Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Statue Érard de la Marck

Au milieu du XIXe siècle, afin de doter l’institution provinciale de Liège d’un bâtiment digne de ce niveau de pouvoir, d’importants travaux sont entrepris autour de l’ancien palais des princes-évêques. Propriétaire des lieux (1844), l’État belge retient le projet du jeune architecte Jean-Charles Delsaux (1850) et lui confie la mission de réaliser une toute nouvelle aile, en style néo-gothique, sur le côté occidental du Palais. Face à la place Notger, Delsaux (1821-1893) achève l’essentiel du chantier en 1853, mais des raisons financières l’empêchent de réaliser la décoration historiée qu’il a prévue pour la façade du nouveau palais provincial. Vingt-cinq ans plus tard, le gouverneur Jean-Charles de Luesemans prend l’avis d’une commission pour déterminer les sujets et les personnes les plus dignes d’illustrer le passé de « la Nation liégeoise ». Placés sous la responsabilité de l’architecte Lambert Noppius (1827-1889), une douzaine de sculpteurs vont travailler d’arrache-pied, de 1877 à 1884, pour réaliser 42 statues et 79 bas-reliefs. Elles racontent l’histoire de la principauté de Liège, privilégiant les acteurs du Moyen Âge.
Dès la mi-octobre 1880, 27 des 42 statues sont achevées, validées par la Commission et mises à leur emplacement respectif. Celle d’Érard de la Marck est parmi celles-ci.


À titre personnel, Léopold Noppius, le frère de l’architecte liégeois, signe onze décorations particulières, dont 9 statues de personnalités majeures de l’histoire de la principauté de Liège, parmi lesquelles l’ambitieux prince-évêque de Liège et cardinal de Valence, Erard de la Marck (1472-1538), celui qui fit entrer la principauté dans la Renaissance. Placée entre Albert de Cuyck et Saint-Hubert, sa statue est située en plein centre du péristyle, témoignant de l’importance du personnage dans la manière de retracer l’histoire liégeoise au milieu du XIXe siècle. Élu Prince-Évêque de Liège le 30 décembre 1505 et sacré en mai 1506, celui qui est né à Sedan quatre ans après la destruction de Liège par les troupes bourguignonnes ne cache pas vouloir jouer un rôle en vue dans la politique européenne de son temps Fait évêque de Chartres par le roi de France en 1507, il négocie le statut de la principauté de Liège et, en dépit d’une neutralité affirmée, fait alliance avec Charles Quint qui l’ordonne évêque (1520) puis cardinal de Valence (1521), en échange de sa protection. Reconstructeur de la cité, mécène de Lambert Lombard, correspondant d’Erasme, il rétablit l’ordre dans les finances et n’hésite pas à mâter violemment l’insurrection des Rivageois (1531). Sa présence sur la façade du jeune Palais provincial ne pouvait se discuter : n’était-il pas celui qui avait fait reconstruire le palais des princes-évêques dans le style qu’on lui connaît aujourd’hui, après l’incendie de 1505 ? Avec son porte-chef caractéristique, la statue d’Érard de la Marck est l’une des rares montrant le personnage en train de lire le long manuscrit qu’il tient entre les mains. Peut-être s’agit-il du traité garantissant la neutralité liégeoise.

Avant ce chantier de décoration, Léopold Noppius dont l’atelier accueillait le tout jeune Léon Mignon avait déjà signé quelques bas-reliefs, médaillons et bustes en région de Liège, comme sur le fronton du portique d’accès à l’Institut de Zoologie de l’Université de Liège. Réalisant des statues s’inspirant de sujets religieux (Vierge, Saint-Sébastien, etc.) qui ornent les églises, il rédige et publie, en 1880, un Projet de cortège historique pour Liège. Après le succès rencontré par celui organisé à Bruxelles à l’occasion des cinquante ans de la Belgique, il présente aux autorités liégeoises, et aussi à tous les partenaires du pays wallon, un projet de cortège historique qui pourrait se dérouler à Liège afin d’honorer et de glorifier tous ceux qui ont contribué à l’histoire de la principauté de Liège, voire du pays wallon. Nombre des personnalités évoquées dans son opuscule se retrouvent sur la façade du palais provincial.

 

Sources

Léopold NOPPIUS, Cortège historique, Liège son passé son présent, Liège, éd. Blanvalet et Cie, 1880
Jean LEJEUNE (dir.), Liège et son palais : douze siècles d’histoire, Anvers, Fonds Mercator, 1979
Julie GODINAS, Le palais de Liège, Namur, Institut du Patrimoine wallon, 2008, p. 94
http://perso.infonie.be/liege06/07sept.htm 
http://www.chokier.com/FILES/PALAIS/PalaisDeLiege-Masy.html (s.v. août 2013)
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. II, p. 231
Jean-Luc GRAULICH, dans Musée en plein air du Sart Tilman, Art&Fact asbl, Parcours d’art public. Ville de Liège, Liège, échevinat de l’Environnement et Musée en plein air du Sart Tilman, 1996 
Henri LONCHAY, Biographie nationale, t. 13, col. 497-511
La Meuse, 2 octobre 1880

 

Statue Erard de la Marck (Liège)

 

Façade latérale du Palais provincial
Place Saint-Lambert 18A
4000 Liège

carte

Paul Delforge

Paul Delforge – Institut Destrée - Sofam

Statue Éracle

Au milieu du XIXe siècle, afin de doter l’institution provinciale de Liège de bâtiments dignes de ce niveau de pouvoir, d’importants travaux sont entrepris autour de l’ancien palais des princes-évêques. Propriétaire des lieux (1844), l’État belge retient le projet du jeune architecte Jean-Charles Delsaux (1850) et lui confie la mission de réaliser la toute nouvelle aile, en style néo-gothique, sur le côté occidental du Palais. Face à la place Notger, Delsaux (1821-1893) achève l’essentiel du chantier en 1853, mais des raisons financières l’empêchent de réaliser la décoration historiée qu’il a prévue pour la façade du nouveau palais provincial. Vingt-cinq ans plus tard, le gouverneur Jean-Charles de Luesemans prend l’avis d’une commission pour déterminer les sujets et les personnes les plus dignes d’illustrer le passé de « la Nation liégeoise ». Placés sous la responsabilité de l’architecte Lambert Noppius (1827-1889), une douzaine de sculpteurs vont travailler d’arrache-pied, de 1877 à 1884, pour réaliser 42 statues et 79 bas-reliefs. Dès la mi-octobre 1880, 27 des 42 statues sont achevées, validées par la Commission et mises à leur emplacement respectif. Celle d’Eracle est parmi celles-ci.


Membre de cette équipe, Michel Decoux (1837-1924) va réaliser trois des 42 statues, dont celle de Notger et celle d’Éracle. Considéré comme un sculpteur animalier, Decoux est surtout connu pour la réalisation de groupes de scènes de chasse, et s’est spécialisé dans les animaux sauvages (éléphants, panthères, etc.). Influencé par le cubisme et s’inscrivant dans le courant art déco, aimant travailler le bronze, Michel Decoux avait signé toute autre chose sur le chantier de Liège : c’est dans la pierre que, de manière fort classique, il avait tenté de rendre la personnalité d’Éracle (c. 925-971), le prédécesseur de Notger à la tête du diocèse de Liège.


Ancien prévôt de l’église de Bonn, membre de l’archevêché de Cologne, disciple de Rathier, Éracle est nommé évêque de Liège en 959 ; il y remplace Baldéric Ier, en même temps qu’il se voit confier la direction de l’abbaye de Lobbes (959-960). Au service de l’empereur, il tente de renforcer à la fois le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel dans un diocèse réputé difficile. Évêque constructeur, il fera partager à Liège son goût pour les études, y favorisant le développement d’une véritable École liégeoise, la cité mosane devenant une sorte d’« l’Athènes du Nord », sous Notger, son successeur.
En représentant les bras d’Éracle se croisant à mi-corps, la main gauche tenant un livre fermé, Michel Decoux donne une allure sage et solennelle à l’évêque identifié par sa mitre et le drapé de son vêtement. Située sur la partie supérieure de la colonne de droite, sur la façade du marteau de gauche, du côté de la cour, la statue d’Éracle occupe une position originale, dans un angle intérieur, qui l’oblige à être seule dans son coin supérieur. L’inclinaison de la tête tend à montrer que l’évêque continue à veiller sur Liège.

 

Sources 

Julie GODINAS, Le palais de Liège, Namur, Institut du Patrimoine wallon, 2008, p. 82
Hubert SILVESTRE, dans Biographie nationale, t. XLIV, col. 446-459
http://www.chokier.com/FILES/PALAIS/PalaisDeLiege-Masy.html
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I, p. 332
La Meuse, 2 octobre 1880


 

Statue d’Éracle

Façade du Palais provincial
Place Saint-Lambert 18A
4000 Liège

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Paul Delforge

Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Buste Ernest DURAY

Buste Ernest Duray, réalisé par Hector Brognon, septembre 1953

Malgré l’importance de la colombophilie en Wallonie, il est rare qu’un monument rende explicitement hommage à une personnalité ayant consacré une partie de son temps à cette activité. C’est cependant le cas à Écaussinnes, où le buste élevé en l’honneur d’Ernest Duray, dans l’angle des rues Noires Terres et Camille Duray évoque aussi d’autres aspects de cette personnalité marquante. Conseiller communal de Soignies de 1911 à 1952 avec une interruption entre 1921 et 1926, Ernest Duray a aussi siégé à la Chambre, comme représentant libéral de Soignies (1939-1945), avant de devenir sénateur provincial du Hainaut pendant quelques mois (1949-1950). Issu d’une famille d’industriels, Ernest a été l’un des patrons des « Usines Émile Duray ». Si le buste honore principalement Ernest, l’ensemble du monument est un hommage à la famille Duray, en particulier à Émile, son fondateur, ainsi qu’à tous ceux qui ont contribué à sa réussite industrielle. Réalisé par Hector Brognon (1888-1977), le monument Duray présente cette autre particularité d’être à la fois individuel (face avant) et collectif (face arrière du socle). 

Sur la face avant, apparaît la mention suivante :

ERNEST DURAY
INDUSTRIEL
CONSEILLER COMMUNAL
DÉPUTÉ
SÉNATEUR
COLOMBOPHILE

tandis qu’au dos, la dédicace est davantage circonstanciée :

1950
75E ANNIVERSAIRE 
DES USINES 
ÉMILE DURAY

HOMMAGE 
À LEUR FONDATEUR,
À SES FILS 
CAMILLE
OSCAR
ARTHUR
ERNEST

ET AUX EMPLOYÉS ET 
OUVRIERS QUI SE SONT 
DÉVOUÉS POUR ELLES

Fils cadet d’Émile Duray (1841-1908) et, comme son paternel et tous ses frères, Ernest (1877-1955) est natif de Houdeng-Goegnies. Il a suivi les seuls cours de l’École moyenne lorsqu’il commence à travailler, vers 1891, dans l’atelier familial de chaudronnerie et de constructions mécaniques. Depuis 1875, cet atelier est situé à Écaussinnes-d’Enghien. Dans les années 1890, Ernest y prend la direction du bureau de dessin et du pointage des ouvriers. Poursuivant les cours dominicaux de l’École industrielle de La Louvière, Ernest se voit confier, en 1898, la direction de la brasserie que son père vient de fonder. Le nouveau breuvage connaît un certain succès dans la région. Au décès du patriarche, les frères Camille, Arthur et Ernest créent une société en commandite, « Les Ateliers Duray » (1908) ; spécialisée dans la métallurgie, elle est dirigée par Camille, tandis qu’Ernest, n°2 de la société, reste responsable de son département spécifique qui s’appelle désormais « Brasserie Duray fils ». Quand éclate la Grande Guerre, tous les outils de production des Duray sont démantelés. Après l’Armistice, la remise en marche des affaires est laborieuse ; face à la concurrence, la brasserie Duray doit fermer (1937). Mais l’activité métallique connaît, quant à elle, le succès, principalement en raison de commandes coloniales. En 1934, « Les Ateliers Duray » deviennent la Société anonyme « Usines Émile Duray », en conservant un très fort ancrage familial. Après l’indépendance du Congo, l’entreprise périclite et disparaîtra en 1981.

S’il apparaît comme un industriel, Ernest Duray se consacre cependant de plus en plus à la politique. Quand, en octobre 1911, il se présente parmi les candidats du cartel libéral-socialiste formé pour renverser la majorité catholique, et qu’il est élu conseiller communal, il est engagé dans les milieux libéraux depuis une dizaine d’années. Il a contribué au développement de groupements politiques (Jeune Garde libérale, Société de Secours, etc.) et se montre un ardent défenseur de l’école publique (trésorier de la Ligue de l’Enseignement à partir de 1912). Renforçant ses activités politiques dans les années 1930, il est premier suppléant à la Chambre en 1932 et le siège de député de Soignies lui échappe en 1936 pour quelques voix à peine. Élu le 2 avril 1939, il n’aura guère l’occasion de siéger. Après l’invasion de mai 1940, il se réfugie en France, dans le Puy de Dôme avant de rentrer à Écaussinnes dès la fin 1940. Responsable de l’Association libérale démocratique de Soignies, il ne parvient pas à retrouver un siège à la Chambre et achève sa carrière parlementaire au Sénat.

Parallèlement à ses activités industrielles et politiques, Ernest Duray cultiva un loisir pour lequel il se passionna dès ses 12 ans : la colombophilie. Avec le temps, il s’imposa comme un spécialiste dans ce sport, participant à de multiples concours. Champion et éleveur, responsable de sociétés, il publie en 1943 ses Souvenirs de cinquante années de pratique du sport colombophile.

Le buste d’Ernest Duray a été réalisé par le sculpteur et architecte Hector Brognon (Bois d’Haine 1888 – Bois d’Haine 1977). Professeur à l’École industrielle et commerciale d’Écaussinnes, il jouit d’une solide réputation dans le Hainaut, en raison notamment de ses nombreuses réalisations comme ses bustes et statues, ainsi que pour les monuments aux morts et aux héros des deux guerres sur les places publiques (comme celui d’Écaussinnes-d’Enghien, sur la Grand-Place) ou dans les cimetières (les « Martyrs de Tamines » en 1926, ou le bas-relief Ernest Martel en 1939). La pierre bleue d’Écaussinnes n’a plus de secret pour celui qui a été surnommé récemment « le Rodin de Bois d’Haine » et qui a aussi signé le monument dit de Marguerite Bervoets à La Louvière et a participé à la décoration des frontons et panneaux de l’hôtel de ville de Charleroi (côté rue de Turenne et rue Dauphin). Le buste d’Ernest Duray est signé par Brognon et clairement daté de 1953. L’idée d’un tel buste est née en 1950, lors du 75e anniversaire de la création de la société. Le souvenir de cet anniversaire est inscrit sur le socle en granit de Bretagne. Ce socle et les inscriptions gravées en lettres colorées – aujourd’hui difficilement lisibles – sont dus à l’entreprise Caudier-Rembaux d’Écaussinnes.

L’inauguration de l’ensemble s’est déroulée en septembre 1953, en présence d’Ernest Duray. 

Sources 

Informations aimablement communiquées par la bibliothèque d’Écaussinnes et le Cercle d’Information et d’Histoire locale (l’abbé Jous et son frère)
Philippe VERHEYEN, Ernest Duray, une vie consacrée à l’industrie et à la politique belge, dans Le Val Vert. Bulletin trimestriel édité par le Cercle d’Information et d’Histoire Locale des Ecaussinnes et Henripont, Ecaussinnes-Lalaing, 1989, n°65-68, en particulier n°67, p. 66
Claude BRISMÉ, Histoire des Écaussinnes, recueil n°15 du Cercle d’information et d’histoire locale, 2010
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I, p. 155
Guy SYMOENS, Hector Brognon (1888-1977) le Rodin de Bois d’Haine, dans Les Cahiers du Grand Manage, 2009, n°56
Jean-Jacques HEIRWEGH, Patrons pour l’éternité, dans Serge JAUMAIN et Kenneth BERTRAMS (dir.), Patrons, gens d’affaires et banquiers. Hommages à Ginette Kurgan-van Hentenryk, Bruxelles, Le Livre Timperman, 2004, p. 435, 439-440

Buste Ernest Duray

Angle des rues Camille Duray et Noires Terres
7190 Écaussinnes

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Paul Delforge

Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Monument André-Hubert DUMONT

Monument  André-Hubert Dumont, réalisé par Eugène Simonis, 15 juillet 1866.

Pendant près d’un quart de siècle, entre 1842 et 1866, l’une des toutes premières statues présentes dans l’espace public de Wallonie et dédiées à un personnage historique était celle d’André-Modeste Grétry, figé dans le bronze par Guillaume Geefs, et placée sur la place de Liège située entre la salle académique de l’Université de Liège et la façade de la Société libre d’Émulation. Lorsque le monument « Grétry » est déplacé devant l’opéra (1866), la statue d’André-Hubert Dumont vient le remplacer sur cette place baptisée plus tard « place du XX août », suite aux événements tragiques des premières journées de la Grande Guerre.

L’inauguration du monument Dumont a lieu le 15 juillet 1866, en présence de Léopold II qui effectue à Liège l’une de ses toutes premières sorties depuis son intronisation comme deuxième roi des Belges (17 décembre 1865). Cette présence souligne toute l’importance accordée à l’époque à la « statuomanie » officielle qui vise à peupler l’espace public de monuments en l’honneur des « grandes gloires nationales belges ». Les peintures d’histoire ne suffisent pas. Il faut toucher le plus grand nombre et lui inspirer un sentiment national. Dès les années 1840, les gouvernements belges ne manquent pas d’inciter les pouvoirs locaux et provinciaux à faire preuve d’initiative. En honorant Grétry (1842) puis A-H. Dumont, « ses enfants », Liège participe à ce mouvement qui se poursuivra avec le monument « Charlemagne » (1868), les statues de la façade du Palais provincial (1884) puis de la Grand Poste (1901), ainsi qu’avec les monuments Zénobe Gramme et Charles Rogier en 1905.

Déjà auteur d’un buste d’André-Hubert Dumont destiné au Palais des Académies à Bruxelles en 1856, le sculpteur Louis-Eugène Simonis est presque naturellement choisi pour réaliser la statue « liégeoise ». Formé à l’Académie de Liège, sa ville natale, Eugène Simonis (1810-1882) a bénéficié d’une bourse de la Fondation Darchis qui l’a mené en Italie (1828-1832) ; à son retour, il refuse la place de professeur à l’Académie de Liège qui lui est proposée afin de consacrer tout son temps à la fois au développement de ses propres œuvres et aux commandes qui lui parviennent. La statue équestre de Godefroid de Bouillon inaugurée à Bruxelles (1848) est sans doute la plus connue, mais elle occulte souvent les multiples œuvres d’imagination qu’il expose dans les Salons et celles qu’il réalise à Bruxelles. Ayant installé son atelier à Koekelberg, le sculpteur wallon anime l’école de sculpture bruxelloise. Sur le tard (1859-1881), il a accepté de donner des cours – composition historique et d'expression –, et il accède à la direction de  l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles de 1863 à 1877. Travaillant le plâtre, le marbre, le bronze ou la pierre de France, Simonis ne se contente pas d’exécuter des œuvres monumentales ; ses bustes sont nombreux, représentant des proches ou des personnalités célèbres, voire les deux, comme le buste d’Henri-Joseph Orban, son beau-père, par ailleurs père de Walthère Frère-Orban.

Tandis que Jéhotte – l’autre sculpteur liégeois qui fait carrière à Bruxelles – se démène pour installer son Charlemagne à Liège, Simonis est donc convié à laisser sa signature sur un autre monument marquant de « la capitale de la Wallonie » de l’époque. S’inspirant du buste de l’Académie, il réalise en bronze la statue d’un André-Hubert Dumont qui se tient debout, la jambe droite légèrement en avant, et la tête légèrement inclinée vers le bas. Vêtu de sa toge académique, le géologue tient un plan roulé dans sa main gauche, tandis que son index droit pointe un endroit précis sur le sol. Placé sur un haut piédestal en grès rouge (près de 3 mètres), où repose aussi une lampe de mineur, l’ensemble est imposant. L’attitude donnée à A-H. Dumont par le sculpteur vise sans aucun doute à insister sur les travaux originaux de ce scientifique.

Autodidacte repéré par d’Omalius d’Halloy, professeur extraordinaire de la toute jeune Université de Liège (1835), Dumont avait entrepris seul la réalisation d’une carte géologique des quatre provinces wallonnes. Le modèle mathématique qu’il met au point lui permet de décrire la formation des couches géologiques et, avec une précision redoutable, les diverses stratifications du sous-sol. Ses travaux permettent notamment d’identifier la présence de gisements charbonniers. Grâce à lui, l’exploitation houillère connaît un essor spectaculaire en pays wallon ; par ailleurs, l’intérêt pour la géologie fait naître une véritable école auprès des universitaires. Couvert d’honneurs et de récompenses de son vivant, tant dans sa propre ville que dans son pays et à l’étranger, nommé recteur de l’Université (1856-1857), Dumont ne résistera pas à la fatigue engendrée par son dynamisme débordant. Moins de dix ans après sa disparition, le monument réalisé par Eugène Simonis rend hommage à sa brillante carrière.

Dès 1860, un comité s’était constitué pour l’érection d’un tel hommage. Une souscription publique avait permis de rassembler un capital initial qu’une intervention publique (la ville pour le piédestal) vient compléter. Quant à l’emplacement actuel de la statue, il diffère de celui inauguré en 1866. En effet, les travaux d’agrandissement du bâtiment central de l’Université ont contraint un déplacement – périlleux et mouvementé – du monument d’une vingtaine de mètres en 1890. L’œuvre n’en est pas sortie indemne. Depuis lors, un grillage en fer forgé encercle l’ensemble monumental. 

Sources 

Liège, Patrimoine architectural et territoires de Wallonie, Liège (Mardaga), 2004, p. 363
Charles BURY, Les Statues liégeoises, dans Si Liège m’était conté, n°35, été 1970, p. 5
G. DEWALQUE, dans Biographie nationale, t. VI, col. 283-295
Frédéric BOULVAIN, Jacqueline VANDER-AUWERA, Géologie de terrain. De l’affleurement au concept. Géologie, Liège, 2011, p. 7-15 (en ligne http://www.editions-ellipses.fr/PDF/9782729863333_extrait.pdf) (s.v. mai 2013)
Musée des Beaux-Arts, Exposition Le romantisme au pays de Liège, Liège, 10 septembre-31 octobre 1955, Liège (G. Thone), s.d., p. 150-151
Edmond MARCHAL, dans Biographie nationale, t. XXII, col. 572-579
Chantal JORDENS, dans Jacques VAN LENNEP (dir.), La sculpture belge au 19e siècle, catalogue, t. 2, Artistes et Œuvres, Bruxelles, CGER, 1990, p. 557-561
Alexia CREUSEN, dans Musée en plein air du Sart Tilman, Art&Fact asbl, Parcours d’art public. Ville de Liège, Liège, échevinat de l’Environnement et Musée en plein air du Sart Tilman, 1996

Monument  André-Hubert Dumont

Actuelle place du XX août
4000 Liège

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Paul Delforge

Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Mémorial Joseph DUFRANE

Statue à la mémoire de Joseph Dufrane, mieux connu sous le pseudonyme de Bosquétia, réalisée par Léon Gobert, 28 septembre 1913

C’est à l’occasion de la première célébration de la Fête de la Wallonie à Frameries que l’on a procédé à l’inauguration du monument Bosquétia, en souvenir du poète wallon Joseph Dufrane. Un Comité s’était constitué, comprenant notamment Louis Piérard, Ph. Passelecq et l’avocat Demoustier, afin de réunir les fonds nécessaires à la réalisation du monument. La cérémonie officielle est l’occasion pour ce Comité de remettre le monument aux autorités locales, en l’occurrence au bourgmestre Désiré Maroille. Plusieurs discours, récitations de poème et musiques sont interprétées, en présence notamment de Jules Destrée. Honorer un auteur wallon dans le cadre des fêtes de Wallonie leur apparaissait comme une évidence.

Né à Frameries en 1833 et décédé en 1906, Joseph Dufrane a développé une importante activité dans l’industrie. Directeur de charbonnages, il est surtout connu pour être un artiste aux multiples facettes, et considéré comme le « fondateur de la littérature dialectale du Borinage » (Piron). Organiste, chef de fanfare, le musicien était chansonnier et compositeur. Installé à Bruxelles vers 1880, il ressent le besoin de se consacrer aux lettres wallonnes : adaptant en borain des fables de La Fontaine et des pièces de Molière et de Racine, il crée ensuite des œuvres originales, tant en prose que sous forme de chansons ou de pièces de théâtre. Donnant ses lettres de noblesse au wallon borain, il compose En’ c’èst nî co Fram’rîye qui est rapidement considéré comme un hymne pour Frameries et sa région. Chroniqueur dans la presse quotidienne, il utilise le pseudonyme de Bosquétia, l’Écureuil, surnom qui lui survivra. 

Œuvre du sculpteur montois Léon Gobert (1869-1935), le monument alterne la pierre et le bronze ; il se compose d’une stèle érigée sur des gradins bruts de pierre bleue ; dans la partie supérieure, est inséré un médaillon figurant le poète. Et au sommet, un écureuil grignote une branche de chêne. Il s’agit bien sûr de la référence explicite au surnom de Dufrane. Sur les gradins une petite fille lit en souriant l’inscription :

«  A Joseph Dufrane
Qui sous le nom de Bosquétia
A créé et popularisé les lettres boraines.
Ses amis et admirateurs ».

Élève et disciple de Charles Van Oemberg à l’Académie des Beaux-Arts de Mons, dont il deviendra lui-même professeur, Léon Gobert s’est spécialisé dans la réalisation de sculptures, monuments et bas-reliefs illustrant le travail de la mine et la misère ouvrière. Natif de Wasmes où il a laissé plusieurs œuvres, Léon Gobert a réalisé notamment la Fontaine de L’Ropieur à Mons. 

Sources 

Colfontaine, Dour, Frameries, Honnelles et Quévy, Patrimoine architectural et territoires de Wallonie, Liège (Mardaga), 2006, p. 151
Wallonia, t. XXI, 1913, p. 622
Jacques VAN LENNEP (dir.), La sculpture belge au 19e siècle, t. 1 et 2, Bruxelles, CGER, 1990, p. 194, 598
Robert WANGERMÉE (dir.), Dictionnaire de la chanson en Wallonie et à Bruxelles, Liège, Mardaga, 1995, p. 84-85
Maurice PIRON, Anthologie de la littérature dialectale de Wallonie, poètes et prosateurs, Liège (Mardaga), 1979, p. 206

7080 Frameries

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Paul Delforge

Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Monument Barthélemy DU MORTIER

Monument  Barthélemy Du Mortier, réalisé par Charles Fraikin, 10 septembre 1883.

Après avoir choisi de rendre hommage à Christine de Lalaing en élevant, au début des années 1860, une statue à celle qui défendit Tournai face aux troupes espagnoles d’Alexandre Farnèse, les autorités tournaisiennes attendent vingt ans avant d’apporter leur nouvel écot à la glorification des héros « belges » du passé. Depuis les années 1840, les gouvernements belges successifs incitent et soutiennent toutes les initiatives visant à l’implantation de statues dans l’espace public qui seraient autant de références au nouvel État. Après Christine de Lalaing, Tournai choisit d’honorer Barthélemy Du Mortier (1797-1878), botaniste, fondateur du Courrier de l’Escaut en 1829 mais surtout représentant de Tournai au Parlement à partir de 1831. Le nom de Barthélemy Dumortier figure parmi ceux d’un millier d’acteurs majeurs de 1830 proposés, en 1831, pour recevoir la Croix de Fer. Une Commission officielle du jeune État belge a en effet retenu qu’au cours des journées de la révolution de 1830, ce jeune « propriétaire de Tournai » a contribué « puissamment à développer l’esprit national et à organiser la résistance aux actes oppressifs du gouvernement déchu ; il distribua sur la place publique aux bourgeois et aux soldats de la garnison les couleurs nationales le 8 septembre 1830 ; contribua à l’attaque des postes hollandais le 28 ; il se rendit en parlementaire à la citadelle quoiqu’il fût décrété d’arrestation, pour régler la capitulation de la ville ». C’est par conséquent un « héros de 1830 » que les autorités tournaisiennes honorent en 1883, sans oublier les autres facettes de l’enfant du pays.

Homme de sciences, Dumortier s’est intéressé à la fois à la zoologie, à l’archéologie, à l’histoire et surtout à la botanique. Ses nombreux travaux le montrent en quête d’un nouveau système de classification du règne végétal. S’il apporte une contribution notamment à la découverte de la division cellulaire par cloisonnement, il n’a jamais remis en question ses convictions créationnistes, en dépit du développement des idées darwiniennes. De forte conviction catholique, Barthélemy Du Mortier en a fait un engagement politique. À la fin des années 1820, il s’est mobilisé contre le régime hollandais mis en place au lendemain du Congrès de Vienne. Fondateur du journal Le Courrier de l’Escaut (1829), il s’impose comme l’un des chefs de file du front d’opposition qui se manifeste à Tournai contre le régime hollandais. Après sa participation active aux événements de 1830, il est choisi pour représenter Tournai à la Chambre (1831). Il s’y distingue en se montrant l’un des plus farouches opposants à l’approbation du traité des XXIV articles. Même après la signature du traité, il continuera à réclamer pour la Belgique les frontières qui étaient celles du jeune État en 1830 (avec le Limbourg et le grand-duché de Luxembourg).

Député jusqu’à sa mort, en 1878, représentant de l’arrondissement de Roulers à partir de 1848, il demeure constamment attentif à la position du Vatican dans les affaires intérieures belges. En 1872, il est nommé Ministre d’État. Gratifié du titre de comte par Léopold II, Dumortier n’en fera pas état avant sa mort. Ses descendants transformeront alors son nom en isolant la particule, Du Mortier. Au-delà des récompenses, honneurs et titres nombreux, il paraît important de retenir que Barthélemy Dumortier a aussi présidé la toute jeune Société royale de Botanique de Belgique dès 1862, qu’il a contribué à la fondation du Musée d’histoire naturelle de Tournai et à celle du Jardin Botanique de l'État qui devient autonome en 1870. Membre de la Commission royale d'histoire (1838-1878), il s’est aussi intéressé particulièrement à la collégiale de Tournai, au lieu de naissance de P-P. Rubens, ainsi qu’au rôle de Constantin le Grand à Tournai. C’est sans conteste une personnalité tournaisienne majeure qui est choisie au début des années 1880. Son monument est aussi le tout premier dédié à un homme politique catholique dans l’espace public de Wallonie.

Une souscription nationale est lancée pour rassembler les fonds nécessaires et le sculpteur Charles Fraikin (1817-1893) est chargé de réaliser le monument. Formé à l’Académie d’Anvers, sa ville natale, puis à Bruxelles, il s’initie au dessin puis à la peinture. La mort de son père, notaire à Herentals, le contraint à trouver une occupation professionnelle : engagé dans la pharmacie d’Auguste de Hemptinne, il y fait la rencontre du peintre F-J. Navez qui l’encourage dans ses études du soir en gravure. Avec un diplôme de pharmacien, Fraikin ouvre une officine à Genappe (1835), avant de se consacrer entièrement à la sculpture. Après l’Académie de Bruxelles (1840-1842), le jeune artiste expose dans les salons où il se fait remarquer (médaille d’or à Bruxelles en 1845). Remarqué par Léopold Ier qui lui accorde sa protection, Fraikin obtient de nombreuses commandes officielles, essentiellement à Bruxelles (Hôtel de ville, monuments Rouppe, Henri Ier, Colonne du Congrès, Quetelet et surtout Egmont et Hornes). Auteur de nombreux bustes et de monuments à vocation religieuse, Fraikin poursuit aussi une œuvre d’inspiration plus personnelle, continuant à exposer lors de Salons ou d’Expositions. Quand il se voit confier le monument « tournaisien », le sculpteur est au firmament de sa carrière et comblé d’honneurs.

Monument  Barthélemy Du Mortier

Attentif à traiter les facettes les plus significatives de la personnalité de Barthélemy Dumortier, Ch-A. Fraikin soigne les détails, tout en ciselant son sujet dans le marbre blanc. Debout, vêtu d’habits bourgeois, avec une cocarde accrochée à hauteur de ceinture et une décoration du côté gauche de la poitrine, Dumortier est figé dans une attitude dynamique, que le bras droit replié sur la poitrine accentue. On ne sait s’il commente, pérore ou commande, mais son attitude suscite l’envie de partager son élan. Parmi les détails, le sculpteur donne à voir un lion assis, tenant sous ses griffes avant un document sur lequel se lit aisément la mention « XXIV articles ». Dans sa main gauche, Dumortier tient peut-être le texte, enroulé, de son discours, tandis qu’à côte de son bras figurent deux livres, dont nul ne sait s’ils sont de botanique ou d’histoire.

Entouré à l’origine par une grille en fer forgé tandis que des arbres formaient un fonds de verdure, le monument Du Mortier faillit traverser indemne toute la Première Guerre mondiale. Ce n’est que le 7 novembre 1918 que des soldats allemands s’en prennent à lui, arrachant la statue de son socle et la faisant basculer. La statue est alors abîmée – on en voit encore la trace à hauteur des genoux – mais elle est réparée. Le socle quant à lui nécessite d’en élever un nouveau. Sur les parois latérales, sont représentées, en saillies, des graminées entrelacées et une feuille de fougère, références évidentes au botaniste. Vers 1822/1823, Dumortier avait en effet entrepris l'examen des graminées, et tenté une révision de leur classification qu’il publia (Observations sur les Graminées, 1823). Sobrement, sur la face avant du socle est gravée la dédicace déjà présente sur le socle initial :

A
BARTHÉLEMY
DU MORTIER
-- . --
ÉRIGÉ


PAR
SOUSCRIPTION NATIONALE
MDCCCLXXXIII

Lors du relèvement du monument dans les années 1920, une mention est ajoutée pour dénoncer l’acte de vandalisme des Allemands de 1918. En mai 1940, cette mention disparaît… D’autres aménagements, par temps de paix cette fois, concerneront l’environnement immédiat du monument qui trouve désormais place à l’angle du Pont-de-fer et du quai des Salines. 

 

http://www.sculpturepublique.be/7500/Fraikin-BarthelemyDuMortier.htm (s.v. août 2013)
Liste nominative de 1031 citoyens proposés pour la Croix de Fer par la Commission des récompenses honorifiques (p. 1-129) dans Bulletin officiel des lois et arrêtés royaux de Belgique, n°807, 1835, t. XI, p. 44-45
Jean-Luc DE PAEPE, Christiane RAINDORF-GÉRARD (dir.), Le Parlement belge 1831-1894. Données biographiques, Bruxelles, 1996, p. 286-287
Histoire du Sénat de Belgique de 1831 à 1995, Bruxelles, Racine, 1999, p. 392
Jacky LEGGE, Tournai, tome II : Monuments et statues, Gloucestershire, Éd. Tempus, 2005, coll. Mémoire en images, p. 18-22
Sybille VALCKE, dans Jacques VAN LENNEP (dir.), La sculpture belge au 19e siècle, catalogue, t. 2, Artistes et Œuvres, Bruxelles, CGER, 1990, p. 399-401
P. HILDEBRAND, dans Biographie nationale, t. 30, col. 611-628
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I, p. 583

Quai des Saline
7500 Tournai

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Paul Delforge

Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Plaque Albert DU BOIS

Plaque commémorative Albert du Bois, réalisé par le maître tailleur de pierres Dhyne, , à l’initiative du Cercle d’information et d’histoire locale des Écaussinnes, 25 septembre 1982.

La maison familiale de la famille du Bois, appelée au XIXe siècle « le château du Bois » et devenue à la fin du XXe siècle « la pharmacie Poulet », se trouve au cœur d’Écaussinnes, sur la Grand Place. Y ont vécu plusieurs générations de « du Bois », dont le grand-père d’Albert qui fut garde d’honneur de Napoléon puis bourgmestre d’Écaussinnes d’Enghien (entre 1836 et 1843). C’est là qu’a grandi Albert (1872-1940) ; c’est là aussi qu’un précepteur lui apprend à lire et à calculer, avant son inscription au Collège Saint-Michel, à Bruxelles (1881), puis au Collège Notre-Dame de la Paix à Namur, auprès des pères Jésuites pour son école secondaire (1884-1890). Élève brillant, il obtient son diplôme de docteur en Droit de l’Université catholique de Louvain dès 1895, année où son talent littéraire est déjà bien connu ; il a en effet commencé à écrire dès ses humanités à Namur (Fatalité, une œuvre jamais éditée, date de cette période, de même que la poésie Dernier chant qui est distinguée par un prix de l’Académie Mont Réal de Toulouse en 1889). En 1892, certaines de ses pièces sont déjà jouées à Paris. Un séjour prolongé en Grèce, au début des années 1890, inspire son premier roman (Amour antique), suivi de plusieurs autres qui forment une sorte de cycle où l’écrivain exprime sa nostalgie de la civilisation antique. Engagé dans la carrière diplomatique, le comte Albert du Bois est nommé en décembre 1897 comme attaché de Légation. Il entre en fonction à Londres durant l’été 1898 et est promu Secrétaire de Légation de 2e classe en 1899.

Très vite, le jeune diplomate perçoit un sentiment anti-français généralisé dans la population anglaise et s’irrite de l’impérialisme dont font preuve les hauts-responsables britanniques à l’égard de tout ce qui leur est étranger. Parallèlement, il élabore une grille de lecture particulièrement critique à l’égard de la Belgique. Observant le débat parlementaire sur la loi dite d’Égalité adoptée en 1898, son inquiétude à l’égard du sort qui est réservé en Belgique à la culture française alimente une pensée qui s’exprime dans des libelles et des romans qui ne passent pas inaperçus. En 1902, à la manière de Defuisseaux, il rédige une brochure à grand tirage populaire intitulée Le catéchisme des Wallons. Nos droits. Nos devoirs. Nos espérances. Cette démarche attire l’attention de la diplomatie belge sur les idées de son fonctionnaire en poste à Londres. Représenté pour la première fois au théâtre de Mons le 9 février 1903, son drame intitulé La veille de Jemmapes attise la polémique. Publié aussi en 1903, Belges ou français est l’œuvre d’un Secrétaire de Légation qui a fait l’objet d’une révocation (arrêté royal du 10 février 1903), en dépit du congé illimité qu’Albert du Bois avait demandé et obtenu en novembre 1901 pour préparer ses écrits incendiaires.

Considérant les Wallons comme des Français éloignés de leur mère patrie, il suggère, dans La république impériale publié en 1905, des formes pratiques d’unions entre la Belgique et la France. Considéré comme le théoricien de l’irrédentisme français de la Wallonie, il contribue par ses articles et par ses moyens personnels à la vie de revues wallonnes (comme Le Réveil wallon) et à l’élévation de symboles forts (les pierres du Coq de Jemappes – monument inauguré en 1911 – venaient de carrières d’Écaussinnes appartenant à la famille du Bois). En novembre 1913, il est élu comme représentant de Nivelles à l’Assemblée wallonne, mais il n’en est plus membre après 1919. Pendant la Grande Guerre, il a trouvé refuge en Suisse ; depuis Lugano, il semble maintenir un contact régulier avec plusieurs militants. Dans l’Entre-deux-Guerres, il apporte son patronage aux premiers rassemblements à l’Aigle blessé (dès 1928), préside différents cercles, mais est davantage une référence disponible qu’un acteur du mouvement qu’il a lancé.

Ses talents d’écriture sont aussi au service d’une œuvre littéraire personnelle tournée principalement vers le théâtre, où il privilégie la versification, assurément d’inspiration romantique. Avec le Cycle des XII génies, du Bois crée douze pièces dramatiques qui chacune porte le nom d’un « grand homme ». A côté de Rabelais, Hugo, Voltaire et même Shakespeare, L’Hérodienne est la plus connue. Il signe aussi un drame en prose Notre Déesse ou Dea Gallia, où il fait notamment un éloge de la politique extérieure du cardinal de Richelieu. S’inspirant à nouveau de la Grèce antique, du Bois signe d’autres ouvrages qui forment le cycle des Romans de l’hécatombe. Il use aussi des pseudonymes Albert d’Haufremont et Eugène Renaud. Ayant quitté Écaussinnes pour Nivelles déjà avant la Grande Guerre (le château de Fonteneau est une propriété de la famille de Prelle de la Nieppe dont il est issu par sa mère), du Bois aménage un théâtre de verdure dans sa propriété où se joueront des pièces interprétées par des sociétaires de la Comédie française. Marié dans la cathédrale de Nantes en 1929, il n’aura pas de descendant. L’exode de mai 1940 – il quitte Nivelles précipitamment pour Paris avant de rentrer au pays et de retrouver son château occupé les Allemands – a raison de sa santé.

Si un timbre-poste sort à son effigie en 1961, Albert du Bois reste oublié pendant quelques années dans ses deux communes wallonnes d’élection, Écaussinnes et Nivelles. En 1970, Nivelles organise une exposition en son honneur en même temps qu’une stèle est inaugurée au Parc de la Dodaine, à la suite de Franz Dewandelaer et de Paul Collet. En 1982, les autorités communales d’Écaussinnes s’associent au Cercle d’information et d’histoire locale pour inaugurer une plaque commémorative sur sa maison natale, à l’occasion des Fêtes de Wallonie. Bien sûr, c’est une pierre sortie d’une carrière d’Écaussinnes qui a servi de support au travail de gravure réalisé par M. Dhyne, maître tailleur de pierres choisi par le Cercle historique, initiateur du projet. S’inscrivant dans le cadre des Fêtes de Wallonie, l’inauguration se déroule le 25 septembre 1982, en présence de la veuve d’Albert du Bois. 

 

Plaque Albert du Bois (Écaussinnes)

 
La plaque commémorative Albert du Bois a été inaugurée sur la maison de famille d’Écaussinnes, en présence de madame de Prelle de la Nieppe et de Marcel Jacobs, premier bourgmestre du « Grand Écaussinnes ». 

Inauguration de la plaque commémorative Albert du Bois sur la maison de famille d’Écaussinnes, en présence de madame de Prelle de la Nieppe et de Marcel Jacobs, premier bourgmestre du « Grand Écaussinnes ». Photographie extraite de la revue Val Vert, 4e trimestre 1982, n°40, p. 82-84

 

Sources

Pierre PELTIER, Albert du Bois, romancier, poète, doctrinaire écaussinnois méconnu, dans Val Vert, 3e trimestre 1982, n°39, p. 52-59
Jules LEMAIRE, Discours prononcé à l’inauguration de la plaque commémorative, dans Val Vert, 4e trimestre 1982, n°40, p. 82-84
Philippe MURET, dans Paul DELFORGE, Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2000, t. I, p. 520-521

Grand Place
Boulevard de la Sennette
7190 Écaussinnes

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Paul Delforge

Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Bas-relief Porphyre-Augustin DRUART

Bas-relief en mémoire de P.A. Druart, réalisé par A. Regnier, 21 septembre 1936.
 
Sur la façade de l’hôtel de ville de Quaregnon, à gauche de la porte d’entrée principale, un imposant bas-relief en cuivre rend hommage

AU
SOUS-LIEUTENANT
P.A. DRUART
1868-1898
MORT en AFRIQUE
AU SERVICE DE
LA CIVILISATION

Sur fond de palmiers, une Africaine tient entre ses mains le médaillon représentant le profil gauche de Druart. L’initiative de ce mémorial revient au Cercle africain borain, soutenu dans sa démarche par la commune de Quaregnon. Plusieurs incertitudes et interrogations entourent ce bas-relief qui semble avoir été inauguré le 21 septembre 1936 pour célébrer le 4e anniversaire du Cercle africain borain.

Association fort active, le Cercle réunit des anciens d’Afrique qui veulent honorer la mémoire de ceux qui contribuèrent à l’épopée belge en Afrique, tout en créant un réseau de solidarité entre ses membres revenus au pays. À diverses reprises, avant la Seconde Guerre mondiale, ce dynamique Cercle africain borain appose des plaques commémoratives bien en vue dans l’espace public de Wallonie, afin d’affirmer sa conviction de l’œuvre civilisatrice entreprise par les « blancs » en Afrique noire.

Le parcours de Porphyre-Augustin Druart n’a cependant rien de glorieux. Natif de Quaregnon, fils de Charles-Louis Druart et d’Isabelle-Augustine Dufrasne, le jeune homme avait accompli son École moyenne quand il s’engage à l’armée. Entré au 2e Chasseurs à cheval en 1891, brigadier en 1892, maréchal des logis en 1894, sous-lieutenant de réserve en 1897, il s’engage comme sous-lieutenant dans la Force publique de l’État indépendant du Congo. Il quitte l’Europe durant l’été 1897 et est affecté à Boma, puis à Bomokandi. C’est là qu’il décède quelques mois plus tard, atteint d’une gastro-entérite aigue (février 1898). 

Si une incertitude demeure quant à l’année de naissance de P-A. Druart (1868 selon la plaque commémorative, 1862 selon la Biographie coloniale), on peut aussi s’interroger sur les raisons du choix de ce sous-lieutenant comme objet d’une plaque commémorative par le Cercle africain borain. Ses origines boraines n’expliquent pas tout. Par ailleurs, si la date de l’inauguration est correcte (septembre 1936), on ignore sur quel bâtiment, la plaque fut originellement apposée. L’actuel hôtel de ville qui accueille la plaque lui est en effet postérieur. La première pierre de l’hôtel de ville de Quaregnon a été posée le 18 octobre 1937 et son inauguration a eu lieu le 11 septembre 1938.

Quant au sculpteur A. Regnier, il est aussi l’auteur du bas-relief placé sous le porche d’entrée de l’hôtel de ville de Mons, et qui rend hommage aux pionniers belges au Congo. 

Sources 

Marthe COOSEMANS, dans Biographie coloniale belge, t. V, 1958, col. 271-272
Cor ENGELEN, Mieke MARX, Dictionnaire de la sculpture en Belgique à partir de 1830, Bruxelles, août 2006, t. VI, p. 3019

 

Bas-relief P.A. Druart (Quaregnon)

Grand Place
Quaregnon

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Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam

Statue Jean d’Outremeuse

Statue de Jean d’Outremeuse, réalisée par Alphonse de Tombay, entre 1877 et 1884.



Au milieu du XIXe siècle, afin de doter l’institution provinciale de Liège de bâtiments dignes de ce niveau de pouvoir, d’importants travaux sont entrepris autour de l’ancien palais des princes-évêques. Propriétaire des lieux (1844), l’État belge retient le projet du jeune architecte Jean-Charles Delsaux (1850) et lui confie la mission de réaliser la toute nouvelle aile, en style néo-gothique, sur le côté occidental du Palais. Face à la place Notger, Delsaux (1821-1893) achève l’essentiel du chantier en 1853, mais des raisons financières l’empêchent de réaliser la décoration historiée qu’il a prévue pour la façade du nouveau palais provincial. Vingt-cinq ans plus tard, le gouverneur Jean-Charles de Luesemans prend l’avis d’une commission pour déterminer les sujets et les personnes les plus dignes d’illustrer le passé de « la Nation liégeoise ». Placés sous la responsabilité de l’architecte Lambert Noppius (1827-1889), une douzaine de sculpteurs vont travailler d’arrache-pied, de 1877 à 1884, pour réaliser 42 statues et 79 bas-reliefs.


Parmi les 42 personnages illustres, il n’est pas étonnant de retrouver Jean d’Outremeuse, né Jean Desprez (1338-1399), dans la mesure où ce chroniqueur a été l’un des tout premiers à se lancer dans l’écriture de l’histoire de Liège, depuis les temps les plus anciens (il remonte à la Guerre de Troie) jusqu’au XIVe siècle. Pendant des générations, tant sa Geste de Liège que son histoire universelle intitulée Le Myreur des histors, ont été considérées comme la porte d’accès la plus aisée pour appréhender le passé liégeois. En « rymes françoises », sa Geste apparaît comme un roman chevaleresque, rédigé pour la noblesse de l’époque, et exaltant un sentiment national liégeois. Sa chronique en prose, quant à elle, mélange « faits historiques » et fantaisie, et apporte des témoignages précieux, voire uniques, aux « historiens », et nourrit la curiosité du « peuple » auquel Jean d’Outremeuse s’adressait en priorité.


Pour figer dans la pierre le chroniqueur liégeois, il a été fait appel à Alphonse de Tombay (1843-1918), fils et petit-fils de sculpteurs liégeois. Ami de Léon Mignon, il a bénéficié comme lui d’une bourse de la Fondation Darchis et a séjourné plusieurs mois à Rome quand il revient à Liège, au moment où s’ouvre le chantier de décoration du Palais provincial. Répondant à plusieurs commandes officielles dont un buste de Charles Rogier (1880) à Bruxelles qui aura beaucoup de succès, de Tombay signe à Liège six statues et trois bas-reliefs évoquant des scènes historiques (L'exécution de Guillaume de la Marck, La mort de Louis de Bourbon, L'octroi de la Paix de Fexhe). Exposant ses propres œuvres tout en répondant à de nombreuses commandes officielles à Bruxelles, il devient professeur à l’Académie de Saint-Gilles, avant d’en assurer la direction (1902).


Quant à la statue de Jean d’Outremeuse, elle trouve place sur la façade occidentale, à l’intersection entre celle-ci et le marteau gauche, sur la colonne centrale : le chroniqueur est placé entre Henri de Hornes et Jehan Le Bel. Coiffé d’un bonnet sans âge, il tient entre ses deux mains un livre entr’ouvert et, avec un air juvénile, donne l’impression de continuer à raconter ses histoires à ceux qui se rassembleraient sous ses pieds : sa statue est située dans la partie inférieure de la colonne.

 

Sources


Julie GODINAS, Le palais de Liège, Namur, Institut du Patrimoine wallon, 2008, p. 81-82
http://www.chokier.com/FILES/PALAIS/PalaisDeLiege-Masy.html
Hugo LETTENS, dans Jacques VAN LENNEP (dir.), La sculpture belge au 19e siècle, catalogue, t. 2, Artistes et Œuvres, Bruxelles, CGER, 1990, p. 350-351
Émile VARENBERGH, Jean Desprez, dans Biographie nationale, t. 5, col. 784-788

 

Façade du Palais provincial, face à la place Notger

4000 Liège

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Paul Delforge

IRPA

Buste Auguste DONNAY

Buste à la mémoire d’Auguste Donnay, réalisé par Georges Petit, 30 juin 1956 ( ?).

Ce n’est pas la première fois qu’il est demandé à Georges Petit de réaliser un portrait d’Auguste Donnay. En 1927, il avait signé un bas-relief au bois des Manants à Esneux. Trente ans plus tard, le sculpteur réalise un buste destiné au parc de la Boverie à Liège. Au lendemain de l’Exposition universelle de 1905, ce parc est progressivement devenu le lieu privilégié pour accueillir des monuments dédiés principalement à des artistes liégeois. Dès 1907, a été inauguré un buste dédié au peintre Léon Philippet ; en juillet 1923, Gilles Demarteau est honoré à son tour, avant que ne les rejoignent, sans être exhaustif, Louis Boumal (1925), Jean Varin (1928), Jean-Barthélémy Renoz (1930), Armand Rassenfosse (1935), Adrien de Witte (1938), Georges Antoine (1938) et Richard Heintz (1956). Une galerie des bustes prend ainsi place dans la pergola du parc de la Boverie ; elle permet au public de croiser une palette d’artistes de renom, du moins jusqu’au début du XXIe siècle. On assiste en effet alors à une série de disparitions et d’actes de vandalisme (vols, dégradation, « lancer de buste » dans la Meuse…) contraignant les autorités liégeoises à placer à l’abri les bustes restants. Si quelques monuments restent intacts, d’autres ont entièrement disparu, comme en témoignent certains socles nus dont celui d’Auguste Donnay. Enlevé de l’espace public de Wallonie, son buste a trouvé refuge dans les réserves du BAL.

Surnommé « le maître de Méry », professeur à l’Académie de Liège nommé en 1901, Auguste Donnay (1862-1921) avait choisi de résider à la campagne pour profiter en permanence du ravissement de la vallée de l’Ourthe. Cherchant l’endroit idéal à Méry même, il changea d’adresse à quatre reprises, trouvant finalement le nid idéal dans un repli du vallon, dans une demeure discrète qui transformait l’artiste en ermite ; c’est là qu’il vécut jusqu’en 1921. Là, Donnay disposait du paysage recherché, avec ses multiples variations de couleurs. Membre de la section liégeoise des Amis de l’Art wallon (1912), Donnay avait marqué le Congrès wallon de 1905 par un rapport où il apporta des arguments convaincants en faveur de l’existence d’un sentiment wallon en peinture.

Ami d’Auguste Donnay, Georges Petit (1879-1958) était né à Lille, de parents liégeois. Il grandit à Liège et reçoit une formation artistique à l’Académie des Beaux-Arts où il est l’élève de Prosper Drion, Jean Herman et Frans Vermeylen. Il deviendra plus tard professeur de cette Académie. « Depuis 1901, date de ses premières œuvres, jusqu’à la guerre de 1940, Georges Petit a occupé avec autorité la scène artistique liégeoise », affirme Jacques Stiennon qui explique qu’il devait sa position aux multiples commandes officielles reçues autant qu’à sa maîtrise précoce de son art. Sa sensibilité et sa capacité à transformer une anecdote en symbole universel ont influencé durablement ses élèves, parmi lesquels Oscar et Jules Berchmans, Robert Massart, Louis Dupont et Adelin Salle. 

D’abord attiré par les portraits, Petit a livré plusieurs bustes de grande facture (ainsi par exemple un buste d’Auguste Donnay conservé par le Musée de l’Art wallon), tout en s’intéressant à la condition humaine. Marqué par la Grande Guerre, l’artiste y puise une force qui se retrouve dans ses réalisations des années 1917 à 1927. C’est aussi à cette époque (1919 précisément) qu’il réalise la médaille commémorant la remise par la France de la Croix de la Légion d’honneur à la ville de Liège. Ensuite, comme épuisé par tant de souffrances, il choisit la peinture de chevalet et devient plus léger, sans tomber dans la facilité. Les visages humains tendent à disparaître et tant les paysages que les traditions wallonnes l’inspirent : en peinture, comme dans ses médailles (qui sont très nombreuses et d’excellente facture), voire dans les quelques sculptures qu’il exécute encore, comme la Tradition commandée par le Musée de la Vie wallonne. Le buste qu’il consacre à Auguste Donnay et qui vient orner le parc de la Boverie semble avoir été réalisé entre 1901 et 1910 ; il semble aussi avoir été installé au parc de la Boverie vers 1956. 

Sources 

La Vie wallonne, septembre 1927, LXXXV, p. 25-28
La Vie wallonne, octobre 1927, LXXXVI, p. 42-53
La Vie wallonne, III-IV, 1970, n°331-332, p. 234 + ill
Liliane SABATINI, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2000, t. I, p. 507-508
Jacques PARISSE, Auguste Donnay, un visage de la terre wallonne, Bruxelles, 1991
Maurice KUNEL, dans Biographie nationale, 1967-1968, t. 34, col. 244-247
Paul DELFORGE, Société des Amis de l’Art wallon, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. III, p. 1484-1486
Jacques STIENNON (introduction), Georges Petit, catalogue de l’exposition organisée à Liège du 9 janvier au 2 février 1980, Verviers, 1980
Charles BURY, Les Statues liégeoises, dans Si Liège m’était conté, n°35, printemps 1970, p. 15
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. II, p. 282

 

Buste Auguste Donnay (Liège)

Parc de la Boverie 
4020 Liège

carte

Paul Delforge