Jo Van Hove

Couvent des sépulchrines de Bouillon

L’installation de l’ordre des sépulchrines à Bouillon remonte à 1626, suite à l’autorisation donnée par le prince-évêque de Liège, Ferdinand de Bavière. Le couvent connaît rapidement une belle notoriété et devient prospère suite à l’ouverture d’une école. Les dots et donations en argent et en immobilier font du couvent une puissance financière qui remplit même le rôle de banque dans le duché de Bouillon. Les sœurs possèdent de nombreuses fermes dans le duché, mais aussi en France et font exploiter de mains de maître des moulins et des ardoisières. 

Des centaines de pensionnaires ont fréquenté le couvent pendant ses 168 ans d’existence. Le couvent est supprimé en 1794 par la République française, puis vendu comme bien national en 1797. Les religieuses sont dispersées et le nouveau propriétaire du couvent vend progressivement les bâtiments qui deviennent des habitations privées. À la fin du 19e siècle, un industriel rachète la quasi-totalité du couvent et construit une usine dans le jardin. Celle-ci est démantelée en 1970 et les bâtiments sont progressivement remis en état. Le couvent a été érigé en deux périodes : de 1626 à 1640 pour les cuisines, les logements et la chapelle primitive ; de 1735 à 1750 pour la formation d’un grand quadrilatère de 40 m de côté et l’aménagement d’un jardin au bord de la Semois. Actuellement, les trois corps de bâtiment abritent l’Archéoscope Godefroid de Bouillon et une très belle salle communale.

Rue du Collège

6830 Bouillon

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Classé comme monument le 1er octobre 1991

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Ancien palais ducal de Bouillon

Le palais ducal était, sous l’Ancien Régime, la résidence du gouvernement bouillonnais. Intégré dans un ensemble architectural homogène, il rappelle d’autres constructions du XVIIIe siècle situées en ville. Il abrite aujourd’hui l’hôtel de ville et domine la place ducale. 

Ce vaste ensemble enduit composé d’un bâtiment du XVIIe siècle, fortement reconstruit au XIXe siècle, est situé à la pointe nord de l’esplanade du château et dominant la place Ducale était donc la résidence du gouvernement bouillonnais. 

On ne sait pas grand-chose de ce bâtiment, mentionné sur le plan de Bouillon en 1750 comme le « palais du prince », évocation de la personne du duc de Bouillon Godefroid-Maurice de la Tour d’Auvergne. Situé stratégiquement dans le prolongement du château, le bâtiment pourrait dater du XVIIe siècle. Quelques documents d’archives précisent toutefois qu’il fut embelli au XVIIIe siècle afin de le doter d’un cachet à la hauteur de sa fonction. Nationalisé après la Révolution française, le bâtiment devient mairie sous le régime français puis acheté par les autorités communales en 1840 pour y abriter officiellement les services communaux. 

Si l’extérieur de l’édifice est assez modeste et ne rivalise pas avec d’autres bâtiments bouillonnais contemporains, on y retrouve quelques belles pièces à l’intérieur. Accessible par un escalier en colimaçon, la salle des mariages est lambrissée et décorée de peintures d’artistes locaux des XIXe et XXe siècles. À l’arrière de l’ensemble, un ancien corps de garde, construit en 1715, abrite la salle du conseil communal. Une extension a également été construite dans les années 1930.

Place Ducale 1
6830 Bouillon

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Classé comme monument le 4 novembre 1976

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Hôtel Spontin, actuel musée ducal

Le 3 février 1714, Nicolas-Joseph de Spontin, conseiller à la Cour souveraine du duché de Bouillon, fait ériger un hôtel particulier à proximité du palais ducal. L’immeuble reste la propriété de cette importante famille de magistrats d’origine liégeoise jusqu’en 1804. Passé entre diverses mains par la suite, il est cédé à la ville de Bouillon en 1839 qui y installe l’école communale des garçons. En 1929, le bâtiment est transformé en hôtel avant d’être finalement réaffecté en musée à la fin des années 1950. Bien qu’aménagé pour y abriter des collections, l’intérieur de l’hôtel Spontin témoigne encore aujourd’hui de l’esprit du 18e siècle : lambris d’époque, rampe d’escalier en fer forgé… Le musée couvre aujourd’hui près de dix siècles d’art et d’histoire, du Moyen Âge à nos jours, avec Bouillon comme dénominateur commun. On y évoque les croisades et Godefroid de Bouillon, l’histoire du duché de Bouillon au travers de sculptures, enluminures, orfèvrerie, ivoires, textiles, céramiques… Les amateurs de peinture découvriront de nombreuses œuvres d’artistes de la région ayant œuvré aux 19e et 20e siècles. Le passé industriel bouillonnais est lui aussi évoqué, notamment les usines métallurgiques fermées dans les années 1970. Le tout prend place dans l’ancien hôtel Spontin mais également dans l’ancienne résidence du gouverneur du duché de Bouillon.

Place Ducale
6830 Bouillon

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Classé comme monument le 13 septembre 1977

Institut du Patrimoine wallon

Bruxelles kik-irpa

Ancien lavoir public de Noville

Ce petit hameau dépendait autrefois de la commune de Noville, avant le rattachement de celle-ci à Bastogne après la fusion des communes dans les années 1970. Ce charmant petit village est riche de trois édifices classés, un cas rare en Wallonie. 

Édifice public né dans nos régions au 19e siècle, le lavoir doit répondre à certains besoins. Typiquement rural, il est l’endroit où l’on vient laver son linge exclusivement. Il participe à la vie courante de la communauté paysanne et occupe une place importante au sein du village ; il était le lieu de rendez-vous des lavandières. Beaucoup de ces monuments n’ont malheureusement pas survécu à l’invention des machines électriques et les survivants restent aujourd’hui des témoins d’une époque révolue. 

L’ancien lavoir de Rachamps est l’un des très rares exemples wallons ayant fait l’objet d’une mesure de classement au titre de monument historique. Situé au cœur du hameau, en contrebas de l’église, il a été construit en moellons de schiste, pierre typiquement ardennaise, et présente une large ouverture sur sa face sud. L’ensemble date probablement de la première moitié du 19e siècle.

Rachamps
6600 Noville

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Classement comme monument le 23 février 1983

Institut du Patrimoine wallon

Bruxelles kik-irpa

Chapelle Saint-Laurent de Bastogne

 


Classement comme monument le 17 mars 1980


À l’endroit d’une antique léproserie détruite au 19e siècle se trouve l’ancienne chapelle Saint-Laurent, entourée depuis 1856 par le nouveau cimetière de Bastogne. Cette petite église a été érigée en 1787 afin de remplacer la chapelle des lépreux, comme l’indique un panneau de schiste situé au-dessus de l’entrée du porche. Une « maladrerie » destinée à accueillir les victimes de la lèpre est en effet attestée à cet endroit depuis 1624, à bonne distance de la ville de l’époque afin d’éviter toute contamination. À l’Époque moderne, cette maladie était encore fort répandue dans nos contrées. Un cimetière entourait l’ensemble et était destiné à l’inhumation des malades. C’est également à cet endroit que furent enterrés près de 200 soldats autrichiens victimes d’une épidémie en 1789-1791. En 1831, quelques mois après l’indépendance de la Belgique, la chapelle est transformée en magasin de poudre et munitions de guerre à destination du 1er bataillon d’artillerie récemment créé à Bastogne. Au cours de la Seconde Guerre mondiale et de la bataille des Ardennes, la chapelle subit de lourds dommages qui nécessitent une restauration. Elle possède une seule nef aux façades crépies et est coiffée d’une toiture d’ardoises surmontée d’un clocheton.

Rue de La Roche
6660 Bastogne

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Classée comme monument le 17 mars 1980

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Jo Van Hove

Ancien lavoir public de Heinsch

Édifice public né dans nos régions au XIXe siècle, le lavoir doit répondre à certains besoins. Typiquement rural, il est l’endroit où l’on vient laver son linge exclusivement. Il participe à la vie courante de la communauté paysanne et occupe une place importante au sein du village. 

Beaucoup de ces lavoirs n’ont malheureusement pas survécu à l’invention des machines électriques et les survivants restent aujourd’hui des témoins d’une époque révolue. 

L’ancien lavoir de Heinsch est un des très rares exemples wallons ayant fait l’objet d’une mesure de classement au titre de monument. Édifié en calcaire lorrain, de forme rectangulaire, il est percé de deux larges portails finement moulurés. À l’intérieur sont conservés quatre grands bacs de pierre formant un U ; à l’extérieur, deux anciens abreuvoirs sont conservés dans le prolongement du pilier central. 

Non loin de là, inséré dans le mur des dépendances de la ferme située au n°492, se trouve un beau calvaire, étonnamment non classé à la différence de nombreux autres exemplaires de la commune. Daté de 1724, il représente le Christ en croix encadré de la Vierge et de saint Jean. Le cartouche, entouré de deux têtes d’angelots, porte une inscription en luxembourgeois disant "Cette croix a été érigée en l’honneur de Jésus, Marie et Joseph".

Route de Neufchâteau 501
6700 Heinsch (Arlon)

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Classé comme monument le 10 juin 1982

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Jo Van Hove

Parc archéologique d'Arlon

Considérée comme une des plus anciennes agglomérations de Belgique, Arlon est riche d’un passé gallo-romain de première importance. Le parc archéologique est situé sur le site d’un ancien cimetière. Désaffecté en 1853, celui-ci conserve plusieurs sépultures en calcaire lorrain des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. 

À l’arrière, protégés par une bâtisse, les vestiges des thermes attestent une occupation romaine du site. Présentant le même schéma de pièces d’eaux chaudes et froides, ils n’ont pourtant pas les dimensions des grandes installations thermales de Rome ou de Trèves et étaient vraisemblablement plus privés que publics. 

Découverts lors de fouilles réalisées en 1907, ils comportent deux piscines, une conduite d’eau, un canal d’écoulement et un hypocauste de 14 mètres sur 14. La construction de ces bains date du IVe siècle. 

En 1936, une nouvelle campagne de fouilles met au jour les ruines d’une basilique, une des plus anciennes églises chrétiennes connues en Belgique. Mesurant 20 mètres sur 12, elle date probablement de la même époque que les thermes. Elle a certainement servi de base à la construction du premier édifice de culte dédié à saint Martin.

Rue des Thermes romains
6700 Arlon

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Classé comme monument et comme site le 8 juin 2010

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Jo Van Hove

Palais provincial d'Arlon

Construit à partir de 1845, l’hôtel du gouvernement provincial est inauguré en 1849. Il s’agit d’une des réalisations les plus esthétiques du Montois Albert-Jean-Baptiste Jamot, formé à Paris, installé à Arlon en 1840 et occupant le poste d’architecte provincial. 

De style néoclassique, il présente une façade élevée en grès luxembourgeois sur trois niveaux dont la partie centrale est agrémentée d’un long balcon à balustrade. Quelques éléments décoratifs rendent ce bâtiment à la fois sobre et élégant. 

Sous l’imposant balcon, au rez-de-chaussée, se trouve un monument aux morts des deux guerres mondiales. On y retrouve un vitrail et de belles ferronneries décorées des armoiries de la province du Luxembourg et de la Belgique. Un jardin courant jusqu’à l’église Saint-Martin constitue, bien que privé, un des rares espaces verts de la ville. Des annexes furent érigées à deux reprises, en 1891 et 1930. L’aile dite des « Archives » abrite actuellement la salle du conseil provincial et plusieurs bustes dont celui de Léopold Ier, plusieurs fois hôte du palais provincial. 

Le palais est le bâtiment le plus imposant de la place Léopold, élaborée dès 1844 et abritant également l’ancien palais de justice, de style néogothique, érigé en 1864 sur les plans de Jamot. La place est également bordée d’un parc et de divers immeubles de style éclectique construits dans la seconde moitié du XIXe siècle. Elle constitue la plus grande entreprise urbanistique lancée à Arlon à cette époque.

Place Léopold 1
6700 Arlon

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Classé comme monument et comme site le 12 février 1981

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Kiosque à musique de Seilles

Dans la lignée des innovations architecturales du 19e siècle, les kiosques apparaissent dès les années 1820-1830 sous forme d’édicules provisoires et démontables. 

Jusqu’après la Seconde Guerre mondiale, ils sont le produit de l’engouement musical qui se propage dans les villes et villages par le biais des sociétés de musique, des harmonies, des fanfares et des fêtes locales. 

Dès 1840, ces lieux privilégiés, souvent situés sur la place communale, s’implantent de façon permanente, comme un symbole du nouvel art musical. Il est le moyen de rendre accessible la culture musicale à tous. 

Un kiosque existe à Seilles, vraisemblablement depuis 1906 mais l’actuel aurait été érigé en 1935 ou 1936 à l’initiative de Charles Mélot. 

Posé sur un haut socle de pierre, le kiosque est constitué de colonnes en fer forgé supportant la toiture et reliées entre elles par une balustrade en fer forgé décorée de lyres dorées.

Place Joseph Wauters
5300 Seilles

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Classé comme monument le 25 juin 1999

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Gymnase de l'Athénée royal d'Andenne

L’Athénée royal d’Andenne, ou Athénée Jean Tousseul, est riche d’une longue histoire qui remonte à 1815. Une statue en grès représentant Minerve, œuvre du sculpteur Angelo Hecq, orne l’entrée de l’école depuis 1949. Parmi les divers complexes qui forment l’école se trouve le gymnase, qui a fait l’objet d’une mesure de classement. Dès le 19e siècle, l’école joue un rôle déterminant dans l’apparition des salles de sports. L’athénée d’Andenne conserve précieusement un intéressant gymnase conçu en 1883-1884 selon les dispositions prévues quelques années auparavant par G. Docx, premier inspecteur du cours de gymnastique. Il maintient intacts la charpente en bois reposant sur deux rangées de piliers ornés de chapiteaux ioniques et supportant une large verrière, ainsi qu’une galerie avec un garde-fou en ferronnerie ceinturant la salle à mi-hauteur. Un tel aménagement n’est pas fréquent en Wallonie et relève davantage du privilège que de la pratique courante. À l’époque, il existe en effet des disparités entre les réseaux et les types d’enseignements. Si le cours de gymnastique est obligatoire dans les écoles primaires communales depuis 1879, il est fréquent qu’il se donne sans appareil ni salle spéciale.

Rue Adeline Henin 3
5300 Andenne

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Classé comme monument le 2 juin 1995

Institut du Patrimoine wallon