Bruxelles kik-irpa

Château de Bierbais et son environnement

Sous l’Ancien Régime, la localité de Hévillers est caractérisée par la présence d’un seigneur qui y détenait tous les niveaux de justice et dépendant directement du duc de Brabant. Le maître du lieu résidait dans son ensemble castral, ancien château du lignage noble de Bierbais-Bierbeek, inféodé au duché de Brabant au 13e siècle. 

Situé dans un grand parc à l’anglaise dont le centre est relevé par un petit éperon au pied duquel coule un ruisseau, l’ensemble est composé de plusieurs bâtiments qui résument l’évolution de la résidence seigneuriale à travers les âges. Au sud se trouve l’ancien donjon, appelé « tour des Sarassins », érigé en grès local aux 12e et 13e siècles ; il présente une masse carrée de 8 à 9 m de côté. Juste en face se trouve le château de Bierbais, construction classique du dernier tiers du 18e siècle, récemment rénovée. Sur le flanc nord se trouve l’ancienne chapelle castrale, peut-être dédiée la sainte Croix, érigée dans la première moitié du 13e siècle et qui est encore de nos jours considérée comme un des plus anciens édifices gothiques conservés dans la région. 

Le site abrite également les vestiges d’une orangerie construite en 1828, une conciergerie néoclassique de la même époque et une ferme en quadrilatère des 18e et 19e siècles.

Rue de Bierbais
1435 Hévillers

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Classé comme monument le 1er février 1977

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Porte de Waterloo, à Montignies-sur-Sambre

La porte de Waterloo, dite aussi de la Belle Alliance, du nom donné par les Allemands et les Britanniques à la célèbre défaite de Napoléon, est une ancienne porte des fortifications carolorégiennes construites par les Hollandais en 1816 et détruites en 1870. 

Les fortifications, établies sur les plans de l’ingénieur militaire H. Oortwijn, s’étendaient alors sur tout le plateau, vers le nord, facilitant l’accès de la ville ; cinq portes permettaient d’y accéder. 

La porte de Waterloo, seule située au nord, était un des accès les plus importants de la ville d’alors, situé à l’actuel square Yernaux, et qui a été reconstitué aujourd’hui dans la façade d’une maison en n’en conservant toutefois que quelques éléments. On trouve ainsi un portail à bossages surmonté d’un fronton triangulaire orné d’un écu, sous la couronne royale néerlandaise et décoré d’un trophée militaire (tambours, faisceaux, canons). Contre chaque base du portail se trouvent deux petites bornes en calcaire gravées respectivement « G137 » et « G138 ». Il s’agit de bornes dites « du Génie » servant à délimiter les contours de la forteresse militaire ; on retrouve par ailleurs une borne du même type au centre de la Ville-Haute, dans la rue de Turenne.

Rue Petite Aise 33
6061 Montignies-sur-Sambre

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Classée comme monument le 31 juillet 1985

Institut du Patrimoine wallon

IPW
 

Ancien château de Gosselies

Si les localités de l’actuelle commune de Charleroi étaient, sous l’Ancien Régime, réparties entre le comté de Namur (Charleroi et Gilly par exemple) et la principauté de Liège (Marcinelle, Couillet…), la localité de Gosselies était quant à elle une terre franche relevant du duché de Brabant. Il s’agissait donc d’un territoire libéré de certaines servitudes telles charges ou taxes. 

Au début du XIIe siècle, Gosselies se résumait à un château fort et une terre indivise relevant pour partie du Brabant et de Namur. Progressivement, à l’Époque moderne, elle opta pour la nationalité brabançonne ; son statut de terre franche fut reconnu par le duc de Brabant en 1597. 

Sur la place, une haute tour constitue le seul vestige de l’ancien château médiéval. L’édifice fut construit de 1423 à 1534 par la famille de Bousies, seigneurs du lieu, dont les armoiries sont encore inscrites au-dessus de la porte d’entrée (croix blanche sur fond bleu). 

Non loin de là, au numéro 12 de la rue Junius Massau, se trouve la chapelle Notre-Dame de Grâce, bâtie dans la seconde moitié du XVIIe siècle et transformée en habitation au siècle suivant. 

Sur la façade, la porte principale est surmontée des armoiries de la famille Sainte-Aldegonde, entourées du collier de la Toison d’Or. Originaire de Saint-Omer dans le nord de la France, cette famille migre au XVe siècle dans nos régions et s’implique en politique. Deux de ses membres deviennent conseillers de Charles Quint, puis des archiducs Albert et Isabelle.

Place des Martyrs
6041 Gosselies

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Classé comme monument le 8 décembre 1997

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Caserne Caporal Trésignies

Ville forte créée par les Espagnols en 1666, Charleroi connaît diverses dominations étrangères, marquées par la prédominance de la fonction militaire et l’occupation de la ville par une garnison jusqu’au début du 19e siècle. 

À partir de 1830, la forteresse est progressivement démantelée et des projets d’extension urbaine voient le jour. Au moment des grandes revendications sociales et des luttes ouvrières de la fin du siècle, l’édification d’une nouvelle caserne rassure quelque peu le patronat et la bourgeoisie de la ville. 

La caserne Caporal Trésignies est bâtie entre 1877 et 1882 ; elle prit par la suite le nom d’un héros national de la Première Guerre mondiale. Les bâtiments, disposés en quadrilatère autour d’une cour centrale, est accessible par un proche monumental. Le style de l’édifice est purement néogothique et évoque parfaitement l’architecture militaire du Moyen Âge : tours, chemins de ronde, créneaux et meurtrières décorent le bâtiment. Deux autres bâtiments sont ajoutés en 1938 et apportent une touche de modernité à l’ensemble avec leur architecture Art déco. 

L’armée a quitté les lieux en 1976 ; la caserne a depuis été réaffectée en complexe d’activités économiques, de services administratifs, éducatifs et associatifs. Le porche, seule partie classée avec les deux tours de l’entrée principale, abrite pour sa part le musée des 2es Chasseurs à pied.

Boulevard Général Michel 1b
6000 Charleroi, Belgique

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Classé comme monument le 28 mars 1979

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Maison de la Poulie

De l’autre côté du méandre de la Semois se trouve le pont de la Poulie, dit également pont de Cordemois. Enjambant la rivière à l’ouest de la ville, ce pont en schiste a été construit en 1930 par l’architecte Henri Vaes à la demande de l’abbaye Notre-Dame d’Orval afin de pouvoir desservir l’abbaye de Clairefontaine située dans le hameau de Cordemois. 

Juste en face se trouve l’ancien corps de garde de la porte de la Poulie, devenue maison du passeur jusqu’à la construction du pont. Ce modeste bâtiment a été édifié à la fin du 17e siècle ou au début du 18e siècle. Dans les années 1950, la maison sert de conciergerie à l’abattoir communal et accueille de nos jours le siège du centre culture et loisirs de Bouillon. 

Sous l’Ancien Régime, elle faisait partie de l’enceinte défensive de la ville, ponctuée de neuf bastions érigés tous les 180 mètres dans le méandre de la Semois et dont trois subsistent actuellement. Les anciennes portes de la ville n’existent plus aujourd’hui ; la maison de la Poulie se trouvait à côté de l’une d’elles. Non loin du pont de la Poulie se trouve le bastion de Bretagne, proche de la maison du Prévôt. 

Ces quelques constructions rappellent le passé de place forte de la ville et les travaux de modernisation du système de défense par Vauban et Choisy dans les dernières années du 17e siècle. À côté du pont s’aperçoit une sculpture moderne de Jean-Paul Couvert évoquant la Semois.

Rue de la Poulie
6830 Bouillon, Belgique

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Classée comme monument le 27 mai 2010

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Caserne Vauban

Sébastien Le Pestre de Vauban (1633-1707), plus connu sous le nom de Vauban, est un des plus célèbres architectes et ingénieurs militaires de l’Histoire. 

Maréchal des camps et armées de Louis XIV, il visite Bouillon en décembre 1676. Trois ans plus tard, il est chargé des aménagements à entreprendre pour améliorer la défense du château et de la ville. Sous sa direction, c’est l’ingénieur Choisy qui est chargé de conduire les travaux sur place. 

Parmi les éléments défensifs érigés se trouvent de nouveaux murs de fortification, des portes et neuf bastions. À l’extrémité du méandre de la Semois, Vauban a prévu la construction de deux grandes casernes et d’un magasin pour les vivres et les fourrages. 

Chaque caserne possède deux étages et un immense grenier à grains. Le rez-de-chaussée est occupé par les écuries. Il n’existe plus qu’une seule caserne réaménagée en logements, la seconde ayant été ravagée par un incendie en 1965. 

La caserne qui subsiste a gardé extérieurement tout son caractère et se trouve non loin de l’ancienne demeure de l’ingénieur militaire, chargé de l’entretien des fortifications de la ville. Fait exceptionnel, la caserne se situe au sein d’un quartier militaire lui-même enfermé dans une petite enceinte qui devait servir de réduit en cas de prise de la ville. Malgré les destructions du 19e siècle, on peut encore admirer trois bastions et des parties du mur d’enceinte.

Boulevard Heynen 16
6830 Bouillon, Belgique

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Classement comme monument le 6 février 1978

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Bastion du Dauphin

En contrebas du château fort, Bouillon conserve de petits bijoux de l’architecture militaire de l’Époque moderne. Au 17e siècle, les princes-évêque de Liège et les vicomtes de Turenne se disputent le titre de duc de Bouillon. Après la prise du château en 1676 par les armées de Louis XIV, le titre est confirmé aux membres de la famille de La Tour d’Auvergne, vicomtes de Turenne. Le grand ingénieur et architecte militaire Vauban se rend par la suite à Bouillon et rédige un mémoire pour la fortification de la ville. En 1680, l’ingénieur Choisy érige un nouveau rempart, des portes et neuf bastions défensifs, sous la direction de Vauban. Ces travaux prennent place à l’extrémité nord de la ville de l’époque, à l’intérieur du méandre de la Semois.

On y trouve également deux casernes, dont une aujourd’hui disparue, et la maison du Prévôt, chef militaire de la ville. Le bastion du Dauphin est un des trois bastions conservés aujourd’hui et se trouve à proximité de la caserne. Comme le bastion de Bretagne, il s’agit d’une solide bâtisse de schiste en forme de pentagone, comprenant deux étages, percée de meurtrières et renforcée d’échauguettes, petits abris en pierre situés en hauteur à l’angle des façades. Les deux bastions ont malheureusement été percés sur deux pans afin de permettre la circulation sur les boulevards au début du 20e siècle.

Boulevard Heynen
6830 Bouillon

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Classé comme monument le 2 septembre 1985

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant

Bastion de Bretagne

En contrebas du château fort, Bouillon conserve de petits bijoux de l’architecture militaire de l’Époque moderne. Au 17e siècle, les princes-évêque de Liège et les vicomtes de Turenne se disputent le titre de duc de Bouillon. Après la prise du château en 1676 par les armées de Louis XIV, le titre est confirmé aux membres de la famille de La Tour d’Auvergne, vicomtes de Turenne. Le grand ingénieur et architecte militaire Vauban se rend par la suite à Bouillon et rédige un mémoire pour la fortification de la ville. 

En 1680, l’ingénieur Choisy érige un nouveau rempart, des portes et neuf bastions défensifs, sous la direction de Vauban. Ces travaux prennent place à l’extrémité nord de la ville de l’époque, à l’intérieur du méandre de la Semois. On y trouve également deux casernes, dont une aujourd’hui disparue, et la maison du Prévôt, chef militaire de la ville. Il s’agit d’un important quartier militaire isolé de la ville par une muraille qui se greffait au rempart proprement dit et constituait l’ultime réduit défensif en cas d’attaque de la cité. 

Cette enceinte, composée de murs de schiste percés de nombreuses meurtrières, est partiellement conservée derrière le numéro 22 de la rue des Écoles, le long du boulevard Heynen et de la rue de l’Hospice. Le bastion de Bretagne est un des trois bastions conservés aujourd’hui et se trouve à proximité de la maison du Prévôt.

Boulevard Heynen
6830 Bouillon

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Classé comme monument le 2 septembre 1985

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant - SPW

Tour Jupiter

Considérée comme une des plus anciennes agglomérations de Belgique, Arlon est riche d’un passé gallo-romain de première importance. En septembre 2009, lors de travaux de terrassement, les archéologues ont découvert une portion de l’enceinte qui protégeait Arlon à l’époque romaine. Cette grosse tour pleine et circulaire présente un diamètre de 8 m et est conservée sur une hauteur de 5,20 m, fondation comprise. La muraille a été dégagée sur une longueur de près de 6 m. En novembre 2010, lors de l’examen de la base de la tour, une représentation du dieu romain Jupiter Caelus a été mise au jour. Il est représenté sous les traits d’un homme nu debout, tenant dans la main droite un objet composé du tonnerre, de l’éclair et de la foudre. Le manteau flottant au-dessus de sa veste représente la voûte céleste. Les autorités communales et le CPAS ont décidé de conserver les vestiges in situ dans un sous-sol aménagé sous l’extension d’une maison de repos. Ils sont visibles en permanence mais la visite de la crypte archéologique ne peut être entreprise qu’accompagnée d’un guide. La tour Jupiter, en tout point semblable à la tour Neptune découverte en 1948 sur la Grand-Place, vient compléter les portions de rempart dégagées à ce jour.
 

Tour Jupiter © G. Focant

Rue du Marquisat
6700 Arlon

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Classée comme monument le 26 février 2013

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Château ou Tchestia di Scovie

Derrière l’ancien hôtel de ville se trouve une imposante demeure en calcaire datant du XVIIe siècle, le Tchestia di Scovie ou château de Scovie, qui constituait à l’origine une défense de la ville. 

L’ensemble est construit à flanc d’une haute base talutée et, à l’arrière, se trouve une tour carrée abritant un escalier en bois. Le pignon oriental de la maison est quant à lui percé d’un colombier. 

Le ban d’Andenne et sa seigneurie détenue par le chapitre de la collégiale Sainte-Begge se trouvaient en effet à la frontière entre le comté de Namur, dont il relevait, et la principauté épiscopale de Liège. Comme d’autres villes frontalières, Andenne possédait donc quelques moyens de défense et, non loin de là, la forteresse de Thon-Samson jouait le même rôle. 

Au Moyen Âge, les luttes entre Namurois et Liégeois sont courantes, telle la Guerre de la Vache à la fin du XIIIe siècle. 

À l’Époque moderne, le comté de Namur fut le théâtre de nombreux combats et fut envahi à plusieurs reprises par les troupes des rois de France Henri II au XVIe siècle et Louis XIV au XVIIe siècle.

Rue Winand 36 C
5300 Andenne

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Classé comme monument le 21 juin 1977

Institut du Patrimoine wallon