Jo Van Hove

Ferme de Beaulieu à Rebaix

Aujourd’hui village de l’entité d’Ath, Rebaix était sous l’Ancien Régime une des douze pairies du comté de Hainaut. Le seigneur des lieux était donc un des douze pairs du comte de Hainaut, c’est-à-dire un vassal ayant le même rang que son seigneur. Au Moyen Âge, la seigneurie appartient à la famille de Rebaix avant de passer aux Lahamaide, aux Luxembourg-Fiennes et aux Egmont. 

Essentiellement agricole, le village développe une activité d’artisanat de poterie au XVIIIe siècle qui prend un tour industriel au siècle suivant. De l’intense activité agricole d’autrefois sont conservés quelques beaux édifices parmi lesquels la ferme chevalier (rue J. Watrin), dépendance de l’abbaye de Saint-Ghislain, et le moulin de Tenre ou moulin Bayard, reconstruit en 1720. La ferme de Beaulieu mérite elle aussi l’attention. Ce grand ensemble clôturé a été construit aux alentours de 1800 en briques et calcaire. Face à l’entrée, au centre d’une cour pavée, se trouve le logis de type tournaisien décoré d’un petit fronton cintré blanchi. À droite se trouve une grange datée de 1809 comme l’indique l’inscription présente sur le pignon à rue ; celle-ci est percée de plusieurs portes charretières. Face à cette grange se trouvent les étables qui se prolongent à l’arrière vers une seconde cour pavée.

Chemin de l’Enfer 2
7804 Rebaix

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Classée comme monument le 15 janvier 1990

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Ferme Deneubourg à Bouvignies

Bouvignies est connu comme village agricole depuis le Moyen Âge lorsque plusieurs abbayes de la région y possèdent des terres qu’elles exploitent. Au XIXe siècle, les petites fermes ne suffisent plus à nourrir les habitants de la localité qui s’exilent en France ou dans les villes, pour travailler notamment dans l’industrie textile. 

Construite en 1816 comme l’indique l’inscription gravée sur la porte avant du logis, la ferme Deneubourg est une petite ferme basse de style néoclassique protégée par un mur de clôture. L’exploitation est composée d’un ensemble de bâtiments en briques chaulées, pierre calcaire et grès, et dont les toitures sont recouvertes de tuiles. 

Le long de la rue se trouvent le logis et une étable ; à droite, une petite cour mène vers une étable, une grange et d’anciennes porcheries et écuries. À l’arrière également, on trouve une ancienne remise à outils et voitures agricoles, construite par après et près de laquelle se trouve une ancienne potale vide, adossée au mur de clôture du jardin. 

L’exploitation doit son nom à son propriétaire, Benjamin Deneubourg, fermier promu maréchal-vétérinaire en 1851. Son fils François fut par ailleurs le premier vétérinaire diplômé du pays d’Ath.

Chemin de la Guinguette 2
7803 Bouvignies

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Classée comme monument le 17 avril 1985

Institut du Patrimoine wallon

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Ferme de Mont-Saint-Jean à Waterloo

Située à la limite entre Braine-l’Alleud et Waterloo, la ferme de Mont-Saint-Jean est un vaste quadrilatère en brique, pierre bleue et blanche, daté de 1778 sur le porche-colombier. Celui-ci est surmonté d’une croix de Malte, rappelant l’appartenance de l’édifice à l’ordre sous l’Ancien Régime. L’ensemble, clôturé, comprend un long corps de logis, une ancienne chapelle et des dépendances.

Le duc de Wellington se serait installé dans la ferme au matin du 18 juin 1815. Au cours de la journée, elle est transformée en hôpital par les Britanniques. Beaucoup de blessés y demeurent dans les jours qui suivent la bataille de Waterloo. Les morts sont enterrés dans les champs aux alentours.

Le 5 juin 1981, une plaque commémorative a été placée à droite du portail par le Royal Army Medical Corps et porte une inscription en anglais dont voici la traduction : « En mémoire de l’inspecteur adjoint Gunning, officier médical principal du 1er corps, aux chirurgiens et autres membres de l’hôpital de campagne qui fut établi dans cette ferme pour prendre soin des blessés de ce champ de bataille le 18 juin 1815 ».

Chaussée de Charleroi 591
1410 Waterloo

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Classée comme monument le 24 janvier 1995

Institut du Patrimoine wallon

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Ferme Doyen à Stembert

La ferme Doyen domine ce qui est aujourd’hui devenu une artère urbaine importante de l’agglomération verviétoise mais qui n’était jusqu’à la fin du XIXe siècle qu’une route de campagne qui permettait d’entrer à Verviers. Elle se situe encore aujourd’hui dans le hameau de Mangombroux, dépendant à la fois de l’entité de Stembert et de celle de Heusy, le ruisseau faisant fonction de limite administrative. 

Sous l’Ancien Régime, la ferme dite de Mangombroux et appelée plus communément ferme Doyen, était située en pleine campagne. Elle appartenait aux Carmes de Verviers et constitue un ensemble de style Renaissance mosane datant des XVIe et XVIIe siècles. 

L’accès se fait par un portail donnant sur une cour pavée : à l’ouest se situe le logis principal prolongé par une grange. La porte de droite de ce bâtiment, de style gothique et sans doute du XVIe siècle, porte un écusson gravé des outils du cloutier. L’aile sud abrite des étables alors que la grange a pour sa part été transformée en habitations au XIXe siècle. La ferme Doyen a été rachetée en 1978 avant d’être restaurée avec soin.

Avenue Florent Blecker 77
4801 Stembert

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Classée comme monument le 24 février 1981

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Ferme de la Belle maison à Petit-Rechain

Par son aspect très accrocheur, cette maison dans la campagne dominant la ville, très élégante, a l’allure d’une maison de maître d’une riche famille locale. En réalité, elle fut modifiée à plusieurs reprises. 

D’abord habitation paysanne, relativement petite, elle héberge dès 1585 des familles rurales. À gauche du corps de logis, s’érige au XVIIIe siècle une petite annexe à l’architecture rurale plus grossière. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, les occupants – dont les finances ont évolué – font entièrement reconstruire la façade avant du corps de logis dans le style Louis XV afin de faire montre de leur nouvelle fortune. Celle-ci est typique de son époque : utilisation mêlée de briques et pierre calcaire, linteaux courbes au-dessus des fenêtres et présence d’un balcon en fer forgé à l’étage sur lequel on devine entrelacées les lettres F B L C. 

Divers bâtiments de ferme entourent une cour pittoresque. L’un d’entre eux s’ouvre par une entrée charretière. L’ensemble a récemment bénéficié d’une belle restauration.

Thier de Hodimont 41-43
4800 Petit-Rechain

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Classée comme monument le 4 novembre 1976

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Ferme de la Moinerie à Petit-Rechain

Au sein d’un ancestral territoire franc qui fut inclus dans le duché de Limbourg, deux centres seigneuriaux se distinguèrent : Grand et Petit-Rechain. Pour ce dernier, quelques maisons se regroupèrent sous l’autorité de leurs seigneurs et, contre un prêt d’argent, exercèrent leur autorité sur la seigneurie. 

Accolé au pays de Herve, le village tira profit de l’installation des fabriques textiles et des industriels qui, pour éviter les taxes de la principauté de Liège, venaient s’installer sur l’autre rive de la Vesdre. 

La ferme de la Moinerie doit son nom aux moines Prémontrés qui en étaient propriétaires sous l’Ancien Régime et qui desservaient la paroisse de Petit-Rechain. Ce ne fut donc pas un monastère mais bien une série de constructions formant un bel exemple d’exploitation agricole du milieu du XVIIe siècle.

L’ensemble est entièrement fermé à l’exception du large portail donnant sur la cour. Outre le corps de logis situé à gauche dans la cour, on trouve des étables, une grange, un fenil, un four et une basse-cour, le tout entouré d’un mur de clôture. La porte de l’entrée du logis est surmontée de la date de 1653 alors que le portail est pour sa part daté de 1766.

Rue de la Moinerie 52-54
4800 Petit-Rechain

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Classée comme monument le 1er février 1980

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Ancienne ferme Orban

À l’orée du pays de Herve, Lambermont jouit d’une situation qui lui confère un réel intérêt. Bien exposé au sud, l’ancien village domine la vallée de la Vesdre qui formait sa limite sud. Cette situation offre des points de vue dont le caractère pittoresque ne manque pas de séduire. 

Datant partiellement de la fin du 18e siècle et au plus tôt de la première moitié du 18e siècle, cette belle ferme en long quelque peu modifiée aux siècles suivants forme le fond ouest de la place centrale de Lambermont, dont la numérotation est incluse dans la rue Saint-Bernard, autrefois rue des Déportés. 

Bâtiment rural en moellons de grès calcaire plutôt bien conservé, il se composait initialement de deux éléments : au numéro 12 (actuelle partie centrale de l’édifice), un logis de trois niveaux ; à gauche, l’étable et le fenil. Le bâtiment a été prolongé au 19e siècle sur sa droite par deux travées supplémentaires, avec adjonction d’une seconde porte (le numéro 14). Cette extension a encore subi des remaniements au 20e siècle bien que l’ensemble reste cohérent.

Rue Saint-Bernard 12-14
4800 Lambermont

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Classée comme monument le 7 juin 1978

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Bruxelles Kik-Irpa

Village de Roly

Le village de Roly est occupé depuis le Néolithique comme nous l’ont appris plusieurs éléments découverts à la suite de fouilles archéologiques (silex, pointes de flèches…). Des tombes des époques gallo-romaine et mérovingienne ont également été mises au jour. Au 11e siècle, la terre de Roly est divisée en deux fiefs relevant de seigneurs différents. Le premier appartient à l’abbaye de Florennes et le fief de la Tour de Rolier appartient à la famille seigneuriale de Roly jusqu’au 18e siècle. Il passe ensuite dans la famille de Groesbeeck qui le conserve jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. 

Aujourd’hui, Roly est un village assez dense établi sur une pente au sommet de laquelle se dressait une église, antérieure à l’actuelle. L’ensemble de bâtiments de la localité date essentiellement du 19e siècle et le village reste marqué par la présence de deux monuments classés : l’église Saint-Denis et l’exceptionnel château-ferme situé juste à côté. Hormis ces deux édifices principaux, le village conserve également un très beau moulin, situé en contrebas du château et bâti dans la seconde moitié du 17e siècle. 

Plusieurs belles fermes en long témoignent de l’activité agricole alors que la ferveur religieuse d’Ancien Régime est encore perceptible dans la présence d’une belle potale de 1726 protégée par un grillage en fer forgé située rue de l’Argilière.

5600 Roly

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Classé comme site le 25 novembre 1997

Institut du Patrimoine wallon

;Jo Van Hove

Château-ferme de Roly

Au 11e siècle, la terre de Roly est divisée en deux fiefs relevant de seigneurs différents. Le premier appartient à l’abbaye de Florennes et le fief de la Tour de Rolier appartient à la famille seigneuriale de Roly jusqu’au 18e siècle. Il passe ensuite dans la famille de Groesbeeck qui le conserve jusqu’à la fin de l’Ancien Régime.

L’ancienne demeure seigneuriale, un château-ferme, se situe en bordure de la place principale du hameau et témoigne de l’important passé médiéval du lieu. Cet important complexe castral est encore partiellement bordé de fossés et rassemble dans ses murs le château proprement dit, une chapelle et une vaste ferme. Il retrace l’évolution de la manière d’habiter depuis le Moyen Âge jusqu’à l’époque classique. 

L’ensemble est dominé par la masse importante d’un donjon rectangulaire érigé probablement au 13e siècle ; on y trouve encore des traces d’archères. À partir de cet élément ancien se développe le château en lui-même, érigé en quadrilatère autour d’une cour pavée au milieu du 16e siècle. 

D’autres aménagements sont entrepris par les propriétaires successifs jusque dans la seconde moitié du 18e siècle. Beaucoup plus vaste que le château, la ferme clôturée a été érigée entre le 16e et le 19e siècle ; on y accède par deux entrées opposées. On y trouve deux tourelles rondes dont l’une d’elles abritait vraisemblablement une bergerie. Les propriétaires actuels mènent depuis 1995 de nombreux travaux de restauration tout en respectant l’esprit des lieux.

Place de Roly 8
5600 Roly

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Classé comme monument le 16 octobre 1975

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant

Ferme du Vieux-Sautour à Sautour

Isolé sur le versant d’une vallée, à côté du site de l’ancienne église, ce vaste ensemble emmuraillé s’est développé principalement aux XVIIe et XVIIIe siècles suivant un plan complexe autour de deux cours en L. Propriété des famille Oudart et Lange à l’Époque moderne, elle passe dans les biens des Licot, anciens seigneurs de Nismes, après la Révolution. 

On accède à l’ensemble par un portail daté de 1733, situé entre deux murs percés d’arquebusières. À droite se situent les dépendances, construites en deux étapes dans la première moitié du XVIIIe siècle. On y trouve deux étables et deux bergeries. Au centre de la façade arrière subsiste une partie d’une tour ronde qui flanquait à l’origine l’angle nord-est. Visible depuis la rue de Moriachamps, elle a perdu sa toiture mais conserve trois niveaux. En face du portail se trouvent le logis et une longue aile d’étable dont la partie la plus ancienne remonte au premier quart du XVIIe siècle. D’autres bâtiments à vocation agricole érigés jusqu’au XIXe siècle complètent l’ensemble. Au sud du complexe est conservé un vaste jardin rectangulaire clôturé au centre duquel se devinent les fondations d’un bâtiment ancien, peut-être un logis seigneurial. À côté de la ferme, dans la rue de Moriachamps, se trouve la chapelle du cimetière, construction néogothique de la fin du XIXe siècle considérée comme étant le chœur de l’ancienne église paroissiale du Vieux-Sautour, visiblement reconstruite. Une pierre de remploi datée de 1733 se trouve au-dessus du portail.

Chemin du Vieux-Sautour
5600 Sautour

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Classée comme monument le 29 août 1990

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