G. Focant - SPW

Tour de Crèvecœur et ruines du château comtal

Siège d’un habitat depuis la Préhistoire, le site de Bouvignes, en raison de son attrait stratégique indéniable, a de tout temps abrité des ouvrages défensifs. À partir du 10e siècle, l’appartenance de la localité au comté de Namur lui procure une position importante, principalement caractérisé par sa proximité avec sa rivale liégeoise, Dinant. Dès le 11e siècle est créée une ville nouvelle qui concentre son habitat autour de l’église. La forteresse de Crèvecœur est construite au 14e siècle pour répondre aux constructions liégeoises, mais c’est sous le règne de Charles Quint que son apogée est atteint. 

Le château est toutefois détruit par les troupes du roi de France Henri II en 1554 et ne s’en releva jamais. Le site est depuis lors progressivement abandonné avant d’être définitivement démantelé par les troupes de Louis XIV en 1672. Dominant la ville, ses ruines témoignent de l’importance défensive de la ville au Moyen Âge.

L’ensemble, de plan plus ou moins triangulaire, comprend des murs d’enceinte entourés de fossés, une avancée en fer à cheval pourvue de canonnières et une tour carrée centrale. Cette dernière a été construite en 1321 par le comte de Namur à la suite du siège de la ville mené par le prince-évêque de Liège Adolphe II de la Marck. 

En contrebas se trouvent les ruines de l’ancien château comtal. De cet édifice bâti à la fin du 11e siècle non loin de l’église ne subsistent que quelques murs et des caves.

Rue Cardinal Mercier
5500 Bouvignes (Dinant)

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Classée comme monument et comme site le 13 janvier 1977

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Château de Prisches

Au Moyen Âge, le domaine de Prisches était une prévôté qui dépendait de l’abbaye Sainte-Rictude de Marchiennes. Les ecclésiastiques reconstruisent une première fois l’ensemble en 1698 et une seconde fois entre 1752 et 1756, lorsque le château et sa ferme prennent leur configuration actuelle. 

Le château se compose d’un grand bâtiment rectangulaire pourvu de deux pavillons. Une chapelle castrale se situe dans une tour octogonale qui se trouve à l’arrière de l’édifice. La partie avant du château est composée d’une cour et d’un jardin clôturé par une muraille percée de trois ouvertures. L’entrée principale, autrefois située face au château, a été reconstruite près de la rue pour servir d’accès à des véhicules. Elle est millésimée 1756 et comporte plusieurs inscriptions parmi lesquelles la devise de l’ancienne abbaye « Marchiense pie et iuste » (Marchiennes, pieusement et justement). 

La ferme se présente à l’origine sous la forme d’un grand quadrilatère qui a depuis été divisé en deux propriétés séparées par un mur. L’une d’elles a été convertie en résidence et la seconde a conservé sa vocation agricole. Le château et la ferme constituent aujourd’hui une propriété privée non accessible aux visiteurs.

Rue de Prisches 7-8
7130 Binche

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Classé comme monument et comme site le 4 octobre 1974

Institut du Patrimoine wallon

Bruxelles kik-irpa

Château de Moulbaix

Le village de Moulbaix constitue une seigneurie du comté de Hainaut au Moyen Âge. Un château existe à l’époque et est, à partir du 14e siècle, la propriété de la famille de Chasteler. Le marquis Oswald de Chasteler décide de se faire construire un nouveau château en 1860. Il s’agit d’un imposant édifice néo-médiéval d’inspiration Tudor érigé sur les plans de l’architecte athois Désiré Limbourg. 

Déjà lourdement restauré en 1889 suite à un incendie, le château est construit en briques, en pierre bleue de Maffle et en pierre de Creil (Oise). Le château adopte un plan rectangulaire flanqué de tours d’angle crénelées, circulaires et octogonales. L’inspiration du Moyen Âge est manifeste ; l’ensemble est décoré de mâchicoulis, de meurtrières, de créneaux et d’échauguettes qui animent les façades. Il s’inscrit dans un vaste parc paysager de deux hectares dessiné par le célèbre architecte paysager Louis Fuchs, créateur du bois de la Cambre à Bruxelles. Le jardin est parsemé de chemins courbes qui, depuis le château, invitent à des promenades multiples. Un étang et de vastes bosquets y trouvent leur place, ainsi qu’un potager.

Place Henri Stourme
7812 Moulbaix

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Classé comme monument le 9 juin 2000

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Château de Grandchamps

Occupé au Néolithique et à l’époque romaine comme l’indiquent les traces d’une villa découverte en 1993, le village de Meslin-l’Évêque est cité dès le 11e siècle et abrite plusieurs seigneuries dont la plus importante appartient à l’évêque de Cambrai. 

Parmi les seigneuries secondaires se trouve celle de Grandchamps dont subsiste un château, construit à la fin du 18e siècle et aujourd’hui abandonné. Il se situe à l’emplacement d’un fief mentionné à partir du 15e siècle et, bien qu’inachevé et endommagé par un incendie en 1850, conserve des qualités architecturales d’importance. 

De style Louis XVI, il est érigé à la demande des derniers seigneurs de Grandchamps au milieu de prairies. Construit en briques sur deux niveaux selon un plan rectangulaire, il comporte de longues façades dont la principale est caractérisée par un avant-corps surmonté d’un fronton triangulaire. La façade arrière est de même composition. 

De nos jours, le château – dont subsistent les façades et un tiers de la toiture – attend une restauration.

Chemin du Grand Champ 6
7822 Meslin-l’Évêque

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Classé comme monument le 2 août 1991

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Manoir d'Irchonwelz

L’existence du village d’Irchonwelz est attestée depuis le 12e siècle et constituait une seigneurie qui dépendait du comté de Hainaut et qui a appartenu à la famille de Trazegnies jusqu’en 1721. 

De cette époque est conservé l’ancien château seigneurial dont seule la basse cour subsiste de nos jours. Le reste du territoire du village était partagé entre diverses seigneuries ecclésiastiques qui y entretenaient des vergers et jardins destinés à alimenter le marché d’Ath. 

Parmi les édifices remarquables d’Irchonwelz se trouve ce manoir construit au 17e siècle en type traditionnel (briques, bois et calcaire) et caractérisé par ses pignons à gradins situés au niveau des façades latérales. La façade principale est, à l’arrière, greffée en son centre d’une tourelle d’escalier rectangulaire.

Rue du Pont-Mouchon 18
7801 Irchonwelz

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Classé comme monument le 18 octobre 1990

Institut du Patrimoine wallon

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Château d'Irchonwelz

L’existence du village d’Irchonwelz est attestée depuis le 12e siècle et constituait une seigneurie qui dépendait du comté de Hainaut et qui a appartenu à la famille de Trazegnies jusqu’en 1721. 

Le château d’Irchonwelz est un vaste ensemble érigé au 13e siècle au milieu d’une zone humide, proche de la Dendre et dans laquelle se trouvaient à l’origine des douves nourries par la rivière. À l’époque, un mur d’enceinte de 1,5 à 2 m d’épaisseur pour une hauteur maximale de 8,5 m protégeait l’ensemble et a été partiellement conservé. 

Du château seigneurial ne subsiste que la basse cour et ses divers bâtiments érigés en briques et pierre dans le style traditionnel. On retrouve la double entrée primitive remarquablement conservée et ouverte par une vaste porte charretière ; un corps d’habitation du 16e siècle remanié au 18e siècle ; un corps de logis du début du 17e siècle et un second du 18e siècle ; des remises et des étables. Qualifiée à tort de « maison forte », Irchonwelz était une structure intermédiaire, entre le château et la résidence seigneuriale. 

Le site est reconverti en vaste exploitation agricole après la Révolution avant d’accueillir une brasserie artisanale en 2000.

Rue du Castel 19
7801 Irchonwelz

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Classement comme monument le 25 novembre 1971 et comme site le 4 octobre 1974

Institut du Patrimoine wallon

Bruxelles kik-irpa

Château de la Berlière

Fief de la prestigieuse famille de Ligne dès le début du 14e siècle, le domaine de la Berlière est acheté par les Saint-Genois en 1511, puis par les Ennetières en 1643. Devenus barons de la Berlière en 1664, ils procèdent à la reconstruction du château en 1677.

L’ensemble est à nouveau rebâti à partir de 1793 jusque dans les premières années du 19e siècle à la demande de Balthasar d’Ennetières, sur les plans de l’architecte tournaisien Antoine-Joseph Payen le Vieux. Le château, de style néoclassique, est surmonté d’un fronton aux armes des Ennetières et d’une girouette en fer forgé au chiffre et à la couronne des d’Oultremont. Le vaste domaine est ensuite passé en 1849 par alliance aux d’Oultremont et vendu plusieurs fois par la suite. 

L’ensemble est depuis 1946 la propriété des pères Joséphites qui y installent un collège. Les bâtiments se situent au bout d’une longue drève de 800 m et voisinent avec un vaste parc à l’anglaise, un jardin à la française, plusieurs étangs de dix hectares disposés en arc de cercle derrière le château et d’anciennes fermes et écuries. Ces dernières, de style éclectique, ont été érigées à la fin du 19e siècle. 

Le parc abrite également l’ancien chalet de chasse du comte Adhémar d’Oultremont, une petite maison néogothique du dernier quart du 19e siècle caractérisée par sa tourelle d’angle octogonale. L’entrée principale du domaine est défendue par une belle grille du troisième tiers du 19e siècle composée de colonnes néogothiques en fonte.

Route de Frasnes 302
7812 Houtaing

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Classé comme site le 13 janvier 1977

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Jo Van Hove

Château Ducorron

Le château Ducorron, appelé également château Francqué, est une ancienne gentilhommière classique de la seconde moitié du 18e siècle.  Dans les années 1770, la demeure est occupée par Philippe Joseph Ducorron qui donne un de ses noms à l’ensemble. Bien plus tard, à partir de 1940, le château est la propriété de Pierre Francqué, marchand de voiture et agent commercial qui l’occupe jusqu’en 1955 avec sa famille. 

La propriété se situe au cœur d’un jardin clôturé et se compose d’un corps de logis rectangulaire, de deux pavillons indépendants érigés au 19e siècle et d’une serre construite au début du 20e siècle. Le château s’élève sur deux niveaux en briques et calcaire et présente une façade de style classique dont la travée centrale est caractérisée par ses deux portes vitrées d’inspirations Louis XV et le garde-corps en fer forgé. Les façades latérales sont quasi aveugles, alors que la façade arrière est caractérisée par un avant-corps percé d’un oculus.

Route de Lessines 75
7800 Ath

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Classé comme monument et comme site le 12 août 1988

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Château Cloquette et chapelle Saint-Pierre

Le « château » Cloquette doit son nom au bourgeois qui fit ériger la chapelle Saint-Pierre voisine. La bâtisse, couverte de tuiles, a été érigée en briques et moellons de calcaire entre 1699 et 1701 comme l’indiquent deux dates présentes sur la façade et un escalier. 

Cette belle maison rurale adopte le style dit « tournaisien », à la mode dans la partie ouest du Hainaut jusqu’au 19e siècle, et issu de la rencontre entre l’architecture locale et les nouveaux modes de construction classiques apparus sous le règne du roi de France Louis XIV. Il est caractérisé par l’alternance de brique et de pierre. 

Non loin de là, au croisement des chemins, la chapelle Saint-Pierre a été érigée en briques au 19e siècle et englobe une potale en pierre calcaire plus ancienne datant de 1702. Décorée de moulurations et surmontée d’un crucifix, elle est également percée d’une niche en plein cintre et comporte une statue de la Vierge Marie. Sur le socle se trouve une dédicace:

« Pierre J. Cloquette, bourgeois d’Ath et M. A. Vandewarden son épouse, ont fait rétablir cette chapelle dédiée à la sainte Vierge l’an 1805. Priez pour eux ».

Rue Chemin de Scamps 57
7800 Ath

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Classés comme monument et comme site le 17 avril 1985

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Grand Théâtre de Verviers

Ville d’importance au XIXe siècle, Verviers voit fleurir un nombre important de bâtiments immenses et majestueux. Remplaçant un théâtre construit place Verte au début du XIXe siècle, s’élève dans un style néoclassique le Grand Théâtre, œuvre de l’architecte Charles Thirion inaugurée en grande pompe le 29 septembre 1892.

Contenant à l’époque 1 300 places assises, le bâtiment est un vaste quadrilatère élevé sur deux niveaux dont le rez-de-chaussée est construit en calcaire taillé. Un portique d’entrée occupe trois travées de la façade principale. Celle-ci comporte des murs à bossages au rez-de-chaussée et des murs à refends à l’étage. De nombreux éléments antiques viennent égayer l’ensemble. Au sommet, les balustrades sont ornées de lampadaires à plusieurs lanternes. À l’intérieur, la décoration de style Louis XIV comporte notamment un plafond peint de représentations mythologiques, réalisé par le peintre liégeois Berchmans. L’intérieur suit également la disposition des théâtres à l’italienne : la salle se compose d’un parterre, de balcons, baignoires et loges et est décorée de rouge et d’or. À de nombreux endroits se dissimulent des têtes sculptées, des balcons, des frontons et de multiples éléments décoratifs.

Devant le théâtre, une belle esplanade est délimitée par des balustrades de pierre, des vasques et d’élégants réverbères. Cette grande bâtisse témoigne certainement de l’amour du spectacle que montraient les Verviétois d’hier, mais elle reflète surtout la richesse de la cité lainière et de sa bourgeoisie dirigeante, l’affirmation d’un triomphe industriel à son apogée.

Le théâtre de Verviers fut un centre de création reconnu et, dans le cadre de son partenariat avec le Centre lyrique de Wallonie, l’hôte du prestigieux festival international d’opérettes et un centre de création de comédies musicales. 
 

Rue du Théâtre 1
4800 Verviers

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Classé comme monument le 28 mars 2003

Institut du Patrimoine wallon