G. Focant

Ancienne Brasserie Langie

L’imposant immeuble de l’ancienne brasserie Langie comprend deux constructions : la première, située à l’angle de la rue Saint-Martin, a été édifiée à la fin du 16e siècle ; la seconde a été érigée entre 1736 et 1740. L’ensemble est caractéristique du style classique de l’époque : utilisation de briques enduites et de pierre de taille. L’aile plus ancienne témoigne encore d’influences gothiques et renaissantes, alors que l’autre partie exhibe une façade classique d’inspiration Louis XV. L’entrée principale assure la séparation entre les deux immeubles et les deux styles. Il s’agit d’une porte cochère surmontée d’un balcon orné d’un beau garde-corps en fer forgé. Un second balcon du même type se trouve au-dessus de l’entrée piétonne de la rue des Bouchers. 

Acheté et agrandi en 1736 par Guillaume Ducorron, l’ensemble reste dans les biens de sa famille jusqu’à sa vente au marchand de charbon Isidore-Joseph Pilette en 1800. Son fils, Louis-Joseph, cède le bien au maître brasseur Victor Langie en 1879. Les lieux abritent dès lors une brasserie avant d’être reconvertis en simple dépôt de bière en 1939 tout en restant la propriété de la famille. Stéphane Langie vend en 1982 le bien à la ville d’Ath qui entreprend sa restauration et sa transformation en habitations en 1992-1993.

Grand-Rue des Bouchers
7800 Ath

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Classée comme monument le 13 novembre 1990

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant 

Moulin de l'abbaye de la Paix-Dieu

La présence d’un moulin au lieu-dit Grognart depuis le Moyen Âge pesa dans la décision des moniales de venir s’installer à cet endroit en 1244. La communauté avait besoin de produire de la farine pour subsister et vivre en autarcie. 

Occupant une position stratégique à l’entrée du site, le moulin actuel a été construit en 1665 en moellons de grès et de calcaire et abritait également l’habitation du meunier. Il faisait partie, avec la ferme, la brasserie, le colombier et l’infirmerie, des dépendances de l’abbaye. Sur le côté se trouve l’ancienne roue à aube métallique, installée au XIXe siècle pour remplacer une roue en bois. À l’intérieur, le mécanisme de la machinerie, datant de la même époque, a été conservé. Après la période révolutionnaire et le saccage de l’abbaye, le moulin continue son activité. Transformé pour pouvoir fonctionner à l’électricité, il produit de la farine pendant les deux guerres mondiales. Abandonné vers 1950, il s’est progressivement détérioré jusqu’à la ruine. 

Lors de la restauration, terminée en 2013, la volonté a été de conserver l’aspect originel tout en amenant plus de lumière. Désigné par voie de concours, c’est au bureau d’architecture Atelier 774 (Delphine Peters, Andrea Tenuta et Bertrand Evrats) que l’on doit cette restauration. Au rez-de-chaussée, le bâtiment abrite aujourd’hui la Maison du Tourisme Hesbaye-Meuse et, à l’étage, les bureaux du secrétariat des Journées du Patrimoine en Wallonie. On accède à l’édifice par un porche secondaire, plus discret que le premier, édifié en 1682 sous l’abbatiat de Bernardine de Hody.

Rue Paix-Dieu 1b
4540 Amay

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Classement comme monument et comme site le 4 octobre 1974

Institut du Patrimoine wallon

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Anciennes écuries Simonis

La rue de Limbourg toute proche abrite encore de nos jours quelques témoins de l’activité industrielle menée par la famille Simonis à cet endroit. Les Simonis et les Biolley étaient devenus les symboles de l’essor industriel verviétois au 19e siècle. 

Au numéro 41 se trouve l’imposante usine Simonis dite « au chat », construite au début du 19e siècle et aujourd’hui reconvertie en logements. Au numéro 33 se trouve l’ancienne habitation privée du régisseur. 

Rue de l’Est est situé un bâtiment imposant abritant jadis les écuries de la famille. Tout comme les demeures ouvrières et l’hôtel patronal, les écuries font partie des bâtiments traditionnellement liés à un site industriel de l’époque. Proches de la fabrique mais situées dans un édifice distinct, elles indiquent la puissance de l’entreprise qui possédait ce genre d’équipement. 

Les écuries Simonis sont vastes et d’une grande beauté : bien que la partie droite soit masquée par des constructions récentes et que l’édifice ait ainsi perdu de son équilibre, le style néoclassique de l’ensemble est encore bien perceptible. 

Il s’agit d’un long bâtiment de deux niveaux érigé dans le fond d’une grande cour et caractérisé par sa partie centrale en ressaut couronnée d’un fronton triangulaire. Le premier étage semble avoir été utilisé comme bureaux annexes à l’entreprise Simonis. 

L’ensemble, désormais désaffecté, attend une restauration bien nécessaire.

Rue de l’Est 8-12
4800 Verviers

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Classée comme monument le 13 mars 1990

Institut du Patrimoine wallon

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Ancienne usine Bettonville

Située dans le quartier industriel de Hodimont, l’ancienne usine Bettonville ou Dethier est aujourd’hui reconvertie en centre touristique de la laine et de la mode, un musée de l’histoire de l’industrie textile à Verviers. 


Dans la seconde moitié du 18e siècle, une entreprise s’installe à cet endroit sous l’impulsion de l’industriel verviétois Pierre-Jean-Baptiste Dethier ; la propriété est agrandie par son fils en 1769 mais l’exploitation des Dethier cesse en 1813. L’usine est ensuite utilisée comme filature de coton jusqu’à sa vente en 1855 à Lambert Bettonville qui la transforme en fabrique de draps et filature de laine. L’usine cesse ses activités dans les années 1970. Le remarquable site conservé aujourd’hui se compose du bâtiment industriel à proprement parler, de la maison de maître (située au numéro 24) et de trois autres maisons de style Louis XIII, toutes classées. 
 

L’habitation du fabricant a été érigée en 1802 par l’architecte liégeois Beyne en style néoclassique. La façade compte trois niveaux de neuf travées dont les trois centrales sont surmontées d’un fronton triangulaire. La toiture est mansardée et percée de lucarnes. L’exceptionnel bâtiment industriel date de la même époque. 

Construit selon les plans du même architecte entre 1804 et 1806 à l’emplacement de l’ancienne usine, il fait partie du grand projet d’agrandissement opéré sous l’Empire. Édifiée sur trois niveaux, l’usine comporte deux ailes en L qui viennent s’accoler à la demeure patronale. La petite aile compte neuf travées alors que la grande aile en compte dix-sept. 

L’ensemble présente une succession de belles portes vitrées au rez-de-chaussée et des baies à linteau droit aux étages. Sous la corniche, la hauteur de l’édifice atteint 11 m, le tout couvert d’une toiture à la Mansart percée de lucarnes à fronton triangulaire. D’autres bâtiments se sont ajoutés à l’ensemble dans les décennies suivantes mais aucun n’a été préservé.

Rue de la Chapelle 30
4800 Verviers

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Classée comme monument le 24 mai 1978

Institut du Patrimoine wallon

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Vestiges archéologiques de la villa "Les Machenées"

En 1980, l’association Archéophil découvre une villa gallo-romaine au lieu-dit « Les Machenées », non loin du ruisseau du même nom. Elle couvre une superficie d’environ un hectare et se situe approximativement à 1500 m d’une nécropole à incinération découverte sur le territoire de Villers-Deux-Églises (commune de Cerfontaine). Composée de treize pièces, cette villa possède une très belle cave et un hypocauste, système de chauffage par le sol inventé par les Romains. 

Dans la cave se trouvent une vingtaine de niches réparties sur deux niveaux dont les moellons sont taillés en losanges, triangles et croissants et appareillés pour créer des motifs géométriques. Parmi l’important matériel archéologique mis au jour, on compte de nombreuses tuiles estampillées, une base de colonne, trois chaudrons en cuivre, quatre faux, des monnaies de la fin du 2e siècle et une pièce représentant l’empereur Constantin frappée en 319. 

La villa a été détruite par le feu comme l’indiquent des traces d’incendie relevées au cours des fouilles.

Rue du Transvaal
5600 Philippeville

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Classés comme monument et comme site le 24 février 1992

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Guy Focant

Hall n°11 de l'usine Henricot

Essentiellement agricole sous l’Ancien Régime, l’entité de Court-Saint-Étienne accueille une activité industrielle prestigieuse en 1847 lorsqu’une forge est dotée d’une fonderie de fonte et d’une émaillerie au bord de la Thyle. Le site est racheté en 1858 par le comte Goblet d’Alviella qui engage, une dizaine d’années plus tard, le jeune ingénieur Émile Henricot pour perfectionner le site. Il y introduit de nouvelles techniques de moulage et achète l’entreprise en 1886. Celle-ci acquiert rapidement une belle réputation dans la production de pièces en fonte, puis en fer forgé. 

En 1901, une seconde usine est construite le long de la Dyle ; elle intègre de nouvelles innovations techniques et permet la fabrication de pièces spéciales moulées, des premiers attelages automatiques pour le chemin de fer et une multitude de pièces de grande dimension. En 1929, les usines Henricot deviennent leader sur le marché des aciers spéciaux de haute qualité grâce à l’installation de fours électriques. L’entreprise est sévèrement touchée par les répercussions du premier choc pétrolier en 1973 et entame une longue agonie qui se termine par l’extinction des fours en 1984. L’équipement est démantelé et les bâtiments sont laissés à l’abandon. 

Aujourd’hui, seul un ensemble d’édifices comprenant la conciergerie, les anciens bureaux, le laboratoire, le foyer populaire et une partie des halles subsistent. Parmi ceux-ci, le hall n° 11 constitue le seul vestige de la première usine. D’une superficie de 280 m², construit en 1907, il est représentatif de l’architecture en fer forgé avec sa charpente métallique assemblée au moyen de rivets et avec ses piliers en fonte.

Rue Émile Henricot 4
1490 Court-Saint-Etienne

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Classé comme monument le 2 octobre 1995

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Coron de l'ancien charbonnage d'Appaumée

Ce bel ensemble, composé de dix-huit maisons identiques érigées à la fin du 19e siècle ou au début du 20e, constituait un coron qui dépendait de l’ancien charbonnage d’Appaumée. En wallon, coron désigne l’extrémité ou le coin d’une rue ; le terme a ensuite été utilisé pour désigner un quartier ouvrier. 

Ces habitations ouvrières sont typiques de l’Europe occidentale pendant la Révolution industrielle. Les corons constituaient des quartiers d’habitations unifamiliales étroites, à un étage, dotées d’un petit jardinet-potager à l’arrière. Ces petites maisons, construites perpendiculairement à la rue, possèdent toutefois un petit jardin à l’avant et une cour à l’arrière. Construites en briques, cimentées et colorées, elles sont ici composées de deux niveaux. Non loin de là, au numéro 58 de la même rue se trouve l’ancienne maison du directeur du charbonnage, imposante bâtisse de la fin du 19e siècle. 

Le coron est aujourd’hui le seul vestige de l’exploitation charbonnière à cet endroit. Tout à côté, le parc public a été aménagé sur l’ancien site charbonnier. Il abrite le complexe de l’écologie urbaine de la Ville de Charleroi, une orangerie, des serres, des ruchers-écoles et un jardin naturel.

Rue d’Appaumée 99-113

6043 Ransart

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Classé comme ensemble architectural le 22 mars 1994

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant

Ancienne Brasserie des Alliés

En 1920, la société coopérative « Brasserie des Alliés » est créée dans le but de regrouper les distributeurs de la région de Charleroi afin de fabriquer et de vendre de la bière de qualité. Très rapidement, la coopérative devient la première société brassicole de la province du Hainaut et les locaux dans lesquels elle est installée deviennent exigus. C’est ainsi que d’importants travaux de génie civil sont entrepris en 1937 afin d’ériger un bâtiment dont l’allure et l’ampleur témoignent de l’essor de l’entreprise. Véritable prouesse, ces travaux sont menés tambour battant et terminés en 10 mois ! La brasserie est inaugurée le 11 septembre 1938 et dévoile ainsi sa structure constituée d’une ossature en béton armé et de parois de briques.

Le projet est l’œuvre de René Dubois, jeune architecte de Marchienne-au-Pont encore méconnu et qui décédera malheureusement avant la fin des travaux. La façade principale de l’édifice s’étend sur 60 m et est légèrement incurvée dans sa partie centrale. C’est à cet endroit que se trouvait la bouteillerie, installée sur quatre niveaux. À droite se place une imposante tour qui occupe l’angle et est évidée par une colonne vitrée qui éclaire une cage d’escalier. Elle abritait un château d’eau et possède en son sommet une salle de dégustation et une terrasse panoramique culminant à plus de 40 m de hauteur, de laquelle on jouit d’une vue imprenable sur la région. Depuis la fin des activités en 1980, la brasserie attend une restauration et une réaffectation toutes méritées.

Route de Mons 38
6030 Marchienne-au-Pont

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Classée comme monument le 16 mai 1995

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Moulin du Rivage à Ucimont-Botassart (Bouillon)

Le site d’Ucimont est connu depuis la fondation, au XVIe siècle, d’une église dédiée à saint Nicolas. Précédemment, il constituait une simple terre placée sous la dépendance directe des ducs de Bouillon. Botassart était, quant à elle, une des quatre siries du duché. Le premier seigneur du lieu, Jean de Botassart, est cité dans les textes au XIVe siècle. En 1841, les deux villages sont joints et forment une commune indépendante jusqu’à leur rattachement à Bouillon en 1977. 

Le site est caractérisé par son célèbre « tombeau du géant » et s’inscrit au cœur d’une nature typique des paysages ardennais. Classé patrimoine naturel d’intérêt paysager, le « tombeau » s’élève au centre d’un des nombreux méandres de la Semois et sa plaine alluviale a récemment été restaurée en prés de fauche. Au milieu des arbres et des sentiers se dresse le moulin du Rivage, là où le « grand ruisseau » se jette dans la Semois, face au site du « tombeau ». 

Cet ancien moulin isolé se présente sous la forme d’un ensemble clairsemé situé sur la rive ouest du ruisseau et composé de volumes en schiste datant d’époques diverses relativement récentes. La partie la plus ancienne est constituée par une construction, sans doute du début du XIXe siècle. Est greffé à celle-ci, un logis du milieu du XIXe siècle. Et, isolé du coté nord, subsiste un fournil de la même époque. À proximité se trouvent, enfin, des vestiges de bâtiments et de murets bordant le ruisseau qu’enjambe un petit pont de schiste.

Moulin du Rivage
6833 Ucimont-Botassart (Bouillon)

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Classé comme monument le 4 avril 1990

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Ancienne Brasserie Saint-Yves ou Carbonnelle

Cet imposant immeuble est l’ancienne brasserie Saint-Yves. Construite en 1887 et abandonnée durant des années, la brasserie a été rachetée dans les années 1970 par le Logis tournaisien. En 2004, elle est inaugurée après restauration et réaffectation en appartements sociaux. 

Sur un soubassement en pierre à bossage, la façade de trois travées se compose de deux hauts niveaux, tous deux rythmés par trois grandes arcades à clés sculptées et moulurées en pierre sur pilastres en briques. Les deux niveaux sont séparés par une inscription (Brasserie Saint Yves). Les baies comportent une traverse, un linteau et un seuil en pierre. Un pignon à gradin éclairé d’une baie à la typologie similaire surmonte la façade. Il est encadré et surmonté de pots à feu stylisés. 

À droite de la façade, le portail imite le type tournaisien (XVII-XVIIIe siècles) grâce au jeu d’alternance entre la pierre et la brique. Il est surmonté d’un arc en pierre avec une clé moulurée imposante, est doté de vantaux en fer forgé et de chasse-roues et porte une inscription au nom de Gustave Carbonnelle, sous un crénelage en pierre et briques.

Rue de la Madeleine 18-20
7500 Tournai

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Classée comme monument le 15 mars 1993

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