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Ferme du prince-évêque

Les armoiries de ce même prince se retrouvent également sur le linteau de la porte d’entrée de la « ferme du prince-évêque » de Chapon-Seraing. 

Localité signalée dès le XIIIe siècle, cette seigneurie appartenait directement au prince-évêque de Liège. Elle était administrée par la Chambre des comptes et le prince y nommait les membres de la Cour de justice. 

En face de la place et de l’église, cette ferme dite « du prince-évêque » était autrefois la plus importante construction du village. C’est dans son corps de logis que siégeait la cour de justice. 

En tant que seigneur de Chapon-Seraing et à titre personnel, le prélat liégeois exploitait plusieurs hectares de terres répartis sur tout le territoire de la seigneurie. Celle-ci fut mise en engagère le 23 novembre 1771 par Charles-Nicolas d’Oultremont. 

Mise en vente en 1798 comme bien national, l’exploitation fut partiellement détruite. Aujourd’hui, la grange du XVIIIe siècle subsiste ainsi que des étables transformées en habitation et un corps de logis dont le perron est surmonté du blason de Gérard de Groesbeeck.

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Frédéric MARCHESANI, 2013

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Ferme du Grand Champ à Frasnes-lez-Gosselies

Ensemble de bâtiments agricoles entourés d’un mur de briques percé d’un porche du XVIIIe siècle, la ferme du Grand Champ conserve des bases du XVIIe siècle mais possède des bâtiments datant essentiellement des deux siècles suivant. 

On y trouve un vaste logis de neuf travées sur deux niveaux, prolongé par un long corps d’étables. La ferme est transformée en hôpital pour les troupes françaises après la bataille des Quatre-Bras.

 

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Frédéric MARCHESANI, 2014

IPW

Ferme du Christ

Le village de Wasseiges faisait partie du comté de Namur dont il était un des sept baillages sous l’Ancien Régime. 

La seigneurie hautaine appartenait directement au comte de Namur et ne fut engagée qu’en 1755 au baron Antoine-Joseph d’Obin. 

La ferme du Christ ou ferme de Spontin, propriété de la petite seigneurie de Crupet, garde une mention relative au roi d’Espagne Philippe IV (1621-1665) et de son épouse la reine Élisabeth. 

L’ensemble, assez homogène, a été érigé aux XVIIe et XVIIIe siècles, après l’achat de la seigneurie en 1617 par Charles de Spontin-Beaufort. 

Au centre de l’aile ouest, l’accès au bâtiment se fait par une tour-porche de trois niveaux caractérisée par un portail au cintre légèrement surbaissé. Il ouvre sur une cour carrée bordée de bâtiments parmi lesquels un donjon carré de trois niveaux, probablement de la seconde moitié du XVIIe siècle. Accolé au mur ouest dans la cour, presque à l’angle, un autel en calcaire surélevé sur une estrade porte l’inscription suivante. Sans doute daté de 1658, comme le millésime présent sur la façade, elle fait référence au seigneur de Wasseiges à l’origine de la construction de la ferme : « Charles, comte de Beaufort, marquis de Spontin et du Saint-Empire, chambellan de leurs majestés impériales et royales et Marie Margueritte, comtesse de Glymes et Saint-Empire, marquise de Florennes et dame de l’ordre de l’impératrice reine de Hongrie et de Bohème ».

Wasseiges

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Frédéric MARCHESANI, 2013

D. Timmermans

Ferme du Chantelet à Vieux-Genappe

La plaque commémorative située sur un mur de la ferme du Chantelet © D. Timmermans

 

Cette ferme traditionnelle de la région est surtout connue aujourd’hui pour sa remarquable chapelle classée. Fondée par les Ghoubault, seigneurs du lieu à partir de 1612, la chapelle du Chantelet est une petite bâtisse de style baroque en brique et pierre blanche composée de deux travées et d’un chœur à trois pans. Située à côté de la ferme du Caillou, elle comporte une belle façade panneautée, creusée d’une porte en plein cintre à bossages et terminée par un fronton à volutes. Au-dessus de l’entrée, une niche abrite une statue de sainte Gertrude. Elle a été édifiée en 1661-1662 et restaurée une première fois en 1957. Classée comme monument en 2000, elle a ensuite bénéficié d’une nouvelle restauration brillamment exécutée.

Le 6 juin 1987, l’association pour la conservation des monuments napoléoniens a fait apposer une plaque sur le mur de la ferme : « Ferme du Chantelet. Le maréchal Ney, duc d’Elchingen, prince de la Moscowa, logea dans cette ferme du 17 au 18 juin 1815 ».

 

Chemin du Crucifix
1472 Vieux-Genappe

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Classée comme monument en 2000

Frédéric MARCHESANI, 2014

D. Timmermans

Ferme des Quatre-Bras à Baisy-Thy

Située au carrefour des grands-routes, la ferme des Quatre-Bras est un quadrilatère avec cour carrée pavée dont les bâtiments datent essentiellement des XVIIIe et XIXe siècles. C’est à hauteur de cette ferme que, lors de la bataille qui porte le même nom, les troupes anglo-hollandaises sont forcées de battre en retraite face à l’armée française. Le bâtiment est aujourd’hui dans état déplorable, à l’abandon depuis plus de dix ans. Plusieurs tentatives de destruction ont pour l’instant échoué et des associations tentent de sauver l’ensemble.

Une plaque commémorative se trouvait sur le mur de la ferme, côté route de Sombreffe, et portait une inscription bilingue : « Aan de Nederlanders en hun medestryders verdedisers van Quatre Bras / 15-16-VI-1815 / À la mémoire des Néerlandais et leurs alliés défenseurs de Quatre Bras ». Elle s’est depuis lors dessoudée de la façade, compte tenu de l’état de dégradation de la maçonnerie, et a été volée en 2011.

 

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Frédéric MARCHESANI, 2014

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Ferme de Martinrou à Fleurus

La ferme de Martinrou est un grand quadrilatère en brique et calcaire remontant au XVIIe siècle. 

De cette époque est uniquement conservée une aile d’étables. Un beau portail du XVIIIe siècle ouvre sur une cour pavée et donne accès au logis, rebâti dans un style néo-traditionnel pendant la Seconde Guerre mondiale. 

Dans la nuit du 15 au 16 juin, l’édifice et ses annexes abritent l’avant-garde de la cavalerie française.

Chaussée de Charleroi 615
6220 Fleurus

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Frédéric MARCHESANI, 2014

J. Massaux SPW

Ferme de Marette à Walhain-Saint-Paul

Bel ensemble en quadrilatère, la ferme de Marette est composée de bâtiments datés des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. On accède à une cour par un porche à l’est ; l’important corps de logis, autrefois chaulé, retouché vers 1800, est situé à droite. À l’angle du mur d’enceinte se trouve une petite chapelle mariale en pierre bleue et brique de style néoclassique construite dans la première moitié du XIXe siècle. À droite, dans la cour, se trouve la demeure du notaire Hollert.

La nuit du 17 au 18 juin 1815, Grouchy y passe la nuit et y fait une halte prolongée au jour de la bataille. Au matin du 18 juin 1815, il écrit à Napoléon pour lui préciser sa position et lui demander ses ordres. Le maréchal prend son repas de midi lorsqu’il reçoit la visite du général Gérard venu lui expliquer les événements. Alors que Gérard lui demande de prendre la route des champs de bataille, Grouchy refuse et persiste à attendre les ordres de l’empereur. Les conséquences de cette attitude sur le sort de la chute de Napoléon suscitent encore deux siècles plus tard le questionnement chez les historiens. La commune de Walhain a fait apposer une plaque sur la façade ; elle comporte l’inscription suivante : « 18 juin 1815. Ici stationnait le maréchal Grouchy alors que Waterloo s’embrasait ».

 

Rue de Sauvenière 43
1457 Walhain
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Frédéric MARCHESANI, 2014

F. Dor 

Ferme de la petite barrière à Arquennes

Ce petit ensemble en U de la seconde moitié du XVIIIe siècle sert d’octroi sous le régime français.

L’octroi

Aboli le 19 février 1791 par l’Assemblée nationale, l’octroi est une taxe créée sous l’Ancien Régime dont devait s’acquitter tout qui souhaitait entrer dans les murs d’une ville. Les finances de l’État sont toutefois toujours aussi désastreuses après la Révolution et de nombreuses villes accumulent rapidement un déficit important. L’octroi est donc progressivement rétabli sous le Directoire pour subvenir aux besoins des communes, des hôpitaux et des hospices. Il est rétabli par le gouvernement par les lois des 18 octobre et 1er décembre 1798. Cette taxe locale frappe les boissons, le bétail, le bois, le fourrage et les produits alimentaires. Malgré le fait que l’octroi constitue la source principale de revenus de la municipalité, il est extrêmement impopulaire. La mesure se poursuit pendant quelques décennies et est supprimée en Belgique en 1860. En France, l’octroi ne disparaît officiellement qu’en 1948.

Chaussée de Bruxelles 246
1300 Wavre

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Frédéric MARCHESANI, 2014

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Ferme de la Papelotte à Waterloo

Vaste quadrilatère reconstruit vers le milieu du XIXe siècle après avoir été incendiée en 1815, la ferme de la Papelotte comporte un porche d’entrée surmonté d’un belvédère octogonal, un corps d’habitation, ainsi que des écuries et des étables. Au coin du chemin d’accès se trouve une chapelle néoclassique millésimée 1867.

Située à deux kilomètres de la butte du lion, cette ferme est en 1815 un point d’appui essentiel pour les troupes du duc de Wellington. Elle est occupée par le 3e bataillon du régiment de Nassau et prise d’assaut par les hommes de Drouet d’Erlon qui ne parviennent pas à la prendre. Les hommes du général comte Durutte la reprennent dans l’après-midi avant de la perdre une dernière fois au profit des troupes de Nassau dans la soirée. C’est également près de cette ferme que le corps d’armée prussien du général Von Zieten débouche sur le champ de bataille, décidant de la défaite de Napoléon.

 

Chemin de la Papelotte 41
1410 Waterloo

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Frédéric MARCHESANI, 2014

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Ferme de la Haye à Fleurus

Important quadrilatère en brique et moellons calcaires blanchis ou enduits, la ferme de la Haye comporte des bâtiments d’époques différentes. Le logis remonte au XVIIe siècle et la plupart des dépendances du XVIIIe siècle. Quelques transformations ont encore lieu au XIXe siècle. 

Au cours de la bataille de Ligny, le 4e corps d’infanterie de l’armée française est mené par le général Girard. Le 16 juin à 15h30, il se porte à l’attaque et s’empare du hameau de La Haye, entre les villages de Saint-Amand et Wagnelée. Au cours de cette bataille, Girard est mortellement blessé : tombé de son cheval, il est emmené à Charleroi pour y recevoir les soins du chirurgien-major d’Héralde. Touché à trois reprises par des balles prussiennes, il est soigné le 17 juin à Charleroi et transféré à Reims puis Paris, où il décède le 27 juin. Une plaque commémorative a été apposée sur la ferme de la Haye le 31 mars 1990 à l’initiative de l’association pour la conservation des monuments napoléoniens : « Ferme de la Haye. Ici est tombé, mortellement blessé, le 16 juin 1815, le général Girard ».

Né le 21 février 1775, Jean Baptiste Girard s’engage comme volontaire aux armées en 1793, devient général de brigade en 1806 et baron d’Empire en 1808. Le 21 juin 1815, Napoléon décide de le nommer duc de Ligny. Le titre n’a jamais pu être officiellement reconnu, compte tenu de la seconde abdication de l’empereur et de la mort du principal intéressé.

 

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Frédéric MARCHESANI, 2014