, dans le jardin situé dans l’îlot, un long mur en pierre témoigne vraisemblablement des fortifications espagnoles ou françaises.

Place Charles II

6000 Charleroi

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Frédéric MARCHESANI, 2013

IPW

Pont Saint-Jean

Trace atypique parmi d’autres, le pont Saint-Jean franchissant la Lesse peu avant la confluence avec la Meuse, témoigne d’une autre facette du passé principautaire. Ce pont en calcaire a été reconstruit successivement en 1533-1534, en 1642 puis en 1719-1720, chaque fois aux frais des États de la principauté de Liège, par l’entrepreneur Jacques Wespin pour la dernière campagne. L’ouvrage presque tricentenaire parvenu jusqu’à nous possède deux arches surbaissées, appareillées, reliées par une pile centrale renforcée de part et d’autre par un bec triangulaire.

Trois entités composent les États de la principauté de Liège, ainsi dénommés depuis le XVe siècle. Ainsi, à la fin du Moyen Âge, une partie de la puissance publique est conjointement exercée par le prince et les États, c’est-à-dire les représentants de trois catégories sociales : les chanoines de la cathédrale Saint-Lambert (État primaire), la noblesse (État noble) et la bourgeoisie urbaine (État tiers). 

Tous trois participent à l’exercice des pouvoirs édictal et judiciaire, consentent l’impôt et exercent un droit de regard sur la politique étrangère de la principauté. Le contrôle et la perception des impôts permettent ainsi aux États de financer leurs nombreuses dépenses parmi lesquelles figurent entre autres l’entretien des forteresses et la construction et la réparation des chaussées et ouvrages d’art.

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Frédéric MARCHESANI, 2013

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Pont Napoléon

Construit en 1803 sur le chemin du vieux moulin, à la limite entre Bilstain et Andrimont, un petit pont porte le nom de Napoléon.

4821 Andrimont (Dison)

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Frédéric MARCHESANI, 2014

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Pont Marie-Thérèse

Situé au nord du village, à cheval sur les communes de Paliseul et Libin, un pont franchit la Lesse sur l’ancienne route Bouillon-Liège qui, sous l’Ancien Régime, reliait la principauté de Liège et les Pays-Bas autrichiens. Cette remarquable construction en moellons de schiste classée le 12 mai 1989 comporte quatre arches surbaissées et un parapet coiffé de pierres de taille en demi-lunes. 

Il est élargi de chaque côté afin de permettre de canaliser les animaux avant de franchir la rivière. En amont, trois becs sont situés entre les arches afin d’orienter les eaux vers les quatre ouvertures. L’ouvrage doit son nom, selon la tradition, à l’impératrice Marie-Thérèse qui l’aurait fait construire à la suite d’un accident dont elle fut victime en franchissant la Lesse à cheval. Ce pont a longtemps facilité le passage de la route reliant Paris à Liège.

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Frédéric MARCHESANI, 2013

IPW

Pont Joseph II

La terre d’Emptinne est comprise dans la prévôté de Poilvache et constitue la partie la plus importante du ban de Natoye. Jeté en travers du Bocq, un petit pont a été bâti vers 1722-1724 par le Namurois Nicolas Bolvin aux frais des États du comté de Namur. Construit en moellons de calcaire, il est composé de deux arches en arc surbaissé séparées par une large pile. Il est recouvert de grosses dalles de calcaire. Fortement endommagé, il a été restauré en 1986 et rebaptisé « pont Joseph II » en l’honneur d’un des derniers souverains namurois. Aujourd’hui, une plaque a été apposée sur le parapet du pont et précise toute l’importance de l’édifice sous l’Ancien Régime : « Pont Joseph II. Comte de Namur et empereur ».
    
Ce pont ancien témoigne de l’importance et du rôle des États du comté de Namur. Ils apparaissent pour la première fois en 1421, lors de la vente du comté au duc de Bourgogne Philippe le Bon. On parle alors d’ « assemblée du pays », sorte de conseil du comte de Namur composé de seigneurs laïcs et ecclésiastiques et du maïeur ou des échevins de Namur, la seule ville d’importance du comté. Sa compétence s’étend aux questions politiques, administratives, judiciaires et financières. Comme la plupart des assemblées d’États sous l’Ancien Régime, les États du comté de Namur sont composés de trois membres : l’État du clergé, l’État noble et le Tiers-État. 

Mis à part entre 1429 et 1510, sous la domination bourguignonne, les États se réunissent régulièrement, au moins une fois par an. Leurs attributions se résument en trois titres, lourds d’importance : inaugurer le nouveau comte de Namur lors de sa prise de fonctions, défendre les privilèges et gérer le service de corps et de bien ou le vote de l’aide. À partir de 1465, les États de Namur députent régulièrement des représentants aux États généraux du duché de Bourgogne puis des Pays-Bas espagnols et autrichiens, jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. À l’aube de leur disparition en 1791, ils rédigeront une « Constitution du pays et comté de Namur ».

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Frédéric MARCHESANI, 2013

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Pont des Arches

Héritier de nombreux ponts dont le premier date de 1034, l’actuel pont des Arches a été inauguré le 18 décembre 1947. Septième du nom, il est composé de trois arches en béton armé et décoré d’un ensemble de sculptures, statues en rondebosse ou bas-reliefs personnifiant les grands événements de l’histoire liégeoise ou de son folklore. 

Sous le régime français, il est rebaptisé « pont de la Victoire » en 1795. Une plaque commémorative inaugurée en 1935, détruite avec le pont pendant la Seconde Guerre mondiale et replacée en 1957, rappelle le motif de ce nom : « Pont de la Victoire. Ici, les Liégeois ont vu briser leurs fers. Neuf Thermidor An II de la République française. Inscription apposée sur le pont des Arches en 1796 pour commémorer la victoire des troupes françaises qui, le 17 juillet 1794, prirent d’assaut le pont occupé par l’armée autrichienne. »

4000 Liège

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Frédéric MARCHESANI, 2014

Province de Liège, Musée de la Vie wallonne

Parc de la Boverie à Liège

Aujourd’hui parc de la Boverie, le lieu était autrefois champêtre ; les boeufs qu’on y faisait paître ont d’ailleurs donné leur nom à l’endroit. Il fut aménagé en parc à partir de 1853, lorsque les alentours devinrent un quartier chic après le percement de la dérivation de la Meuse. 

En 1865, un jardin d’acclimatation s’y installe et occupe alors la moitié du parc actuel : lieu de promenade recherché, agrémenté de plans d’eau et de plantes exotiques, il recèle également un jardin zoologique. Ce jardin prendra un essor considérable en devenant le lieu de l’exposition universelle de Liège en 1905. De cette exposition subsiste le palais des Beaux-Arts (aujourd’hui Musée d’Art moderne et d’Art contemporain, et Cabinet des Estampes) dont l’architecture Louis XVI, inspirée du Petit Trianon de Versailles, est due aux architectes Soubre et Hasse.

Outre une salle des fêtes, aujourd’hui disparue, le parc abrite de petites constructions (volière, centre nautique…), ainsi que, à la pointe de l’île, une roseraie et un jardin à la française agrémenté de bustes de Liégeois célèbres, tel Auguste Donnay. La passerelle Mativa, ou pont Hennebique, du nom de son ingénieur, date, elle aussi, de l’exposition et reste une prouesse considérable d’ingénierie pour l’époque, méritant protection.

1931, 1945, 1949 : lieu de Congrès disparu

Actuellement, le palais des Congrès a sa place exacte à l’endroit où se trouvait jadis la salle des fêtes du jardin d’acclimatation, aujourd’hui disparue. Celle-ci fut le théâtre de plusieurs événements majeurs du Mouvement wallon, déjà hôte du second Congrès de la Concentration wallonne le 18 octobre 1931. C’est dans cette salle que se sont déroulées deux sessions véritablement historiques du Congrès national wallon.

Le premier Congrès national wallon, organisé les 20 et 21 octobre 1945, avec plus de 1.500 participants, est le premier grand rassemblement wallon après le second conflit mondial. Il est l’occasion, pour les Wallons, de faire le bilan de la guerre, de mettre en commun leurs idées et leurs revendications, d’aborder les grands thèmes qui seront ceux des différentes sessions du Congrès national dans les années à venir : problèmes économiques de la Wallonie, problèmes linguistiques, menace sur la culture française, avenir du pays. Le but est clairement affirmé par le président Joseph Merlot : définir une politique commune à toute la Wallonie.

Un vote est organisé sur l’avenir de la Wallonie, et la réunion à la France emporte le plus de suffrages. Suite à de nombreuses interventions, la solution fédéraliste est adoptée au second tour. Une commission est chargée de plancher sur un projet concret. Une exposition sur le Mouvement wallon dans la Résistance est également organisée au même endroit, entre autres à l’attention des congressistes.

Les 1er et 2 octobre 1949, le jardin d’acclimatation accueille à nouveau le Congrès national wallon, qui se réunit alors pour la cinquième fois. En pleine question royale, les congressistes décident de demander un dépouillement régional en cas de consultation populaire. Une position finale dans la question royale aura lieu lors du Congrès suivant mais, déjà, les Congressistes se prononcent contre un retour de Léopold III.

 

« Le 20 octobre fut une belle journée d’automne, tiède et ensoleillée, qui rendait paisibles les rives de Meuse. Le Congrès se réunit dans la salle des fêtes du jardin d’Acclimatation. Au même endroit fut organisée une exposition sur le mouvement wallon dans la Résistance, et qui fut visitée par les participants au Congrès. Outre les participants au Congrès se pressèrent environ 80 journalistes belges, suisses, hollandais et bien sûr des Français, sollicités par les organisateurs, placés derrière le Comité organisateur ou dans la fosse de l’orchestre. À partir de 9 heures, les congressistes se présentèrent de plus en plus nombreux aux portes de la salle, accueillis par des commissaires de Jeune Wallonie. Sur la scène prit place le Comité organisateur, face à l’imposante assemblée, qui allait goûter à une liberté de parole retrouvée après des années de clandestinité et de souffrance. La séance du matin s’ouvrit à 10 heures 30, elle devait durer deux heures. » Philippe Raxhon, Histoire du Congrès wallon d’octobre 1945, Charleroi, 1995, p. 49.

 

Un 14 juillet typiquement liégeois

Toujours actuellement, le parc de la Boverie est le lieu choisi par les Liégeois pour fêter le 14 juillet. À l’initiative des Amitiés françaises de Liège, des concerts et des animations sont alors organisés pour s’associer à la fête nationale française. 

Véritable manifestation populaire, cette fête est idéale pour rappeler les nombreux liens historiques sentimentaux et culturels qui unissent la Ville de Liège avec la République française. Chaque année, la journée du 14 juillet est également l’occasion de plusieurs autres événements à Liège : réception donnée par le Consul général de France au palais des Congrès, dépôt de fleurs au monument à la Résistance et cérémonie d’hommage aux héros français et belges au cimetière de Robermont.

Parc de la Boverie
4000 lIège

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Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009