Guy Focant (SPW)

Château des princes de Mérode

Héritier d’une forteresse du XIIIe siècle, le château de Rixensart en a conservé le plan en quadrilatère et la présence d’une chapelle castrale, actuellement paroissiale. Construites entre 1631 et 1662, les quatre ailes du quadrilatère sont ponctuées de tourelles octogonales et d’une tour-porche. 

Mais l’élément le plus remarquable est certainement la galerie en colonnade qui est constituée d’arcades surbaissées posées sur des colonnes toscanes en pierre blanche. Propriété de la famille de Mérode depuis 1715,  inscrit sur la liste de l’Institut du Patrimoine wallon, le château a bénéficié en 2010 de travaux de réparations de toitures subsidiés.

Rue de l'Eglise 40
1330 Rixensart

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Classé comme monument le 15 mai 1964
Patrimoine exceptionnel de Wallonie
 

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant-SPW

Arsenal de Namur

L’arsenal est un long édifice en pierre surmonté d’une vaste toiture à croupes en ardoises. Situé parallèlement à la Sambre, le bâtiment est le témoin exceptionnel d’un moment historique, des impératifs liés à ses fonctions originelles et d’une réhabilitation de qualité.

Construit en 1692-1693, juste après le siège victorieux de Louis XIV et selon les plans de Vauban, l’arsenal est utilisé comme grande halle militaire, ces fonctions imposant une structure en bois à toute épreuve. Le bâtiment est dès lors composé d’une ossature robuste et homogène, de planchers épais sur sommiers équarris et d’une toiture contreventée notamment par des croix de Saint-André. Le rez-de-chaussée abrite les trains d’artillerie et est situé en contrebas du quai de la Sambre. Le premier étage, lui, s’ouvre au niveau du quai, avec lequel il communique par un pont à cinq arches de pierre. 

Arsenal de Namur - G. Focant © SPW

L’architecture minimaliste est rachetée par les Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix en 1977. Réhabilité en un restaurant estudiantin, l’arsenal comporte également des salles de conférence ou de réception, des blocs de service, des sols et des escaliers conformes, ainsi que des baies et échancrures longitudinales. La reconversion, dirigée par Roger Bastin, architecte namurois, est achevée en 1982. Notons que la restauration de l’édifice s’est aussi accompagnée d’un traitement des abords.

 

Rue Bruno 11
5000 Namur

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Classé comme monument le 11 juillet 1972
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant-SPW

Beffroi de Namur

Le beffroi de Namur est un cas atypique parmi les beffrois wallons puisque celui-ci était à l’origine la plus importante tour défensive de la troisième enceinte de la ville. Reconstruite au XIVe siècle à l’emplacement d’une autre tour, la tour Saint-Jacques – qui disposait dès le XVIe siècle d’une cloche communale annonçant l’ouverture et la fermeture des portes –, ne devient beffroi qu’en 1746, à la suite de l’incendie de la tour de l’église Saint-Pierre-au-Château, qui assumait ce rôle sur le site de la citadelle. 

Bâtie d’un solide appareil de calcaire selon un plan circulaire, la construction est amputée en 1733 de près de la moitié de sa hauteur pour faire disparaître deux étages surmontés de créneaux et ne plus atteindre que 20 m. Coiffée d’un campanile à flèche bulbeuse, elle subit ses dernières modifications vers le milieu du XVIIIe siècle lorsque la sauvegarde des chartes et des archives de la Ville lui sont confiée. Le parement de pierre porte enfin en divers endroits les séquelles de la Première Guerre mondiale.

Rue du Beffroi
5000 Namur

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Classé comme monument le 15/01/1936
Patrimoine exceptionnel de Wallonie
Patrimoine mondial (1999)

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant 

Citadelle de Namur

Situé sur un éperon rocheux au confluent de la Meuse et de la Sambre, le site de la citadelle se développe au Xe siècle avec le comté de Namur. Mais l’organisation de la résidence comtale, dont le donjon, n’est pas clairement établie, sauf pour les deux tours semi-circulaires toujours visibles actuellement. Position stratégique entre la France et les Pays-Bas bourguignons, puis espagnols, la citadelle est agrandie à plusieurs reprises – notamment lors de la construction, en 1690, du fort d’Orange, du nom de Guillaume III d’Orange, qui, allié aux Espagnols, le fit ériger – et elle subit différents sièges, dont celui de Louis XIV en 1692. Démantelée par Joseph II, la citadelle est relevée par les Hollandais. Poste de commandement de la position fortifiée de Namur en 1914 et 1940, elle est totalement démilitarisée en 1975. 

Outre le fort d’Orange, fortification enterrée dessinant un pentagone reconstruit durant la période hollandaise, les vestiges spécifiquement préservés englobent également un des accès à la place forte. Ainsi, la porte de Bordial, identifiable à son portail baroque et remontant au XVIIe siècle, clôturait, côté Sambre, les fortifications de Terra Nova, la dernière enceinte bastionnée construite sur un site devenu, dès le XIXe siècle, un haut lieu naturel, culturel et touristique. 

Les murailles bénéficient actuellement d’une campagne de restauration.

 

Citadelle de Namur  -Guy Focant © SPW

Citadelle de Namur
5000 Namur

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Site classé le 19 février 1991
Parties classées comme monuments les 16 octobre 1975, 7 avril 1977, 6 octobre 1978 et 2 mai 1996
Repris sur la liste du patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant - SPW

Tour Valenciennoise

La défense de la capitale du comté était en premier lieu caractérisée par son château comtal, point névralgique des constructions défensives de la cité 16. Au XIIe siècle, une première enceinte confère à Mons son aspect de ville. Une nouvelle enceinte fut édifiée entre 1290 et 1395, au fur et à mesure de l’important accroissement de la population et des activités commerciales au Moyen Âge. En 1691, la ville et ses défenses furent détruites par les troupes de Louis XIV et reconstruites par Vauban. Malmenée entre France et Autriche tout au long du XVIIIe siècle, la ville redevint définitivement autrichienne en 1749. En 1781, l’empereur Joseph II décida du démantèlement des fortifications montoises.

Si l’histoire militaire et défensive de Mons connût encore des rebondissements sous les régimes hollandais et belge, l’histoire de ses fortifications médiévales et modernes s’éteint définitivement avec l’Ancien Régime. Très peu de traces témoignent aujourd’hui de ce passé de place forte. Située à proximité du nouveau palais de justice, la tour Valenciennoise peut être considérée comme le plus important témoin encore debout. Cette massive tour cylindrique a été inaugurée en 1359 et élevée en moellons de grès. Rabaissée d’un bon tiers par la suite, elle constitue le seul vestige de l’enceinte dite « de Jean d’Avesnes », érigée tout au long du XIVe siècle et englobant la ville au-delà des murs du XIIe siècle sur près de 5 km.

Évoluant avec leur temps, les murailles ont été renforcées au XVe siècle par des bastions et, aux XVIe et XVIIe siècles, par des ouvrages extérieurs, au fil des interventions des ingénieurs militaires français, autrichiens puis hollandais. Le XIXe siècle a finalement raison de ces ouvrages défensifs puisque les portes sont démolies en 1815 et l’enceinte, dès 1861.

La configuration d’origine de la tour, peut-être couverte en terrasse, ne fait l’objet d’aucune certitude, bien qu’elle soit le plus souvent représentée ou décrite, notamment par Vauban à la fin du XVIIe siècle, comme surmontée d’une toiture en poivrière ou conique. Après 1865, la tour est englobée dans l’infrastructure des casernes de cavalerie qui occupent le site. Le démantèlement progressif de ces bâtiments, entamé dans les années 1950, la laisse privée de tout contexte militaire. 

La tour Valenciennoise conserve de nos jours deux niveaux couverts de voûtes et percés de meurtrières et de baies plus larges. Ses murs épais de 4 m ont certainement contribué à son sauvetage. Elle a fait l’objet de fouilles archéologiques en 2001 et d’une importante restauration entre 2005 et 2009.

Rue des Arbalestriers 72 
7000 Mons

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Classée comme monument le 4 novembre 1976
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant

Ancien château comtal de Mons

Développée autour d’une butte, Mons a longtemps constitué la forteresse principale du comté de Hainaut. Le bâtiment le plus ancien de l’ensemble, remplaçant vraisemblablement une motte repérée en fouilles, abrite l’entrée du château, au rez-de-chaussée et à l’étage, une chapelle. Dans cette configuration fréquente dans les fortifications antérieures au XIIIe siècle, la chapelle se distinguait par la présence de vestiges de fresques romanes, remplacés par des copies.

Les sources mentionnent un remaniement de la forteresse à la fin du XIIe siècle. La fin du XIIIe siècle marque une seconde phase de réaménagement de la fortification, à laquelle correspondent une partie des murailles, la tour César ainsi qu’une autre, découverte en fouilles. L’entrée du site est alors précédée d’un dispositif plus conséquent composé d’une herse et de défenses appropriées. À cette époque, l’enceinte comtale est englobée dans celle de la ville, sans accès direct vers l’extérieur. 

Perdant peu à peu sa fonction militaire, le donjon est démantelé sous les archiducs Albert et Isabelle. Le château comtal, supplanté visuellement par le beffroi, érigé non loin au XVIIe siècle, conservera sa vocation de siège administratif jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, avant d’être transformé en hospice. 

La fin du XIXe siècle voit la destruction des murailles et la transformation des alentours en parc paysager. Ce n’est qu’à partir de 1984 que des travaux de restauration complétés de fouilles archéologiques sont entrepris.

Square du Château
7000 Mons

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Classé comme monument le 22 octobre 1973, le 18 août 1982 et comme site le 16 décembre 1976
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant (SPW)

Château des comtes de Marchin

Le château actuel est l’héritier d’une forteresse médiévale installée sur un piton rocheux dominant de 58 m la vallée du Hoyoux. Il est au centre d’un domaine de 450 ha, érigé en réserve naturelle, et d’un parc de 38 ha. 

Construit à partir de 1655 en brique et pierre calcaire  par Jean-Gaspard-Ferdinand, comte de Marchin, le château de Modave est constitué d’un corps central accosté de deux ailes en saillie. 

La salle des Gardes et le vestibule sont ornés de stucs représentant la généalogie des constructeurs. Les stucs du salon d’Hercule et du salon des Gobelins – du nom de ses trois tapisseries bruxelloises – ont pour thème les aventures d’Hercule. 

En 1706, le château est acquis par le baron Arnold de Ville qui a mis au point la machine de Marly, qui permettait d’élever les eaux de la Seine jusqu’à Versailles, en s’inspirant de la machine inventée par Renkin Sualem pour alimenter les fontaines de Modave.

Rue du Parc
4577 Modave

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Classé comme monument et site le 25 octobre 1946
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant - SPW

Place Saint-Georges, ville de Limbourg

Édifiée au XIe siècle, la place forte de Limbourg se situe sur un éperon rocheux entouré d’un méandre de la Vesdre. Site stratégique, Limbourg fut convoitée par les belligérants d’Europe occidentale. Elle est prise en 1675 par Louis XIV et démantelée avant d’être rendue à l’Espagne. Fortifiée à nouveau par Louis XIV en 1701 lors de la Guerre de Succession d’Espagne, la ville est prise par le duc de Marlborough en 1703. 

Devenue autrichienne, la place forte fut déclassée militairement par l’empereur Joseph II en 1781, entraînant la disparition de nombreux vestiges militaires, mais préservant du même coup un ensemble architectural de très grande qualité.

Place Saint-Georges
4830 Limbourg

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Classé comme ensemble architectural le 12 octobre 1994
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

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Monument Bastion des Fusillés de la Chartreuse

D'abord couvent puis fort militaire profondément modifié en 1692 par Menno van Coenhoorn, le "Vauban hollandais", le domaine militaire de la Chartreuse fut déclassé en tant que fortification en 1891, mais demeura une caserne jusqu’à son abandon en 1982. 

Ses bâtiments furent transformés en une prison politique par l'armée allemande durant la Première Guerre mondiale. De nombreux résistants y furent enfermés et 49 d'entre eux y furent fusillés parmi lesquels le Liégeois Dieudonné Lambrecht, initiateur, avec le jeune Walthère Dewé, du réseau de renseignements anglais "La Dame Blanche" qui s’étendait jusqu’à Bruxelles et au Nord de la France. 

Le site du Bastion des Fusillés, avec ses 49 croix, rend hommage à ces patriotes.

Rue Justin Lenders 1
4020 Liège

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Classé comme monument le 13 janvier 1989 (autel, croix et monument) et comme site

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant

Château des princes de Croÿ


L’origine du château est liée à celle d’une construction fortifiée du XIe siècle. Elle sera réaménagée au XVIe siècle par Adrien de Croÿ et détruite en bonne partie au milieu de ce siècle. Des vues du tout début du XVIIe siècle montrent en effet, en l’état, une demeure composée d’un corps de logis et de deux tours radicalement différentes du château actuel, résultat de transformations achevées dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. 

L’édifice, qui n’est pas sans évoquer un certain classicisme à la française, mêle à la fois des sources d’inspiration locales (mélange de brique et de pierre) et germanique (tendance à l’horizontalité). Il en résulte un plan en U, composé d’une aile principale et d’ailes latérales bordant une cour d’honneur. La jonction entre ces ailes et la façade s’opère de manière originale au gré de constructions convexes placées en encoignure. La partie centrale du bâtiment, qui dispose d’un avant-corps à balcon et dôme au centre d’une composition symétrique, accueille un vestibule montrant quelques vestiges de l’édifice antérieur ainsi qu’un majestueux escalier d’honneur décoré à profusion, de même que la cage d’escalier ou le lanternon qui l’éclaire, au décor de style rocaille. Pièce remarquable, le grand salon constitue enfin un témoin remarquable de la décoration du XVIIIe siècle.

 

Château des princes de Croÿ - G. Focant © SPW

 

Château des princes de Croÿ - G. Focant © SPW

Grand Place 1
7070 Le Roeulx

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Classé comme monument le 25 novembre 1963 (château) et 11 août 1981 (orangerie, façades et toitures des communs)
Patrimoine exceptionnel de Wallonie
 

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