Guy Focant

Hospice d'Harscamp

L’ensemble forme, avec l’église Notre-Dame, l’ancien couvent des franciscains – devenus Récollets en 1637 –, ordre installé à Namur depuis le XIIIe siècle. Supprimé après la Révolution, l’établissement est vendu en 1807 à la commission des Hospices de Namur, pour y réaliser le vœu d’Isabelle d’Harscamp. 

Situés à côté de l’imposante église Notre-Dame, les bâtiments conventuels ont en grande partie été démolis en 1974.

Donnant sur le parvis de l’église, l’entrée est matérialisée par l’inscription « Hospice d’Harscamp » qui domine l’avant-corps d’une façade néoclassique en briques et pierre bleue du début du XIXe siècle. Au-delà, les bâtiments sont répartis autour d’un cloître de la fin du XVIIIe siècle où certains vestiges rappellent la fondation de 1224. 
 

De nos jours subsiste une façade néoclassique du début du XIXe siècle, érigée en brique et pierre bleue sur cinq travées de deux niveaux. Au centre se trouve un petit cloître en quadrilatère construit à la demande des Récollets à la fin du XVIIIe siècle. Chacun de ses côtés est constitué de sept travées d’arcades en plein cintre. Parallèlement à la Meuse est également conservée une aile de la première moitié du XVIIIe siècle de vingt-sept travées.

En 1789, en plein troubles révolutionnaires à Paris, le couvent accueille pendant quelques jours le comte d’Artois, frère de Louis XVI et futur Charles X, alors en fuite. En août 1792, c’est également à cet endroit qu’est brièvement retenu La Fayette, arrêté peu de temps auparavant à Rochefort.

Rue Saint-Nicolas 2
5000 Namur

carte

Classé comme monument (aile parallèle à la Meuse) et comme site (bâtiments et jardins) le 19 avril 1977

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Ancien évêché ou actuel Gouvernement provincial de Namur

L’ancien palais épiscopal, construit en 1728-1730 à l’initiative de l’évêque Thomas de Strickland, est devenu un bâtiment administratif après la Révolution française. Le plan en U de cette imposante construction classique est asymétrique dès l’origine. 

Au centre de l’aile principale se détache le frontispice, et plus particulièrement son porche, ajouté par l’évêque de Lobkowitz (1772-1779). Celui-ci présente des arcades cintrées entre des pilastres ioniques, de ravissantes statues sur la balustrade en fer forgé, ainsi qu’un fronton courbe, où des armoiries ont fait place à une horloge. Au centre des ailes secondaires, on peut remarquer la porte moulurée ainsi que les consoles sculptées de la corniche. Au revers du mur de façade, une élégante galerie à tailloirs moulurés relie les deux ailes, clôturant la cour d’honneur. Sur les corniches se lisent des maximes en capitales dorées. La façade vers le jardin a malheureusement été dérochée.  

Photo du vestibule

À l’intérieur, un grand vestibule est entièrement décoré de stucs Louis XVI, signés et datés sur le panneau gauche du fond "Moreti fecit / 1773". On peut y voir les blasons des évêques Strickland et Lobkowitz. Au-delà, l’ancienne chapelle, occupée par la salle du Conseil provincial, est ornée de stucs Louis XVI, également signés "Moretti. Fecit" dans le médaillon central du plafond. On peut y découvrir plusieurs grands paysages du Namurois peints par Marinus, signés et datés de 1851 à 1863.

 

 

Place Saint-Aubain 2
5000 Namur 

carte

Classé comme monument le 15 janvier 1936

Institut du Patrimoine wallon

© SPW - G. Focant

Porte de Sambre et Meuse à Namur

Ce portail baroque en calcaire est à présent totalement isolé en bordure de la Sambre. Il a été dessiné en 1728 par l’architecte namurois Denis-Georges Bayar. Son encadrement est creusé en gorge et présente des bossages rustiques un-sur-deux. La clé saillante, marquée du lion des armoiries de la ville se détache sous un important fronton courbe. Celui-ci est interrompu par une coquille dans laquelle deux vieillards couchés sur le fronton versent de l’eau, symbolisant ainsi le confluent de la Sambre et de la Meuse. On peut apprécier les volutes latérales qui datent du XXe siècle.

Rue du Pont 25
(à l’arrière)
5000 Namur

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Classé comme monument le 15 janvier 1936

Institut du Patrimoine wallon

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Abribus de La Plante

Sans doute moins grandiose que d’autres pièces maîtresses du patrimoine architectural namurois, cet abribus, construit en 1932, témoigne d’un certain souci esthétique de l’époque pour la conception des équipements. 

Appuyé sur un soubassement en pierre, il conserve sa structure de ferronnerie et de verre dont ne sont pas exclues quelques recherches décoratives.

Avenue de la Plante 54 (en face)
5000 Namur 

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Classé comme monument le 14 octobre 1992

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant

Palais de Justice de Namur

L’actuel bâtiment abritant les services du palais de Justice de Namur est l’héritier de la seconde résidence des comtes de Namur, appelée « hôtel du roi » ou « palais du gouvernement » lorsqu’elle devint le palais des gouverneurs du comté de Namur.

La demeure fut édifiée en 1631 par l’architecte Roussel, maître des ouvrages de maçonnerie du comté et a été adaptée à ses nouvelles fonctions de palais de Justice au XIXe siècle. L’édifice fut alors restauré et agrandi par l’architecte provincial Boveroulle dans un style néorenaissance.

Le bâtiment

L’ensemble, élevé en briques et pierre bleue, est formé de quatre ailes encadrant une cour rectangulaire ; seule la façade côté rue est encore d’origine. La façade principale est caractérisée par un avant-corps en forme de tour-porche, au centre de laquelle se trouve un monumental portail en plein cintre mouluré, présentant des écoinçons à cartouches Louis XIII et encadré de colonnes toscanes.

À l’étage, on peut admirer la haute porte inscrite dans une travée ionique à pilastres, dont le chambranle à bossages un-sur-deux est accosté de deux ailerons à volutes rentrantes. Coiffant le tout, un double fronton formé d’un cintré et d’un autre triangulaire, enserre un élément décoratif. L’imposte et le balcon sont du XIXe siècle.

Un passage voûté d’ogives débouche dans la cour pavée, bordée d’une galerie de colonnes galbées d’ordre toscan. Seule la colonnade d’entrée est d’origine, mais elle a été restaurée académiquement. Les fenêtres sont couronnées de gracieux ailerons à volutes, couchés contre un amortissement central sommé d’une sphère. Dans le prolongement de l’arcade inscrite entre pilastres ioniques et du balcon, la lucarne est sommée d’un fronton courbe et accostée d’ailerons.

En 364 ans, 31 gouverneurs ont été placés à la tête du comté de Namur, depuis Antoine de Croÿ, nommé en 1429 par le duc de Bourgogne Philippe le Bon, jusqu’à François-Joseph-Rasse, prince de Gavre, nommé par l’empereur Léopold II en 1791.

La fonction de gouverneur

Au XVe siècle, sous les comtes de Namur de la maison de Bourgogne, le « gouverneur et capitaine général du comté » était responsable, au nom du comte de Namur, de la défense du territoire et devait exercer le commandement sur les levées de troupes éventuelles et sur celles stationnées ou de passage sur ses terres. Le gouverneur était secondé par le souverain bailli, principal officier des anciens comtes depuis le XIIIe siècle. Premier justicier du comté, il exerçait la lieutenance en l’absence du souverain. Après la création de la fonction de gouverneur, le bailli seconda dans ses tâches le nouveau maître de Namur. À partir du XVIIe siècle, les prérogatives des gouverneurs diminuèrent progressivement. Philippe IV limita leur compétence en tant que capitaines généraux et resta seul maître pour convoquer les armées.

L’hôtel du roi

L’hôtel du roi jouait un rôle central dans les cérémonies d’inauguration des souverains en tant que comtes de Namur. La veille de l’événement, les États du comté de Namur se réunissaient au palais, dans l’appartement ordinaire de l’assemblée générale. Ils décidaient de la nomination de députés chargés de complimenter le prince. Le jour de l’inauguration, le cortège se formait au palais, le gouverneur en tête, et se rendait à la cathédrale Saint-Aubain, avant de reprendre le même chemin en sens inverse. Des réjouissances étaient ensuite ouvertes durant plusieurs jours. Logé au palais, le nouveau comte de Namur rencontrait les compagnies bourgeoises de la ville dans la cour de l’édifice. Il assistait également à une comédie et se rendait le soir sur la citadelle pour assister à un feu d’artifice, comme cela fut le cas en 1712 pour l’inauguration de Maximilien-Emmanuel de Bavière. Capitale de son État éphémère entre 1711 et 1714, cette inauguration à Namur fut la seule qui soit célébrée par le comte en personne.
 

Place du Palais de Justice 4
5000 Namur

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Classé comme monument le 4 décembre 1984

Institut du Patrimoine wallon

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Pompe de la place du Marché aux légumes à Namur

Située au centre de la place, la pompe constitue un élégant monument en calcaire, élevé en 1778. Sur un haut socle finement mouluré se dresse un mince pilier carré à chapiteau toscan. Il est orné de panneaux ainsi que de palmettes et renforcé à la base par de grosses volutes. Au-dessus, une large tablette supporte une corbeille de fruits et de légumes.

Place du Marché aux légumes
5000 Namur

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Classée comme monument le 15 janvier 1936

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Académie des Beaux-Arts de Namur

Situé dans le prolongement de l’ancien Mont-de-Piété et également occupé par l’académie des Beaux-Arts, cet édifice est le résultat de transformations qui s’échelonnent du XVIe au XXe siècle. 

Les parties les plus intéressantes sont visibles dans la cour intérieure accessible par un portail de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Les baies du rez-de-chaussée y conservent leurs moulures en accolade sur piédroits à base prismatique mais ont perdu leur croisée. Certaines fenêtres ont également été condamnées au fil du temps, ce qui est le cas également d’une porte à ouverture en anse de panier, moulurée et surmontée d’une baie d’imposte. Les ouvertures de l’étage, amputées de leur croisée, se révèlent plus simples. Une tourelle d’escalier à pans coupés s’appuie curieusement contre un départ de mur bâti en retour. Elle montre trois niveaux séparés par des cordons-larmiers, ouverts par des baies plus tardives, à l’exception de celles, partiellement murées, du dernier étage. Une corniche en pierre supporte la toiture d’éternit.

 

Rue du Lombard 22
5000 Namur 

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Classée comme monument le 6 février 1979 (maison et tourelle d’escalier ainsi que le portail d’entrée)

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant - SPW

Ancien Mont-de-Piété de Namur

L’actuelle école des Beaux-Arts occupe l’ancien Mont-de-Piété, fondé par le superintendant des Monts, W. Cobergher. Formé d’un quadrilatère de style Louis XIII, le bâtiment s’est installé dans les jardins de maisons bourgeoises à rue, tandis que celles-ci devenaient des dépendances. À droite du porche, on peut observer une suite de maisons traditionnelles datant du XVe, XVIIe et XVIIIe siècles homogénéisées au XVIIIe siècle. 

Le n° 20, abritant le porche, est une maison du XVIe siècle, bien que les baies à traverse de l’étage datent des siècles suivants. À épingler, les culots à tête humaine (celui de gauche a disparu) de son entrée cochère. Une construction perpendiculaire se prolonge dans la cour et une maison gothique du XVIe siècle se détache en saillie sur l’entrée. La cour est fermée au nord-est par une aile traditionnelle, probablement du début du XVIIe siècle. On peut en contempler la belle porte dotée de congés à la base des montants. En face se trouve un grand bâtiment d’esprit Louis XIII, à la belle corniche de pierre moulurée. À gauche, une porte a été percée dans le pignon de la grande aile visible à l’arrière du n° 10. La cour est clôturée au sud-est par une élégante galerie d’allure Renaissance, de la première moitié du XVIIe siècle, rythmée par quatre arcades en plein cintre sur colonnes toscanes à clé ornée de pointes de diamant. 

Après la création d’une annexe contemporaine, les opérations de restauration, scindées en phases, ont débuté en 2012.

Rue du Lombard 12-20
5000 Namur

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Classé comme monument le 15 janvier 1936

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Ancien collège des jésuites de Namur

Actuellement Athénée royal François Bovesse, il s’agissait à l’origine du collège des jésuites. 

Le long bâtiment en L et l’aile basse délimitent une cour intérieure rectangulaire, divisée en deux par une galerie. Cet ensemble traditionnel remonte au XVIIe siècle, tandis que les bâtiments le long de la rue Basse-Marcelle, délimitant une troisième cour presque fermée, datent des siècles suivants. 

L’aile à rue, profondément remaniée, conserve cependant un portail d’entrée originel. Il est daté de 1614 sur la clé, marquée postérieurement du lion hollandais, mais en-dessous, un millésime de 1777 rappelle les transformations.

Dans la cour principale, se trouve l’aile la plus ancienne, datée de 1611 par un cartouche sous le dernier niveau. La tourelle pentagonale est datée de 1661 par un chronogramme : « MarIae / VIrgInI / DeIparae / CLIentes.  Son pan central est orné d’une belle niche baroque, richement décorée et abritant une Vierge à l’Enfant gothique. 

Au fond de la cour, s’élève une tour massive surmontée d’un clocheton octogonal. S’y accroche une élégante galerie d’esprit Renaissance sans doute contemporaine de la tourelle. Une galerie de même venue rythme la façade de la cour côtoyant l’église. La porte à l’extrême gauche est d’origine, en revanche les fenêtres ont été transformées. La construction traditionnelle à la droite de cette aile est datée "17 IHS 39" par un cartouche central.

Rue du Collège 2-8
5000 Namur

carte

Classé comme monument le 15 janvier 1936

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant

Porte de Sambre à Namur

Porche monumental en calcaire de style Louis XIII, la porte de Sambre a été commandée à François Waneson par les magistrats de Namur Jacques Malevé et Charles Monin, comme l’indique l’inscription «  CHARLE DU MONIN BOURG MRE 1644 JACQUE MALEVE SECOND ESLEV ». Ce portail en anse de panier est encadré par deux pilastres toscans à refends sous un haut attique.

Rue des Brasseurs 107
5000 Namur

carte

Classé comme monument le 4 octobre 1974

Institut du Patrimoine wallon