Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Buste Louis Van Laere

Après avoir quitté la rue des Charbonnages, une des artères importantes de la ville de Châtelet, on entre dans la Cité Van Laere au centre de laquelle s’élève, sur la place, le buste de Louis Van Laere. « S’élevait » serait plus exact car au printemps 2015, le buste avait été emporté et il ne demeurait que le socle formé de trois cubes en pierre bleue, toutes légèrement espacées l’une de l’autre et reposant sur un pied évasé. Sur la pierre supérieure demeure, en lettres noires, l’inscription : LOUIS VAN LAERE, mais on cherche en vain le buste en bronze. En raison d’une série de vols commis dans la région, le buste en bronze de Van Laere a été placé en sécurité par les autorités locales et est conservé par le Service communal de la Culture.


Au lendemain de la Grande Guerre, Louis Van Laere est employé par l’administration communale de Châtelineau ; il reçoit la responsabilité de coordonner une série d’œuvres sociales mises progressivement en place. Ainsi, dès octobre 1922, devient-il le gérant du « Foyer Moderne » et, pendant 40 ans, il sera la véritable cheville ouvrière de cette société de logement, n’étant remplacé qu’en début des années 1960 par le bourgmestre Théo Toussaint. À partir de 1936, Van Laere est l’administrateur de la nouvelle Petite Propriété Terrienne ; il préside aussi une société de prêt dont il fut l’un des fondateurs. Enfin, à la Libération, Louis Van Laere a été aussi le secrétaire communal de Châtelineau (1944-1946).
 

Sources

Informations communiquées par Stéphane Fravezzi, Société d’Histoire « Le Vieux Châtelet », juillet 2015
Ernest MARTIN, Histoire de Châtelineau, Charleroi, 1951, 2 vol.

 

Buste Louis Van Laere (Châtelet)

Cité Van Laere 
6200 Châtelet

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Paul Delforge

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Plaque Vincent VAN GOGH

Plaque commémorative Vincent Van Gogh, à l’initiative des autorités locales, 22 mars 1958.

Comme l’ont rappelé plusieurs manifestations inscrites dans le programme de Mons Capitale 2015 de la culture, le peintre Vincent Van Gogh a résidé pendant quelques mois dans le Borinage. De 1878 à 1879, il habite tour à tour à Pâturages (rue de l’Église) et à Wasmes (actuelle rue Wilson). Il partage alors sa foi évangélique avec les fidèles du « Salon du Bébé », le premier foyer protestant de la localité.
Bien avant Mons 2015, plusieurs initiatives ont été prises pour commémorer cette période importante du peintre car, comme le mentionne la légende du buste réalisé en 1958 par Ossip Zadkine et installé près de la place Saint-Pierre, c’est « D’ici [que] partit Vincent Van Gogh à la recherche du soleil et de soi-même. Année 1880 ».
En même temps que ce buste était inauguré, les autorités locales de Wasmes apposaient une plaque commémorative sur la façade du n°257 de la rue du Bois, à Petit-Wasmes. Cette plaque en pierre bleue et gravée rappelle le temps où :


CES (DEUX) MAISONS FORMAIENT
LE SALON DU BÉBÉ
OU V. VAN GOGH
PRECHA EN 1879


Né à Zundert, aux Pays-Bas, en 1853, Vincent Van Gogh a connu une scolarité difficile et ses premiers pas dans la vie professionnelle, d’abord fort heureux, se transforment en un échec. En 1876, il est licencié par l’important marchand d’art Goupil et Cie dont il ne partage pas le côté mercantile. Se sentant attiré par une vocation religieuse, il passe son temps à dessiner et à lire la Bible, mais échoue aux examens de théologie de l’Université d’Amsterdam, ainsi qu’à l’école protestante de Bruxelles (1877-1878). C’est alors qu’il devient prédicateur laïc et obtient une mission d’évangéliste dans le Borinage.
Ayant choisi de partager entièrement le sort des ouvriers, Van Gogh descend dans la fosse au charbonnage de Marcasse. Il partage sa foi évangélique avec les fidèles du Salon de Bébé, le premier foyer protestant de la localité de Wasmes. Mais l’évangéliste qui se montre particulièrement solidaire des luttes ouvrières est rappelé à l’ordre et doit affronter les protestations de l’Église réformée ; il déménage de Wasmes pour s’installer à Cuesmes (rue du Pavillon) où il réside un an (août 1879-octobre 1880). Durant cette période d’errance, il est en profond conflit avec sa famille. Finalement, les cours qu’il suit à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles (1880-1881) lui apportent une perspective nouvelle. Il est peintre quand il quitte définitivement le Borinage auquel il restera manifestement encore attaché. Comme l’a observé Ossip Zadkine, c’est une autre lumière qui attire alors l’artiste. Sans jamais parvenir à trouver la paix intérieure, Van Gogh deviendra le peintre maudit, produisant plus de 2.000 toiles et dessins en dix années, jusqu’à ce moment de 1890 où il commet l’acte fatal (Auvers-sur-Oise, 29 juillet).

Sources

Catherine DHÉRENT, Vincent Van Gogh au Borinage, 2010 sur http://mistraletnoroit.free.fr/IMG/pdf/Vincent_Van_Gogh_au_Borinage_Belgique_.pdf 
http://vangoghborinage.canalblog.com/ (s.v. juin 2015)
Freddy GODART, Sur les pas de Vincent Van Gogh dans le Borinage, Colfontaine, 2011
Louis PIÉRARD, La vie tragique de Vincent Van Gogh, Bruxelles, Labor, 1946
Pierre STÉPHANY, La Belgique en cent coups d’œil, Bruxelles, Racine, 2006, p. 123
O. Zadkine, Paris, Hachette, 1969, coll. Chefs-d’œuvre de l’art – Grands Sculpteurs n°142 
Ossip ZADKINE, Le maillet et le ciseau : souvenirs de ma vie, Paris, Albin Michel, 1968

Plaque Vincent Van Gogh (Petit-Wasmes)

Rue du Bois 257
7340 Petit-Wasmes

carte

Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Buste Vincent Van Gogh

Buste Vincent Van Gogh, 22 mars 1958.
Réalisé par Ossip Zadkine.

Situé au cœur d’un rond-point aménagé et arboré, près de la place Saint-Pierre, à Wasmes, un buste de Vincent Van Gogh rappelle que le célèbre artiste résida pendant quelques mois dans le Borinage. Le buste est posé sur une stèle en marbre noir ; une inscription en lettres blanches indique simplement :

VAN GOGH
1853 – 1890

Afin de faire face au vandalisme, l’œuvre exposée est une copie de l’originale réalisée par Ossip Zadkine et conservée dans le hall d’entrée de la maison communale de Colfontaine. Une niche vitrée protège en effet le bronze que l’artiste avait légendé : 

« D’ici partit Vincent Van Gogh à la recherche du soleil et de soi-même. Année 1880 ».

En effet, de 1878 à 1879, Van Gogh réside tour à tour à Pâturages (rue de l’Église) et à Wasmes (actuelle rue Wilson). Il partage sa foi évangélique avec les fidèles du Salon de Bébé, le premier foyer protestant de la localité.
Né à Zundert, aux Pays-Bas, en 1853, Vincent Van Gogh a connu une scolarité difficile et ses premiers pas dans la vie professionnelle, d’abord fort heureux, se transforment en un échec. En 1876, il est licencié par l’important marchand d’art Goupil et Cie dont il ne partage pas le côté mercantile. Se sentant attiré par une vocation religieuse, il passe son temps à dessiner et à lire la Bible, mais échoue aux examens de théologie de l’Université d’Amsterdam, ainsi qu’à l’école protestante de Bruxelles (1877-1878). C’est alors qu’il devient prédicateur laïc et obtient une mission d’évangéliste dans le Borinage.

Ayant choisi de partager entièrement le sort des ouvriers, Van Gogh descend dans la fosse au charbonnage de Marcasse. Mais l’évangéliste qui se montre particulièrement solidaire des luttes ouvrières est rappelé à l’ordre et doit affronter les protestations de l’Église réformée ; il déménage de Wasmes pour s’installer à Cuesmes (rue du Pavillon) où il réside un an (août 1879-octobre 1880). Durant cette période d’errance, il est en profond conflit avec sa famille. Finalement, les cours qu’il suit à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles (1880-1881) lui apportent une perspective nouvelle. Il a quitté définitivement le Borinage auquel il restera manifestement encore attaché. Comme l’a observé Ossip Zadkine, c’est une autre lumière qui attire alors le peintre. Sans jamais parvenir à trouver la paix intérieure, Van Gogh devient le peintre maudit, produisant plus de 2.000 toiles et dessins en dix années, jusqu’à ce moment de 1890 où il commet l’acte fatal (Auvers-sur-Oise, 29 juillet).

La complexité de Van Gogh n’a pas échappé à Ossip Zadkine, sculpteur né à Vitebsk, en Biélorussie, le 14 juillet 1890, quasiment au moment où Van Gogh mettait fin à ses jours. Établi en France vers 1910, Zadkine y accomplit l’essentiel de sa carrière. Sa maison, rue d’Assas, deviendra plus tard un musée dédié à l’œuvre de celui qui est considéré comme l’un des grands maîtres de la sculpture cubiste. Celui qui est aussi dessinateur, illustrateur, aquarelliste et graveur est l’auteur de plus de 400 sculptures. Sa renommée est internationale quand il consacre son temps, entre 1955 et 1960, à la réalisation d’œuvres sur Vincent Van Gogh. En 1961, Auvers-sur-Oise inaugure son Monument à Van Gogh, puis c’est Zundert qui accueille l’étonnante statue de Zadkine intitulée Les deux frères Van Gogh (28 mai 1964). Depuis le 22 mars 1958, jour de l’inauguration officielle, Wasmes dispose elle aussi d’un buste Van Gogh signé Zadkine. Celui-ci avait été fort impressionné par l’artiste maudit lors d’un voyage qu’il effectua dans les années 1920 sur les lieux où Van Gogh avait travaillé et évangélisé.

Sources

http://vangoghborinage.canalblog.com/ (s.v. juin 2014)
Catherine DHÉRENT, Vincent Van Gogh au Borinage, 2010 sur http://mistraletnoroit.free.fr/IMG/pdf/Vincent_Van_Gogh_au_Borinage_Belgique_.pdf (s.v. juin 2014)
Freddy GODART, Sur les pas de Vincent Van Gogh dans le Borinage, Colfontaine, 2011
Louis PIÉRARD, La vie tragique de Vincent Van Gogh, Bruxelles, Labor, 1946
Pierre STÉPHANY, La Belgique en cent coups d’œil, Bruxelles, Racine, 2006, p. 123
O. Zadkine, Paris, Hachette, 1969, coll. Chefs-d’œuvre de l’art – Grands Sculpteurs n°142 
Ossip ZADKINE, Le maillet et le ciseau : souvenirs de ma vie, Paris, Albin Michel, 1968

Buste Vincent Van Gogh – © Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam

Près de la place Saint-Pierre
Rue Tierne Carion
7340 Wasmes

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Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam

Mémorial Albert VAN DEN BERG

Mémorial Albert van den Berg.
Réalisé par Halinka Jakubowska.


« J’ai gravé une chaine d’étoiles de David pour évoquer le réseau qu’il avait mis en place. Des petites étoiles, puis des plus grandes. Certaines sont effacées, car tout le monde n’a pas survécu… » commentait Halinka Jakubowska, dans une interview au journal Le Soir, au sujet du mémorial van den Berg qu’elle signe en 2010 dans le quartier du Laveu, à Liège. Docteur en Droit de l’Université de Liège, invalide de la Grande Guerre et décoré de la Croix de feu, Albert van den Berg (1890-1945) a reçu le titre de Juste parmi les nations de l’Institut Yad Vashem en 1995. Durant la Seconde Guerre mondiale, il s’est en effet mobilisé pour sauver des vies, certes la sienne et celle de ses proches, mais surtout celle de nombreux enfants et adultes juifs persécutés par l’occupant. Avec l’aide de milieux catholiques (l’évêque de Liège Louis-Joseph Kerkhofs, les sœurs franciscaines et celles de Saint-Vincent-de-Paul), il parvient à mettre en place un réseau qui procure de faux papiers d’identité et cache des enfants juifs dans deux homes de Banneux et qui se montre particulièrement efficace de 1942 à 1944. Dénoncé en 1943, Albert van den Berg est envoyé en Allemagne dont il ne devait jamais revenir.

En 1960, un premier mémorial lui est consacré à Banneux, mais ce n’est qu’en 2010 que, en collaboration avec Guy Wolf qui préside le Foyer culturel juif de Liège, la ville de Liège pose un geste officiel similaire en inaugurant une stèle dans un endroit de la cité qui est un lieu de passage fréquenté et qui porte déjà le nom d’Albert van den Berg. La cérémonie se déroule en présence de l’ambassadeur d’Israël, des autorités locales et en particulier du bourgmestre de Liège, ainsi que du consul d’Israël à Liège. Reconnu officiellement en 1995 « Juste parmi les nations » par l’Institut Yad Vashem (comme avant lui, en 1981, l’évêque Louis-Joseph Kerkhofs), Albert van den Berg avait contribué à sauver près de 400 enfants juifs ainsi que le rappelle le texte gravé sur la pierre bleue du mémorial :


QUI SAUVE UNE VIE SAUVE L’UNIVERS TOUT ENTIER
LE PEUPLE JUIF RECONNAISSANT


Albert Van den Berg
Juste parmi les Nations


Mort en déportation (1890-1945)
Le réseau qu’il créa avec
son beau-frère Georges Fonsny
a sauvé 400 enfants juifs
condamnés à mort

par la barbarie nazie

Stèle Henri Tudor (Florival, Grez-Doiceau)

 

Si la face avant du monument est une surface polie, l’arrière par contre a été laissé brut, l’épaisseur étant de taille variable.

Artiste d’origine polonaise, née à Slubice en 1952, Halinka Jakubowska avait découvert Liège en 1972 et s’y est définitivement fixée ; elle y mène des études à l’Académie des Beaux-Arts avant de poursuivre sa formation à Anderlecht à l’Académie, où elle se spécialise dans la rénovation de la pierre et du bois. En 1990, le prix de la pierre lui est décerné par l’Association des Maîtres Tailleurs de pierre de la province de Liège ; il s’agit de la première des nombreuses reconnaissanc

es accordées à son travail : la pierre, puis le bronze, et progressivement la fonte sont autant de matières qui font l’objet de ses sculptures abstraites, d’intérieur ou d’extérieur, de petits formats ou monumentales. Jouant souvent sur la dualité, confrontant les matériaux (pierre et bronze) ou leur traitement (pierre polie aux bords rugueux), elle remporte plusieurs concours publics, dont celui de la fontaine de la place Saint-Séverin à Huy (1991), celui de la fontaine pour la Place saint-Lambert à Liège (1997), voire la fontaine de la place Patria à Soumagne (intitulée La Porte, en 2008). En 1995, l’année où elle achève l’hommage aux soldats polonais destiné au monument Interallié de Cointe, elle avait aussi séduit le jury formé pour désigner le sculpteur du mémorial Jean Gol. Prix Techni-Pierre de la Région wallonne 1992, prix Hembecca de la sculpture (1995) et prix Louis Schmidt (1995), prix de la Galerie Juvénal de la biennale d’art contemporain de Huy (2007), celle qui a été élue « Polonaise de l’année 2011 en Belgique » a exposé dans de nombreux endroits en Wallonie, plus particulièrement en province de Liège, ainsi qu’à Bruxelles, à Paris, en Suisse et aux Pays-Bas, seule ou lors d’expositions collectives.

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse, en particulier Le Soir et La Libre du 24 novembre 2010
Léon PAPELEUX, Un Liégeois qui sauva des centaines de juifs (1940-1944), dans La Vie Wallonne, 1980, t. LIV, p. 280-290 ; 1981, t. LV, p. 129-208
Une certaine idée de la Wallonie. 75 ans de Vie wallonne, Liège, 1995, numéro spécial de La Vie wallonne, t. LXIX, p. 252-253
Daniel DRATWA, Un aspect de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale en Belgique : les monuments juifs, dans Rudi VAN DOORSLAER (dir.), Les Juifs de Belgique de l’immigration au génocide. 1925-1945, Bruxelles, CERHSGM, 1994, p. 209-222
ENGELEN-MARX, La sculpture en Belgique à partir de 1830, Bruxelles, août 2006, t. III, p. 1574
Joseph TORDOIR, Des libéraux de pierre et de bronze. 60 monuments érigés à Bruxelles et en Wallonie, Bruxelles, Centre Jean Gol, 2014, p. 199-202
Informations communiquées par l’ambassade d’Israël (juillet 2015)
http://www.rtc.be/reportages/societe/1440880-un-monument-a-la-memoire-de-albert-van-den-berg 
http://reflexions.ulg.ac.be/cms/c_384587/fr/la-reconnaissance-des-justes-un-processus-memoriel-delicat?portal=j_55&printView=true 

Rue du Laveu, passage van den Berg
4000 Liège

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Paul Delforge

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Monument VAN DEN BERG

Monument van den Berg, auteur inconnu, 27 août 1960.

Le long de la route des Fawes, à Banneux, un mémorial Albert Van den Berg (1890-1945) a été aménagé dans la clôture d’enceinte de la Résidence Vierge des Pauvres, à quelques mètres à gauche du porche d’entrée, près du carrefour avec l’avenue Nusbaum. Rompant avec l’alignement des barrières en fer forgé blanches, un mur en moellons accueille un médaillon en bronze ainsi que deux plaques rendant hommage à cet avocat liégeois dont la vie fut enlevée, durant la Seconde Guerre mondiale, parce qu’il était juif.

Docteur en Droit de l’Université de Liège, invalide de la Grande Guerre et décoré de la Croix de feu, Albert van den Berg va se mobiliser pour sauver des vies, certes la sienne et celle de ses proches, mais surtout celle de nombreux enfants et adultes juifs persécutés par l’occupant. Avec l’aide de milieux catholiques (l’évêque de Liège, les sœurs franciscaines et celles de Saint-Vincent-de-Paul), il parvient à mettre en place un réseau qui procure de faux papiers d’identité et cache des enfants juifs dans deux homes de Banneux. Dénoncé en 1943, Albert van den Berg est envoyé en Allemagne dont il ne devait jamais revenir. En 1995, il a reçu le titre de Juste parmi les nations de l’Institut Yad Vashem.

C’est pour honorer sa mémoire, celle des millions de juifs victimes de la shoah et la bonne entente entre l’église catholique et la communauté israélite que l’initiative est prise à la fin des années 1950 d’ériger un mémorial à Banneux. Elle émane de la communauté juive de Belgique, à l’invitation de l’évêque de Liège Louis-Joseph Kerkhofs. Ce dernier avait contribué personnellement à la mise en place et à la réussite du réseau van den Berg de 1942 à 1944. L’inauguration s’est déroulée le 27 août 1960 en présence de représentants de toutes les autorités civiles et religieuses du pays de Liège.

Le médaillon en bronze présente van den Berg de face ; son nom est inscrit sur la partie supérieure, tandis que deux panneaux, l’un en hébreu, l’autre en français, précisent que le mémorial est destinée à celui :

« qui donna sa vie
pour les persécutés
du nazisme
juifs et chrétiens ».

Il s’agit du deuxième « mémorial juif » inauguré en extérieur en Wallonie, depuis la Seconde Guerre mondiale. Un premier l’avait été à Arlon en 1959.

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Léon PAPELEUX, Un Liégeois qui sauva des centaines de juifs (1940-1944), dans La Vie Wallonne, 1980, t. LIV, p. 280-290 ; 1981, t. LV, p. 129-208
Une certaine idée de la Wallonie. 75 ans de Vie wallonne, Liège, 1995, numéro spécial de La Vie wallonne, t. LXIX, p. 252-253
Daniel Dratwa, Un aspect de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale en Belgique : les monuments juifs, dans Rudi VAN DOORSLAER (dir.), Les Juifs de Belgique de l’immigration au génocide. 1925-1945, Bruxelles, CERHSGM, 1994, p. 209-222

Monument van den Berg

Rue des Fawes 58-62
4140 Banneux

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Paul Delforge

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Monument Achille URBAIN

Monument Achille Urbain, 1912.
Réalisé par Léon Gobert, aidé par l’architecte E. Bodson

En inaugurant, en 1912, un monument à la mémoire d’Achille Urbain, la cité de Frameries s’inscrit dans un courant qui caractérise les premières années du XXe siècle et une région s’étendant du Borinage au Brabant wallon. Il consiste à élever un monument en signe de reconnaissance à l’activité déployée par un médecin. Généralement, on insiste sur son dévouement, sur son rôle auprès des plus démunis, sur la gratuité des services qu’il prodigua sans compter son temps. Une souscription publique permet, tout aussi généralement, la réalisation du monument. Frameries ne déroge pas à cette tendance, en honorant Achille Urbain (La Bouverie 1838 – 1903) et, ici comme ailleurs, les informations permettant de dresser la biographie du médecin des pauvres brillent par leur rareté. Docteur en médecine et homme d’œuvres, Achille Urbain demeure ainsi depuis plus d’un siècle une célébrité sans histoire au cœur de la cité, dont le monument impose le respect aux passants.

En effet, ce n’est pas qu’un simple buste qui est implanté dans la cité ouvrière. Sur une large esplanade, un piédestal en forme d’obélisque élève bien haut un buste de style néo-classique, tandis qu’au pied se dressent deux personnages en bronze, de taille réelle. Serrant son enfant de son bras droit, une mère désigne clairement de son bras gauche le médecin généreux et explique à son enfant attentif les bienfaits qu’il a apportés jadis. L’ensemble repose sur un socle en pierre bleue de taille et de dimensions spectaculaires. Sur la face avant de la colonne a été gravée la dédicace :

AU DOCTEUR
A. URBAIN
1838 - 1903

À l’arrière, il est précisé que le monument a été « érige par souscription publique » en 1912.

Monument Achille Urbain – © Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam

L’architecte E. Bodson a réalisé l’ensemble du monument, avec le sculpteur Léon Gobert (Wasm

es 1869 – Mons 1935) qui signe le buste et le groupe des deux personnes. Élève et disciple de Charles Van Oemberg à l’Académie des Beaux-Arts de Mons, dont il deviendra lui-même professeur (1899-1934), puis à l’Académie de Bruxelles où il reçoit l’enseignement de Charles Van der Stappen, Prix Godecharle 1895, Léon Gobert s’est spécialisé dans la réalisation de sculptures, bustes, médaillons et bas-reliefs illustrant le travail de la mine, la misère et la condition ouvrière. On lui doit des types d’ouvriers ou d’ouvrières, des portraits et des sujets d’inspiration régionale. Travaillant surtout le bronze, il pratique aussi le modelage et la taille directe. Natif de Wasmes où il a laissé plusieurs œuvres, Léon Gobert a réalisé notamment la Fontaine de L’Ropieur à Mons.

 

Colfontaine, Dour, Frameries, Honnelles et Quévy, Patrimoine architectural et territoires de Wallonie, Liège (Mardaga), 2006, p. 190 et 195
Wallonia t. XII, 1904, p. 261
Wallonia, t. XXI, 1913, p. 622
Jacques VAN LENNEP (dir.), La sculpture belge au 19e siècle, t. 1 et 2, Bruxelles, CGER, 1990, p. 194, 598
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I, p. 634


 

 

Rue de la Libération 50
7080 Frameries La Bouverie

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Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Stèle Henri TUDOR

Stèle commémorative Henri Tudor, réalisée par Georges Vandevoorde, date inconnue.

À Florival (Grez-Doiceau), sur le site de l’ancienne usine Tudor, au cœur d’une large pelouse, s’élève un monument en pierre rouge dédié à Henri Tudor. Le nom de l’industriel est la seule mention qui subsiste sur la face avant du monument abîmé par le temps, tandis qu’un bas-relief, exécuté par Georges Vandevoorde (1878-1964), représente le profil gauche de l’industriel barbu. Un plant de rhododendrons semble vouloir continuer à fleurir au pied de ce souvenir en pierre d’une prospérité passée. D’usine Tudor, il n’est en effet plus question depuis 1995. Succède à Tudor producteur de batterie le distributeur Exide Technologies qui continue d’occuper les bâtiments que l’investisseur luxembourgeois avait fait construire au XIXe siècle.

Durant ses études à l’Université libre de Bruxelles, à l’école polytechnique (1879-1883), Henri Owen Tudor, citoyen du grand-duché de Luxembourg, se passionne pour l’électricité, en particulier pour la dynamo inventée par Zénobe Gramme en 1869 et pour la lampe à incandescence que commercialise Edison. Dès 1881, Tudor parvient à mettre au point un système pour stocker l’énergie électrique à partir d’accumulateur au plomb, perfectionnant ainsi l’invention de Gaston Planté (remontant à 1859). Depuis son village natal de Rosport, il parvient à valoriser son invention (l’électrode à grande surface) et à passer le cap de la fabrication industrielle. Dès 1886, Tudor parvient à convaincre les autorités d’Echternach de remplacer les réverbères à pétrole par un éclairage électrique : l’expérience est concluante et, très vite, Tudor doit constituer un Société anonyme belge pour l’Éclairage Public par l’Électricité afin de répondre à des sollicitations de localités belges, avant de se tourner aussi vers de nouveaux marchés en Allemagne, en Scandinavie et en Europe centrale.

Quand son usine de Rosport devient trop petite et alors que le grand-duché reste confiné dans le Zollverein imposé par Berlin, Henri Tudor décide de s’implanter en Brabant wallon, rachetant l’ancienne abbaye cistercienne de Florival, à Grez-Doiceau. C’est là, de 1901 jusqu’en 1995, que vont être fabriquées les batteries Tudor. Inventeur et investisseur, Tudor était présent à l’exposition universelle de Liège en 1905, avec un chariot dit « energy-car ». Peut-être est-ce là que sa route croise celle de Henri Pieper. Les deux hommes participent alors à la mise au point de l’Auto-Mixte, Tudor fournissant les accumulateurs électriques. À partir de 1908, il construit des batteries pour voitures à Florival sous la dénomination SA Accumulateurs Tudor. « Auto-Mixte », modèle exceptionnel de voiture hybride (pétrole, batterie électrique), rencontrera un certain succès en Europe jusqu’à la Grande Guerre, mais finalement ne parviendra pas à percer.

Si les successeurs des entreprises Tudor sont aujourd’hui dispersés à travers le monde, c’est à Grez-Doiceau que subsiste le monument honorant l’initiateur de cette aventure industrielle qui dure depuis plus d’un siècle. Le bas-relief est dû au talent de Georges Vandevoorde, sculpteur originaire de Courtrai, où il fit ses études à l’Académie sous la direction de Constant Devreese. Formé également auprès de Julien Dillens et de Charles Van der Stappen, Vandevoorde est occupé durant sept années aux côtés du sculpteur wallon Victor Rousseau, dans son atelier bruxellois (en 1958, il signera le monument Rousseau inauguré à Forest). Médailles et sculptures n’ont guère de secrets pour cet artiste qui affectionne les portraits, les nus et les allégories. Comme ses contemporains, il est souvent sollicité pour des monuments aux morts des deux guerres (Gembloux, Jemelle, Braine-le-Comte, etc.), tout en réalisant des œuvres d’inspiration personnelle ou de commande (comme des décorations pour des parcs publics à Bruxelles). Professeur à l’Académie de Molenbeek-saint-Jean, il en devient le directeur, tout en étant inspecteur dans l’enseignement artistique provincial du Brabant.

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Michel BEDEUR, Henri Pieper : Un génie créateur : 1867-1952, Andrimont, Vieux-Temps, 2003, p. 61-65
Henri WERNER, Ernest REITER, Henri Owen Tudor - l'impact d'une idée, Luxembourg 2009
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. II, p. 613

 

Stèle Henri Tudor (Florival, Grez-Doiceau)

Rue de Florival 
1390 Florival (Grez-Doiceau)

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Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Plaque Léon TRESIGNIES

Plaque commémorative au caporal Léon Trésignies, à l’initiative des autorités locales, c. 2012.

Pendant plusieurs années, la façade de la maison natale de Léon Trésignies, à Bierghes (Rebecq) présentait, entre les deux fenêtres du premier étage, légèrement à droite au-dessus de la porte d’entrée, une plaque commémorative dédiée à ce soldat héros de la Grande Guerre. Il s’agissait d’un marbre blanc stylisé sur sa partie supérieure, où étaient gravées deux palmes, en haut à gauche et à droite, et la mention suivante, au centre :


AU
CAPORAL
TRESIGNIES
NÉ À BIERGHES
LE 26 MARS 1886
HOMMAGE ET RECONNAISSANCE
1914 – 1918


La rue du village, où se situait la maison natale, fut d’ailleurs rebaptisée à son nom. Pendant plusieurs années aussi, la maison figurait sur le parcours d’une promenade rendant hommage aux héros de la localité (Rebecq Historical Association). Vers 2009-2010, la bâtisse a été rasée et de nouvelles maisons ont été construites. La plaque commémorative, quant à elle, a été préservée et apposée sur le monument aux morts des deux guerres de Bierghes, située à hauteur du rond-point de la place Léopold Nuttinck et de la rue caporal Trésignies. Construit en briques, le monument aux morts présente en effet la particularité d’être composé de trois parties relativement distinctes mais réunies : au centre, la partie la plus haute, est dédiée aux victimes de la Grande Guerre ; la partie de droite aux victimes de 1940-1944 et celle de gauche accueille la plaque en marbre blanc, en dessous de laquelle a été placé un médaillon avec la photographie du visage de Trésignies.
Ouvrier aux chemins de fer, ce natif de Rebecq a été mobilisé en août 1914 comme de nombreux autres jeunes Wallons de sa génération. Il a rejoint directement la 2e compagnie, 3e bataillon du 2e Chasseur à pied. Arrivé à hauteur du canal de Willebroeck, bloqué par les Allemands, il a fait la preuve d’un courage tel que le statut de héros lui a été immédiatement attribué. Il s’est en effet porté volontaire pour plonger dans le canal et tenter d’actionner le mécanisme du pont-levis. Repéré par les Allemands, il est abattu sur place (26 août 1914). Il est cité à l’ordre du jour de l’Armée belge le 15 septembre 1914 : « Au caporal Trésignies, le héros de Pont-Brûlé, il honora son régiment, l’armée et la nation ». Très vite, il devient le héros du Pont-Brûlé, un héros de la résistance nationale auquel de nombreux hommages seront rendus après l’Armistice, grâce à l’initiative de la Ligue du Souvenir ; tandis qu’une souscription est lancée dans toute la Belgique pour un monument à élever à hauteur du Pont-Brûlé et que Charleroi lui rend aussi hommage, sa commune natale ne pouvait faire moins que d’apposer une plaque commémorative sur sa maison natale et de continuer d’honorer sa mémoire : outre la présence de la plaque sur le monument aux morts et par conséquent les hommages annuels, le caporal a été au centre d’une exposition, en 2014, organisée au Moulin d’Arenberg, dans le cadre du centième anniversaire de la Grande Guerre.

Sources
 

http://www.1914-1918.be/photo.php?image=photos/tresignies/tresignies_02.jpg 
http://www.bel-memorial.org/names_on_memorials/display_names_on_mon.php?MON_ID=1154  (s.v. juillet 2015)
Yves VANDER CRUYSEN, Un siècle d’histoires en Brabant wallon, Bruxelles, Racine, 2007, p. 51-52
Raymond GILON, Les Carnets de la mobilisation 38-40, Liège, Dricot, s.d., p. 308
Arthur DELOGE, Le caporal Trésignies, le héros du Pont-Brûlé, Bruxelles, ACJB, 1922
Camille BUFFIN, La Belgique héroïque et vaillante, Paris, 1916, p. 117-119

Plaque Léon Trésignies (Bierghes)

Rue Caporal Trésignies
Ensuite place Léopold Nuttinck, c. 2012
1430 Bierghes

carte

Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Plaque, bas-relief et médaillon Léon TRESIGNIES

Plaque, bas-relief et médaillon à la mémoire de Léon Trésignies, réalisée par Eugène de Bremaecker, 1920.

À Charleroi, sur le boulevard général Michel, la caserne qui accueille désormais le Musée des Chasseurs à pied porte depuis les années 1920 le nom du caporal Trésignies. Né à Bierghes en 1886, cet ouvrier aux chemins de fer a été mobilisé en août 1914 et a rejoint directement la 2e compagnie, 3e bataillon du 2e Chasseur à pied. À hauteur du canal de Willebroeck, sa compagnie est bloquée par les Allemands et il n’hésite pas à se porter volontaire pour plonger dans le canal et tenter d’actionner le mécanisme du pont-levis. Repéré  par les Allemands, il est abattu sur place (26 août 1914). Cité à l’ordre du jour de l’Armée belge, il devient le héros du Pont-Brûlé, un héros de la résistance nationale auquel de nombreux hommages sont rendus après l’Armistice. 

À Charleroi, une réalisation du sculpteur Eugène de Bremaecker est inaugurée en 1920. Elle représente le profil gauche de Trésignies inscrit dans un médaillon, cerclé de feuilles de chêne et de laurier ; une étoile le surmonte. Dans la partie inférieure, apparaît en grand la mention :


« Au Caporal Trésignies »


Vient ensuite un long texte gravé dans le bronze qui explique dans le détail l’exploit du héros :


« Est cité à l’ordre à l’ordre du jour du 15 septembre 1914 :
Trésignies Léon, caporal, 2e compagnie, 3e bataillon du 2e Chasseur à pied
Ce militaire s’est offert à son commandant pour travers à la nage
le canal de Willebroeck afin de glisser le tablier du pont qui devrait se
manœuvrer de la rive fortement occupée par l’adversaire.
A été frappé mortellement pendant qu’il actionnait le mécanisme du pont.
Sachant qu’il allait à la mort, le caporal Trésignies, avec un courage
d’une simplicité héroïque, a écrit son nom sur un bout de papier qu’il remit
à un sous-officier puis partit pour ne plus revenir.
Ce Caporal honore son régiment, l’armée et la nation ».


Habile portraitiste et médailleur, les autorités ont fait appel à Eugène de Bremaecker (1879-1963) pour réaliser le médaillon de Trésignies. Élève de Victor Rousseau et de Julien Dillens à l’Académie de Bruxelles (1900-1907), sa ville natale, attiré par la photographie à laquelle il consacre beaucoup de temps avant la Grande Guerre où il fut volontaire, de Bremaecker trouve à vivre de la sculpture, pour laquelle il avait de réelles prédispositions, après l’Armistice, en répondant notamment à des commandes officielles pour plusieurs monuments aux victimes du conflit mondial. Des bustes du roi et du cardinal Mercier assoient cependant davantage sa notoriété et lui ouvrent de nombreuses portes, en Belgique comme en Europe. Fréquentant les Salons depuis le XIXe siècle, il entretient sa propre création, en réalisant des statues et statuettes de danseuses qui sont très prisées. Actif jusque dans les années 1950, de Bremaecker a signé un tel nombre d’œuvres qu’il est quasi impossible d’en dresser l’inventaire ; les unes étaient destinées à être exposées à l’intérieur, d’autres, à l’extérieur, comme son Trésignies, à Charleroi, inauguré en 1920, ou La Musique réalisé pour l’Exposition de l’Eau, à Liège, en 1939.

À l’intérieur de la caserne, figure un second hommage à Trésignies. Surmontée d’un bas-relief illustrant une femme et un homme séparé par une flamme brûlant pour la patrie, une plaque, entre deux couronnes de laurier, une à gauche et une à droite mentionnant les dates de 1886 et de 1914, rend hommage à Trésignies de la manière suivante :


« Au caporal Trésignies
le héros de Pont-Brûlé
il honora son régiment
l’armée et la nation
(ordre du jour de l’armée du 15 septembre 1914) »
 

Sources

http://www.bel-memorial.org/names_on_memorials/display_names_on_mon.php?MON_ID=1154
http://www.bel-memorial.org/cities/hainaut/charleroi/charleroi_caserne_tresignies.htm 
http://www.sculpturepublique.be/6000/DeBremaecker-CaporalTresignies.htm (s.v. juillet 2013)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Eug%C3%A8ne_J._de_Bremaecker (s.v. janvier 2014)
Yves VANDER CRUYSEN, Un siècle d’histoires en Brabant wallon, Bruxelles, Racine, 2007, p. 51-52
Raymond GILON, Les Carnets de la mobilisation 38-40, Liège, Dricot, s.d., p. 308
Arthur DELOGE, Le caporal Trésignies, le héros du Pont-Brûlé, Bruxelles, ACJB, 1922
Camille BUFFIN, La Belgique héroïque et vaillante, Paris, 1916, p. 117-119
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I, p. 310
 

Plaque, bas-relief et médaillon Léon Trésignies

Boulevard général Michel 1
6000 Charleroi

carte

Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Buste Jean Tousseul

Buste à la mémoire de Jean Tousseul, réalisé par André Wagnies, 7 octobre 1951.
 

Né à Landenne-sur-Meuse, Olivier Degée déménage à Seilles quand il a cinq ans : c’est là qu’il accomplit ses études, c’est aussi là qu’il commence à travailler dans les carrières qui donnent au village sa couleur grise. Il partage le sort des casseurs de pierre pendant plusieurs mois, avant d’être affecté aux fours à chaux, puis dans les bureaux de l'administration de l'entreprise. C’est l’époque de la Grande Guerre, période qui affecte encore davantage l’état de santé déjà fragile du jeune Degée. C’est aussi le moment où il est saisi par le virus de l’écriture et de la politique : journaliste, militant, pacifiste, socialiste, syndicaliste tout se mêle jusqu’au moment où il trouve sa voie. Écrivain régionaliste et écrivain social tout à la fois, Jean Tousseul réussit à rendre l’atmosphère de la vie de tous ceux qui travaillent et peinent dans sa région traversée par la Meuse. Le Village gris, Le Retour, L’Éclaircie, La Rafale, Le Testament sont autant de romans – publiés entre 1927 et 1936 – formant la saga de Jean Clarembaux ; l’histoire se situe principalement durant la période 14-18 et apparaît fortement autobiographique. Elle se poursuit dans une certaine mesure avec le triptyque François Stiénon. Installé dans un village de la banlieue bruxelloise de 1927 à 1942, il reviendra habiter à Seilles, en 1943, quand l’occupant allemand lui interdit toute publication, vivant tant bien que mal de ses traductions à l’étranger. Après sa mort, en février 1944, les amis de l’écrivain se sont efforcés de faire connaître ses romans et d’honorer sa mémoire. Ils ont sollicité des communes dont cinq ont attribué le nom de plume d’Olivier Degée à leur rue ou à leur place.

Dans son village natal, le fameux Village gris, une place porte son nom (depuis 1946) et un monument y est inauguré en octobre 1951, devant un important parterre de hautes personnalités. Soutenu par les autorités locales, un Comité Jean Tousseul (présidé par R. Jassogne) s’est en effet mis en place à la fin des années 1940 et a confié à André Wagnies (1924-), « chantre des carriers et des gens de chez nous » le soin de réaliser le monument. Une sorte de petit jardin a été dessiné et aménagé selon les plans de M. Lermigneau, architecte de jardins et professeur à l’École d’Horticulture de Mariemont. Originaire de Montigny-le-Tilleul, formé à l’Académie de Bruxelles puis à l’Institut supérieur d’Anvers auprès d’I. Opsomer, le sculpteur André Wagnies est professeur de dessin à l’Athénée de Huy tout en menant sa propre carrière artistique, se rapprochant de l’expressionnisme. Membre du Cercle littéraire et artistique de Charleroi (1950), il est surtout le collègue de travail, à l’Athénée de Huy, de René Roland qui est un membre très actif du Comité Tousseul. Wagnies livre à Seilles le buste en bronze de l’écrivain Tousseul que l’on imagine en costume-cravate. Il est posé sur un socle de granit du pays, parfaitement droit et lisse, émergeant d’un bloc brut, donnant l’impression d’être à peine travaillé. L’enchevêtrement entre la pierre polie et le bloc brut est tel qu’il laisse apparaître sobrement, sous le buste, la simple mention :

« Jean
Tousseul

1890
1944
 

Sources


Atouts et références d’une région, Namur, 2005 
http://www.vitrifolk.be/VITRIVAL/temps-mort/temps-mort-136.html (s.v. juillet 2013)
Désiré DENUIT, Biographie nationale, 1971-1972, t. 37, col. 772-784
Pierre DEMEUSE, Introduction à Jean Tousseul, Bruxelles, 1942, Collection nationale
http://www.bibliotheca-andana.be/?p=77513 
http://www.namurtourisme.be/cirkwi.php?cdf_id_circuit=14987 (s.v. octobre 2013)
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. II, p. 771
La Vie wallonne, 1951, n°256, p. 290-291
Jacques VANDENBROUCKE, Olivier Degée dit Jean Tousseul (1890-1944). Le campagnard mélancolique, Namur, 2024.
 

Buste Jean Tousseul

Place Jean Tousseul
5300 Seilles

carte

Paul Delforge