Ancienne Bourse de commerce de Namur

De style néo-Renaissance, la Bourse de commerce a été édifiée à partir de 1932 en briques et calcaire selon les plans de l’architecte E. Dickschen, d’après un avant-projet d’E. Frankinet. Elle fut inaugurée en 1934. Plusieurs bâtiments de la place d’Armes avaient été détruits au cours des bombardements de la Première Guerre mondiale et le nouveau bâtiment avait été édifié grâce aux réparations de guerre versées par l’Allemagne.

À l’arrière du bâtiment subsiste une ancienne tour d’enceinte, la tour Saint-Jacques, devenue beffroi de la ville de Namur, et, à ce titre, aujourd’hui, classée au patrimoine mondial de l’Unesco avec les autres beffrois wallons. Complètement restructurée voici peu suivant les plans de l’architecte Marc Jortay, la Bourse de commerce accueille actuellement un centre de Congrès ultra moderne après avoir abrité longtemps le Parlement wallon.

 

1961, 1968 : les Congrès constitutifs du MPW et du RW

Fondé dans la foulée des grandes grèves de l’hiver 1960-1961 contre la loi unique, le Mouvement populaire wallon regroupe essentiellement des syndicalistes de gauche, à l’initiative d’André Renard. Ayant pour objectif le fédéralisme, le succès du mouvement est rapide et de nombreuses régionales sont fondées suite à l’annonce officielle de sa création, faite à Namur le 27 mars 1961. Présidé par André Renard, le premier Congrès du MPW regroupe près d’un millier de personnes à la Bourse de commerce les 18 et 19 novembre 1961.

Moins de sept ans plus tard, la crise linguistique et la radicalisation du Mouvement wallon débouchent sur une autre étape parmi les plus fondamentales de l’histoire du Mouvement wallon avec le Congrès constitutif, le 9 juin 1968, du Rassemblement wallon qui regroupe plusieurs partis fédéralistes sous l’impulsion de son premier président François Perin. Le RW prendra rapidement de l’importance sur la scène politique francophone (en obtenant jusqu’à 20 % des suffrages en 1971) et jouera un rôle essentiel d’aiguillon et de propositions constructives dans la réforme de l’État de 1970 et dans la régionalisation préparatoire de 1974.

 

1981 : le premier siège du Conseil régional wallon

L’ancienne Bourse de commerce fut également et surtout le siège du Conseil régional wallon avant son installation au Saint-Gilles. D’octobre 1980 à l’automne 1981, le CRW avait siégé dans la grande salle de l’hôtel Sofitel de Wépion, louée à cette fin par la Ville de Namur, qui mit ensuite les locaux de la Bourse à la disposition du Conseil. Celui-ci regroupait initialement tous les députés et sénateurs élus en Wallonie et il ne disposa d’une composition propre et d’élus distincts des élus fédéraux qu’à partir des élections de juin 1995, les premières du genre. Le parlement de la Région wallonne siégea à la Bourse de commerce du 23 décembre 1981 jusqu’à l’inauguration du Saint-Gilles en septembre 1998, sous la présidence d’André Cools (1981-1985), de Charles Poswick (1985-1988), de Willy Burgeon (1988-1995), de Guy Spitaels (1995-1997) et d’Yvan Biefnot (1997-1999), outre un bref intérim de trois mois de Valmy Féaux de février à mai 1988.

 

Le tableau de cette législature ne serait pas complet sans un mot sur l’ambiance différente qui régnait entre les parlementaires wallons, bien moins compassée qu’au parlement fédéral. Contacts humains directs, simplicité, cordialité, y compris avec les ministres : on y apprenait différemment le débat démocratique bien plus en terme de discussion que d’affrontement. On y nouait aussi des amitiés et je ne peux pas ne pas évoquer avec tendresse Henri Mordant dont les qualités humaines et la grande culture m’avaient d’emblée séduit. Témoignage de José Daras, in L’Aventure régionale, p. 308. 

Places d’Armes
5000 Namur

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Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

SPW - G. Focant

Ancien hôpital des Anglais

Également appelé le collège des jésuites anglais, cet édifice situé sur les hauteurs de Liège est lié à l’histoire religieuse britannique. Chassés de leur pays, des jésuites anglais décident de s’installer à Liège en 1613. Leurs bâtiments conventuels sont terminés en 1616. Au XIXe siècle, le collège jésuite fait place successivement à des magasins, une caserne, un pensionnat, etc., et il devient un hospice en 1880 avant d’être désaffecté par le CPAS en 1984.

Du grand ensemble architectural du XVIIe siècle subsistent aujourd’hui trois ailes formant un plan en U d’une belle unité architecturale : baies à croisée ou à traverse, frise dentée sous la corniche… L’édifice est restauré et doté d’une extension contemporaine par les architectes Jacques Valentiny et Jacqueline Charlier pour le compte de la Région, qui y regroupe plusieurs services administratifs à partir de 1999.

Le regroupement de services liégeois de l’Administration wallonne

C’est dix ans après l’abandon de l’hôpital des Anglais par le CPAS que la Région décide, en 1994, de regrouper dans ce bâtiment les différents services du Ministère de la Région wallonne (MRW), alors dispersés aux quatre coins de la ville, soit quelques trois cents agents régionaux. Les bâtiments rénovés abritent à partir de 1999 des agents de la Direction générale des Pouvoirs locaux (DGPL), de la Direction générale de l’Action sociale et de la Santé (DGASS) et, dès 2000, les agents de la Direction générale de l’Aménagement du Territoire, du Logement et du Patrimoine (DGATLP). L’extension contemporaine, en retrait par rapport aux bâtiments originaux, loge, elle, des agents de la Direction générale des Ressources naturelles et de l’Environnement (DGRNE). Depuis août 2008, ces quatre Directions générales, ainsi que toutes les autres tant du MRW que du MET (Ministère de l’Équipement et des Transports) ont été restructurées, rebaptisées et fusionnées au sein d’un seul Service public de Wallonie (SPW).

Outre les Anglais et l’Espace Wallonie (à l’ancien hôtel Desoër de Solières), le SPW occupe également à Liège d’autres locaux, à destination des anciens services du MET, notamment, entre autres, rue Côte d’Or (construction neuve achevée en 1995) et rue Forgeur (ancien hôtel des Ponts et Chaussées restauré en 1994).

Montagne Sainte-Walburge 2
4000 Liège

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Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

IPW

Tour d'Hasquempont

Sous l’Ancien Régime, Virginal était une terre franche alors que Samme relevait de la mairie de Nivelles. 

Le prévôt de Sainte-Gertrude aurait possédé une seigneurie et des terres à Samme dont dépendaient les terres censales et des fiefs dont faisaient partie la ferme ou cense del Tour, aussi appelée cense del Tour d’Hasquempont.

Ancien château également appelé « la Tourette », la tour d’Hasquempont a été érigée afin de défendre la vallée de la Senette au XIIe siècle. 

Elle s’intègre dans le système de protection créé par le duc de Brabant pour s’opposer aux incursions hennuyères et se rattachait à une ferme citée depuis 1440. 

Située dans une boucle de la rivière, la tour commandait le passage d’un gué et se présentait à l’origine sous la forme d’un donjon-porche qui s’ouvrait vers une cour fermée. 

De l’ensemble ne subsistent actuellement que la tour et un appentis perpendiculaire des XVe et XVIe siècles. 

De plan rectangulaire, la tour est édifiée en moellons et coiffée d’une bâtière d’ardoises. On y retrouve quelques traces de meurtrières ainsi que d’une porte cintrée. 

La tour a été l’objet d’une restauration par François Dandel, prévôt de Nivelles au XVIIe siècle, comme l’atteste une inscription millésimée 1632 présente sur une des poutres du plafond au 3e niveau.

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Frédéric MARCHESANI, 2013

P.V. Molinghen

Tour de Gavre et vestiges de l’enceinte urbaine de Chièvres

Citée dès 830, Chièvres abritait un atelier monétaire sous Charles le Chauve et devint au même moment le siège d’un comté seigneurial. 

La localité possédait à l’origine le statut d’alleu. En 1076, elle devint une des douze pairies du Hainaut et, à partir du XIIe siècle, se vit dotée par ses seigneurs d’éléments défensifs importants et de plusieurs institutions religieuses. 

En 1194, lors du partage de la seigneurie, une importante charte-loi fut accordée à la ville. Le comte de Hainaut lui-même acheta une partie de la seigneurie en 1289. Au XIVe siècle, le comte Aubert Ier de Bavière inclut Chièvres dans sa politique de développement des petits centres urbains et à partir de 1365, le comte Guillaume III octroya une série de privilèges et d’incitants économiques lui permettant d’édifier et d’entretenir une enceinte. La première phase de cette grande entreprise de fortification s’acheva en 1410. Le développement de la ville fut toutefois freiné par celui d’Ath, toute proche.

Un donjon disparu se trouvait au départ à la pointe du relief. Avant 1186, le bourg castral fut complété par des murs, renforcés par deux tours carrées qui se dressaient à front de la place actuelle. Aucun vestige de cet ensemble castral et de son enceinte ne sont parvenus jusqu’à nous. 

Les vestiges des fortifications du XIVe siècle ont par contre profondément marqué le paysage urbain de Chièvres. Un vaste fossé et des levées de terre de 5 m de hauteur entouraient la ville et étaient doublés d’une puissante muraille. D’autres travaux de fortification furent lancés en 1436. De cette campagne subsiste notamment la tour de Gavre. Construite en pierre et brique, elle constitue le témoin le plus marquant du passé défensif de la cité mais également le mieux conservé. Elle offre un plan en fer à cheval et se trouve plus petite et moins épaisse que la plupart des tours défensives du comté existant à la même époque. Voisine de l’ancien château seigneurial, elle est aujourd’hui protégée par classement.

7950 Chièvres

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Frédéric MARCHESANI, 2013

IPW

Tour de Braine et vestiges des remparts

En 1150, le comte de Hainaut Baudouin IV acquiert la petite localité de Braine-la-Wilote dans le but stratégique de se repositionner face au duché de Brabant. 

Il y fait construire un donjon et une enceinte castrale. Le comte y établit un châtelain et la localité prend alors sa dénomination actuelle. 

Cette seigneurie principale devient par la suite le siège d’une importante châtellenie du comté de Hainaut composée de onze communes. 

À partir du XIVe siècle, le comte ne souhaite plus réduire Braine-le-Comte à son seul rôle défensif et désire en faire une véritable ville. Il favorise le commerce et l’artisanat, établit un grand moulin et développe le système de défense de la ville. 

En 1364, Braine-le-Comte est ravagée par les troupes flamandes, en conflit avec le comte de Hainaut Albert de Bavière. Les troupes du duc de Brabant assiègent encore la ville en 1425, les Huguenots en 1583 et les armées de Louis XIV à la fin du XVIIe siècle. 

Entre temps, le roi d’Espagne Philippe II décide de céder Braine-le-Comte à la famille d’Arenberg qui la conserve jusqu’à la fin de l’Ancien Régime.

La pierre armoriée aux armes d’Espagne située devant l’église Saint-Géry © IPW


De nos jours, plusieurs témoins des fortifications médiévales et modernes sont conservés. 

Quelques tours médiévales en ruines subsistent dans des jardins privés, telles deux anciennes tours conservées ruelle Larcée, ou sont enclavées au milieu de bâtiments modernes ; c’est le cas d’une tour circulaire envahie dans la végétation, rue des Bas-Fossés. 

La partie inférieure du donjon comtal est également en partie conservée dans le jardin du no 2, rue de Bruxelles, en face de l’église Saint-Géry. 

Cette tour appelée « El thour de Braine » présente les vestiges d’une construction quadrangulaire fondée sur un massif rocheux et composée de briques et de schiste. Juste en face, au pied de l’église Saint-Géry, une pierre portant les armes royales espagnoles se trouve sur un mur de construction plus récente. 

Le blason est entouré du collier de l’ordre de la Toison d’Or et surmonté de la couronne royale.

Rue Saint Géry

7090 Braine-le-Comte

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Frédéric MARCHESANI, 2013

SPW - G. Focant 

Société wallonne des Eaux

Le prolifique architecte verviétois Charles Thirion édifia pas moins de trois établissements bancaires à une quarantaine d’années de distance, dont, entre 1902 et 1904, le nouveau siège de la Banque de Verviers (qui fut absorbée en 1935 par la banque de la Société générale de Belgique). Cette importante construction néo classique, toute en longueur et en calcaire, compte pas moins de onze travées, dont cinq sur deux niveaux. La travée principale s’ouvre sur un hall monumental. Après cinq années d’inoccupation, un chantier de réaffectation du bâtiment fut entamé fin 1988 et achevé en mai 1991 pour accueillir les bureaux de la SWDE. Des parties neuves furent très intelligemment insérées par Vincent Piwowarzyck derrière la façade de Thirion, tout en tirant parti des plus beaux espaces de l’édifice initial. Un patio accessible au public, agrémenté d’une sculpture de Claude Rahir sur le thème du « chat volant », manifesta la volonté de la SWDE de s’intégrer dans la vie de la « capitale de l’eau ».

Une des premières sociétés publiques régionales

Inoccupé depuis 1983, le site de la Société générale de Banque (qui s’était installée avenue du Chêne à Heusy) fut racheté en 1987 par la toute jeune Société wallonne de distribution d’eau (née de la régionalisation du secteur), dont le siège avait été fixé à Verviers dans la foulée de la décision de l’Exécutif régional wallon de 1983 de faire de Verviers la capitale wallonne de l’eau, à l’époque où l’influence d’un trio d’hommes politiques verviétois des trois grands partis (les Ministres ou futurs Ministres Damseaux, Wathelet et Ylieff) était grande sur les affaires régionales.

La SNDE (Société nationale de Distribution d’Eau) fut une des premières grandes sociétés publiques nationales à être régionalisée dans la foulée des lois d’août 1980 (pour donner naissance à la SWDE au milieu de la décennie), tout comme dans le secteur du logement la SNL (Société nationale du Logement) et la SNT (Société nationale terrienne) dont les services régionalisés fusionnèrent pour créer la SRWL devenue SWL.

La Société publique de gestion de l’eau (SPGE), créée plus tard, s’installera également à Verviers dans un autre bâtiment à réaffecter (partiellement classé comme monument celui-là), l’ancien lycée de filles édifié en 1876 rue des Écoles par les architectes Benoît et Vanderstraeten.

Rue de la Concorde 41
4800 Verviers

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Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

SPW-Patrimoine

Seigneurie d'Anhaive

Situé sur la rive opposée face à Namur, Jambes était autrefois possession liégeoise. Depuis le XIIIe siècle au moins, Jambes et Lives-sur-Meuse formaient une enclave liégeoise sur les terres du comté de Namur. 

Appartenant à un lignage apparu au XIe siècle, les terres entrent dans le giron du prince-évêque Jean de Flandre vers 1285.

Jean de Dampierre, dit aussi Jean de Flandre, est le fils cadet du comte de Flandre et comte de Namur Guy de Dampierre. 

Évêque de Metz avant d’être élu prince-évêque de Liège en 1282, il connaît alors un règne mouvementé. En 1285, il se brouille avec la bourgeoisie liégeoise et se retire à Huy pendant près de deux ans. 

La paix des clercs, signée le 7 août 1287 grâce à la médiation du duc de Brabant Jean Ier, met fin au conflit. 

En 1288, il sera enlevé pendant une partie de chasse et emprisonné cinq mois. Libéré sur rançon, il est incapable de gérer correctement sa principauté et en confie la charge à son père. 

Il se réfugie dans sa demeure jamboise et y décède le 14 octobre 1291. 

Après son décès, plusieurs familles seigneuriales occupent les lieux. Possession épiscopale jusqu’au XIVe siècle, la seigneurie fut ensuite rachetée par un bourgeois de Namur.

La seigneurie d’Anhaive, proche de la Meuse, était autrefois un donjon d’habitation accompagné d’une maison seigneuriale flanquée d’une tour d’escalier à vis. 

Autrefois cernée de douves, elle pourrait résulter de deux campagnes de construction et remonter au Bas Moyen Âge. 

De plan carré, le donjon superpose trois niveaux tout en calcaire et chainés aux angles. 

En 1535, la famille Salmier-Lamistant construit à côté une demeure plus plaisante, d’esprit mosan, en briques et pierre bleue. 

Les deux bâtiments, récemment restaurés, sont aujourd’hui reliés par une annexe contemporaine entièrement vitrée.

Place Jean de Flandre 4/1

5100 Jambes

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Frédéric MARCHESANI, 2013

SPW-Patrimoine

Vestiges de la porte de Lomprez

Le hameau de Revogne, aujourd’hui rattaché au village de Honnay, était au Moyen Âge un site d’importance. 

Simple alleu aux mains de propriétaires locaux, Revogne fut acquis par le prince-évêque de Liège Henri II de Leez en 1145 et rattaché au patrimoine de Saint-Lambert. L’ancien village disparu possédait une église et un château médiéval et portait autrefois le statut de ville, qui devint même le point d’appui et de défense d’une prévôté composée d’une vingtaine de villages. 

Celle-ci était fortifiée par un rempart dont le but était de protéger l’endroit face au duché de Luxembourg tout proche. 

Le prévôt administrait la forteresse et exerçait les pouvoirs civils au nom du prince-évêque ; un châtelain assurait la sécurité militaire. Revogne connut son apogée au début du XVe siècle avant d’être engagée dans la lutte contre le duc de Bourgogne et détruite en octobre 1466 par les troupes de Philippe le Bon. 

La forteresse fut alors démantelée, la ville délaissée par ses habitants et la prévôté mise en engagère pour devenir un simple domaine rural. 

De ces fortifications aujourd’hui disparues subsiste la porte de Lomprez. Cette tour-porche gothique en ruine, probablement du XIIIe siècle ou du XIVe siècle, fut toutefois restaurée en 1894 comme l’indique un chronogramme. Érigée en moellons de calcaire, la porte est caractérisée par une double arcade appareillée et soigneusement taillée.

Rue de Revogne
5570 Beauraing

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Frédéric MARCHESANI, 2013

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Institut Saint-Louis de Namur

Dans l’îlot actuel se trouve un bâtiment du XVIIIe siècle, vestige du couvent des Capucins. Il s’agit d’une grosse bâtisse en brique et pierre bleue sur soubassement appareillé, surmontée d’un clocheton octogonal. 

Supprimé et vendu comme bien national après la Révolution, le couvent est transformé en prison après l’annexion. Cette trace, pouvant à certains égards paraître minime ou anecdotique, témoigne toutefois, comme d’autres, de la généralisation du modèle carcéral sous le régime français. 

Cette fois, il s’agit bien d’une invention « belge » reprise par les Français. Le premier « nouveau » modèle de prison est en effet « inventé » dans les Pays-Bas autrichiens suite à l’ouverture des maisons d’arrêt de Gand en 1775 et de Vilvorde en 1779. 

Grandpré, responsable du bureau des prisons à partir de 1792, propose à la République de suivre l’exemple « belge » dans lequel on retrouve déjà les caractéristiques du modèle carcéral moderne : punition par le travail, séparation entre criminels et vagabonds. 

Les tribunaux criminels révolutionnaires vont ainsi généraliser la peine de prison et par là, provoquer les premiers effets pervers du système : les prisons sont, sous le régime français, pour la plupart installées dans des bâtiments reconvertis, souvent dans d’anciens couvents dont les locaux ne se prêtaient pas à une telle utilisation. 

À peine créées, les maisons d’arrêt deviennent synonymes de surpopulation et d’insalubrité.

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Frédéric MARCHESANI, 2014

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Hôtel des comtes de Méan

Si la façade à rue de ce très bel hôtel de maître a été reconstruite en 1878, l’ancien hôtel des comtes de Barbanson puis de Méan possède une histoire bien plus longue encore. La remarquable façade Renaissance à l’arrière date de 1620 et est ornée, au rez-de-chaussée, de quatorze arcades cintrées. Le bâtiment, construit sur un plan en U, s’articule autour d’un noyau du XVe siècle, progressivement agrandi et transformé au fil des siècles. Couplé à l’hôtel voisin de Sélys-Longchamps, l’hôtel des comtes de Méan a récemment bénéficié d’une restauration minutieuse. Les deux hôtels abritent aujourd’hui un complexe hôtelier de grand luxe. Anecdote institutionnelle parmi d’autres, la maison de maître abrite le conseil de surveillance et de passeport à l’époque française.

Avenue Louis de Loncin 6
6940 Durbuy

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Frédéric MARCHESANI, 2014