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Ancien Mont-de-Piété de Tournai

Derrière ce bâtiment de la rue des Carmes se cache un important édifice de type traditionnel construit dès 1618 par Wenceslas Cobergher, surintendant général des Monts. Achevé en 1622, il abrita jusque dans la seconde moitié du XIXe siècle, un Mont-de-Piété. 

Il s’agit d’une institution créée afin de contrer le prêt à usure courant à cette époque et contraire aux préceptes chrétiens. Celle-ci permettait de prêter de l’argent contre le dépôt d’un objet de même valeur. Les biens déposés étaient alors classés chronologiquement. Le bâtiment étant constitué de quatre niveaux de douze travées, chaque travée abritait les dépôts d’un mois bien précis. Si au bout de l’année écoulée, les objets n’avaient pas été réclamés, ils étaient mis en vente. 

Doté d’un haut soubassement appareillé, le bâtiment est cantonné de chaînages d’angle harpés. L’impression de masse due à la longueur de ce bâtiment de briques (douze travées) et à sa hauteur (quatre niveaux) est renforcée par l’horizontalité que donnent les bandeaux non saillants et les cordons-larmiers qui séparent les niveaux de baies. 

Le Mont-de-Piété est visible dans le paysage urbain grâce à sa tourelle haute et élancée, reconnaissable à son lanternon ajouré, installée contre la cinquième travée. Le bâtiment, jadis surmonté d’une toiture plus haute et de nombreuses lucarnes, est abrité par une toiture en ardoises ouverte de trois lucarnes à croupe. L’ancien Mont-de-Piété abrite aujourd’hui le musée d’Archéologie.

Rue des Carmes 8
7500 Tournai 
 

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Classé comme monument le 15 septembre 1936

Institut du Patrimoine wallon

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Ancienne école des filles de Wavre

Construit dans le troisième tiers du XIXe siècle et de style néoclassique, cet ensemble est implanté sur un terrain de 18 a, à l’angle de la rue Florimond Letroye et de l’avenue des Déportés. 

La Ville de Wavre souhaitait y faire édifier une école primaire supérieure pour filles. Les autorités locales transmettent en 1881 leur pouvoir organisateur à l’État qui y fait construire une école moyenne pour jeunes filles. 

Après la Seconde Guerre mondiale, de nouveaux bâtiments s’ajoutent sur le site qui, en 1981, devient l’athénée royal Folon. Aujourd’hui c’est la Maison des associations qui occupe les lieux.

Rue Florimond Letroye 2
1300 Wavre

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Classée comme monument le 30 mai 1989

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Guy Focant

Hôtel de Ville de Wavre ou ancien couvent des Carmes chaussés

L’hôtel de Ville de Wavre prend aujourd’hui place dans l’ancien couvent des Carmes chaussés. Le couvent voit le jour en 1662. Il est détruit dans un incendie en 1695 et reconstruit en 1720. Les religieux carmélitains sont expulsés en 1797 par les révolutionnaires français. Vendu comme Bien national, le couvent est acquis par deux particuliers et finalement par les autorités locales en 1809.

Lors des événements de juin 1815, le couvent sert d’ambulance pour soigner les blessés. L’ancien hôtel de l’Escailles, non loin de là, est lui aussi transformé en hôpital de campagne. On y trouve notamment le célèbre chirurgien Seutin, commémoré sur une place publique à Nivelles

Les bombardements du 14 mai 1940 détruiront en grande partie le couvent. Seuls les murs principaux résistent aux bombardements et aux flammes. L’ancien couvent est restauré en complexe administratif de 1958 à 1989. Durant ses travaux, l’église et le cloître sont dotés de plusieurs niveaux et de nouveaux bâtiments sont construits.

L’église de style baroque est un édifice en briques et grès ferrugineux. La façade est ornée de vitraux figurant les anciens seigneurs de Wavre, sieur Jean et dame Alice ainsi que le Maca. Il s’agit d’une figure emblématique de la ville qui représente l’espièglerie des Wavriens. On y voit également les armes de la ville représentant des « feuilles de lac » ou nénuphars ainsi que la couronne d’or évoquant la couronne ducale des seigneurs de Wavre de 1741-1792, les ducs de Looz-Corswarem.

Place de l’Hôtel de Ville 1
1300 Wavre 

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Classé comme monument le 8 mars 1938

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Pavillon Félix Bernard à Spa

Comme d’autres reposoirs de promenade jalonnant les hauteurs de Spa, ce pavillon, érigé à la mémoire de Félix Bernard, poète liégeois décédé à Spa en 1903, domine le nord-ouest de la ville. 

De forme hexagonale, il n’est pas sans rappeler le pavillon de Hesse-Rhinfels par son aspect général. Comme ce dernier, il fait un large usage de la brique et de la pierre, est ouvert sur trois côtés grâce à la présence de colonnes et est surmonté d’une toiture à pans.

Promenade Reickem
4900 Spa

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Classé comme monument le 29 mars 1976

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SPW - G. Focant

Pavillon de Hesse-Rhinfels à Spa

Érigé sur la colline d’Annette et Lubin, au nord de la ville, le pavillon de Hesse-Rhinsfels, ou belvédère de la Montagne, remplace un édicule construit en 1769 grâce au mécénat du landgrave de Hesse-Rhinsfels. 

Ce premier pavillon adoptait la forme d’un temple grec miniature, implanté sur une butte artificielle. Le reposoir actuel en brique et calcaire, de forme octogonale, remplace le pavillon originel en 1854, tout en remployant certains de ses éléments architecturaux, au nombre desquels se trouvent les colonnes qui dégagent la vue des promeneurs vers la ville située en contrebas. 

La restauration, achevée en 2002, a consisté, entre autres, à enduire les parois intérieures d’un badigeon jaune d’œuf, prisé au XIXe siècle.

Rue du Jeu de paume
4900 Spa

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Classé comme monument le 4 novembre 1976

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G. Focant - SPW 

Source de la Sauvenière

Source la plus fréquentée après celles du centre-ville, la Sauvenière, le long de l’ancienne route de Malmedy, est une des étapes obligées de la promenade des fontaines. L’exercice physique est en effet vivement conseillé aux curistes en complément de l’ingestion d’eau ferrugineuse. Bien que renommée depuis le XVIe siècle, cette source n’est aménagée qu’au début du XVIIIe siècle. À cette époque, un petit édicule de calcaire surmonté d’un dôme en forme de cloche est érigé, complété en 1753 d’un simple pavillon octogonal à colonnes et toiture d’ardoise et d’un promenoir qui le relie à un bâtiment annexe. Le mécénat d’un curiste anglais permet enfin d’agrémenter les alentours de promenades à labyrinthes, reposoirs, etc.

Placée, comme d’autres sources, sous le patronage de saint Remacle, la tradition voulait que les femmes souhaitant porter un enfant dans l’année boivent de l’eau de la Sauvenière, le pied posé dans l’empreinte du saint, taillée au XVIIIe siècle. Les travaux de restauration de 1980 ont mis au jour une forme creusée dans la pierre qui pourrait suggérer le caractère ancien de cette tradition.

Route de la Sauvenière
4900 Spa

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Classée comme site le 17 mars 1980

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©G. Focant-SPW

Anciens thermes de Spa

L’établissement des bains, œuvre du Bruxellois Léon Suys, développe une architecture éclectique à l’abondante décoration (fronton sculpté, statues allégoriques, jeux de pilastres, etc.). Ce même amour du décor se retrouve dans l’imposant hall d’entrée, signé du peintre décorateur Joseph Carpay, où se déploient des sujets mythologiques et de nombreuses références à l’antiquité, jouant sur les reliefs, les couleurs et les matériaux (stucs, peintures ou faux marbres). 

 

Anciens thermes de Spa - G. Focant © SPW

Le hall abrite deux fontaines alimentées par les sources qui ont fait la renommée de la cité thermale, la source de la Reine et la source ferrugineuse Marie-Henriette, captée sur les hauteurs de Nivezé et amenée par 3 km de tuyaux de fonte.

Le plan de l’édifice, tout en longueur, est dicté par la pratique thermale. Il englobe une cour centrale sur quatre niveaux dont les trois premiers s’articulent de manière analogue en locaux destinés aux bains, vestiaires, cabinets médicaux, etc., placés de part et d’autre d’un couloir qui sépare les sexes depuis les salons d’attente différenciés accessibles depuis le hall d’entrée. Les combles abritent les réservoirs d’eau minérale nécessaires à cette activité. Au fil du temps ou de l’évolution de la pratique thermale, des pavillons annexes ont été construits ou détruits, la grille et les garde-corps ont disparu, le porche a été modifié, etc., sans toutefois dénaturer un ensemble devenu emblématique. Un projet de réhabilitation en complexe immobilier mixte est actuellement en cours.

 

Rue Royale
4900 Spa

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Classés comme monument le 3 janvier 1992

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Pouhon Pierre-le-Grand à Spa

Le pouhon Pierre-le-Grand (source d’eau ferrugineuse en wallon), dans sa forme de 1880, est l’œuvre de l’architecte Victor Besme. Il remplace un bâtiment commandité en 1820 par Guillaume d’Orange pour commémorer le séjour en 1717 d’un curiste célèbre, le tsar Pierre le Grand. 

Le pouhon adopte la forme d’un octogone de calcaire surmonté d’une toiture à pans éclairée par une lanterne. Les pilastres qui supportent le bandeau au nom de l’édifice séparent de hautes fenêtres bordées de colonnes. Quelques éléments de décor originaux (médaillon d’albâtre aux armes impériales offert par le tsar ou sol en mosaïque de marbre) sont conservés. À cet édicule octogonal fait suite une aile rectangulaire à l’ornementation similaire.

Propice au repos des curistes, un jardin d’hiver y était aménagé sous une large verrière zénithale, soutenue par des fermes métalliques à volutes posées sur des colonnettes de fonte. Le Livre d’Or de Spa, une peinture monumentale d’Antoine Fontaine représentant des personnalités qui ont fréquenté la cité thermale entre le XVIe et le XIXe siècle (1894), y trouve un écrin de choix. 

Une rotonde et un auvent, disparus en 1948, occupaient les façades des rues du Marché et Général Bertrand, à l’emplacement actuel des fontaines « Aux Armes d’Autriche » et « À l’Indien ». Rotonde et auvent sont réapparus sous une forme contemporaine lors de la restauration de l’édifice achevée en 2012. Le pouhon accueille à présent le bureau d’accueil de l’Office du Tourisme.

 

Pouhon Pierre-le-Grand © IPW

Place Pierre-le-Grand
4900 Spa

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Classé comme monument le 9 décembre 1991 et le 27 juillet 1993 (intérieur)

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Glacière à glace naturelle de l'abbatoir de Spa

Conserver des aliments ou servir des rafraîchissements dans une ville fréquentée par de nombreux curistes est indissociable de l’utilisation de glace. Or, stocker de la glace naturelle avant la construction de la première fabrique de glace artificielle à Spa en 1924 requiert des installations particulières. Si l’exploitation d’une glacière dans la cité thermale remonte à 1757, le projet de construction d’un abattoir dans le quartier du Vieux Spa – le cœur historique de la ville – en 1878 donne lieu à la création d’une glacière urbaine d’une capacité de 150 m3, creusée à flanc de colline. Celle-ci se compose d’une cuve circulaire en briques recouverte d'un dôme percé en son centre pour l’approvisionnement en matière première. Le sol, en pente, permet d’évacuer les eaux de fonte. La viande pouvait être conservée dans des niches aménagées dans la paroi extérieure de la cuve, accessibles par une galerie voûtée encerclant celle-ci.

Place de l’Abattoir
4900 Spa

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Classée comme monument le 2 décembre 1993

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 SPW - G. Focant 

Pont de Jambes

Le pont de Jambes, autrefois appelé pont de Meuse, enjambe les deux rives de la Meuse au pied de la citadelle, reliant ainsi Namur à la plaine alluviale de Jambes. L’urbanisation de Jambes a, en effet, été déterminée par ce pont de sept arches de pierre.

Ouvrage cité depuis le XIIe siècle, le pont de Jambes faisait alors office de frontière entre le comté de Namur et la principauté de Liège, présente sur la rive opposée de la Meuse. La première mention du pont figure dans le registre des cens et rentes du comté de Namur de 1289. On y décrit un pont de pierre et de bois présentant en son milieu une tour avec une grosse porte et herse en fer, la tour de Beauregard, marquant la limite officielle entre les deux pays. 

Au début du XIVe siècle, on retrouve dans les comptes de la ville de Namur une description plus précise du pont. Il se composait, de la rive droite à la rive gauche, de huit piles en pierre pour se terminer par deux arches avec tablier de bois recouvert de pavement. La tour Beauregard s’élevait sur la septième pile et était protégée par un pont-levis défensif s’abaissant sur la huitième. Cette tour a été remplacée en 1760 par une clôture formée de deux pilastres en pierre disparus en 1828.

Le pont sous sa forme actuelle a été édifié du XVIe au XVIIIe siècle et restauré de 1961 à 1965, en l’adaptant, grâce à son arche centrale unique, au trafic fluvial moderne, portant le nombre d’arches à sept au lieu de huit. De part et d’autre de l’arche marinière se trouvent trois arches en faible tiers-point bien appareillées. Le pont fut également doublé en largeur en aval et son parement ancien fut remplacé.
 

5100 Jambes

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Classé comme monument et comme site (pont et ses abords) le 4 décembre 1989

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