SPW - G. Focant 

Palais provincial de Namur

Ancienne demeure des évêques de Namur, de 1732 à la Révolution française, et siège des institutions provinciales depuis 1830, cet imposant palais classique est un des plus beaux édifices de Wallonie, tant par son architecture que par sa décoration intérieure. Construit en brique enduite et pierre bleue, sur un plan en U, il comporte un haut frontispice au centre de l’aile principale. L’ancienne chapelle de l’évêché a été réaffectée en salle de réunion pour le Conseil provincial.

1974 : la première salle de séance du Conseil régional provisoire

Le premier Conseil régional wallon, issu de la loi de régionalisation préparatoire de 1974, qui créait des institutions provisoires154, était composé des sénateurs francophones élus en Wallonie, au nombre de 62x, dont 25 socialistes qui refusèrent de participer aux travaux après la séance d’installation. Sous la présidence du libéral carolorégien Franz Janssens (1914-1985), le Conseil tint ses 23 séances plénières de la législature 1974-1977, sauf une (le 1er décembre 1975 à Bruxelles), dans la salle du Conseil provincial, dont sa séance inaugurale le 26 novembre 1974 à 14 heures. Jusqu’à leur installation au château de La Plante, à l’été 1975, les services du Conseil (présidence, greffe, comptes rendus intégral et analytique, secrétariat des groupes) furent également hébergés dans les locaux du palais provincial namurois.

« Convoqué pour la première fois par le ministre Alfred Califice, le Conseil régional wallon tint sa séance d’installation le 26 novembre 1974 à 14h, en la salle du Conseil du Gouvernement provincial à Namur. Le bureau provisoire était composé du doyen d’âge, Jacques Hambye, qui occupait le fauteuil de la présidence, et des deux membres les plus jeunes, Frédéric François et André Bertouille, remplissant les fonctions de secrétaire. Le doyen ouvrit la séance en déclarant qu’il s’agissait de la première manifestation tangible en Wallonie d’une profonde transformation des structures de l’État belge. La séance se tenait dans la chapelle de l’ancien évêché ; le président siégeait sous une colombe en plâtre représentant le Saint Esprit ; il était donc particulièrement bien inspiré. La disposition de la salle avait été étudiée afin de permettre de faire figurer au premier rang huit PS, quatre PSC, trois PLP et trois RW. Sa configuration respectait la force des quatre partis politiques ; c’était un modèle du genre compte tenu de l’exiguïté de la salle. Les membres de l’Exécutif avaient été placés à la droite du président et le greffier, avec ses collaborateurs, à sa gauche. »  Témoignage de Jacques Brassine de la Buissière, Le Conseil régional wallon 1974-1979, Namur, 2008, p. 29.

Place Saint-Aubain
5000 Namur

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Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

Musée d’Archéologie et de Folklore de Verviers

Le musée d’Archéologie et de Folklore de Verviers est installé dans l’ancienne maison Cornet, une belle bâtisse de trois niveaux, de style Louis XV, érigée en 1757 par le bourgmestre de Verviers. 

Parmi les riches collections du musée figurent plusieurs souvenirs du général de brigade Henri-Antoine Jardon, tué au combat de Négrelos au Portugal le 25 mars 1809. Outre des portraits, armes et souvenirs personnels, on trouve également l’uniforme du militaire. Né à Verviers en 1768, il s’intéresse très tôt à la chose militaire. Il prend part aux événements de 1789 en tant que sous-lieutenant et combat les troupes du cercle de l’Empire. En 1790, il se réfugie en France après l’invasion de la Belgique par les Autrichiens et prend du service dans la légion liégeoise en 1792. Il fait ainsi partie des volontaires au service de la jeune République française et est rapidement nommé capitaine. Devenu général de brigade, il intègre l’armée du Nord pendant les campagnes de 1794 et commande ensuite le département de la Dyle. En 1808, il suit l’empereur en Espagne et prend part à la campagne du Portugal l’année suivante. Blessé, il décède le 25 mars 1809 à São Martinho do Campo, non loin de Braga. Son nom est gravé sur l’Arc de Triomphe à Paris.

Le musée compte également, dans ses réserves, un buste de Napoléon, autrefois situé sur la pompe du Brou, installée dans la rue du même nom. L’idée d’installer une pompe à cet endroit remonte au 17 juin 1836, époque où de nombreux admirateurs de l’empereur subsistent à Verviers. La pompe est inaugurée le 15 août 1837 et est constituée d’un socle et d’un corps de pilier massif en pierre, le tout sommé du buste de Napoléon, coulé à Verviers, dans la fonderie de MM. Houget et Teston. Entre 1848 et 1880, la section verviétoise de l’association des anciens frères d’armes de l’empire français y fête chaque année le souvenir de l’empereur. La construction, en 1878, du barrage de la Gileppe eut comme conséquence de voir disparaître, une à une, les pompes de la ville de Verviers ; celle du Brou est démontée et revendue à la commune de Dison en 1886. Le buste de Napoléon est acquis à cette époque par Houget à titre privé ; sa famille en fait don au musée de Verviers par la suite. L’œuvre s’y trouve toujours dans les réserves.

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Frédéric MARCHESANI, 2014

F. Dor - DOHC - SPW

Bâtiment du Fonds du Logement à Charleroi

Générale de Banque. Racheté en 1994 par le Fonds du Logement, l’édifice est restauré et réaffecté par les architectes Jean-Jacques Catteau et Alain Stevens en 1998. La présence de deux atriums amène un apport de lumière important à l’immeuble, soutenu par deux vastes verrières à pentes doubles. L’architecture du lieu a toutefois été respectée : le verre s’intègre admirablement aux éléments d’origine tels que le sol pavé, les colonnes et les pilastres du grand atrium. Si l’intérieur est profondément remodelé, les modifications extérieures sont quant à elles minimes dans cette réaffectation exemplaire.

Le Fonds du Logement des Familles nombreuses de Wallonie

Institution nationale régionalisée, ayant pour mission de concrétiser le droit au logement des familles de trois enfants et plus via des prêts au logement et des aides locatives, le Fonds du logement avait conservé initialement son siège à Bruxelles, puisqu’il était l’héritier du Fonds du Logement de la Ligue des Familles nombreuses de Belgique créé en 1929. C’est en 1980 qu’eut lieu au départ de ce dernier la fondation de la société coopérative Fonds du Logement des familles nombreuses de Wallonie, qui devint opérationnelle en 1984. À ses côtés, le décret du 25 octobre 1984 créa la Société régionale wallonne du Logement (devenue SWL) au départ de la scission de la Société nationale du Logement (SNL) et de la Société nationale terrienne (SNT). La nouvelle Société wallonne devait s’installer à Charleroi (au milieu des années 1990 dans un immeuble neuf qu’elle partagea avec le Forem) au même titre que les autres institutions régionales à caractère social, telle l’AWIPH (Agence wallonne pour l’Intégration des Personnes handicapées). Le Fonds du Logement s’installa à Charleroi à son tour en 1998, dans le cadre de la même politique de localisation des institutions à caractère social.

"Il faut rendre hommage à la Région wallonne qui a su profiter des divers déménagements de ses administrations sociales pour mener des opérations de requalification urbaine dont Charleroi avait grand besoin : l’installation de l’AWIPH a permis de requalifier le site de l’ancien terril Saint-Charles ; la construction des bâtiments destinés au FOREM et à la SWL a été l’occasion d’améliorer de façon sensible le bout du boulevard Tirou et de lancer une dynamique de création d’un nouveau quartier reliant la rue du Pont-Neuf à la Sambre ; le Fonds du Logement des Familles nombreuses s’est installé dans un très beau bâtiment en bord de Sambre qui était abandonné depuis de nombreuses années et qui a été sauvé grâce aux travaux réalisés par la Région". Témoignage de Jacques VanGompel, in L’Aventure régionale, p. 246.

Rue de Brabant 1
6000 Charleroi

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Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

G. Focant - SPW Patrimoine

Château fort de Logne et son environnement

Le blason de Guillaume de Manderscheidt sur le logis de la ferme de la Bouverie. © IPW

L’actuel hameau de Logne se situe en contrebas des ruines de l’ancien château. Sous l’Ancien Régime, « Logne » désignait le village se trouvant à l’emplacement de l’actuelle localité de Vieuxville. Le nom apparaît pour la première fois dans une charte de l’abbaye de Stavelot de 862. Le château devient alors le centre militaire de la châtellenie de Logne. Après le démantèlement de la forteresse en 1521, le princeabbé Guillaume de Manderscheidt prend le titre de « comte de Logne » et crée le comté du même nom qui désigne alors toute la partie occidentale de sa principauté.

Implanté dans un site classé, au sommet d’un étroit et haut éperon barré naturel au confluent de l’Ourthe et de la Lembrée, cette ancienne place forte médiévale appartient aux moines de l’abbaye de Stavelot depuis la charte du roi Lothaire II de 862. Un castrum servant de retraite à ces mêmes moines lors des invasions barbares est mentionné vers 883-885. En 1138, l’abbé Wibald de Stavelot améliore les installations et transforme le modeste refuge en un véritable château fort, placé sous l’autorité d’un « ministerial » chargé de l’organisation militaire et judiciaire du lieu. De nombreux sièges tenus aux XVe et XVIe siècles aboutissent à la destruction du lieu en 1521 par le seigneur de Sedan Robert II de la Marck, partisan du roi de France François Ier alors en guerre contre Charles Quint.

Après le démantèlement de la place forte, le château est restitué à l’abbaye de Stavelot. Les ruines sont longtemps abandonnées jusqu’à un regain d’intérêt marqué par une première campagne de fouilles en 1898. La province de Liège acquiert le site en 1968 et en confie la gestion depuis à diverses asbl. Entretien, sauvegarde et exploitation touristique des ruines ont ainsi été réalisés. Les vestiges visibles de nos jours témoignent de trois phases de construction :
 

  1. une phase primitive datant vraisemblablement du XIIe siècle comprenant une haute-cour et son enceinte ainsi qu’une tour-donjon ;
  2. un corps de logis élevé probablement au XIIIe ou au XIVe siècle ;
  3. un réaménagement complet dans le dernier quart du XVe siècle par l’érection d’un système de défense bas et extérieur à la vieille enceinte.
     
L’ancienne maison dite de l’abbé à Vieuxville © IPW

La localité de Vieuxville compte encore deux bâtiments d’importance liés à son ancienne appartenance stavelotaine. Après la destruction du château, de nombreux monuments de Vieuxville furent construits avec une partie des matériaux de celui-ci, notamment la ferme de la Bouverie, maison du représentant de l’abbaye de Stavelot, encore dénommé alors « châtelain de Logne ». Propriété des moines, elle accueillait aussi le siège militaire des cours centrales et fiscales dont le prince-abbé était le chef. Ancienne exploitation agricole élevée en moellons de calcaire aux XVIe et XVIIIe siècles, le quadrilatère donne sur une cour pavée accessible par un portail du XIXe siècle. Au nord se situe le logis reconstruit en 1564 ; cette partie de la ferme conserve une pierre sculptée aux armes du prince-abbé Guillaume de Manderscheidt et datée de 1570. Le bâtiment abrite aujourd’hui le musée archéologique du comté de Logne.

Non loin de là se trouve l’ancienne maison dite de l’abbé. Cette bâtisse du XVIIIe siècle, plusieurs fois remaniée depuis, est l’héritière d’une demeure plus ancienne comprenant la maison du prince-abbé de Stavelot-Malmedy, transformée avant la Révolution, et un oratoire aujourd’hui disparu. La maison conserve un intérieur ancien : portes du XVIIIe siècle, rampe d’escalier à balustres plats, taque de cheminée en fonte datée de 1560 et gravée de motifs et inscriptions religieuses.

Rue du Pâlogne 6
4190 Ferrières

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Frédéric MARCHESANI, 2013

G. Focant - SPW Patrimoine

Château féodal de La Roche-en-Ardenne

La Roche est sous l’Ancien Régime la capitale d’un comté qui porte son nom. La ville est installée dans une boucle de l’Ourthe, dans une vallée encaissée surplombée par un éperon rocheux sur lequel les comtes érigent leur château fort. Affranchie dans les premières années du XIIIe siècle, la ville obtient en 1332 de Jean l’Aveugle le droit d’ériger des remparts dont ne subsistent aujourd’hui que des maçonneries et une tour presque complète derrière l’église. En contrebas du château, une petite agglomération se développe à partir du XIIe siècle et devient le siège de ce comté s’étendant de Marche à Bastogne et comprenant quatre pairies (Houffalize, Beauraing, Han-sur-Lesse et Humain). À la fin du XIVe siècle, ce grand domaine va se fragmenter en trois prévôtés distinctes : Marche, La Roche et Bastogne. Le comté de La Roche se compose dès lors de la ville et de la franchise de La Roche, de quatre hautes cours de justice, de neufs pleins fiefs et d’une centaine de communs fiefs et de petites cours foncières. Dix seigneuries hautaines ressortent de ce comté.

Les vestiges de la forteresse de La Roche témoignent aujourd’hui de l’importance du complexe castral à l’époque médiévale. Naturellement défendu, le site est occupé dès le Haut Moyen Âge et même antérieurement. Le château est construit entre le XIe et le XIIe siècle et entre en 1046 dans les possessions de l’empereur Henri III du Saint-Empire qui l’échange avec Frédéric de Luxembourg (†1065), duc de Basse-Lotharingie. Il passe ensuite entre les mains du comte Albert III de Namur (1064-1106) dont sont issus les premiers comtes de La Roche. En 1102, Henri Ier de La Roche s’installe à cet endroit. En 1153, le château passe dans l’apanage d’Henri l’Aveugle et, en 1199, définitivement dans le patrimoine de Thibaud de Bar, époux de la comtesse Ermesinde Ire de Luxembourg. Le comté et son château fort entrent dans les possessions des comtes de Luxembourg et assument dès lors un rôle stratégique dans la défense du lieu. Avec l’essor urbain des XIIIe et XIVe siècles, le château est agrandi et continue de protéger le chef-lieu du comté. Avec l’intégration du duché de Luxembourg dans les terres d’Empire en 1549, La Roche se retrouve sur la ligne de défense du sud des Pays-Bas espagnols. Le château médiéval est adapté à l’artillerie à poudre et une grande terrasse bastionnée est érigée à l’est de l’entrée. Devenus maîtres de la place à la fin du XVIIe siècle, les Français adaptent le château à l’art de la guerre de siège. Il est pourtant laissé à l’abandon après leur départ et il faut attendre son rachat au milieu du XIXe siècle pour qu’il soit sauvé de la ruine complète.

Toujours aujourd’hui, un chemin escarpé mène au sommet de l’éperon vers le châtelet d’entrée composé d’une porte en plein cintre flanquée de part et d’autre de deux énormes tours. Le quadrilatère de la haute-cour, érigé au XIVe siècle, se trouve sur la plate-forme la plus élevée. On y trouvait alors la demeure seigneuriale, une aire d’honneur et divers bâtiments, le tout cerné par une courtine et protégé par trois tours.

Rue du Vieux Chateau 4
6980 La Roche-en-Ardenne

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Frédéric MARCHESANI, 2013

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Château et ferme de Halloy à Braibant

Occupant un méandre du Bocq, le site de Halloy est un bel ensemble calcaire composé du château, dont la cour d’honneur est bordée d’une dépendance à gauche et d’une ferme clôturée à droite. Le tout est le résultat de plusieurs phases de construction s’étalant du XVIe au XXe siècle. Sur l’aile de dépendance bordant la cour, on peut lire les dates « 1802 » et « AN 10 » sur les linteaux de fenêtre de l’étage, rare exemple conservé de datation d’une construction utilisant les calendriers grégorien et républicain.

 

Route du Château d'Halloy 37
5590 Braibant (Ciney)

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Frédéric MARCHESANI, 2014

Bruxelles, KIK-IRPA

Château et ferme de Goumont ou de Hougoumont

Déjà signalé en 1474, le domaine de Goumont change plusieurs fois de propriétaires au fil des siècles. La ferme actuelle date en grande partie du XVIIe siècle bien que les ailes nord et est aient été incendiées lors des combats de juin 1815. L’ensemble se situe autour d’une cour oblongue délimitée par un mur de clôture auquel s’adossent des vestiges du château et de la chapelle castrale, préservés à la demande du comte de Robiano au XIXe siècle. L’habitation, de type traditionnel, a été élevée en brique et grès aux XVIe et XVIIe siècles sur deux niveaux de six travées englobant le portail et un second passage, à l’ouest. Dans le prolongement se trouvent les dépendances et les communs, ainsi qu’une grange en long percée d’un portail cintré.

La ferme est un des lieux stratégiques de la bataille de Waterloo. Dès le 17 juin, les troupes anglaises se retranchent dans la cour ; un bataillon du régiment de Nassau et deux compagnies hanovriennes défendent le bois tout proche. Le 18 juin, elle est attaquée vers 11h30 par les troupes françaises menées par le prince Jérôme Bonaparte, frère de l’Empereur. Le combat dure huit heures, le verger et le jardin de la ferme changent sept fois de main. Toutefois, les Français ne parviennent jamais à pénétrer à l’intérieur des bâtiments. Wellington dit d’ailleurs que « le tournant de la bataille se joua lorsque se fermèrent les portes de Hougoumont ». Dans l’après-midi, un obus incendie la principale grange et le feu se propage ; plusieurs centaines de blessés périssent dans les flammes. Plus de 6 000 hommes sont mis hors de combat à Hougoumont. Au soir du 18 juin, 300 Anglais et 800 Français sont enterrés à la hâte devant la porte de la ferme.

Aujourd’hui, plusieurs plaques et monuments commémoratifs ont pris place au niveau de la ferme d’Hougoumont :

  • à côté de la porte nord se trouve une plaque en hommage au 3e régiment de Footguards ou Scots Guards. On y retrouve l’emblème et la devise de l’Écosse : un chardon et l’inscription « Nemo me impune lacessit » (personne ne me provoque impunément) ;
     
  • sur le mur extérieur de la chapelle a été apposée une plaque le 10 avril 1907 à l’initiative de la brigade des Guards. Ellecommémore la présence de trois régiments des Footguards et de trois régiments de cavalerie britannique le 18 juin 1815. Elle porte une triple inscription, en français, anglais et allemand : « On est prié de respecter cette chapelle, où pendant la mémorable journée du 18 juin 1815 tant de vaillants défenseurs d’Hougoumont ont rendu leur dernier soupir ». Cette plaque, autrefois située dans un bâtiment aujourd’hui détruit, est actuellement stockée dans la chapelle ;
La plaque en hommage aux trois régiments de Foot Guards sur le site de la ferme d’Hougoumont © D. Timmermans
  • sur le mur de la chapelle également, une seconde plaque a été installée en mémoire aux First regiment of Footguards, plus connu sous le nom de Grenadier Guards : « In memory of the officers and men of the light companies of the 2nd and 3rd batalions who died defending Hougoumont, 18th June 1815. This tablet was erected in 1977 by their successors of the first of grenadier guards » (en mémoire des officiers et des hommes des second et troisième bataillons qui moururent en défendant Hougoumont le 18 juin 1815. Cette plaque a été apposée en 1977 par leurs successeurs du 1st grenadier guards) ;
La plaque en hommage au First regiment of Foot Guards sur le site de la ferme d’Hougoumont © D. Timmermans
  • sur le mur de la grange se trouve une plaque commémorative du Royal waggon train : « In memory of the officers and men of the royal waggon train who took part in the defense of Hougoumont18th June 1815. This tablet was erected in 1979 by the Royal Corps of Transport, the successors of the Royal Waggon Train » (en mémoire des officiers et des hommes du Royal waggon train qui prirent part à la défense d’Hougoumont le 18 juin 1815. Cette plaque a été apposée en 1979 par le Royal Corps of Transport, successeur du Royal waggon train) ;
La plaque en hommage au Royal Waggon Train sur le site de la ferme d’Hougoumont © D. Timmermans
  • une pierre blanche a été encastrée dans le mur du verger en 1889 pour marquer l’endroit de la mort du capitaine Craufurd du 3e régiment des Guards : « In memory of Captain Thomas Craufurd of the 3rd Guards, eldest son of the baronet of Kilbernie, killed in the extreme south west of this wall. This stone was placed by his kinsman, Sir William Fraser of Morar, Baronnet, 1889 » (en mémoire du capitaine Thomas Craufurd du 3e Guards, fils aîné du baron de Kilbernie, tué à l’extrémité sud-ouest de ce mur. Cette pierre a été placée par son parent, Sir William Fraser de Morar, Baron, 1889) ;
     
  • un monument a été érigé dans le verger en 1912 à l’initiative de la société d’études historiques et de l’asbl « Les amis de Waterloo » en hommage aux soldats français. Il s’agit d’une stèle de granit ornée d’un aigle napoléonien et d’une couronne de laurier encastrant une croix de la Légion d’honneur. On y trouve l’inscription suivante : « Aux soldats français morts à Hougoumont, 18 juin 1815 » et une citation de l’empereur : « La terre paraissait orgueilleuse de porter tant de braves » ;
     
  • une double plaque commémorative en pierre rappelant l’action des Coldstream Guards a été placée en 1945 sur le mur à droite de la porte sud par le colonel Strathden. La première pierre est décorée de l’écusson de ce régiment d’infanterie britannique. On y trouve, au centre, le drapeau anglais, entouré d’une ceinture militaire sur laquelle s’inscrit la devise « honni soit qui mal y pense », le tout entouré d’une étoile à multiples branches. Une seconde pierre comporte l’inscription bilingue suivante : « In memory of the officers and men of the 2nd battalion Coldstream Guards who, while defending Hougoumont farm, successfully held this south gate from successive attacks throughout 18th June 1815 / À la mémoire des officiers et soldats du 2e bataillon des Coldstream Guards qui ont participé à la défense de Hougoumont et ont résisté à toutes les attaques dirigées contre la porte sud le 18 juin 1815 » ;
La plaque en hommage aux Coldstream Guards sur le site de la ferme d’Hougoumont © D. Timmermans
  • Le 6 juin 1987, une plaque « À la mémoire du général Bauduin, tombé devant ces murs le 18 juin 1815 » a été inaugurée par l’association pour la conservation des monuments napoléoniens.
La plaque en hommage au général Bauduin sur le site de la ferme d’Hougoumont © D. Timmermans

À côté de ces nombreuses plaques commémoratives, la ferme de Hougoumont abrite également plusieurs sépultures. Dans le verger se trouvent deux pierres tombales d’officiers anglais : celle du capitaine John Lucie Blackman, du régiment des Guards, mort à 21 ans, et celle du sergent-major Edward Cotton, installé à Waterloo après la bataille. Selon ses vœux, il fut inhumé à cet endroit en 1849 après avoir été le premier guide touristique du champ de bataille. Aujourd’hui, seules subsistent les pierres tombales ; les corps ont été exhumés en 1890 et placés dans le mémorial britannique du cimetière d’Evere.

 

Chemin du Goumont
1420 Braine-l'Alleud

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Frédéric MARCHESANI, 2014

KIK-IRPA, Bruxelles

Château des Vieux Fourneaux

Cité pour la première fois en 895, le village de Hamoir et son château constituaient un fief relevant de la Cour féodale de Stavelot. Situé dans le comté de Logne, ce fief était géré par une mayeurie d’officiers héréditaires. Le château du Fourneau ou château des Vieux Fourneaux conserve lui aussi une trace matérielle rappelant son appartenance stavelotaine d’Ancien Régime. Ces fourneaux, cités depuis 1425, connurent une grande prospérité au XVIIe siècle, avant d’être délaissés. À la fin de ce siècle, les lieux devinrent propriété de l’abbaye de Malmedy avant d’être rapidement revendus en 1698. Ils sont le lieu de réunion de l’assemblée des officiers et gentilshommes du comté de Logne dès le début du XVIIIe siècle. Le fourneau subsiste jusqu’en 1805 ainsi qu’une forge jusque 1820. Le bâtiment actuel est divisé en deux parties, chacune flanquée de tours circulaires.
 

Dans le château, une taque de foyer aux armes de la principauté de Stavelot-Malmedy date de l’année de la vente du domaine à celle-ci. Elle figure en son centre le blason au dragon, emblème de Malmedy, entouré des attributs abbatiaux : la mitre, la crosse et l’épée. Autour de la composition se trouve l’inscription gravée « INSIGNIA ABBATIA IMPERIALIS MALMONDANENSIS ». Le millésime 1698 est lui aussi présent. Plus curieux, le bâtiment conserve une autre taque de cheminée, cette fois aux armes de Charles Quint. Datée du XVIe siècle sans plus de précision, elle comporte les emblèmes impériaux traditionnels (aigle bicéphale, couronne, armoiries de Charles Quint) ainsi que la devise du roi d’Espagne « PLUS OULTRE ». Hamoir se trouvait pourtant sur le territoire du comté de Logne, faisant partie intégrante de la principauté de Stavelot-Malmedy.

Rue de Tohogne 14
4180 Hamoir

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Frédéric MARCHESANI, 2013

G. Focant -  SPW Patrimoine

Château des comtes de Namur et site de la citadelle

Vestiges archéologiques sur le site de la citadelle de Namur. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

La place forte de Namur est incontestablement caractérisée par le site de la citadelle, occupé depuis la Préhistoire. C’est sur ce site stratégique que la résidence des comtes de Namur est construite à partir du XIIe siècle. Le château comtal occupe alors la zone la plus basse de l’éperon et s’étage en terrasses recoupées par un fossé en son point culminant. La collégiale Saint-Pierre-au-Château, citée dès le XIIe siècle et détruite en 1746, émergeait de l’ensemble des bâtiments. Les vestiges du château forment le noyau ancien de la citadelle. Si on ignore quand les comtes décidèrent de se fixer définitivement à cet endroit, l’existence d’une résidence comtale sur le site de la citadelle s’achève avec la vente du comté de Namur au duc de Bourgogne en 1421. La fonction résidentielle du lieu prend progressivement fin, le nouveau comte ne résidant pratiquement jamais à Namur.

La citadelle de Namur et le pont de Jambes. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Du logis comtal situé au point haut ne subsistent que l’âme de deux tours circulaires et quelques vestiges. En contrebas, vers le pont de Jambes, subsistent deux tours faisant partie de la seconde enceinte médiévale construite par le comte de Namur Guy de Dampierre : la tour Joyeuse et la tour César. La tour Dessus Bordial évoque quant à elle l’enceinte du XIVe siècle. Le site connaît ensuite un nouveau souffle et sa vocation militaire va croissante à partir du XVe siècle. Face à la principauté de Liège, Namur devient une place forte à la frontière de l’État bourguignon. Les ingénieurs de Charles Quint construisent une première véritable citadelle ; les Espagnols poursuivent le travail de fortification aux XVIe et XVIIe siècles. Vauban perfectionne l’ensemble après le siège de Namur par les armées de Louis XIV et les Autrichiens poursuivront l’occupation stratégique du site au XVIIIe siècle.

Portrait du comte de Namur Maximilien-Emmanuel de Bavière attribué à Joseph Vivien et conservé au musée de Groesbeeck de Croix à Namur © KIK-IRPA, Bruxelles

La citadelle de Namur, modifiée de tous temps, constitue encore aujourd’hui un site exceptionnel, conservant des vestiges de plusieurs époques et permettant à elle seule de témoigner de la présence des comtes de Namur, du Moyen Âge à l’époque autrichienne. Devant le fossé du donjon, une chapelle dédiée à saint Pierre fut élevée sous l’impératrice Marie-Thérèse en 1754 pour remplacer la collégiale détruite par un incendie suite à l’invasion des troupes françaises en 1746. Suite à la guerre de succession d’Autriche, l’empereur Joseph II décida du démantèlement partiel de la citadelle qui perdit son rôle militaire, jusqu’à l’annexion de nos territoires aux Pays-Bas en 1815.

Route merveilleuse 64
5000 Namur

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Frédéric MARCHESANI, 2013

KIK-IRPA, Bruxelles

Château des comtes de Mouscron

Le château des comtes de Mouscron. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Mouscron apparait pour la première fois dans les textes en 1060 et 1066 lorsque le comte de Flandre y attribue des terres à la collégiale Saint-Pierre de Lille. Trois seigneuries importantes se partageaient le territoire au Moyen Âge : la seigneurie de Mouscron relevant de la Cour féodale d’Harelbeke, le fief du Val dépendant de Warcoing et la seigneurie de Saint-Pierre de Lille. La seigneurie de Mouscron s’étendait sur les trois-quarts de la paroisse et appartenait au seigneur d’Audenarde, une branche cadette de la maison de Louvain à l’origine du duché de Brabant. Le domaine fut mis en engagère pour la première fois en 1332. En 1627, le seigneur Ferdinand de Liedekerke reçut le titre de comte du roi d’Espagne Philippe IV.

Un premier château fut habité à Mouscron au XIIIe siècle par Roger de Ramées ou de Mouscron et détruit vers 1340 ; il s’élevait à quelques centaines de mètres de l’édifice actuel. Il fut remplacé avant 1359 par une bâtisse érigée sur le site où se dresse encore aujourd’hui le château des comtes, devenu résidence ordinaire des seigneurs de Mouscron en 1430. Malmené au cours des guerres incessantes des XVIe et XVIIe siècles, assiégé par les troupes de Louis XIV, il subit de graves dommages. Le donjon s’écroula quant à lui en 1801. 

Au début de l’Époque moderne, la bâtisse était entourée de douves qui séparaient la ferme du logis et qui étaient traversées par un pont de pierre précédant un pont-levis. La résidence comtale, sur un plan en U, était cantonnée de deux tourelles d’angle au sud. Entourés par le lit des douves asséchées, les bâtiments actuels, construits en briques, pierre blanche et pierre bleue datent des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. On accède à l’ensemble par un portail reconstruit dans lequel s’inscrit une pierre de 1609 gravée de deux écus ; à gauche, les murs d’une dépendance portent également le millésime de 1609. Du côté sud se trouve une pierre aux armes de Ferdinand de Liedekerke. Le logis ancien, paré d’une nouvelle façade de type tournaisien à la fin de l’Ancien Régime, a la physionomie d’un imposant manoir. Il est coiffé par une toiture fortement inclinée percée de trois lucarnes côté cour et d’une seule vers l’arrière. Une demi-tourelle d’escalier s’adosse toujours au pignon nord. Fleuron de l’architecture mouscronnoise dont il constitue le témoin le plus ancien sur le territoire de la commune, il fut l’objet d’une importante campagne de restauration qui lui permit de retrouver son lustre d’antan.

Avenue des Seigneurs de Mouscron 1
7700 Mouscron

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Frédéric MARCHESANI, 2013