SPW - G. Focant

Ancien couvent des franciscaines de Soignies

Les sœurs grises ou franciscaines font partie des nombreuses congrégations religieuses autrefois installées à Soignies. Appelée dès la fin du XVe siècle pour remplacer les béguines dans la prise en charge des soins aux pauvres et aux pèlerins, cette congrégation est la plus anciennement établie de la ville et aussi la seule qui subsiste de nos jours. 

Les sœurs ont aujourd’hui été intégrées à l’équipe d’une maison de retraite installée dans l’ancien couvent. 

De l’ensemble, relativement bien conservé, subsistent les bâtiments conventuels, organisés autour d’un cloître fermé et d’une cour rectangulaire. Les façades, de type tournaisien, allient briques et pierre calcaire sur deux ou trois niveaux et conservent une partie de leurs châssis d’origine. 

Vue intérieur de la chapelle © G. Focant

La chapelle, construite entre 1761 et 1765 comme le reste du couvent, est surmontée d’un clocheton à bulbe à l’arrière et a conservé son austère façade qui ne laisse en rien deviner le luxe de la décoration intérieure composée de stucs d’inspiration Louis XV. De part et d’autre de la grande fenêtre surmontant le portail d’entrée se trouvent deux statues de saint Joseph et sainte Élisabeth, patrons de la chapelle.

 

 

Rue de la Station 22
7060 Soignies

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Classé comme monument le 2 décembre 1959

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Halle aux draps de Soignies

Cette belle maison traditionnelle évoque parfaitement l’architecture civile du 16e siècle dans la région, à une époque où des bâtiments érigés en briques et pierre commencent progressivement à remplacer les constructions en matériaux périssables (bois, argile, torchis et chaume). 

L’édifice arbore une haute toiture de tuiles plates, ainsi qu’une façade en pierre bleue et briques, dont le rez-de-chaussée a été modifié en 1797 comme l’indiquent les ancres sur le parement. La façade est typique de la transition de l’architecture du bois vers la pierre à cette époque et conserve aux étages une structure en pans-de-bois hourdés de briques. Il semble qu’à l’origine, la maison était pourvue d’une grande salle à chaque niveau et que chacun était accessible au moyen d’une tourelle d’escalier circulaire, toujours dressée contre la façade arrière. 

Cette disposition laisse à penser qu’il ne s’agissait pas d’une demeure privée mais bien du local d’une corporation, voire de la halle aux draps, comme l’indiquent les archives et dont l’établissement horeca porte aujourd’hui le nom.

Grand-Place 7
7060 Soignies

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Classée comme monument le 28 août 1947

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant

Hôtel de ville de Seraing

Construit dans le courant du 18e siècle comme logis de la ferme de la famille Colard-Trouillet, l’immeuble est cédé à la ville de Seraing en 1867. Il est alors transformé et agrandi pour y installer les services de l’administration communale. Du noyau ancien, il subsiste la façade orientée vers la Meuse, de style mosan, érigée en briques et calcaire sur un haut soubassement. On y trouve des tableaux de maîtres sérésiens, notamment « Le vieux pont de Seraing » de Mataive ou « Les Haleurs » de Masson. Un plafond est orné de fresques industrielles dues aux pinceaux des peintres Masson et Monzée. Devant l’édifice trône une statue de l’industriel John Cockerill (1790-1840), figure historique de premier plan pour la ville de Seraing. Cette statue en bronze, œuvre du sculpteur Armand Cattier, a été inaugurée le 22 octobre 1871. Elle est installée au somment d’un grand socle contenant un caveau dans lequel repose le grand homme depuis 1947. Au pied de la statue sont représentés quatre ouvriers, debout et en tenue de travail. On retrouve un houilleur, un mécanicien, un forgeron et un puddleur.

Place Communale 
4100 Seraing

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Classé comme monument le 8 avril 1983

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Ancien hôpital Saint-Julien de Boussoit

Fondation charitable créée en 1286 par le seigneur de Boussoit, Jean Sausset, l’ancien hôpital Saint-Julien comprenait à l’origine l’hospice en lui-même, ainsi qu’une chapelle et le logement de fonction du chapelain. 

L’institution est dédiée à saint Julien l’Hospitalier, dont la vie est en grande partie légendaire. Jeune noble, Julien tua par accident ses parents, les prenant pour sa femme et son amant en les trouvant dans son lit. Voulant faire pénitence, il ouvrit un petit hospice où il s’occupa des pauvres. 

L’hôpital de Boussoit hébergeait les malades, les personnes abandonnées et les pèlerins. Il cessa ses activités au XVIe siècle et les bâtiments furent reconvertis en exploitation agricole. Diverses annexes furent alors construites. 

Le site fut toutefois désaffecté progressivement à partir du milieu du XIXe siècle et, de nos jours, seuls les trois bâtiments primitifs subsistent. L’ancien hôpital, fortement délabré, a été le dernier à profiter d’une mesure de protection et a été inscrit en 2007 sur la liste des biens confiés à l’Institut du Patrimoine wallon. Celui-ci a cofinancé une étude de faisabilité ayant pour but de préparer la reconversion du site en habitations gérées par le Fonds du logement des familles nombreuses de Wallonie.

Finalisé en 2021, le chantier de restauration et de réaffectation du site a permis la création d'une salle communautaire et de cinq logements.

Rue des Buxiniens 2-4
7110 Boussoit (La Louvière)

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Classé comme monument le 4 décembre 2007

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Maison du chapelain, Rue des Buxiniens 2-4

Fondation charitable créée en 1286 par le seigneur de Boussoit, Jean Sausset, l’ancien hôpital Saint-Julien comprenait à l’origine l’hospice en lui-même, ainsi qu’une chapelle et le logement de fonction du chapelain. Cette fondation répondait à la triple affectation : charitable, religieuse et hospitalière. 

L’institution cesse ses activités au 16e siècle et les bâtiments sont reconvertis en exploitation agricole. Diverses annexes sont alors construites. 

Le site est toutefois désaffecté progressivement à partir du milieu du 19e siècle et, de nos jours, seuls les trois bâtiments primitifs subsistent. La maison du chapelain, érigée en briques peintes, a été modifiée aux 16e et 19e siècles, comme le reste de l’ensemble. Elle se situe entre la chapelle et l’hôpital et assure la jonction entre les deux édifices. Le bâtiment, doté d’une cour intérieure, se prête parfaitement à l’installation de logements.

Rue des Buxiniens 2-4
7110 Boussoit

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Classée comme monument le 17 mars 1983

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Chapelle Saint-Julien de Boussoit

Cette petite chapelle servait autrefois de lieu de culte à l’hôpital Saint-Julien, fondé au 13e siècle et transformé en exploitation agricole au 16e siècle. De la période de fondation ne subsiste peut-être que le soubassement du chœur et de la nef remaniés à plusieurs reprises. 

Reconstruite aux 16e et 17e siècles, la chapelle est surmontée d’un clocheton et compte alors sept travées jusqu’à la construction d’un mur de séparation au 19e siècle qui lui fait perdre trois de ses travées. Sur ce mur est installé un très beau Calvaire de la première moitié du 16e siècle. L’autel majeur, datant du 18e siècle, est orné d’une statue de saint Julien l’Hospitalier, revêtu de ses habits de chasseur avec un cerf et, à ses pieds, les têtes de ses deux parents dont il était le meurtrier. Le fronton est orné des armoiries de Joseph Motte, abbé de Saint-Denis-en-Broqueroie (Mons) qui avait la charge de cette chapelle. 

Le projet de réaffectation de l’ancien hôpital prévoit une restauration de la chapelle qui restera affectée au culte. L’annexe contiguë et les combles seront aménagés en salle polyvalente pouvant accueillir des associations. Cette campagne de travaux prévoit également la restauration et la mise en valeur des très belles peintures murales de la chapelle.

Rue des Buxiniens 2-4
7110 Boussoit

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Classée comme monument le 14 juillet 1983

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Ensemble de la place de Ransbeck à Ohain

La place de Ransbeck, à ne pas confondre avec le hameau du même nom situé à proximité, est avec la place Communale l’un des beaux ensembles patrimoniaux du village d’Ohain. Caractéristique de la région, de forme triangulaire et plantée d’arbres, elle abrite différents édifices qui méritent l’attention. 

On trouve quelques maisons basses typiquement brabançonnes, érigées en briques chaulées, et une petite communauté protestante installée à Ohain depuis 1875. Le temple, discret et se confondant aisément avec une maison, a été construit sur la place en 1897 par Élie Corbisier, fils du receveur communal d’Ohain. 

On peut également admirer une grande maison de la première moitié du XVIIIe siècle érigée en brique et pierre bleue et recouverte de tuiles. Un autre édifice de briques chaulées date pour sa part de 1686 comme l’indiquent les ancres présentes sur la façade ; une annexe plus récente se trouve sur la droite.

Place de Ransbeck
1380 Ohain

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Classé comme site le 29 août 1990

Institut du Patrimoine wallon

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Place communale d'Ohain et son ensemble

Au Moyen Âge, le village d’Ohain constitue une seigneurie du duché de Brabant que le duc Jean II transmet à l’un de ses vassaux vers 1300. Au XVe siècle, elle est la propriété de Jean Hinckaert, bâtard de Brabant, dont les héritiers résident sur place jusqu’à l’incendie du château au XVIe siècle. Située sur la place, la bâtisse visible aujourd’hui a été relevée au XVIIe siècle et remaniée à plusieurs reprises aux XVIIIe et XIXe siècles. Caché derrière une grande porte cochère, le château mérite l’attention. 

Au centre de la place triangulaire, qui formait une vaste pâture au Moyen Âge, se trouve un très beau kiosque à musique installé sous les arbres. On y trouve également quatre bancs en pierre dédiés à des personnalités ayant vécu dans le village : le poète Robert Goffin, l’écrivain Charles Plisnier – lauréat du prix Goncourt –, le poète Edmond Vandercammen et l’écrivain Albert Guislain. 

Le reste des édifices et des monuments fait de cette place un joyau architectural : monument aux morts des deux guerres mondiales, ancienne maison communale de 1827, ensemble de maisons basses des XVIIe et XVIIIe siècles. Parmi celles-ci, l’une abritait un maréchal-ferrant et conserve des blocs de pierre et des anneaux délimitant les stalles pour les chevaux ; une autre accueillit des réunions secrètes d’hommes politiques et syndicalistes pendant le Seconde Guerre mondiale, comme l’atteste une plaque présente sur la façade de l’ancien hôtel de ville.

Place Communale
1380 Ohain

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Classé comme site le 2 décembre 1959

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Immeuble du CPAS de Genappe

Autrefois essentiellement rural, Genappe a perdu une bonne partie de ses fermes, auberges, industries, cinémas et sucreries, témoins de son riche passé. Le patrimoine architectural de la localité conserve toutefois quelques belles demeures bourgeoises qui témoignent de l’époque où Genappe était prospère et où des familles aisées venaient s’y installer. La cité dite « du Lothier » connaît ainsi un essor et un embourgeoisement tout au long du 19e siècle et au début du 20e siècle. 

Aujourd’hui, quelques belles maisons de notaires sont toujours visibles, ainsi que le bâtiment de l’ancienne gendarmerie datant de 1894, le palais de justice et cet immeuble aujourd’hui propriété du centre public d’action sociale de la commune. Seul vestige de cette époque à avoir fait l’objet d’une mesure de classement, l’immeuble est précédé d’une avant-cour grillagée. Il s’agit d’une belle et grande maison de maître à double corps élevée sur deux niveaux. 

La façade allie les matériaux traditionnels de la région, la brique et la pierre bleue. De style néoclassique, elle est décorée d’un frontispice décoré de pilastres et couronné d’un fronton triangulaire percé d’une fenêtre ronde. La fenêtre centrale est pourvue d’un linteau sculpté sur lequel on peut lire l’inscription « N. J. Dewelle Notaire, 1800 ». La porte d’entrée est surmontée d’une loggia décorée de guirlandes et de boutons fleuris sculptés dans la pierre. Après avoir été une résidence notariale, la demeure abrite un hospice avant de devenir propriété du CPAS de Genappe.

Rue de Ways 39
1470 Genappe

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Classement comme monument le 4 décembre 1998

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Château de la Châtaigneraie

Cette ancienne gentilhommière a été construite entre 1830 et 1840 par François Chefnay-Demet, bourgmestre de Ramet. Érigé en briques et calcaire mêlant différents styles anciens d’architecture, le château est caractérisé par sa haute tour crénelée accolée à la façade côté jardin. 

L’accès se fait par un haut porche surmonté d’un balcon. La toiture est ornée de trois lucarnes à degrés terminées par de belles girouettes. 

La bâtisse se situe dans un beau parc arboré et est aujourd’hui la propriété de la commune de Flémalle. Le parc, établi à flanc de coteau, est constitué de larges surfaces gazonnées plantées d’arbres. Son attrait principal est la plantation en ligne de dix vieux châtaigniers formant un spectaculaire ensemble végétal qui a donné son nom à l’ensemble. Ceux-ci, plantés lors de la création du parc au milieu du 19e siècle, ont aujourd’hui plus de cent cinquante ans. 

Devenu espace d’exposition en 1979, le château est transformé en vaste lieu culturel dès 1984. Il abrite depuis lors le Centre wallon d’art contemporain de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ni musée ni galerie, la Châtaigneraie est un espace dédié à la promotion des jeunes artistes de la Région et propose de nombreuses activités diverses et variées. 

Le château abrite également l’espace Marceau Gillard, sculpteur de la région décédé en 1987. Le très beau parc accueille lui aussi ponctuellement des expositions d’œuvres d’art.

Chaussée de Ramioul 19
4400 Ivoz-Ramet

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Classé comme site le 21 avril 1988

Institut du Patrimoine wallon