Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Monument LA FAYETTE

Sur la petite place s’articulant autour d’un seul et unique arbre, un noyer en l’occurrence, un monument en pierre calcaire, d’inspiration art déco rend hommage au marquis de La Fayette en souvenir de son arrestation, à Rochefort, le 19 août 1792. Le projet est principalement porté par Ivan Paul (Jemelle 1887 – Macon-lez-Chimay 1949), qui jusqu’à sa démission en 1933, était un membre actif de l’Assemblée wallonne, son secrétaire politique (1929-1933) et le directeur du journal La Défense wallonne. Le motif de sa démission est politique : déclarant ne plus avoir foi en la Belgique, il s’engage résolument dans un combat en faveur du rattachement de la Wallonie à la France. Ce dessein politique n’est pas clairement affiché lorsqu’Ivan Paul s’adresse aux autorités communales de Rochefort. Mais il ne fait aucun doute qu’avec Paul Collet (Nivelles 1889 – Nivelles 1952), Ivan Paul entend rendre hommage à la France, à ses héros, à partir de monuments implantés en pays wallon. Le 18 juin 1933, un monument français élevé à la mémoire des deux premiers soldats de la république tombés le 21 août 1914 à Nivelles a été inauguré à l’initiative de Paul Collet, écrivain nivellois, lui aussi membre de l’Assemblée wallonne. Avec l’aide du sculpteur Marcel Collet, frère de Paul Collet, Ivan Paul trouve en Gilbert du Motier, marquis de la Fayette un personnage qui correspond à ses objectifs. L’occasion lui en est donnée en 1934, année  du centième anniversaire de la disparition de La Fayette, au cours de laquelle sont nombreuses les manifestations en l’honneur « du généreux apôtre de la liberté ».

Né Gilbert du Motier (Auvergne 1757 – Paris 1834), cet aristocrate avait acquis une forte notoriété en Europe depuis sa participation remarquée dans la guerre d’indépendance des colonies américaines contre l’Angleterre. Sa présence en Amérique (1775-1783) fait du marquis un personnage emblématique. Défenseur des idées libérales, il va siéger, en 1789, aux États-Généraux comme représentant de la noblesse d’Auvergne. Signataire de l’un des projets de Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen, inspirée de la déclaration des États-Unis, il est par ailleurs nommé commandant de la Garde nationale, née au lendemain de la prise de la Bastille, prison dont il ordonnera la démolition. Soutien de la Révolution tout en étant le partisan ferme du rétablissement de l’ordre et d’un aménagement de la monarchie, le marquis de La Fayette devient progressivement suspect de défendre la fonction royale. En octobre 1791, il se retire de ses activités parisiennes et s’engage dans les rangs de l’armée. En 1792, il commande des troupes de l’Armée du Nord, le long des frontières franco-wallonnes, guerroie sans succès contre les Autrichiens et n’est pas plus heureux en armes que lorsqu’il tente d’intervenir dans le débat politique de l’Assemblée nationale, à Paris. Ardent partisan d’une monarchie constitutionnelle, il critique vivement les Jacobins. Le 10 août, les portes de l’Assemblée nationale se ferment définitivement devant lui. Tentant de mobiliser des forces contre les Jacobins, il est rapidement jugé et déclaré traître à la nation (19 août 1792).

Craignant pour sa vie, il tente de s’échapper vers les forêts d’Ardenne, et cherche refuge à « Liège », pays neutre. C’est en entrant à Rochefort que le marquis de La Fayette et la cinquantaine d’hommes qui l’accompagnent sont arrêtés par des soldats autrichiens trop heureux de cette prise de guerre. Il est livré à la Prusse et restera captif dans différents endroits de l’empire germanique entre 1792 et 1797.  Lors de la signature du traité de Campo-Formio (19 septembre 1797), une clause prévoit la libération du marquis à condition qu’il ne rentre pas en France. Après trois ans d’exil, il rentre en Auvergne (1800) et ne reprendra une réelle activité politique qu’au moment de la restauration des Bourbons en 1814, mais surtout à partir de 1815. Il sera alors député, voyagera notamment en Amérique et sera encore à l’avant-scène politique lors des Trois Glorieuses (juillet 1830).

Dans la plaquette illustrée qu’il publie en 1934, Yvan Paul relate principalement les circonstances de l’arrestation de La Fayette à Rochefort, en 1792, et y livre une appréciation politique, en qualifiant de double attentat au droit des gens, l’arrestation réalisée par des Autrichiens sur le territoire neutre de la principauté de Liège. Yvan Paul évoque aussi un projet des révolutionnaires belges de 1830 : en raison de la popularité que le marquis jouissait dans les provinces wallonnes, l’idée aurait été émise de proposer à La Fayette de devenir le premier chef du nouvel État belge.

Le monument qui est inauguré en 1934, le 19 août – jour évoquant son arrestation –, sur la place du Noyer, rebaptisée place La Fayette, recèle dès lors des significations qui dépassent largement la simple portée événementielle de l’arrestation de La Fayette à Rochefort. Le texte gravé sur le monument est explicite à certains égards :

19 AOÛT
AU MÉPRIS DE TOUT DROIT
LA FAYETTE DÉFENSEUR DE LA LIBERTE
FUT ARRETE A ROCHEFORT

Monument Lafayette


PAR LES AUTRICHIENS

Vingt ans, presque jour pour jour, après l’entrée en guerre de l’Allemagne et de son allié autrichien, l’initiative du trio composé des frères Collet et d’Ivan Paul est officiellement motivée par un autre anniversaire : le centième du décès du marquis (le 20 mai 1834 à Paris). En mettant en place un Comité international La Fayette, les trois hommes espèrent recevoir une aide et un soutien venant de France, des États-Unis et de Belgique. Ce comité rassemble Paul Claudel, ambassadeur de France en Belgique, Thadée Jackowsky, ministre de Pologne, un ministre français, ainsi que les présidents des assemblées parlementaires belges (Émile Digneffe et Jules Poncelet), voire encore Charles Magnette et Xavier Neujean. De manière étonnante, l’initiative suscite pourtant un vent contraire.

Dans la presse quotidienne, les réactions se multiplient, pro-belges et antifrançaises. Bien renseigné, Octave Petitjean s’étonne des intentions d’honorer « un révolutionnaire écervelé » alors que l’on tiendrait sous silence le comte d’Hamoncourt, aristocrate « belge » qui a fait son devoir. Régicide, ennemi de la Belgique, libéral dépassé par les événements, révolutionnaire nommé chef de la Garde civique, l’ironie facile et les jugements de valeur hostiles à La Fayette se multiplient ; des experts (comme Maurice Wilmotte) sont appelés dans le débat alors que la France et les États-Unis célèbrent officiellement (20 mai) le glorieux marquis. Pour L’Action wallonne, cette ironie que l’on retrouve principalement dans les « journaux bruxellois » s’explique par la difficulté d’accepter la dette contractée, en 1830, par la Belgique envers la France.

Dès lors, la cérémonie officielle du 19 août 1934 se déroule dans une atmosphère contrastée. L’ambassadeur de France a fait le déplacement, mais des doutes ont envahi les esprits, malgré une excellente conférence donnée sur les ondes de l’INR par Yvan Paul et la présentation détaillée de la manifestation publiée dans Le Flambeau par Jules Garsou qui insiste sur le rôle joué par La Fayette dans les événements « belges » de 1789 et 1790 et dans ceux de 1830.

La polémique qui entoure l’inauguration du monument n’enlève rien au travail réalisé par le sculpteur Marcel Collet. À la fois sculpteur et architecte, dessinateur et graveur, prix Godecharle 1907, Marcel Collet (Nivelles 1894 – Nivelles 1944) a surtout été actif à Nivelles, où les autorités locales lui ont passé plusieurs commandes. Ainsi, la célèbre statue de l’archange saint Michel, patron originel de la ville, qui couronne le perron depuis 1922, du moins quand elle n’est pas prise à partie par des chapardeurs. Il est encore l’auteur du mémorial Georges Willame, ainsi que diverses maisons de particuliers dans le style Art Déco à Bruxelles.

 

 

Armand COLLARD, Cahier du Cercle Culturel et Historique de Rochefort, décembre 2013, n°47, p. 105-129
Cahier du Cercle Culturel et Historique de Rochefort, Rochefort, 1971, n°3, p. 14
Ivan PAUL, L’arrestation de La Fayette à Rochefort (19 août 1792), Imprim. scient. et litt., Rue des Sables, 17, Bruxelles, 16 pages.
Georges LECOCQ, Pierre HUART, Dis, dessine-moi un monument… Nivelles. Petite histoire d’une entité au passé bien présent, Nivelles, Rif tout dju, mars 1995, p. 24-25
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I, p. 238
L’Action wallonne, septembre 1934, p. 3
Jules GARSOU, La Fayette en Belgique, dans Le Flambeau, septembre 1934, p. 299-313

Place La Fayette
5580 Rochefort

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Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Statue Gertrude de MOHA

Au milieu du XIXe siècle, afin de doter l’institution provinciale de Liège d’un bâtiment digne de ce niveau de pouvoir, d’importants travaux sont entrepris autour de l’ancien palais des princes-évêques. Propriétaire des lieux (1844), l’État belge retient le projet du jeune architecte Jean-Charles Delsaux (1850) et lui confie la mission de réaliser la toute nouvelle aile, en style néo-gothique, sur le côté occidental du Palais. Face à la place Notger, Delsaux (1821-1893) achève l’essentiel du chantier en 1853, mais des raisons financières l’empêchent de réaliser la décoration historiée qu’il a prévue pour la façade du nouveau palais provincial. Vingt-cinq ans plus tard, le gouverneur Jean-Charles de Luesemans prend l’avis d’une commission pour déterminer les sujets et les personnes les plus dignes d’illustrer le passé de « la Nation liégeoise ». Placés sous la responsabilité de l’architecte Lambert Noppius (1827-1889), une douzaine de sculpteurs vont travailler d’arrache-pied, de 1877 à 1884, pour réaliser 42 statues et 79 bas-reliefs. Dès la mi-octobre 1880, 27 des 42 statues sont achevées, validées par la Commission et mises à leur emplacement respectif. Celle de Gertrude de Moha est parmi celles-ci.

Membre de cette équipe, Jean-André Laumans (Heist-op-den-Berg 1823 – Laeken 1902) va réaliser deux des 42 statues et représenter une scène historique (L’érection du palais par Erard de la Marck). Retenu parmi les derniers candidats au Prix de Rome 1851, cet élève de Guillaume Geefs à l’Académie d’Anvers (1841) puis d’Eugène Simonis à l’Académie de Bruxelles (1842-1846) est régulièrement sollicité par des commandes officielles à Bruxelles, ainsi que pour la réalisation de décorations d’églises, essentiellement en pays flamand. Dans les années 1880, il réalise deux des 48 métiers sur la place du Petit Sablon (Les marchands de poissons et les Savetiers), deux œuvres certes intéressantes mais qui ne symbolisent guère son œuvre. Oscillant entre un style académique et ouverture à un nouveau style, il réalise des œuvres d’inspiration dont, parfois, seul le titre permet la compréhension. Professeur à l’Académie de Maastricht, Laumans a surtout marqué la décoration de l’hôtel de ville de Furnes, quand il est engagé sur le chantier du palais provincial de Liège. Alors que Léon Mignon réalise la statue de Berthe, la mère de Charlemagne, Laumans reçoit mission de réaliser la seconde statue féminine du chantier.

Sa statue de Gertrude de Moha est placée sur la partie supérieure, à l’extrême gauche du péristyle. Elle est la deuxième en commençant par la gauche, placée entre Pierre l’Ermite et Ambiorix. La chronologie n’est pas le critère de positionnement des statues, puisque l’héritière du comté de Moha a vécu au XIIIe siècle (c. 1204 – 1225), alors que Pierre l’Ermite est un prédicateur de la fin du XIe siècle et Ambiorix le contemporain de Jules César… Fille du comte de Looz, Gertrude avait été donnée en épouse à Albert, comte de Moha, l’objectif « politique » de cette union matrimoniale étant que leur descendance rassemble sous son nom les deux territoires. Les deux garçons sur lesquels reposaient les espoirs trouvèrent une fin tragique dans leur adolescence. L’espoir d’une naissance s’amenuisant avec le temps, les époux font don du comté de Moha à l’église de Liège, sous réserve d’une postérité toujours possible (1204). À peine l’allégeance est-elle signée qu’une fille vient au monde et prend le prénom de sa mère : Gertrude ; c’est elle que le sculpteur a représentée. Seule héritière à l’âge de 8 ans, Gertrude se voit confiée au duc de Lorraine, son tuteur, tandis que la succession de Moha vient s’ajouter aux différends qui opposent déjà Brabançons et Liégeois. Leur dispute dans la question de la succession impériale est attisée par le devenir du comté de Moha dont la situation géographique est de haute importance stratégique.

En mai 1212, la ville de Liège est-elle mise à sac par les Brabançons, tandis que Hugues de Pierrepont, contraint de trouver refuge à Huy, excommunie Henri Ier, duc de Brabant. Le château de Moha ne s’est pas rendu et le conflit se poursuit, meurtrier, jusqu’au succès des Liégeois, le 13 octobre 1213 (bataille de Steppes). Après avoir séjourné à Metz où elle a épousé son tuteur (Thibaut/Théobald), la duchesse Gertrude, devenue veuve, revient vivre dans son comté de Moha « pacifié ». Mariée en secondes noces au comte de Champagne, elle s’en délie et décède, à 21 ans, sans descendance. La barrière de sécurité de Moha face aux Brabançons reste dans l’orbite de la principauté de Liège. Dernière héritière du comté de Moha, Gertrude participe ainsi de l’histoire liégeoise, ce qui explique sa présence sur la façade historiée du Palais provincial.

 

Sources

Julie GODINAS, Le palais de Liège, Namur, Institut du Patrimoine wallon, 2008, p. 88
http://www.chokier.com/FILES/PALAIS/PalaisDeLiege-Masy.html
Jean-Pierre BOVY, Promenades historiques dans le pays de Liège, Liège, 1838, t. I, p. 198-242
Jacques VAN LENNEP (dir.), La sculpture belge au 19e siècle, Bruxelles, CGER, 1990, p. 93, 267, 269
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. II, p. 31
Musée en plein air du Sart Tilman, Art&Fact asbl, Parcours d’art public. Ville de Liège, Liège, échevinat de l’Environnement et Musée en plein air du Sart Tilman, 1996
La Meuse, 2 octobre 1880
 

Statue de Gertrude de Moha

Palais provincial (façade)
4000 Liège

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Paul Delforge

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Stèle Étienne GÉRARD

C’est à l’occasion des Fêtes de Wallonie en septembre 1958 qu’est inauguré, à Bierges, la stèle au général français Étienne Gérard. L’initiative en revient officiellement au Comité de la Fête de la Wallonie de Wavre et des environs (CFWW), groupement au sein duquel se montre particulièrement actif Achille Philippot, l’un des responsables de la section de Wavre de Wallonie libre. En prenant cette initiative, le Comité souhaite à la fois commémorer la victoire remportée à Bierges, le 18 juin 1815 par le général Gérard à la tête du 112e de ligne (dans la foulée de la bataille de Ligny), et rappeler que c’est le même militaire français qui assura définitivement, le 23 décembre 1832, l’indépendance de la Belgique par la victoire qu’il remporta à Anvers sur l’armée hollandaise. L’association de ces deux événements historiques, dans un même monument qui sera honoré annuellement dans le cadre des Fêtes de Wallonie, en dit long sur les valeurs et les références défendues par les responsables locaux de Wallonie libre et leurs sympathisants.

Le militaire qui est ainsi honoré est un Français (1773-1852). Engagé dans le 2e bataillon de volontaires de la Meuse en 1791, grenadier sous les ordres de Dumouriez en 1792, il prend part à la bataille de Jemappes (6 novembre), ainsi qu’à celle de Neerwinden (mars 1793) aux conséquences opposées. Présent aux batailles de Fleurus comme à Charleroi (1794), il est gradé dans l’armée de Sambre-et-Meuse et reste dans l’ombre de Bernadotte, promu maréchal en 1804. Participant à toutes les batailles de l’Empire, il est élevé au rang de comte en 1813 par Napoléon, à celui de chevalier par Louis XVIII, et de pair de France par… Napoléon en juin 1815. Négociant le passage définitif des armées françaises au nouveau gouvernement, Gérard se retire à Bruxelles pendant quelques mois. Rentré en France (1817), il est élu député libéral (1822) ; en 1830, il prend le parti du duc d’Orléans et est nommé ministre de la Guerre sous la Monarchie de Juillet. Rappelé pour assurer le commandement de l’Armée du Nord (août 1831), il fait fuir les troupes « hollandaises » qui avaient franchi la frontière belge ; quant au siège d’Anvers, il y met fin le 23 décembre 1832, en contraignant les Hollandais à la capitulation. Jusqu’à ses derniers jours, celui qui avait reçu des autorités belges une épée d’honneur en témoignage de reconnaissance exerça encore diverses fonctions politiques importantes à Paris.
Alors que la ville d’Anvers avait refusé (1894) le monument Gérard que finit par accueillir la ville de Tournai (1897), la section de Wavre veut se souvenir – de façon certes plus modeste – que le 18 juin (date marquante), le commandant français a été blessé par balle à la poitrine lors de l’attaque du Moulin de Bierges. Une stèle sobre, en calcaire, rehaussée d’une médaille figurant le portrait du général Gérard et plaque commémorative, rappelle ce souvenir ; elle est inscrite au répertoire mondial des souvenirs napoléoniens. Sur la face avant, on peut lire :

« EN CES LIEUX FUT BLESSÉ
LE 18 JUIN 1815
LE GÉNÉRAL GÉRARD
HÉROS DE L’EMPIRE ET
DÉFENSEUR DE NOTRE
INDÉPENDANCE NATIONALE
CFWW 1958 ».

Au début de l’année 2014, le monument a été enlevé de son endroit originel. Afin de lui offrir une meilleure visibilité, le Cercle d’Histoire, d’Archéologie et de Généalogie de Wavre et du Brabant wallon a suggéré à la ville de Wavre de le déplacer. Son inauguration au coin de la ruelle al ‘Buse s’est déroulé le dimanche 6 juillet 2014 en présence d’un détachement de militaires français, à l’occasion d’un week-end de reconstitution des combats qui se sont déroulés à Wavre en 1815.

 

Sources

Chaumont-Gistoux, Grez-Doiceau et Wavre, Patrimoine architectural et territoires de Wallonie, Liège (Mardaga), 2007, p. 206
Paul DELFORGE, Achille Philippot, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. III, p. 1264-1265
Paul DELFORGE, Essai d’inventaire des lieux de mémoire liés au Mouvement wallon (1940-1997), dans Entre toponymie et utopie. Les lieux de la mémoire wallonne, (actes du colloque), sous la direction de Luc COURTOIS et Jean PIROTTE, Louvain-la-Neuve, Fondation Humblet, 1999, p. 285-300
Alain CHAPPET, Roger MARTIN, Alain PIGEARD, André ROBE, Répertoire mondial des souvenirs napoléoniens, Paris, éd. SPM, 1993, p. 694
Informations communiquées par Jean Boucher, secrétaire du Cercle d’Histoire, d’Archéologie et de Généalogie de Wavre et du Brabant wallon asbl, mai 2014
Inauguration du monument Gérard à Bierges en 1958, dans Wavriensia, n°6, 1958
Ch. DE VOS, Le monument du général Gérard, dans Wavriensia, n°5, 1966

 

Stèle général Gérard

Boulevard de l’Europe 
1301 Bierges

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Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Plaque Maurice GAUCHEZ

Au sein de l’Amicale des Anciens élèves de l’Athénée de Chimay, un comité local s’est constitué pour honorer la mémoire d’un enfant du pays, le romancier, poète, journaliste et essayiste Maurice Gauchez (1884-1957). Le Comité est présidé par M. Hondermarcq et reçoit le soutien des autorités locales et surtout l’aide active de Jean-Marie Horemans : professeur à Saint-Ghislain et administrateur de l’Institut Destrée, ce dernier a en effet préparé une exposition de livres, dessins, manuscrits qui est inaugurée en même temps que la plaque commémorative apposée sur la maison natale de Gauchez, à Chimay, lors des Fêtes de Wallonie en septembre 1970.

Né Maurice Gilles en 1884, Gauchez restera toute sa vie fortement attaché à sa ville natale qui perpétue par conséquent le souvenir de son œuvre littéraire. Au cours de la première moitié du XXe siècle, Gauchez s’est révélé un véritable animateur des lettres françaises en Belgique, multipliant des notices et présentations de ses confrères écrivains, en plus d’être conférencier et surtout à la tête de l’Association des écrivains belges anciens combattants, en souvenir d’une Grande Guerre qui avait mobilisé Gauchez dans la force de l’âge. Responsable de la revue La Renaissance d’Occident, il anime encore une maison d’édition et une troupe théâtrale qui compte à son répertoire de nombreuses œuvres d’avant-garde. Poète à ses débuts, journaliste, essayiste, critique littéraire, romancier régionaliste, « écrivain de guerre », Gauchez est un auteur fécond. Inspiré par Verhaeren en poésie, il l’est par Lemonnier dans sa prose.

Même si Le roman du grand veneur est le livre le plus souvent attaché au nom de Maurice Gauchez, Émile Lempereur retient Cacao comme la meilleure de son œuvre ; elle lui est inspirée par Anvers, métropole dans laquelle Gauchez a grandi en raison de la désignation de son père dans la cité portuaire en tant que professeur de mathématiques. C’est à Anvers que Gauchez fait ses études ; c’est aussi là qu’il publie ses premiers textes en français ; c’est encore là qu’il travaille comme journaliste (au Matin) et qu’il enseigne la rhétorique française, après la Grande Guerre. En 1922, son Histoire des lettres françaises de Belgique des origines à nos jours est plusieurs fois primée. À la fin des années 1920, il poursuit sa carrière de journaliste et d’enseignant à Bruxelles où il s’est établi. Auteur de plusieurs « romans-frontières », Gauchez inscrit le pays de Chimay dans Le roman du grand veneur, Le Baron des Robaux, Tignasse, Timothée Flouque et L’Aventurier sans envergure. Avec Au cœur des Fagnes et La Grange au Bois (situé en Gaume), Gauchez visite d’autres lieux du pays wallon.

 

Sources

La Vie wallonne, III-IV, 1970, n°331-332, p. 547-548
André LÉPINE, 80 monuments insolites d’Entre-Sambre-et-Meuse, Cerfontaine, 1989, p. 66
Roger FOULON, Maurice Gauchez, Dossiers L, Marche-en-Famenne, Service du livre luxembourgeois, 2e trimestre 2000, 28 p.
Fernand DEMANY, Un poète belge : Maurice Gauchez, Bruxelles, La Renaissance d’Occident, 1923
Georges DOPAGNE, Maurice Gauchez, Bruxelles, 1937
Préface de Jean-Marie HOREMANS à la réédition du Roman du grand veneur, Mons, Tourisme et Culture-Hainaut, 1970

 

Plaque Maurice Gauchez (Chimay)

Rue de Virelles 5
6460 Chimay

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Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Banc George Garnir

Dans le village d’Ocquier, se trouve en banc inauguré au lendemain de la Seconde Guerre mondiale en l’honneur de Georges Garnir. Il se trouve au début de la rue Enroua, du moins à quelques dizaines de mètres du carrefour entre la rue En Visoul et la Grand Rue (la N641 en direction de Clavier), à gauche lorsqu’une fois dans la rue Enroua on se dirige vers les rues Wez et du Vieux Moulin. Il s’agit d’un vrai banc rustique en moellons, placé dans un endroit paisible entouré de maisons et de fermes en pierres du pays, et d’un petit cours d’eau de la vallée du Néblon. Au centre du dossier de ce banc, une pierre bleue a été gravée, indiquant :

GEORGE GARNIR

POETE DU CONDROZ
LES CHARNEUX
LES DIX JAVELLES
1868 – 1939
LA FERME AUX GRIVES
LES CONTES À MARJOLAINE

Délibérément, les initiateurs de ce monument n’ont retenu qu’une facette de George Garnir, à savoir l’écrivain et, singulièrement, dans son œuvre, ses écrits condruziens les plus significatifs. Considéré comme « un conteur wallon authentique », l’écrivain – reconnu pour une certaine drôlerie et la bonne humeur de ses ouvrages – sera durablement inspiré par son Condroz d’origine, tout en s’intéressant « aux mœurs bruxelloises ». Jeune, il passait ses vacances dans la maison paternelle située à côté de « la ferme aux grives » (proche du banc inauguré en 1947, la ferme est classée par la Région wallonne en juin 1993) et qui est le titre d’un de ses romans parus en 1901. En 1910, Garnir publie Les Dix Javelles qui, comme les Contes à Marjolaine datant de 1893, recèle des traces explicites de la vie condruzienne ; quant aux Charneux, avec le sous-titre Mœurs wallonnes, ce premier roman qu’il inscrit résolument et explicitement en Wallonie remonte à 1891, à l’époque où, docteur en Droit et en Sciences politiques de l’Université libre de Bruxelles, il côtoie les Fernand Severin et autre Albert Mockel qui mettent le jeune homme sur les rails de la littérature et de la poésie. Les écrits de Garnir paraissent alors dans les premiers numéros de La Wallonie. Abandonnant dès 1888 le pseudonyme initial de George Girran, il supprimera le S final de son prénom et gardera son patronyme de naissance lorsqu’il se fera un nom dans la littérature et le journalisme. Né à Mons où son père travaillait alors en tant du fonctionnaire des Chemins de Fer, Garnir passera l’essentiel de son existence à Bruxelles, mais cultivera toujours le souvenir des racines condruziennes de sa famille qui est originaire du village d’Ocquier.

Pourtant George Garnir est le plus souvent identifié comme l’un des trois fondateurs de l’hebdomadaire Pourquoi Pas ? C’est en effet en 1910, avec Léon Souguenet et Louis Dumont-Wilden, que Garnir lance ce magazine politique et de société qui va traverser quasiment tout le XXe siècle, s’éteignant en 1989 avec quelques soubresauts. Organisateur d’un « référendum » en 1912, dans les colonnes du Pourquoi Pas ?, sur le choix d’un jour de fête pour la Wallonie, membre de l’Académie royale de langue et de littérature françaises (mars 1926), Garnir a donné son nom à un prix qui est décerné à un écrivain belge de langue française, auteur d’un roman ou d’un recueil de contes évoquant les aspects et les mœurs des provinces wallonnes.

Comme Schaerbeek qui a donné le nom de Garnir à l’une de ses rues, et la ville de Mons qui honore « son » écrivain par une stèle dans le parc du Waux-Hall, le village d’Ocquier dispose d’un monument qui fait référence aux racines familiales de l’écrivain. 
« Oh ! Ce n’est pas un monument prétentieux et arrogant, loin de là ! Non, ce sont de vieilles pierres de chez nous, patinées et moussues, adossées simplement au vieux mur où [Garnir] s’est assis souvent » (discours de Gérard). L’initiative en revient à la famille Garnir et en particulier aux frères Abel et Jean Lurkin qui sont des cousins de l’écrivain. Ils ont fait appel à la fois à l’Association pour la Défense de l’Ourthe pour l’organisation et à l’architecte François Malfait pour la conception du banc : architecte en chef de la ville de Bruxelles pendant de nombreuses années, Malfait était un grand ami de George Garnir. Le dimanche de l’inauguration, plusieurs personnalités avaient tenu à honorer l’écrivain de leur présence : outre les précités, on retrouvait le dernier mousquetaire du Pourquoi Pas ?, Louis Dumont-Wilden, la veuve de Léon Souguenet, Auguste Buisseret, Olympe Gilbart, Jacques Ochs, Arsène Soreil, Elise Champagne, René Pouret, ainsi qu’Adolphe Gérard le bourgmestre de la localité et cousin lui aussi de l’écrivain, et Louis Gavage, le président de l’Association pour la Défense de l’Ourthe et ses affluents. L’écrivain, le journaliste, mais aussi le Wallon et l’ami de la nature furent tour à tour célébrés.

 

Sources

Paul DELFORGE, Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. II, p. 700
La Vie wallonne, 1947, n°238, p. 146
http://www.cicc-clavier.be/Pdf/Georges_Garnir.pdf. (s.v. avril 2015)
Bulletin de l’Association pour la Défense de l’Ourthe et de ses affluents, janvier-mars 1947, n°130, p. 10-11 ; avril 1947, n°131, p. 51-

Banc George Garnir (Ocquier)

Enroua
4560 Ocquier

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Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Stèle George GARNIR

Au détour d’un sentier, dans le parc du Waux-Hall, à Mons, une stèle rend discrètement hommage à George Garnir (1868-1939) que l’on identifie généralement comme le fondateur de l’hebdomadaire Pourquoi Pas ? Il est en effet exact qu’en 1910, avec Léon Souguenet et Louis Dumont-Wilden, Garnir a fait partie du trio de fondateurs de ce magazine politique et de société, qui a traversé quasiment tout le XXe siècle avant de s’éteindre en 1989. À l’époque de cette création, Garnir a déjà acquis le statut d’écrivain. Docteur en Droit et en Sciences politiques de l’Université libre de Bruxelles, avocat, il côtoie dès les années 1880 les Severin et Mockel qui le mettront sur les rails de la littérature et de la poésie. Considéré comme « un conteur wallon authentique », l’écrivain – reconnu pour une certaine drôlerie et la bonne humeur de ses ouvrages – sera durablement inspiré par son Condroz d’origine, tout en s’intéressant « aux mœurs bruxelloises ». Abandonnant le pseudonyme initial de George Girran, il supprimera le S final de son prénom lorsqu’il se fera un nom dans la littérature et le journalisme. 

Né à Mons où son père travaillait alors en tant du fonctionnaire des Chemins de Fer, Garnir a passé l’essentiel de son existence à Bruxelles, mais a toujours cultivé le souvenir des racines condruziennes de sa famille (originaire du village d’Ocquier). Il vénéra aussi la ville de Mons qui occupe une place toute particulière dans le cycle des Gardedieu (Tartarin est dans nos murs, 1927 ; Le Commandant Gardedieu, 1930 ; Le Crépuscule de Gardedieu, 1932). Comme Schaerbeek qui a donné le nom de Garnir à l’une de ses rues, la ville de Mons a tenu à honorer l’écrivain en acceptant la stèle dans le parc du Waux-Hall, érigée à l’initiative des Amitiés françaises de Mons, au printemps 1939 : souffrant, Garnir doit renoncer à assister à l’inauguration ; il devait décéder quelques mois plus tard.

Un médaillon figurant le profil gauche de l’écrivain est inséré dans la partie supérieure d’une pierre de granit. Une inscription simplifiée rappelle son lieu de naissance, en respectant l’orthographe de son nom de plume :


« George Garnir
Né à Mons le 12-4-1868 »

Le monument a été réalisé par Godefroid Devreese (1861-1941). Fils du sculpteur Constant Devreese, ce Courtraisien a été formé à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles auprès d’Eugène Simonis illustre représentant de la sculpture liégeoise, puis de Charles Van der Stappen. Remarqué très tôt pour son talent, cet ami et collaborateur de Victor Horta qui est deuxième du Prix de Rome 1885, s’est installé à Bruxelles depuis 1881, où il fait toute sa carrière. Outre de nombreux Salons en Belgique comme à l’étranger, il puise son inspiration dans l’antiquité, réalise des bustes tant d’intérieur que d’extérieur, des fontaines, avant de se spécialiser aussi comme médailleur à la fin du XIXe siècle (plus de 400 médailles), tout en continuant à recevoir de nombreuses commandes publiques. Parmi ses principaux monuments figure celui des Éperons d’Or, inauguré à Courtrai en 1906. Mais Devreese partage aussi avec Garnir, Souguenet et Gavage notamment, un engagement en faveur de la préservation de la nature, des monuments et des sites ; avec d’autres écrivains et artistes, tous trois ont été parmi les promoteurs des journées des arbres, si bien que, régulièrement et même grâcieusement, Devreese signe les médaillons de ses amis.

 

Sources 

Paul DELFORGE, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. II, p. 700
Paul DELSEMME, dans Biographie nationale, t. 44, col. 505-523
Denise CLUYTENS-DONS, dans Jacques VAN LENNEP (dir.), La sculpture belge au 19e siècle, catalogue, t. 2, Artistes et Œuvres, Bruxelles, CGER, 1990, p. 364-366
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I, p. 471
Bulletin de l’Association pour la Défense de l’Ourthe, mai-juin 1939, n°113, p. 142

 

Parc du Waux-Hall
7000 Mons

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Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Statue Louis GALLAIT

Dominant la partie du parc communal de Tournai qui donne accès à l’hôtel de ville, une imposante statue rend hommage au peintre Louis Gallait (1810-1887). Formé dans l’Académie de sa ville natale, le jeune artiste a connu assez rapidement le succès et a bénéficié d’importantes commandes du gouvernement belge pour réaliser des œuvres mettant en scène des épisodes de « l’histoire nationale belge ». Porte-drapeau wallon de l’école romantique belge, Louis Gallait a fait l’objet, de son vivant, d’une attention toute particulière de la part des autorités communales de Tournai. Il n’est pas dès lors pas étonnant qu’au lendemain de son décès (1887), l’administration s’empresse de faire ériger un monument à la mesure du talent de l’artiste tournaisien.

Le projet est confié au talent du jeune architecte Victor Horta (1861-1947) et du sculpteur Guillaume Charlier (1854-1925), artiste apprécié dans la cité des cinq clochers où il aura à s’occuper du chantier du Musée des Beaux-Arts (Mémorial Van Cutsem et groupe allégorique) et recevra la commande du monument Bara. Formé auprès des frères Geefs puis praticien chez le sculpteur liégeois Eugène Simonis, le jeune bruxellois Guillaume Charlier a séduit un riche collecteur avec un plâtre intitulé Le déluge. Cette œuvre de 1879 place le jeune orphelin sous la généreuse protection du mécène ; il peut ainsi suivre les cours de l’École des Beaux-Arts de Paris (1880) puis chez Cavelier (1884-1886). Entre-temps, le Prix de Rome 1882 lui offre la possibilité de séjourner en Italie (1882-1884). Honoré par diverses distinctions lors des Salons où il présente ses œuvres d’inspirations diverses, il apporte à la sculpture de son temps un style propre, où s’exprime en permanence une forme de douleur de vivre due aux difficiles conditions matérielles des milieux ouvriers ou des nécessiteux. Dans l’ombre de Constantin Meunier, il s’attache à représenter plusieurs travailleurs (houilleur, marin, etc.) en pleine activité. Jeune portraitiste, il répond à de nombreuses commandes officielles ou privées et reçoit une chance importante avec le monument Gallait.

Pour cette statue en pied, Charlier représente Louis Gallait tenant en main sa palette de peintures ; coulée par la Compagnie des Bronzes de Bruxelles, la sculpture est placée sur un socle en pierre dû à Victor Horta, dont la signature apparaît ostensiblement à l’avant gauche. Particulièrement travaillés, trois reliefs en bronze décorent le socle en retenant trois dates majeures liant Gallait à Tournai : l’accueil du peintre par les autorités tournaisiennes après son premier succès à Gand en 1832 ; les fastes du jubilé artistique organisé à Tournai le 9 septembre 1883 ; le cortège funèbre du 23 novembre 1887. Au pied du monument, sur la partie avant, des palmes sont disposées pêle-mêle autour du blason de la cité. L’inauguration du monument a fait l’objet d’une cérémonie en grandes pompes, le 20 septembre 1891, l’inscrivant dans la tradition – maintenue en Wallonie – de la célébration des Journées de Septembre de 1830. C’est à une véritable glorification de la figure de Louis Gallait que procède la ville de Tournai, trois ans à peine après sa disparition.

 

Sources

Alain DIERKENS, La statuaire publique, dans L'architecture, la sculpture et l'art des jardins à Bruxelles et en Wallonie, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1995, p. 247
Serge LE BAILLY DE TILLEGHEM, Louis Gallait (1810-1887). La gloire d’un romantique, Bruxelles, Crédit communal, 1987, p. 22
Jacky LEGGE, Tournai, tome II : Monuments et statues, Gloucestershire, Éd. Tempus, 2005, coll. Mémoire en images, p. 26-29
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I, p. 209

 

Statue Louis Gallait

Parc communal
Square Bonduelle
7500 Tournai

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Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Statue Jean FROISSART

Située sur la place principale de Chimay, une statue en pierre rend hommage à Froissart. Né à Valenciennes vers 1337, ce poète, historien et chroniqueur est en effet décédé à Chimay au début du XVe siècle (entre 1404 et 1410). Issu d’une famille de marchands installés dans le Hainaut depuis plusieurs générations, Jean ou Jehan Froissart a bénéficié d’une instruction sérieuse et dispose d’un don, celui de jouer aisément avec les mots, aussi bien dans l’écriture que dans l’expression orale. Fréquentant les milieux mondains de son temps, il ne tarde pas à en raconter les histoires, les anecdotes comme les faits plus sérieux. Voyageant d’une cour à l’autre, le trouvère wallon se fait conteur et chroniqueur, tout décrivant consciemment ou non une certaine décadence féodale. De 1370 jusqu’en 1400, il va rédiger en moyen français des Chroniques de France, d’Angleterre et des païs voisins, qu’il remaniera sans cesse. Entré en religion dans les années 1370, il trouve en Guy II de Châtillon, comte de Blois, un protecteur qui lui permet de devenir chanoine de Chimay et de bénéficier des avantages de la charge (1384-1391). La tradition place sa sépulture à l’intérieur de la chapelle Sainte-Anne dans l’église de Chimay. Prolixe chroniqueur de l’époque médiévale, Froissart a traversé les siècles en demeurant un personnage de référence par les qualités de ses multiples facettes.

Par conséquent, Froissart a été très rapidement considéré comme l’un des personnages historiques de référence du jeune État belge né en 1830, et intégré à son panthéon. Il figure parmi les premières personnalités à être statufiées. En 1845, en effet, l’artiste Jean-Joseph Jaquet (1822-1898) présente au Salon de Bruxelles le modèle du monument Froissart destiné à être implanté à Chimay. Formé à l’Académie d’Anvers, puis élève de Louis Jehotte à l’Académie de Bruxelles (1839-1840), Jaquet se perfectionne dans l’atelier de Guillaume Geefs. Présent au Salon de Bruxelles de 1842, il expose onze pièces à celui de 1845, dont son monument Froissart qui sera installé et inauguré en 1848 sur la grand place de Chimay. Reconnu comme statuaire officiel, Jaquet fera toute sa carrière en répondant aux multiples commandes des autorités publiques, du gouvernement comme des municipalités, en Belgique comme aux Pays-Bas. Plus de 300 statues et une trentaine de bustes sont à mettre à son actif, dont le Baudouin de Constantinople, à Mons. D’initiative, l’artiste se laissera inspirer par des sujets mythologiques ou multipliera les allégories, recourant au bronze, au marbre ou à la pierre. Professeur de sculpture d’après la figure antique, Jaquet succède à Jehotte comme professeur à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles (1863-1898), et obtient aussi le cours de sculpture d’ornement (1888-1898).

La statue de Froissart est placée sur un très haut socle en pierre, constitué en plusieurs niveaux, entouré au sol par une petite barrière. À la fin des années 1990, le réaménagement de la Grand Place chimacienne, située sur l’importante N53, fait naître le projet d’un déplacement de la statue Froissart, mais finalement c’est la chaussée qui est aménagée pour tenir compte de la présence de l’imposant monument.

À Froissart, Valenciennes dédiera aussi un imposant monument ; dans la cité française, l’idée avait été suggérée en 1834, mais ce n’est qu’en 1846 qu’elle fait l’objet d’un suivi concret, l’inauguration de la statue en marbre se déroulant en 1856.

 

Sources

Richard Kerremans, dans Jacques Van Lennep (dir.), La sculpture belge au 19e siècle, catalogue, t. 2, Artistes et Œuvres, Bruxelles, CGER, 1990, p. 458-459

Jules Stécher, dans Biographie nationale, t. VII, col. 317-339

Maurice Wilmotte, Froissart, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1943, coll. Notre Passé

Place du Faubourg (dite Place Froissart)
6460 Chimay

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Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Monument FRERE-ORBAN

La dédicace figurant sur le monument Frère-Orban installé au boulevard d’Avroy est inversement proportionnelle à l’allure générale de l’œuvre réalisée par le sculpteur Paul Du Bois et l’architecte Joseph Van Neck :

A
FRERE-ORBAN
1812-1896

Le personnage honoré est-il à ce point connu qu’aucun autre commentaire n’est nécessaire ? Si tel est le cas, pourquoi a-t-il fallu attendre plus de trente ans après sa mort pour inaugurer son monument ? La posture de la statue – Frère-Orban est représenté les bras croisés sur sa poitrine – semble même illustrer une forme d’impatience. À son décès, en 1896, les éloges de circonstances n’avaient pas manqué de mettre en évidence le parcours politique remarquable du Liégeois. Avocat, il avait contribué à la rédaction de la Charte libérale en 1846 et était entré à la Chambre des représentants l’année suivante : sans interruption, il allait y siéger jusqu’en 1894. D’emblée, il s’était vu confier des responsabilités ministérielles et il avait fait partie de tous les cabinets libéraux qui avaient marqué l’histoire politique belge du XIXe siècle. En charge des Travaux publics (1847-1852), puis des Finances (1857-1867), il s’était vu confier la direction du Cabinet libéral – l’équivalent de premier ministre – de 1867 à 1870 et de 1878 à 1884. Ardent défenseur du libre-échange et de l’enseignement public, créateur de la Banque nationale, de la Caisse d’Épargne et du Crédit communal, il n’avait jamais caché ses réticences à l’égard d’un suffrage universel sans conditions. L’échec électoral de 1884 plongea cependant le parti libéral dans les affres de l’opposition et Frère-Orban devint le primus inter pares. Traversé par des courants idéologiques de plus en plus distants, son parti restera prostré dans l’opposition jusqu’à la Grande Guerre : ce climat était par conséquent peu propice à l’exaltation du dernier premier ministre libéral wallon du XIXe siècle, d’autant que le paysage politique ne paraissait pas devoir évoluer.

D’autres villes wallonnes que Liège vivaient la même atmosphère politique ; cela n’avait pas empêché Verviers d’honorer Ortmans-Hauzeur, Ohain la famille Mascart, Tournai Jules Bara sans omettre l’inauguration, en 1905, du monument Charles Rogier… dans la cité ardente à l’entrée du parc d’Avroy. Là, déjà, près de 30 ans s’était écoulé, avant que le prétexte du 75e anniversaire de la Belgique ne conduise à honorer cette autre personnalité libérale de Liège. Libéral doctrinaire, l’ancien bourgmestre Julien Warnant avait pris la tête, en 1897, du comité chargé d’ériger le monument Frère-Orban. En 1910, Paul Van Hoegaerden lui succède sans plus d’efficacité, même si le projet dessiné par Paul Du Bois paraît déjà validé. Cependant, si libéraux et socialistes forment cartel pour gagner les élections, le POB – dont le premier objectif est d’obtenir le suffrage universel pur et simple – n’oublie pas que Frère-Orban en fut un ardent opposant ; et son anticléricalisme forcené n’a pas non plus été oublié par les catholiques. Après la Grande Guerre, les autorités communales et provinciales liégeoises apportent leur soutien au comité du monument Frère-Orban désormais dirigé par Émile Digneffe. S’appuyant sur un capital important obtenu par souscription publique, le Comité peut enfin aboutir : un an après les festivités du centième anniversaire de la Belgique, le monument est inauguré le 27 septembre 1931, soit dans le cadre des Fêtes de Wallonie qui commencent progressivement à se développer dans tout le pays wallon. La famille libérale surtout s’est rassemblée pour entendre les discours de Paul Hymans et du bourgmestre Xavier Neujean. La franc-maçonnerie est aussi présente.

La lecture du monument conforte les réticences affichées par les opposants politiques. La statue de Frère-Orban illustre forcément l’homme d’État ; plutôt que l’impatience, ses bras croisés indiquent l’élan que l’orateur, le front haut et dominateur, a donné à tout un pays. En témoignent les deux allégories de la Belgique placées à la droite et à la gauche du décideur. Éplorée et assise, la femme de gauche représente l’état du pays avant que n’intervienne Frère-Orban ; son mécontentement disparaît complètement grâce aux réformes introduites par le leader libéral ; debout, admirative, l’allégorie de droite tente de rassembler sur sa seule personne toutes les facettes du contentement que peut exprimer le sculpteur. Sur la face arrière, le bas-relief illustre encore les bienfaits attribués à Frère-Orban,  le progrès social, l’abolition des octrois en 1860, la caisse d’épargne publique, etc.

Monument Frère-Orban

À l’heure où le monument est enfin inauguré, Paul Dubois (Aywaille 1859 – Uccle 1938) est un sculpteur reconnu, qui a signé une œuvre variée et abondante (près de 200 sculptures), confirmant les espoirs mis en lui par ses formateurs. En 1884, le prix Godecharle l’avait placé d’emblée parmi les sculpteurs les plus prometteurs de sa génération. C’est de cette époque que remonte cette signature – Du Bois – qui doit lui permettre de se distinguer de son parfait homonyme français, voire de Fernand Dubois. Originaire d’Aywaille, formé à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles (1877-

1884), il a été l’élève de Louis François Lefèbvre, de Jean-Joseph Jaquet et d’Eugène Simonis, avant de profiter des conseils de Charles Van der Stappen. Après trois années passées à visiter les musées d’Europe, l’artiste wallon installe son propre atelier à Bruxelles, avec Guillaume Van Strydonck. Ouvert à l’avant-garde sans renier son attachement à la Renaissance, membre-fondateur du groupe bruxellois d’avant-garde le Cercle des XX, puis de la Libre Esthétique, il excelle dans les portraits quand lui parviennent les premières commandes officielles de la ville de Bruxelles. Sans abandonner des œuvres de son inspiration qui sont remarquées et primées lors de Salons et d’Expositions à l’étranger, il réalise le monument Félix de Mérode (Bruxelles, 1898) qui symbolise le début de son succès. En 1900, il est nommé professeur à l’Académie de Mons (1900-1929) et, deux plus tard, il est chargé du cours de sculpture ornementale (1902-1905), puis de sculpture d’après l’antique (1905-1910) à l’Académie de Bruxelles où il reste en fonction jusqu’en 1929. En 1910, il succède à Charles Van der Stappen à l’École des Arts décoratifs. Vice-président du jury d’admission des œuvres pour le Salon des œuvres modernes de l’Exposition internationale de Charleroi (1911), il signe plusieurs monuments commémoratifs à Bruxelles et en Wallonie (Alfred Defuisseaux à Frameries en 1905, Antoine Clesse à Mons en 1908, de la Chanson wallonne à Tournai en 1931), ainsi que des bijoux, des médailles (dont celle de l’Exposition universelle de Liège en 1905) et des sculptures allégoriques variées. Le monument Frère-Orban est une synthèse aboutie du savoir-faire du sculpteur qui a été aidé par l’architecte Van Neck pour la partie inférieure du monument. En forme d’hémicycle, le soubassement en pierre de taille est précédé d’un large parterre, tandis que des effets d’escalier sont créés latéralement.

 

 

Joseph TORDOIR, Des libéraux de pierre et de bronze. 60 monuments érigés à Bruxelles e

t en Wallonie, Bruxelles, Centre Jean Gol, 2014, p. 94-100
http://search.arch.be/BE-A0510_000280_002648_DUT.ead.pdf 
Jean-Jacques HEIRWEGH, Patrons pour l’éternité, dans Serge JAUMAIN et Kenneth BERTRAMS (dir.), Patrons, gens d’affaires et banquiers. Hommages à Ginette Kurgan-van Hentenryk, Bruxelles, Le Livre Timperman, 2004, p. 434
Charles BURY, Les Statues liégeoises, dans Si Liège m’était conté, n°35, printemps 1970, p. 11
Nicole LUBELSKI-BERNARD, dans Nouvelle Biographie nationale, 1990, t. II, p. 161-171
Jean-François POTELLE (dir.), Les Wallons à l’étranger, hier et aujourd’hui, Charleroi, Institut Destrée, 2000
Judith OGONOVSZKY, dans Jacques VAN LENNEP (dir.), La sculpture belge au 19e siècle, catalogue, t. 2, Artistes et Œuvres, Bruxelles, CGER, 1990, p. 374-378
Anne MASSAUX, dans Nouvelle Biographie nationale, t. 4, p. 142-145
Paul Du Bois 1859-1938, édition du Musée Horta, Bruxelles, 1996
Anne MASSAUX, Entre tradition et modernité, l’exemple d’un sculpteur belge : Paul Du Bois (1859-1938), dans Revue des archéologues et historiens d’art de Louvain, Louvain-la-Neuve, 1992, t. XXV, p. 107-116
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. 1, p. 517-518

Boulevard d’Avroy
4000 Liège

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Paul Delforge

Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Stèle Paul FRANKINET

Pendant plusieurs années, l’architecte Paul Frankinet (1919 – 1999) a mené campagne contre la présence de campings installés de manière illégale sur le site de Frahan. Alors que le méandre formé par la Semois avait été relativement épargné par la présence humaine au cours du temps, l’implantation de deux campings au tournant des années 1960 et 1970 crée une situation nouvelle : le paysage naturel remarquable se trouve désormais envahi par des tentes, des voitures et des caravanes multicolores, sans oublier les baraques à frites, tandis que la vie traditionnelle du village est chamboulée par la présence massive et saisonnière des campeurs. Faisant valoir à la fois l’intérêt paysager, la préservation de la nature et le caractère illégal des exploitations, les Amis de la Terre se mobilisent autour de Paul Frankinet, leur représentant sur le terrain.

Architecte de formation et de profession, Frankinet a fait l’essentiel de sa carrière en Afrique ; s’il s’y est occupé de construire des maisons, il s’est surtout préoccupé de l’alphabétisation des populations. À la suite de l’indépendance du Congo en 1960, il est forcé de rentrer en Europe et choisit de s’installer à Rochehaut, en raison du cadre exceptionnel que lui offre le méandre de la Semois, à hauteur de Frahan. S’opposant au développement du tourisme de masse, Frankinet va, de manière plus générale, se préoccuper de conservation du patrimoine. Il était d’ailleurs membre de la Commission des Monuments et des Sites avant la régionalisation, il se préoccupe de la sauvegarde de la Lyresse et il contribue activement à la préservation du Couvent des Sépulcrines, au cœur de Bouillon, y rencontrant de vives oppositions, comme à Frahan.

En dépit des dispositions légales – des arrêtés d’interdiction de camping sont adoptés en 1972 ; le plan de secteur approuvé par la Région wallonne en 1984 classe le site en zone verte d’intérêt paysager ; le Conseil d’État valide le plan de secteur en 1987 contre le recours introduit par les propriétaires de camping –, la situation ne change pas sur le terrain ; avec l’aide des Amis de la Terre, Frankinet porte l’affaire en justice et, en juin 1989, le tribunal de Neufchâteau ordonne la cessation des activités et la remise du site dans son état d’origine, endéans une année. Ce succès fait l’objet d’un article dans le tout premier numéro (n°0) de la revue des ami(e)s de la Terre (août 1989). Alors que de nouvelles caravanes résidentielles sont installées, un véritable bras de fer oppose les parties en présence, créant l’agitation dans toute la région. Finalement, en septembre 1990, les campings illégaux sont définitivement fermés. Paul Frankinet a fini par remporter une vraie guerre d’usure, non sans que l’atelier de céramique de son épouse ne pâtisse de sa détermination. En janvier 1992, en effet, une intrusion nocturne se solde par la mise à sac de la poterie de la rue des Moissons, à Rochehaut. En février 1991, Frankinet avait été distingué par Inter-Environnement Wallonie qui, en lui décernant sa palme 1990 de l’environnement, entendait renforcer sa lutte contre l’installation des campings industriels dans les fonds de vallée et favoriser, sur les hauteurs, un tourisme respectueux de la nature et de ceux qui vivent en permanence à la campagne. Quant aux épicéas plantés dans les vallées, ils étaient aussi dans la ligne de mire de Frankinet d’IEW : dans les années 2000 plusieurs projets, soutenus par l’Europe et l’OWDR, rencontrent cette préoccupation. En 1997, à l’initiative du ministre-président Robert Collignon, le site de Frahan fait l’objet d’un arrêté de classement au Patrimoine majeur de Wallonie.

Quelques mois après le décès de Paul Frankinet est lancée l’idée d’élever un monument en mémoire de ce défenseur de l’environnement. Mais aucune autorisation n’est accordée par les autorités locales pour élever un monument privé sur une propriété communale (2000). Finalement, c’est en bord de trottoir, sur un terrain privé que, le 31 octobre 2004, en présence des responsables des Amis de la Terre-Belgique et du voisinage, une stèle est inaugurée,


A la  mémoire
de
PAUL FRANKINET
1919 – 1999
Avec le soutien des AMIS de la TERRE
IL A SAUVEGARDÉ LE SITE DE
FRAHAN


Cette plaque en céramique est fixée sur la face avant d’une stèle rectangulaire formée de pierres de schiste de la région. Au sommet du monument qui ne dépasse pas le mètre de hauteur, se trouve un cadran solaire en bronze. Le cadran est l’œuvre de Laure Frankinet, la fille de Paul et de Denise Frankinet, cette dernière étant à l’initiative du monument et la créatrice tant de la stèle que de la céramique. Sculpteur, dessinatrice et pastelliste, Laure Frankinet (Stanleyville 1955 – Rochehaut 1998) s’est formée à La Cambre (auprès de Rik Poot) en choisissant la sculpture monumentale. Installée à Oisy, elle réalise, à partir du métal, des œuvres inspirées des femmes, des enfants ou des chevaux, pleines de fantaisie. Son travail s’apparente en quelque sorte à celui d’un artiste-forgeron ; en 1998, elle participe activement aux Eurofêtes, à Viroinval, au Trou du Diable et l’année suivante, ses œuvres font l’objet d’une exposition d’hommage. Denise Frankinet, pour sa part, elle aussi diplômée de La Cambre, est avant tout céramiste, même si elle signe de nombreuses aquarelles représentant… des paysages. En 2012, il fait paraître un roman, Le Requiem de Carlsbad qui porte aussi la signature de Paul Frankinet.

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse, en particulier Le Soir (1989-1991 et 12 février 1991)
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I, p. 588
http://www.molignee-ecologie.be/hommages/renee_christine_bequet/renee_christine_bequet.htm 
http://www.molignee-ecologie.be/hommages/renee_christine_bequet/contenu.htm (s.v. avril 2015)

 

 

Stèle Paul Frankinet (Frahan/Rochehaut)

Rue des Moissons 17
6830 Frahan (Rochehaut)

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Paul Delforge