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Château de l’abbaye de Solières

Le château dit de « l’abbaye » de Solières trouve son origine en 1214 lorsqu’il est le siège d’une confrérie mixte des ordres de saint Augustin de 1230 à 1261 et de saint Bernard de 1230 à la fin de l’Ancien Régime. 

Le château actuel a été construit à l’emplacement de l’aile est du cloître et remanié en bâtiment conventuel dans la seconde moitié du XVIIe siècle. L’édifice redevient un château après la suppression du couvent en 1793 et devient en 1807 possession du receveur général du département de l’Ourthe Charles Desoer, également propriétaire du château de Kinkempois près de Liège. Il s’agit d’une construction classique d’une grande symétrie présentant une façade de deux niveaux de hauteur dégressive de treize travées cantonnées de pilastres à refends. Les trois travées centrales sont surmontées d’un fronton triangulaire aux armes des Desoer. L’imposante toiture comporte en son centre un pavillon à la Mansart surmonté d’un campanile octogonal et d’une toiture en dôme agrémentée d’une girouette.

 

Rue du Vieux Moulin 6
4500 Huy

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Frédéric MARCHESANI, 2014

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Château de Golzinne

Le hameau de Golzinne conserve quelques ruines de l’ancien château des comtes de Namur, cité comme tel en 1230 et détruit en 1430. Le comte de Namur détenait personnellement la seigneurie hautaine de Bossière et de Golzinne. Elle resta d’ailleurs dans le domaine direct des comtes de Namur jusqu’en 1628, lorsque Philippe IV accorda les droits seigneuriaux et de justice en engagère. Le château de Golzinne était, dès le XIIe siècle, la résidence personnelle du comte de Namur. Il était administré par un châtelain nommé par le comte pour l’y représenter. Cet édifice était destiné à protéger les frontières nord du comté de Namur et était situé à quelques kilomètres du château de Corroy-le-Château, possession brabantoise. La forteresse fut toutefois détruite par les troupes du prince-évêque de Liège, en lutte contre celles du duc de Bourgogne Philippe le Bon, récemment devenu comte de Namur. L’unification bourguignonne et le renforcement des principales places fortes des nouveaux États ne permirent pas de reconstruire le château de Golzinne. En subsistent par endroits le tracé des fossés, la base d’une tour à l’angle nord-ouest, une seconde tour en calcaire appareillé ainsi qu’une partie du mur d’enceinte sud. 

Dans le parc, un petit château néoclassique a été construit en 1804 à la demande de Charles-Alexis-Joseph Demanet. La chapelle, datant du XVIIe siècle, est l’héritière de la chapelle castrale édifiée sur le site en 1402 par le comte de Namur Guillaume II.

La légende dit que la première pierre de l’édifice fut posée le jour même du sacre de Napoléon. L’édifice présente un volume presque cubique de deux niveaux comprenant une travée de part et d’autre d’un frontispice Empire. 

L’ensemble est caractéristique de l’architecture de l’époque : quatre colonnes ioniques délimitant trois travées sous entablement, portes moulurées en plein cintre, emmarchement encadré de lions. 

L’édifice est actuellement enduit en blanc sur un soubassement de pierre bleue et coiffé d’une toiture d’ardoise. Le château est un formidable témoin de l’architecture et de la décoration néoclassiques en Wallonie bien que sa richesse ne dépasse pas celle du château de Longchamps.

Chemin du Château de Golzinnes
5032 Gembloux

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Frédéric MARCHESANI, 2014

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Château de Cartier

Ensemble homogène de brique et pierre calcaire typique de l’architecture de nos régions, le château de Cartier a été édifié aux XVIIe et XVIIIe siècles. Il survit à la période révolutionnaire et traverse les décennies avant d’être victime d’un incendie en 1932. Restauré depuis, le château a de nos jours conservé sa cour d’honneur et son porche ainsi que deux ailes de logis.

Occupés à tenter de passer la Sambre dans les premiers jours de l’invasion en mai 1794, les Français s’arrêtent devant Marchienne-au-Pont. 

Privés de nombreuses choses depuis des semaines, les soldats sont épuisés et leur moral au plus bas. Les représentants du peuple décident pourtant de poursuivre les opérations et établissent leur quartier général au château de Cartier, sur la rive droite de la Sambre. 

De là, l’armée républicaine lance le 30 mai le siège de la forteresse de Charleroi et entame les premiers tests d’utilisation d’un aérostat à des fins militaires.

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Frédéric MARCHESANI, 2014

Bruxelles, KIK-IRPA

Château de Beaulieu

Le château de Beaulieu est sous l’Ancien Régime un fief qui relève directement du comte de Hainaut. La bâtisse, la ferme et la terre deviennent au XVIIIe siècle la propriété de la riche famille Duval de Beaulieu. Celle-ci fait ériger vers 1800 une grande demeure et des dépendances de style néoclassique, une des rares demeures de plaisance érigées dans notre région sous le régime français. 

La façade avant, enduite, présente un important développement de neuf travées sur deux niveaux avec fenêtres à linteau droit, groupées symétriquement et axées sur les trois travées centrales précédées d’un perron et surmontées d’un attique sous fronton triangulaire. 

La façade arrière, plus richement décorée, présente sensiblement la même composition mais est composée de onze travées dont les trois centrales sont elles aussi précédées d’un perron et surmontées d’un attique sous fronton triangulaire. 

L’édifice est flanqué de dépendances de part et d’autre ; celles-ci sont rythmées d’arcades cintrées percées d’oculi et de fenêtres à linteau.

Rue du Foyau
7021 Mons

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Frédéric MARCHESANI, 2014

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Château « Belle-Vue » à Elouges

C’est peu avant la première occupation de nos régions par les Français que débute l’aventure de l’extraction de la houille à Élouges. Guillaume Castiau, déjà propriétaire de concessions charbonnières dans la région montoise depuis 1785, devient mandataire d’une association créée à Dour et Élouges le 25 juin 1792. C’est dans cette petite localité du Borinage qu’est fixé le siège social et qu’est édifié, parmi les puits d’extraction, un grand immeuble destiné à abriter les services administratifs. À l’origine surnommé « le grand bureau », il est rapidement baptisé « Belle-Vue », nom repris ensuite pour l’ensemble de la concession. Le charbonnage se développe rapidement sous le Consulat et l’Empire. 

En 1805, on compte déjà dix fosses dont six en exploitation, la présence d’une pompe à feu et la première machine à rotation établie dans le bassin borain. Le charbonnage de Belle-Vue s’impose pour un temps comme le plus puissant de la région. Entre 1805 et 1810, il occupe quatre cents ouvriers, le plus grand nombre sous l’Empire, et vend les plus grandes quantités de charbon. C’est aussi à cette époque que sont construites quelques maisonnettes ouvrières, qui étaient peut-être au moment de leur création utilisées comme forges ou écuries avant d’être reconverties en logements. Cette réussite illustre parfaitement l’importance hennuyère sur le plan minier : avec une production de 900 000 tonnes par an, le département de Jemappes extrait à lui seul plus de houille que le reste de la France !

Parfois pompeusement affublé du titre de « château », il s’agit du plus ancien bâtiment conservé de nos jours sur le site. Construit en brique et pierre bleue, il possède au rez-de-chaussée et au premier étage des fenêtres encadrées de montants à chaînage surmontés d’un linteau en intrados. Celles du second étage, probablement construites par la suite, sont plus simples.

Rue de Belle Vue
7370 Dour

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Frédéric MARCHESANI, 2014

Les Amis de Ligny

Centre Général Gérard

Cette ancienne ferme des XVIIe et XIXe siècles, érigée en brique et pierre, comporte un grand corps de logis, une grange et quelques annexes plus modestes. Progressivement abandonnée et menaçant ruine, elle est acquise par le syndicat d’initiative de Ligny en 1976. Après quinze années de restauration, un complexe historique et culturel est inauguré en 1991.

L’édifice abrite aujourd’hui le musée Napoléon ou musée des amis de Ligny. Sur la façade se trouve une plaque commémorative qui rend hommage à un protagoniste de la bataille : « À la mémoire du général J. Le Capitaine né à Lapenty en 1765, tué à Ligny le 16 juin 1815 ». 

Une seconde plaque se trouve dans la cour de la ferme : « À la vieille garde impériale. Que la bataille vienne à prendre un mauvais tournant et l’empereur faisait donner la vieille garde ; on savait alors dans le reste de la troupe que ce corps prestigieux enfoncerait les lignes ennemies ». 

Le musée conserve de nombreux objets en provenance du champ de bataille (armes, boulet, fourreau de sabre, boutons…) et d’autres objets d’intérêt (un diplôme de Sainte-Hélène, gravures, un Code civil…). Une salle est consacrée à l’empereur et sa famille au rez-de-chaussée, une seconde est plus particulièrement dédiée aux batailles de Ligny et de Waterloo.

 

Rue Pont Piraux 23
5140 Sombreffe

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Frédéric MARCHESANI, 2014

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Calvaire de la ferme du Buttiau

La ferme de Bultia ou du Buttiau, datée par ancres de 1723 et 1827, se présente sous la forme d’un spacieux quadrilatère de briques blanchies bâti, selon la tradition, sur le site d’une villa romaine. Un calvaire, placé sur les hauteurs de la ferme, rend hommage à des soldats morts le 12 mai 1794 lors d’un combat entre Français et Autrichiens.

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Frédéric MARCHESANI, 2014

J. Massaux - SPW

Café de la maison du peuple de Philippeville

Le 19 juin 1815, Napoléon arrive à Philippeville vers 9h du matin depuis Charleroi. Il s’arrête à l’hôtel du Lion d’Or, tenu par un vétéran des campagnes impériales. Il s’y restaure et s’y repose avant de prendre la route de Paris via Mariembourg, Rocroi, Maubert-Fontaine, Mézières et Laon. 

Situé à l’angle de la place d’Armes et des rue de la Roche et du Moulin, cet immeuble daté de la seconde moitié du XVIIIe siècle était affecté à l’hôtellerie. Le bâtiment fut réaménagé aux alentours de 1910 en maison du peuple : les façades sont à l’époque chaulées et un clocheton est adjoint à l’ensemble.

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Frédéric MARCHESANI, 2014

Boulet de canon français à Auvelais

Le moulage d’un boulet de la bataille de Fleurus est entouré de l’inscription «24 juin 1794», gravée dans la pierre.

rue du Pont à Biesmes
5060 Auvelais

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Frédéric MARCHESANI, 2014

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Ancienne auberge Vincent

Siège d’une auberge en 1815 et situé place Verte, l’édifice abrite aujourd’hui un fleuriste. 

C’est à cet endroit que le comte de Bourmont installe son quartier-général le 14 juin 1815. 

Né le 2 septembre 1773, Louis Auguste Victor de Ghaisne, comte de Bourmont, entre dans l’armée en 1788. Il prend part à la bataille de Valmy en 1792 et à celle de Wissembourg l’année suivante. 

Accusé d’être royaliste, il est arrêté et emprisonné au Temple de 1801 à 1804 après une évasion qui le conduit au Portugal. Rentré en France en 1808, il rejoint l’armée d’Italie en 1810 puis prend part aux campagnes de 1813 et 1814. 

Sous la première Restauration, il est placé à la tête de la 6e division militaire et rejoint le maréchal Ney pendant les Cent-Jours. Craignant pour l’indépendance nationale, il se rallie à Napoléon bien que royaliste. 

Le 23 avril 1815 est prononcée la déchéance des Bourbons, décision de l’empereur qui fait définitivement basculer le comte de Bourmont : alors qu’il se trouve à Florennes, il décide le 15 juin 1815, à la veille de la bataille de Ligny, d’abandonner son commandement et de déserter en compagnie de son état-major.

 

Place Verte 35
5620 Florennes

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Frédéric MARCHESANI, 2014