Bruxelles Kik-Irpa

Cité de l'enfance de Marcinelle

Les révoltes sociales de la fin du 19e siècle frappent les bassins industriels et des hommes influents, comme le Carolorégien Jules Destrée, vont militer pour secouer les mentalités et faire naître des préoccupations plus sociales. 

En vue d’améliorer la vie quotidienne de la classe populaire vont ainsi fleurir des habitations à logements multiples, cités-jardins, écoles, jardins d’enfants, coopératives et autres hôpitaux. L’architecte Marcel Leborgne est l’un des principaux artisans de cette émancipation de Charleroi et de l’élévation de bâtiments à vocation sociale. 

La cité de l’enfance de Marcinelle est inaugurée le 14 mai 1939 ; il s’agit d’une œuvre harmonieuse, méditée et réalisée avec un grand désir de perfection. Cet orphelinat d’un type nouveau est construit dans une zone jugée salubre et comporte treize pavillons isolés pouvant abriter huit filles ou huit garçons. Ils offraient la possibilité de créer des cellules familiales, chacune étant surveillée par une éducatrice qui jouait le rôle de « mère ». 

En 1947, le site est étendu sur plus de 10 ha comprenant quinze nouveaux pavillons et un bâtiment de quatre étages abritant les services administratifs. Le portail, le pavillon d’entrée, la totalité des bâtiments construits au cours des deux premières phases d’aménagement, la pouponnière, ainsi que le tracé et le cheminement du parc ont fait l’objet d’une mesure de classement.

Avenue Mascaux

6001 Marcinelle

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Classé comme ensemble architectural le 4 avril 2013

Institut du Patrimoine wallon

Cinéma théâtre Le Varia

Érigé au temps de la prospérité industrielle et de la splendeur des chemins de fer dans le quartier de la gare, le Varia devait animer le quartier et refléter la prospérité de la commune de Jumet. 

La construction de l’édifice est entreprise en 1913 sur les plans de l’architecte verviétois Eugène Claes (1886-1947). À l’heure où le cinématographe devient de plus en plus populaire, l’idée est ici d’associer salle de cinéma et salle de théâtre. L’édifice abrite une salle de 1.500 places et est caractérisé par sa façade-écran monumentale appliquée sur une structure en briques et béton. Cette façade en cimentage à l’imitation de la pierre apporte une ornementation dynamique et s’élève sur trois niveaux. La partie centrale est terminée par un fronton en courbes et comporte une arcade vitrée séparée par deux piliers situés en son centre. L’intérieur a conservé une partie de ses décors d’origine, aujourd’hui en péril. En effet, la fin des activités culturelles en 1986 a provoqué la fermeture du bâtiment qui compte aujourd’hui parmi les vestiges de la prospérité de Jumet au 19e siècle et au début du 20e siècle, due à son industrie verrière. 

À gauche se trouve un second bâtiment, plus étroit, dans lequel se trouvaient l’entrée principale, un café et les appartements du concierge. Malgré une procédure de classement aboutie en 1992, aucun projet de réhabilitation n’a encore pu aboutir.

Rue Joseph Lambillotte 3

6040 Jumet

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Classé comme monument le 8 juillet 1992

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Centre civique de Gosselies

Le centre civique de Gosselies est constitué d’un ensemble de bâtiments de style éclectique construits en briques, pierre bleue et pierre blanche dans le dernier quart du 19e siècle. Il abrita l'ancienne école dite du « Marais », puis l'école communale Junius Massau et enfin l'école industrielle. 

Remarquablement rénové, ce bâtiment est aujourd'hui occupé par des services administratifs de la ville de Charleroi. La salle des mariages abrite les portraits des seigneurs de Gosselies, vassaux du duc de Brabant sous l’Ancien Régime, ainsi qu'une gargouille du clocher détruit par la tempête en 1990. 

La façade principale et les toitures du bâtiment principal ainsi que la maison du chef d’école ont fait l’objet d’une protection au titre de monument classé et une zone de protection a été établie.

Rue Junius Massau 2-4
6041 Gosselies

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Classement comme monument le 5 juillet 1999

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Bâtiment de l'ancienne Amicale Solvay

Encore bien connus aujourd’hui à Bruxelles et dans le monde, Ernest Solvay (1838-1922) et son frère Alfred choisissent Couillet pour y installer leur usine en 1865 avec d’autres hommes d’affaires et ils jettent ainsi les bases de ce qui est devenu un véritable empire de la chimie. 

Le choix du site est dicté par la présence de matières premières et la proximité des consommateurs de soude, la métallurgie et la verrerie. Mises en place en 1936, les « amicales » sont des groupements d’ouvriers et d’employés créés en vue de représenter les aspirations matérielles et morales du personnel. 

Le bâtiment de « L’Amicale Solvay » a été érigé en 1937 sur les plans d’Eléazar Cozac (1893-1977), architecte attitré de la société Solvay. Le style du bâtiment est résolument moderniste, en accord avec son temps. Caractérisée par ses volumétries épurées, il s’agit d’une construction cubique à toiture plate éclairée par une imposante verrière courbe en façade et qui mêle l’usage du béton armé, des poutrelles métalliques, des briques et de la pierre calcaire. 

À l’origine, on y trouvait une piscine et une salle de spectacles de 700 places devant procurer aux ouvriers des distractions à prix modiques. 

À partir de 1994, le bâtiment est occupé par l’Université libre de Bruxelles qui y entretient un centre d’enseignement et de recherche.

Depuis 2005, l'immeuble a été revendu à plusieurs reprises mais aucun projet de réaffectation n'y a encore été développé et le bâtiment est à l'état d'abandon.

 

Bâtiment à l'état d'abandon

Rue de Châtelet 442
6010 Couillet

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Classé comme monument le 6 juillet 2000

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Passage de la Bourse à Charleroi

Capitale wallonne du verre et du fer à la fin du XIXe siècle, Charleroi se doit de posséder sa rue commerçante couverte, comme cela était le cas dans bon nombre d’autres villes européennes. Le principe, basé sur l’éclairage zénithal, s’appuie sur les progrès techniques et la maîtrise des matériaux en vogue. 

Suivant un tracé en courbe, le passage relie la rue de Marchienne et la place Albert Ier à la rue Léopold. La galerie couverte est édifiée, selon les plans de l’architecte Edmond Legraive, sur le site de l’ancien couvent des capucins entre 1890 et 1893. Au point de vue stylistique, le passage illustre bien l’éclectisme architectural en vigueur : la galerie est lumineuse et sobre, et l’élévation intérieure se compose d’une enfilade harmonieuse de façades enduites aux ornements néoclassiques. Les façades intérieures et les verrières ont été restaurées en 2003 sous la direction de l’architecte Philippe Dulière. 

L’ensemble tient son nom du fait que la partie sud de l’édifice conçu par Legraive abritait la bourse de commerce de Charleroi. À l’origine, les bâtiments accueillaient également des salles de réunion, un bureau de police, un corps de garde, le bureau du tirage au sort pour le service militaire et une remise de pompes à incendie. Après la Seconde Guerre mondiale, la bourse de commerce est remplacée par un bâtiment moderne qui abrita, jusqu’en 2011, le centre de production de Charleroi de la radio télévision belge francophone (RTBF).

 

Passage de la Bourse © IPW

Rue Léopold et place Albert Ier
6000 Charleroi

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Classé comme monument le 14 décembre 2011

Institut du Patrimoine wallon

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Université du Travail

Bastion de l’instruction ouvrière, l’Université du Travail illustre le rayonnement industriel de la région de Charleroi à l’aube du 20e siècle. Elle incarne le message politique des forces naissantes, le face à face de la classe ouvrière et de la bourgeoisie.

Construite selon les plans d’Albert et Alexis Dumont et inaugurée en grande pompe le 28 mai 1911 sous le nom générique d’Université du Travail, il s’agit d’une institution unique d’enseignement technique et d’éducation économique ayant pour but la formation des apprentis, des ouvriers et des employés. Cette institution est née à l’instigation de Paul Pastur (1866-1938), député provincial du Hainaut et membre actif du parti ouvrier belge. Sa statue, réalisée en 1950 par le sculpteur Alphonse Darville, se trouve face à l’entrée.

Le travail de construction est confié aux architectes Albert et Alexis Dumont, lauréats d’un concours national en 1905. Chef-d’œuvre de l’architecture néoclassique, le bâtiment Gramme en constitue la construction principale.

Le bâtiment héberge notamment une salle d’exposition technologique de 1500 m² montrant une collection de machines-outils, et deux ailes occupés par des lieux d’enseignement. Le grand vestibule, construit en pierre blanche et briques jaunes, est caractérisé par son décor grandiose et raffiné : il est orné de lustres et son pavement est couvert de mosaïques. Il est éclairé par trois grandes verrières ornées de superbes vitraux représentant le fer, le verre et le charbon, trois piliers de l’industrie régionale. Ceux-ci ont été réalisés par les ateliers d’art bruxellois A. Wybo.
 

Boulevard Roullier 1
6000 Charleroi

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Classée comme monument le 16 juin 2004

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Ancien hôtel des Postes de Charleroi

À l’instar de Verviers, Liège ou Arlon, Charleroi se dote d’un majestueux hôtel des postes et télécommunications au début du XXe siècle. 

La construction de l’édifice débute en 1907 sur les plans de l’architecte De la Croix dans un style néo-Renaissance flamande. L’inauguration a lieu à l’occasion de l’exposition internationale de Charleroi en 1911. 

Ce petit château dressé à l’angle du boulevard Tirou abrite l’hôtel des télégraphes et le bureau central des postes ; il répond aux préoccupations matérielles des réseaux de télécommunications de l’époque. L’immeuble est ainsi caractérisé par une tour de 45 m de hauteur, flanquée de tourelles et surmontée d’une toiture en bulbe, qui contribue à la dispersion des fils de télégraphe sur le territoire de Charleroi. 

C’est à cet endroit également que fut installé le premier central téléphonique de la région. L’administration des postes quitte les lieux en 1967 et le bâtiment risque à plusieurs reprises d’être démoli. 

En 1996, un véritable projet de restauration et de réaffectation permet sa sauvegarde définitive. Une librairie s’y installe et le bâtiment entame sa transformation, sous la direction de l’architecte Isabelle Leroy.

Place Albert Ier 23
6000 Charleroi

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Classé comme monument le 13 mai 1992

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Panorama de la bataille de Waterloo

Au pied de la butte du lion se trouve une rotonde édifiée en 1912 sur les plans de l’architecte Frantz van Ophem. L’édifice a été érigé grâce à un appel de fonds lancé en février 1911, avec l’appui du consul de France. Parmi les investisseurs, on retrouve bon nombre de descendants d’officiers belges et hollandais ayant participé à la bataille. 

Cette rotonde abrite le « Panorama de la bataille de Waterloo », vaste toile circulaire de 12 mètres de hauteur sur 110 mètres de long, représentant les principaux faits de la bataille. Elle a été réalisée par le peintre belge Louis Dumoulin, assisté par des artistes ayant chacun leur spécialité : les Français Raymond Desvarreux, Pierre-Victor Robiquet (peintres animalier), Louis-Ferdinand Malespina et Meir (portraitistes) et du Belge Vinck (avant-plan). 

Le concept du panorama date du XIXe siècle et présente généralement des paysages ou des scènes religieuses. Ici, l’œuvre détaille un moment-clé de la bataille : on y retrouve les lanciers polonais, la charge du maréchal Ney, Napoléon et son état-major, et la résistance anglaise autour de Wellington. 

Le bâtiment et la peinture ont été reconnus Patrimoine exceptionnel de Wallonie en raison de leur caractère unique ; il s’agit, en effet, d’un des rares exemplaires du genre conservés en Europe possédant encore les trois éléments caractéristiques des panoramas du XIXe siècle : la toile, le bâtiment et les faux-plans.

Route du Lion 315
1420 Braine-l’Alleud

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Classé comme monument le 24 février 1998
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Ancien lavoir de Noirefontaine

Le village de Noirefontaine est mentionné depuis la fin du Moyen Âge. 

En 1359, il s’agit d’une seigneurie qui jouit du titre de sirerie du duché de Bouillon. On y trouvait alors une maison seigneuriale qui n’avait rien d’un château, dont on ignore l’origine, et qui a été détruite en 1611. À cette époque, la seigneurie tombe dans l’escarcelle des ducs de Bouillon. 

Le village devient une commune indépendante en 1897 seulement, avant d’être intégrée à celle de Bouillon en 1977 après la fusion des communes. Le village tire son nom d’une éphémère exploitation minière remontant au XVIe siècle. 

Édifice public né dans nos régions au XIXe siècle, le lavoir doit répondre à certains besoins. Typiquement rural, il est l’endroit où l’on vient laver son linge exclusivement. Il participe à la vie courante de la communauté paysanne et occupe une place importante au sein du village. Beaucoup d’entre eux n’ont malheureusement pas survécu à l’invention des machines électriques et les survivants restent aujourd’hui des témoins d’une époque révolue. 

L’ancien lavoir de Noirefontaine est un des très rares exemples wallons ayant fait l’objet d’une mesure de classement au titre de monument. Édifié sans doute au XIXe siècle avec des pierres calcaires, ce lavoir trouve sa place dans une construction datant du premier quart du XXe siècle.

Rue de la Sentinelle 115
6831 Noirefontaine (Bouillon)

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Classé comme monument le 21 décembre 1977

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Maison de la Poulie

De l’autre côté du méandre de la Semois se trouve le pont de la Poulie, dit également pont de Cordemois. Enjambant la rivière à l’ouest de la ville, ce pont en schiste a été construit en 1930 par l’architecte Henri Vaes à la demande de l’abbaye Notre-Dame d’Orval afin de pouvoir desservir l’abbaye de Clairefontaine située dans le hameau de Cordemois. 

Juste en face se trouve l’ancien corps de garde de la porte de la Poulie, devenue maison du passeur jusqu’à la construction du pont. Ce modeste bâtiment a été édifié à la fin du 17e siècle ou au début du 18e siècle. Dans les années 1950, la maison sert de conciergerie à l’abattoir communal et accueille de nos jours le siège du centre culture et loisirs de Bouillon. 

Sous l’Ancien Régime, elle faisait partie de l’enceinte défensive de la ville, ponctuée de neuf bastions érigés tous les 180 mètres dans le méandre de la Semois et dont trois subsistent actuellement. Les anciennes portes de la ville n’existent plus aujourd’hui ; la maison de la Poulie se trouvait à côté de l’une d’elles. Non loin du pont de la Poulie se trouve le bastion de Bretagne, proche de la maison du Prévôt. 

Ces quelques constructions rappellent le passé de place forte de la ville et les travaux de modernisation du système de défense par Vauban et Choisy dans les dernières années du 17e siècle. À côté du pont s’aperçoit une sculpture moderne de Jean-Paul Couvert évoquant la Semois.

Rue de la Poulie
6830 Bouillon, Belgique

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Classée comme monument le 27 mai 2010

Institut du Patrimoine wallon