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Conservatoire de Liège

Cet imposant édifice de style éclectique à dominante néo-Renaissance a été commencé d'après des plans de Louis Boonen et achevé en 1886 par l’architecte Laurent Demany, après d’importantes modifications aux plans primitifs. La façade principale est animée par trois avant-corps, dont un avant-corps central de trois travées sur trois niveaux. Ce dernier, érigé en pierre blanche de Gobertange et calcaire, est rehaussé de colonnes monolithes en granit brun poli. Le bâtiment est couvert de toitures mansardées. L’intérieur a conservé une salle superbement décorée, comportant des peintures d’Émile Berchmans et d’Edgar Scauflaire.

Boulevard Piercot 25-29

4000 Liège

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Classé comme monument le 27 mai 1986

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant SPW

Fontaine de la Tradition ou des Savetresses

Située à l’extrémité de la place du Marché et installée au XVIe siècle, cette fontaine en calcaire fut réédifiée en 1659 et en 1719, époque à laquelle remonte l’édicule. L’appellation ancienne « fontaine des Savetresses » provient de l’habitude qu’avaient les vendeuses de chaussures de se rassembler à cet endroit.

La face sud est dotée d’une porte en bronze présentant la date de 1719 et la signature de Pierre Levache ainsi qu’une inscription commémorative doublée des armoiries du prince-évêque Joseph Clément de Bavière, des bourgmestres Nicolas Dieudonné de Trappé et Jacques Mathias de Lambinon : «NOBLE ET HONORE SEIGR/ NICOLAS DIEU=DONNE/ DE TRAPPE CHLR/ CONSEILLIER DE S.A.S.E./ DANS SA SOUVERAINE/ COUR FEODALE/ BOURGUEMAITRE DE/ LA NOBLE CITE DE LIEGE/ HONORE SEIGR/ IACQUES MATHIAS/ DE LAMBINON/ IURISCONSULT/ BOURGUEMAITRE/ DE LA NOBLE CITE/ DE LIEGE/ L’AN 1719 ». 

Les trois autres reliefs, de la main de Georges Petit et placés en 1930, évoquent des scènes traditionnelles de la vie populaire liégeoise : le cramignon, les marionnettes et les botteresses. L’emmarchement englobe quatre grandes vasques en forme de coquilles. Quatre pilastres marquent les angles de l’édicule couronné d’une épaisse corniche soutenant un dôme galbé à quatre nervures sommées d’une pomme de pin.

Place du Marché
4000 Liège

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Classée comme monument le 24 juillet 1936

Institut du Patrimoine wallon

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Théâtre du Trocadero

Inauguré en 1904 sous le nom de Théâtre de la Renaissance, le Trocadero, qui assume toujours sa fonction de salle de spectacles, dispose d’une salle « à l’italienne » remarquable par sa conception et ses décors. L’intérêt de cet unique exemple préservé des salles de dimensions moyennes qui existaient à la fin du XIXe ou au début du XXe siècle à Liège réside également dans certaines particularités techniques. Les concepteurs ont en effet dû s’adapter à un bâti dense et en optimiser l’espace. Ces recherches se traduisent par l’aménagement d’un atelier sous la toiture ou d’un plafond escamotable pour monter ou démonter les décors.

La façade élevée au milieu des années 1920, culmine en un fronton relativement bas orné du nom du théâtre en relief. L’horizontalité conférée par la faible hauteur de la façade ainsi que par plusieurs bandeaux décoratifs est tempérée, dans la partie centrale, par une succession de quatre baies surmontées d’un balcon ainsi que par des verrières latérales dotées d’un décor en fer forgé supporté ou surmonté par des personnages évoquant le Music Hall. L’ensemble de ces éléments en font un des exemples Art déco les plus significatifs de Liège, situé dans le prolongement du passage Lemonnier dont il partage l’esthétique.

Rue Lulay des Febvres 6
4000 Liège

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Classé comme monument le 16 février 2009

Institut du Patrimoine wallon

 G. Focant SPW

Fontaine de Saint-Jean-Baptiste

Cette remarquable fontaine composée d'un édicule de calcaire a été érigée en 1634. Ce dernier, de plan carré, est flanqué aux angles de quatre colonnes toscanes entre lesquelles prennent place des vasques moulurées. Celles-ci sont surmontées de quatre niches à coquilles, dont trois supportent les dauphins alimentant les bassins. La fontaine a été complétée en 1667 par une statue monumentale de saint Jean-Baptiste en bronze, due au sculpteur Jean Del Cour. L’artiste a également réalisé le bas-relief de la niche nord-ouest, représentant le baptême du Christ.

Rue Hors-Château 46 (en face)
4000 Liège

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Classée comme monument le 15 janvier 1936

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant-SPW

Ancienne halle aux viandes de Liège

Construite de 1544 à 1546, comme l’attestent plusieurs millésimes répartis sur le bâtiment, notamment sur un cartouche au-dessus du portail sud (1544), l’ancienne halle aux viandes a conservé son affectation première jusqu'à sa fermeture en 1981. Elle a ensuite bénéficié d’une restauration profonde de 1995 à 1997 par l’atelier d’architecture P. Hebbelinck et A. Richard. Elle abrite aujourd’hui l’Office du Tourisme de Liège.
 

Ancienne halle aux viandes de Liège - G. Focant © SPW

La halle se compose de larges bâtiments en briques et calcaire, longs de quatorze travées dont quatre seulement, au nord, sont pourvues d’un étage. Les façades, principalement en calcaire, sont élevées sur un soubassement biseauté et percées de baies jadis à croisée de pierre au rez-de-chaussée ou à six jours à l’étage. Les croisées disparues ont été restituées par des meneaux en fonte d’aluminium. Les appuis ourlés se prolongent et contournent les linteaux cintrés ou surbaissés des portes d’entrée. Celles-ci sont surmontées d’armes montrant un perron doré et un bœuf gris sur fond rouge. 

Les parties supérieures des pignons sud et nord, en briques, conservent quelques petites baies chaînées à encadrement en tuffeau. La halle est couverte de toitures en bâtières d’ardoises à coyaux et croupettes, pour les quatre travées nord. L’espace intérieur comprend deux nefs séparées par des colonnes, partiellement enterrées, à chapiteaux mosans.

Rue de la Halle 1
4000 Liège

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Classée comme monument le 20 mai 1950

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant

Ancien Institut de Pharmacie et de Botanique de Liège

L’ensemble des bâtiments universitaires des anciens instituts de Pharmacie et Botanique ont été construits d'après les plans de l'architecte L.-H. Noppius et inaugurés en 1883. 

Situé à l'angle des rues Fusch et Courtois, un vaste bâtiment de style néoclassique abrite l'Institut pharmaceutique. Il s’agit d’un édifice adoptant un plan en L d'un seul niveau sur haut soubassement. L’angle est monumentalisé par un avant-corps central percé d’un portail  composé d'une porte centrale en plein cintre flanquée de deux fenêtres. Deux colonnes ioniques engagées, une disposition répétée au niveau des baies rectangulaires, ainsi que deux pilastres d'angle, partiellement cannelés, supportent un entablement. Couronnant le portail, le fronton triangulaire est orné d'un tympan sculpté. L’aile longeant la rue Fusch, longue de 70 m, s’étend sur vingt et une travées. 

À l'arrière de l'Institut pharmaceutique, deux corps de bâtiments terminés en hémicycle, abritaient autrefois l'Institut botanique et étaient reliés à l'origine par de vastes serres aujourd'hui détruites.

Rue Fusch 3-5
4000 Liège

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Classés comme monument le 7 juillet 1994 (deux instituts et intérieur du laboratoire)

Institut du Patrimoine wallon

© G. Focant - SPW

Serres du Jardin botanique de Liège

Aménagé à l'instigation du professeur Charles Morren d'après les plans de l'architecte Julien-Étienne Rémont approuvés en 1839, le Jardin botanique fut doté dès sa création de remarquables serres. 

Restées inachevées, les serres furent terminées vers 1882. Partiellement détruites lors de la Deuxième Guerre mondiale, ces installations furent reconstruites et modernisées de 1951 à 1956 par l'architecte M. Gysbrechts. Les serres se développent sur un plan en E composé de deux pavillons latéraux de plan octogonal et complété par des ailes allongées plus basses et trois ailes perpendiculaires.

Serres du Jardin botanique de Liège - G. Focant © SPW

Rue Fusch
4000 Liège 

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Classé comme site le 26 mai 1975 et comme monument (serres) le 7 juillet 1994

Institut du Patrimoine wallon

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Pont de Fétinne à Liège

Conçu par l'ingénieur Émile Jacquemin pour enjamber l'Ourthe à proximité de son confluent avec la Meuse, le pont de Fétinne se trouve dans le prolongement direct du pont de Fragnée. 

L’ouvrage, achevé en 1903, se compose d'une élégante arche métallique, réalisée par la société John Cockerill et épaulée par deux culées de calcaire.

4000 Liège (Belgique)

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Classé comme monument et site le 14 mars 1994 (avec le pont de Fragnée et le square Gramme)

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant 

Palais des Congrès de Liège

Construit à l’emplacement exact de la salle du jardin d’acclimatation où eut lieu le fameux Congrès wallon de 1945, le palais des Congrès de Liège est l’unique structure du genre en Wallonie

Ce vaste complexe situé dans le parc de la Boverie a été conçu par le groupe d’architectes L'Équerre, dont il constitue une des réalisations les plus marquantes. Dans ce groupe de l’Equerre, collaborent les architectes Paul Fitschy, Edgard Klutz, Émile Parent et Albert Tibaux.

Le bâtiment et le parc

Inaugurée en 1958, cette construction de béton et de verre est entièrement revêtue d’un parement en calcaire de Vinalmont. Outre les aménagements nécessaires pour en assumer la fonction, le palais des Congrès abrite également l’ensemble des éléments techniques liés à la tour cybernétique, reconnue comme patrimoine exceptionnel de Wallonie.

L’horizontalité du bâtiment facilite son intégration au milieu naturel, la verrière ouest épousant parfaitement la légère courbe de la Meuse à cet endroit et donnant à la grande salle des pas perdus une source non négligeable de luminosité. L’intérieur de l’édifice se compose de nombreux espaces dont une vaste salle des fêtes de 550 m2.

Aménagé au milieu du XIXe siècle, le parc lui-même se poursuit vers le confluent de l’Ourthe et de la dérivation de la Meuse. Lieu prisé dès son aménagement, cet espace vert a été complété par un jardin d’acclimatation accueillant une collection de plantes exotiques dès 1865. Il a aussi abrité l’Exposition universelle de 1905 dont subsiste notamment le palais des Beaux-Arts (aujourd’hui Musée d’Art moderne et d’Art contemporain, et Cabinet des Estampes). Le confluent est réservé à une roseraie et à un jardin à la française orné des bustes de Liégeois célèbres.

Plusieurs œuvres d’art ont été intégrées à l’édifice, dont une sculpture de Wybaux sur la façade nord, qui oppose son dynamisme au statisme de la pierre calcaire qui constitue la majorité des parements du bâtiment. Dans le parc de la Boverie, à côté de la façade sud, la tour cybernétique de Nicolas Schöffer, en voie de restauration sous l’impulsion notamment de l’Institut du patrimoine wallon, s’intègre parfaitement dans ce paysage de modernité.

Congrès national wallon

Déjà hôte du second Congrès de la concentration wallonne le 18 octobre 1931, c’est dans cette salle que se sont déroulées deux sessions véritablement historiques du Congrès national wallon. Le premier Congrès national wallon, organisé les 20 et 21 octobre 1945, avec plus de 1500 participants, est le premier grand rassemblement wallon après le second conflit mondial. Il est l’occasion, pour les Wallons, de faire le bilan de la guerre, de mettre en commun leurs idées et leurs revendications, d’aborder les grands thèmes qui seront ceux des différentes sessions du Congrès national dans les années à venir : problèmes économiques de la Wallonie, problèmes linguistiques, menace sur la culture française, avenir du pays. Le but est clairement affirmé par le président Joseph Merlot : définir une politique commune à toute la Wallonie. Un vote est organisé sur l’avenir de la Wallonie, et la réunion à la France emporte le plus de suffrages. À la suite de nombreuses interventions, la solution fédéraliste est adoptée au second tour. Une commission est chargée de plancher sur un projet concret. Une exposition sur le Mouvement wallon dans la Résistance est également organisée au même endroit, entre autres à l’attention des congressistes

Organisé dans le nouveau palais des Congrès, les 25 et 26 avril 1959, à la demande de la section liégeoise de Wallonie libre, le neuvième Congrès national wallon ne se différencie pas des précédents par les thèmes qu’il aborde : problèmes économiques, culturels et politiques. Tout comme lors du précédent congrès, la déception et la désillusion sont toujours aussi présentes chez les militants. Les avancées sont inexistantes, et on sent le Mouvement arrivé au bout de ses possibilités. Après 15 années de travail au sein du Congrès national wallon, cette session sera la dernière. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Congrès successifs auront réalisé l’unité des forces vives wallonnes, fait participer des groupements syndicaux à la réflexion du Mouvement et opté clairement en faveur du fédéralisme, mais sans réels relais politiques gouvernementaux.

C’est au palais des Congrès de Liège que, dans le cadre de l’accord Schreurs-Couvreur, prônant le dialogue entre Wallons, Flamands et Bruxellois, une journée d’étude est organisée entre fédéralistes wallons et flamands le 15 octobre 1961. Sous la présidence du Wallon Jean Pirotte (Wallonie libre) et du Flamand Paul Daels (Vlaamse Volksbeweging), la question du fédéralisme est débattue en présence de militants fédéralistes des deux communautés du pays. D’autres Congrès importants, comme celui du Mouvement populaire wallon des 8 et 9 décembre 1962, ont aussi été organisés au palais des Congrès de Liège, qui fut encore choisi comme siège social du Conseil économique wallon

Composée de Rénovation wallonne, de Wallonie libre et du Mouvement populaire wallon, une assemblée commune des trois mouvements wallons se réunit au palais des Congrès de Liège le 18 décembre 1976. Au cours de cette réunion, les trois mouvements examinent les possibilités d’élaborer un programme commun. Sous la présidence du patron des Métallos FGTB de Liège, Robert Gillon, dirigeant du MPW, ils s’accordent sur le fédéralisme et les réformes structurelles nécessaires pour y parvenir.
 

Esplanade de l’Europe 2
4000 Liège

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Classé comme monument le 29 décembre 1997
Parc de la Boverie et Jardin d’acclimatation classés comme site le 4 octobre 1974

Institut du Patrimoine wallon

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Ensemble urbanistique de la place de Bronckart à Liège

Cette vaste place quadrangulaire, agrémentée de quelques arbres, a été aménagée après 1863 lors de la création de ce nouveau quartier, né à proximité de la gare de chemin de fer. Elle est traversée en son centre par un axe routier nord-sud (rues Fabry et Dartois) reliant la gare des Guillemins à la rue Saint-Gilles. À chaque angle de la place, partent les rues de Rotterdam, des Ixellois, Simonon et de Chestret. 

La construction des immeubles bordant la place s’est étalée sur plus de vingt ans. Ces maisons de maître présentent toutefois de nombreux points communs. On y retrouve une hauteur semblable (trois niveaux de hauteur dégressive), des toitures aux pentes similaires, des rez-de-chaussée en petit granit appareillé à refends ou à bossage, des étages d’une teinte blanchâtre uniforme (enduit ou pierre de Gobertange), des balcons à balustres en pierre ou des loggia au premier niveau, etc. La volonté manifeste d’unité de style et de proportions contribue donc au charme de cet ensemble architectural dont l’homogénéité est unique à Liège.

Chaque tronçon se distingue pourtant des autres, tels les immeubles n° 7 à 19, qui présentent des balcons, parfois doubles ou triples, sur consoles à volutes et à balustres en pierre, ou encore les immeubles n° 21 à n° 25 et qui sont dotés de loggia.

Place de Bronckart 1-27
4000 Liège

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Classé comme site le 20 octobre 1978 (place)
Classé comme immeubles et comme monument le 14 mars 1985

Institut du Patrimoine wallon