IPW

Carrelage de l'ancien lycée royal Marguerite Bervoets

Renseigné comme faisant partie de l’ancien lycée Marguerite Bervoets, installé jadis dans l’hôtel de Graty, rue d’Enghien, mais également comme siège de l'école supérieure des Arts plastiques et visuels de l'État avant son déménagement au Carré des Arts, cet ancien hôtel particulier présente une façade de type tournaisien du XVIIIe siècle. Celle-ci se compose de deux niveaux rythmés par des bandeaux de pierre et une porte en plein cintre, anciennement surmontée d’un balcon. 

L’intérêt de l’édifice réside cependant dans la présence, dans le corridor d’entrée, d’un carrelage paysager Art nouveau qui recouvre les murs jusqu’au plafond sur environ 30 m. Il  représente notamment la baie de Naples et le Vésuve mais également des scènes plus exotiques (paysages d’oasis, etc.).

 

Carrelage de l'ancien lycée royal Marguerite Bervoets © IPW

 

Carrelage de l'ancien lycée royal Marguerite Bervoets © IPW

Rue Marguerite Bervoets 6
7000 Mons

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Carrelage classé comme monument le 1er mars 1984

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant

Ancien collège des Jésuites de Mons

Ce bâtiment de tradition gothique, érigé en 1623, abrite actuellement la bibliothèque centrale de l’Université de Mons. 

Il s’agissait à l’origine d’un collège de jésuites, congrégation qui disposait dès 1598, d’un établissent de ce type à Mons. Les jésuites seront expulsés de ce bâtiment en 1773 après la suppression de leur ordre par le pape Clément XIV. 

Cet ancien collège est composé de deux ailes perpendiculaires en briques et pierre bleue. 

L’aile principale, située parallèlement à la rue Marguerite Bervoets, s’étale sur sept travées sur soubassement. Son caractère horizontal est marqué par des cordons-larmiers sous les seuils et au-dessus des linteaux des fenêtres aux montants en matériaux alternés. Le portail cintré est doublé d’une archivolte et porte un écu muet. Le bâtiment est couronné d’une toiture en bâtière d’ardoises percée de quatre lucarnes. La façade arrière est similaire mais compte deux travées de plus et est percé d’une petite porte en anse de panier. 

La seconde aile, perpendiculaire, présente le même caractère. Elle est surmontée d’une frise dentelée et d’une toiture à bâtière à coyau percé d’une lucarne. L’arrière est caractérisé par six travées et une porte en anse de panier sous archivolte. La cour est marquée par un portail gothique du XVIe siècle, précédemment installé dans l’enclos de Sainte-Waudru.

 Rue Marguerite Bervoets 2
7000 Mons

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Classé comme monument le 4 octobre 1974

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant

Grand Hospice ou ancien hospice de Cantimpret

Le Grand Hospice est installé sur le site de l’ancien béguinage de Cantimpret fondé au milieu du XIIIe siècle par Marguerite de Constantinople (comtesse de Flandre et de Hainaut de 1244 à 1280) et dont subsiste encore l’ancienne chapelle, visible à l’arrière. Ce vaste ensemble adopte la forme d’un bâtiment néoclassique bâti de 1829 à 1831 en deux niveaux sur haut soubassement, en briques et pierre. Le rythme rapide des nombreuses fenêtres – pour la plupart dotées d’un encadrement mouluré en relief – qui percent ces trois niveaux superposés est rompu, pour les deux premiers, par un portail monumental bordé de colonnes toscanes supportant un entablement dorique.
    
Restauré, le Grand Hospice abrite aujourd’hui les services extérieurs de Hainaut I de la direction générale de l’Aménagement du Territoire, du Logement, du Patrimoine et de l’Énergie.

Place du Béguinage 16
7000 Mons

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Classé comme monument le 13 janvier 1989

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant (SPW)

Ancienne église des Jésuites, Marche-en-Famenne

Partie intégrante d’un collège implanté en 1620, l’ancienne église des Jésuites a été construite de 1732 à 1740. Elle est ensuite réaffectée (1871) en local communal comme on peut en voir la preuve sur les écoinçons panneautés en relief du portail. 

Composée de briques et pierre bleue, la façade est structurée par les pilastres à refends et par les entablements. Un perron à double volée d’escalier précède le portail monumental. L’étage est caractérisé par un œil-de-bœuf surmontant une fenêtre cintrée à encadrement harpé. Le fronton courbe, sur lequel sont inscrit les initiales « I.H.S. », est cantonné de deux vases d’amortissement. 

Le reste de l’édifice est formé de moellons de calcaire équarris. La nef est éclairée par quatre travées de baies cintrées et harpées et le chœur par trois fenêtres similaires. L’ancienne église est couverte d’une toiture en ardoises sur corniche de pierre couronnée d’un clocheton bulbeux et d’un petit lanternon. L’église fait actuellement partie d’un établissement hôtelier.

Rue des Brasseurs 2
6900 Marche-en-Famenne

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Classé comme monument le 2 septembre 1985

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant-SPW

Ancienne halle aux grains ou fondation Bolly-Charlier

Connue sous le nom erroné d’ancienne halle aux grains, cet ensemble en L enserre une cour pavée fermée d’une grille. Son aspect actuel date du XVIe siècle, lorsqu’un édifice remontant probablement au XIIIe siècle et peut-être avant, est transformé et adjoint d’une tour d’escalier et d’une aile supplémentaire.

L’aile gauche montre, côté place, un agencement dicté par les bâtiments antérieurs : rez-de-chaussée aveugle et étage largement ouvert par trois baies jointives en arc brisé, murées de longue date. Partiellement cachée par des constructions du XXe siècle, la large façade  latérale témoigne, comme d’ailleurs l’ensemble de l’aile, de nombreux remaniements. Ceux-ci concernent principalement les baies, dont une dispose d’un coussiège à l’intérieur.

La seconde aile du bâtiment, plus tardive, présente une porte à encadrement mouluré posé sur des congés en forme de bases de colonnettes. L’étage conserve un bel exemple de fenêtre du XVIe siècle, au linteau en accolade en relief – motif qu’on retrouve également au rez-de-chaussée –, reposant sur des figures humaines. Une tourelle d’escalier polygonale, également accessible par une porte à l’encadrement mouluré, fait la liaison entre les deux ailes.

La façade arrière donnait autrefois sur une cour intérieure, qui, sous d’une toiture légère, a été transformée en salle d’exposition. Recouvert d’un enduit blanc, le rez-de-chaussée a connu de nombreuses modifications, laissant relativement intact l’étage du XVIe siècle, construit pour unifier les ailes. On notera toutefois, comme sur la façade côté place, la disparition de certains éléments sculptés.

Place Verte 6
4500 Huy

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Classée comme monument le 23 novembre 1942

Institut du Patrimoine wallon

SPW - F. Dor

Ponton de Huy

Ainsi dénommée, cette construction tirerait son nom du « pontonnier » ou passeur d’eau qui officiait à cet endroit. L’ensemble se compose de deux volumes en L des XVIe et XVIIe siècles, reliés par une tour-porche et restaurés en 1925 par l’architecte hutois L. Schoenmackers. 

Le volume principal, perpendiculaire à la rue, présente une façade de moyen appareil calcaire surmonté de briques. Quelques encadrements du XVIe siècle subsistent au rez-de-chaussée, parmi les ouvertures modifiées. L’étage est éclairé de deux baies à traverse qui se prolongent par des bandeaux de calcaire. Une large corniche supporte la bâtière d’ardoises à croupe. La façade arrière, en moellons et briques, a été fortement remaniée, comme d’ailleurs les pignons, mais conserve des baies à croisée à l’étage. 

La tour carrée se compose de deux niveaux de moellons calcaires du XVIe siècle et d’un dernier, en encorbellement, construit en briques et calcaire au XVIIe siècle. Elle est traversée au rez-de-chaussée par un passage ouvert par de larges portes cintrées. L’étage de briques est éclairé de baies prolongées par des bandeaux calcaires sous une toiture en pavillon. Le dernier volume de l’ensemble offre un seul niveau construit en moellons de calcaire dont les percements ont été modifiés au fil du temps.

"Ponton" de Huy - F. Dor © SPW

Rue Saint-Victor 5
4500 Huy

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Classé comme monument le 1er août 1933

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Ancien hospice d'Oultremont

Cette ancienne résidence de chanoines doit son nom à Gérard d’Oultremont qui la reconstruisit au XVIe siècle à l’emplacement d’un édifice de même fonction. L’ensemble se développe sur les trois côtés d’une cour que domine une tour. 

L’aile la plus vaste abrite un logis aux percements modifiés au XVIIIe siècle, comme en différents endroits, et aux éléments architecturaux décorés de têtes humaines. Il est accessible par une rampe soutenue par quatre arcades en plein cintre. Celle-ci mène à une façade de briques et calcaire de trois niveaux et demi sur un haut soubassement en grand appareil. Elle se distingue par la présence d’un bas-relief de la Vierge à l’Enfant du XVIIe siècle. 

Le rez-de-chaussée conserve une porte à modénature gothique, une des caractéristiques du bâtiment. Les niveaux supérieurs montrent une composition assez semblable sous une bâtière d’ardoises. 

La façade sur la cour ne dispose que de très peu d’ouvertures et se prolonge par un léger arrondi pour rejoindre la tour circulaire dont le dernier étage adopte une forme octogonale en léger ressaut. 

Probablement postérieure, une galerie à deux arcades et colonne toscane fait la liaison avec l’aile opposée au logis. Sa façade arrière donne accès aux jardins. Cette aile, jadis plus élevée et dotée d’une tour, ne dispose que d’un seul niveau. Son pignon est occupé par une fontaine de la fin du XVIIIe ou du début du XIXe siècle. 

Le bâtiment accueille la Maison du Tourisme Terres-de-Meuse.

Quai de Namur 1
4500 Huy

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Classé comme monument le 1er août 1933

www.terres-de-meuse.be

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant

Hôtel de Ville de Huy

Autre Bonne Ville de la principauté, la ville de Huy est liée à l’histoire principautaire depuis les origines. C’est lorsque l’évêque Notger reçoit en 985 le comté de Huy que l’on s’accorde sur la date de fondation de la principauté. L’hôtel de ville, situé sur la Grand-Place, est un des bâtiments d’importance de la localité.

Édifice classique construit en briques et calcaire à partir de 1765 par Jean-Gilles Jacob, il remplace alors une ancienne halle aux grains. Parmi les financiers du projet se trouve le prince-évêque Charles-Nicolas d’Oultremont (1763-1771).

Par son allure générale – symétrie et perron monumental –, il constitue un exemple représentatif de cette typologie en région liégeoise. L’édifice se compose de trois niveaux et d’un avant-corps surmonté d’un fronton. Le rez-de-chaussée, à la manière d’un soubassement, s’efface derrière un perron à double volée de marches et élégant garde-corps. Les étages font un large usage de la brique et de la pierre et sont éclairés par de grandes baies de hauteur dégressive. L’entrée principale, en plein cintre, est dotée d’une clé de style rocaille. Éclairé de baies très semblables, l’étage dispose d’un balcon posé sur des consoles sculptées et décoré d’un élégant garde-corps. Le fronton de l’avant-corps, millésimé 1766, propose un bel exemple de rocailles autour du blason de la ville, remplaçant celui du prince-évêque, martelé à la Révolution. S’il s’agit là d’une trace disparue, le souvenir de Charles-Nicolas est toutefois encore discrètement présent à l’intérieur du bâtiment : une brique de cheminée portant ses armoiries et la date de 1764 est conservée dans le bureau du bourgmestre.

La façade arrière, comme les pignons, se montre beaucoup plus sobre et est en partie masquée par une annexe du début du XXe siècle. L’ensemble est surmonté d’une toiture à la Mansart à lucarnes, au-dessus de laquelle se détache un campanile. Coiffé d’un dôme, il rappelle l’ancien beffroi et abrite l’horloge, le carillon ainsi que son mouvement. Des 37 cloches, deux millésimées 1406 proviennent de l’ancien beffroi tandis que les autres ont été refondues à partir de ce même ensemble campanaire. Un escalier monumental à balustres carrées rehausse une décoration intérieure relativement discrète.
 

Grand-Place 1 
4500 Huy

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Classé comme monument le 18 juillet 1966

Institut du Patrimoine wallon

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Léproserie des Grands Malades de Huy

Si la date de fondation de cet hospice reste incertaine, il n’en demeure pas moins que sainte Yvette s’y retira à la fin du XIIe siècle. Celle-ci est à l’origine de travaux effectués vers 1220 qui ne sont pas sans rappeler l’église Saint-Mort.

Englobés dans des constructions modernes, dont un parking, les vestiges qui subsistent se composent d’une vaste salle de cinq travées de long, sans doute une catterie. Celle-ci est délimitée par deux murs-pignons montrant une double arcature aveugle au rez-de-chaussée et une série de baies également aveugles de part et d’autre d’une autre en plein cintre et murée. Deux galeries bordent ce volume central, dont une conserve son arcature aveugle au niveau d’un des murs-pignons. Ces galeries sont directement accessibles par des arcades en plein cintre reposant sur des piliers. Une des parois latérales montre encore le départ des baies de l’étage. L’ensemble est composé d’une maçonnerie en grand appareil de calcaire pour les parties basses et de moellons de grès pour les parties hautes.

D’autres bâtiments appartenant vraisemblablement à la léproserie ou à l’ancienne maison du prieur mais fortement remaniés au cours du temps, sont partiellement conservés aux abords de cette salle.

Quai de Compiègne 54
4500 Huy

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Classée comme monument le 27 novembre 1989

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant 

Parc et kiosque de l'Harmonie

En 1829 est créée la société de l’Harmonie qui réunit quelques musiciens et quelques mélomanes.  Elle devient peu à peu le siège de la grande bourgeoisie industrielle verviétoise. Son bâtiment, dû à l'architecte bruxellois Spaack, date de 1835 et la grande salle du premier étage en est la pièce maîtresse. 

En 1854, le parc est doté d’un kiosque. De forme octogonale et d’allure orientalisante, il repose sur un socle en pierre et sa toiture, surmontée d’un bulbe aplati, est soutenue par huit paires de colonnettes moulurées en fonte. Haut de près de onze mètres et large de plus de dix, cet édifice confère au parc un charme tout particulier. Il est l'oeuvre de l'architecte verviétois Adolphe Thirion et sa réplique fut installée à Bruges (dans le parc Reine Astrid) en 1858.  Le parc, rénové en 1994 par le paysagiste Serge Delsemme, conserve de nombreux arbres séculaires dont un des plus gros marronniers de Wallonie (5,30 m de tour). 

En 1995, le parc accueillit le lancement des Journées du Patrimoine.

 

1913 : la première fête de Wallonie

Le musicologue et militant wallon Paul Magnette fut le premier à émettre l’idée d’une fête wallonne. Dans un article paru en 1911, il préconisait « d’affirmer l’identité de la Wallonie par l’instauration d’une fête distincte du 21 juillet ». L’Assemblée wallonne de 1912 sollicita un rapport à ce sujet qui fut présenté par Richard Dupierreux lors de sa réunion du 16 mars 1913. À l’issue de celle-ci, l’Assemblée décréta que la fête de la Wallonie serait célébrée le dernier dimanche de septembre, dans l’esprit des commémorations des combats révolutionnaires de 1830, et ce fut le cas pour la première fois en septembre à Verviers.

Après une inauguration de l’événement à l’hôtel de ville, la première fête de Wallonie, organisée par la jeune Ligue wallonne de Verviers, se déroula dans le parc de l’Harmonie. Quelques manifestations avaient lieu aussi à Bruxelles, mais la plupart des associations wallonnes étaient représentées à Verviers où défila un cortège de 2500 personnes. Après plusieurs discours, dont celui de Jules Destrée, un chanteur interpréta le « Chant des Wallons ».

C’est à l’initiative de la Ligue wallonne de Liège que ce chant avait été composé suite à un concours lancé en novembre 1899. Un prix avait été décerné pour la musique au compositeur liégeois Louis Hillier le 12 avril 1901. C’est l’Assemblée wallonne, déjà à la recherche d’un drapeau et d’une fête, qui consacra également le Tchant dès walons, écrit par Théophile Bovy sur la musique d’Hillier. Traduit par la suite en français, le Chant des Wallons fut adopté officiellement comme hymne régional par le Parlement wallon en juillet 1998 après de longs débats : certains regrettaient le caractère désuet de ses paroles, mais celles-ci furent conservées dans leur historicité. 

Rue de l'Harmonie 47-49
4800 Verviers

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Classés comme site  le 13 janvier 1971 (parc et bâtiment)

Classés comme monument le 26 juin 1978 (bâtiment et grilles)

Classé comme monument le 21 septembre 1982 (Kiosque)

Institut du Patrimoine wallon