Guy Focant

Hôtel de Hayme de Bomal et la Maison Curtius


 

La façade de l’hôtel de Hayme de Bomal, du côté du quai de Maestricht © IPW

Vaste édifice en calcaire et brique enduite ou peinte, l’hôtel de Hayme de Bomal est construit sur un plan en U. Il présente deux façades à rue dont une première, discrète, s’ouvre sur la place Saint-Barthélemy et une seconde, plus majestueuse, expose son riche décor sur le quai de Maestricht. L’hôtel de maître a été érigé entre 1775 et 1778, probablement par Barthélemy Digneffe, pour le compte du bourgmestre Jean-Baptiste Hayme de Bomal. L’hôtel a aujourd’hui intégré le complexe muséal du Grand Curtius après avoir été pendant de longues années affecté aux collections du musée d’armes de la ville de Liège. Il comporte une cour intérieure agrémentée d’une fontaine et de somptueux salons richement décorés accessibles par un élégant escalier d’honneur. Il s’agit encore d’un des plus beaux exemples d’architecture et d’arts décoratifs néoclassiques conservés en Belgique.

Quelques années à peine après son édification, l’hôtel de Hayme de Bomal passe entre les mains de la famille d’Ansembourg. Comme de nombreuses autres demeures possédées par des personnalités de la noblesse ou de la haute bourgeoisie d’Ancien Régime, il est envahi, pillé et souillé par des révolutionnaires avant d’être affecté, le 6 août 1795, par le comité révolutionnaire comme logement pour les représentants du peuple. Le bâtiment est ainsi pour la première fois lié à des fonctions administratives : les commissaires envoyés à Liège par la Convention pour organiser ce qui deviendra le département de l’Ourthe y trouvent un logement de fonction. En 1800, à l’arrivée du premier préfet Antoine Desmousseaux, l’hôtel de Hayme de Bomal devient la préfecture du département. Il abrite les logements de fonctions du préfet du département de l’Ourthe. Les bureaux de l’administration départementale sont installés non loin de là, dans la maison Curtius, très bel édifice de style Renaissance mosane édifié en bord de Meuse au XVIIe siècle. Ce rôle administratif perdure après le départ des Français : les Hollandais affectent le bâtiment aux services du gouvernement provincial en 1815.
 

La plaque commémorative des deux visites de Napoléon à Liège sur la façade de l’ancienne préfecture de l’Ourthe © IPW

Bonaparte et Joséphine logent à cet endroit les nuits des 1er et 2 août 1803 à l’occasion de la visite du Premier Consul dans les départements réunis. L’empereur Napoléon Ier et Marie-Louise y font une seconde visite le 7 novembre 1811. Aujourd’hui, une plaque commémorative apposée sur la façade du quai de Maestricht rappelle cette visite et l’affectation du bâtiment au début du XIXe siècle : « Dans cette maison, palais du gouvernement et hôtel de la préfecture sous le régime français, le général Bonaparte, Premier Consul de la République, accompagné de madame Bonaparte a séjourné du 13 au 15 thermidor an XI (1-3 août 1803). Devenu Napoléon, empereur des Français, il y logea avec l’impératrice Marie-Louise dans la nuit du 7 au 8 novembre 1811 ».

Longtemps exposée dans l’hôtel Hayme de Bomal, une célèbre peinture d’Ingres se trouve aujourd’hui au musée des Beaux-Arts de Liège. Intitulée Bonaparte, Premier Consul, la toile a été peinte en 1804 à la demande de Napoléon qui n’a probablement jamais accordé de séance de pose à l’artiste. Il est représenté âgé de 34 ans, posant sa main sur un document sur lequel est inscrit « Faubourg d’Amercoeur rebâti », témoin de la volonté du Premier Consul d’aider financièrement les habitants de ce quartier liégeois bombardé par les Autrichiens à reconstruire leurs habitations. Il porte le costume rouge de consul de la République et pose devant une fenêtre ouverte au travers de laquelle on aperçoit la citadelle et la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert du temps de sa splendeur. Au moment de la réalisation du portrait, la cathédrale était en effet déjà en cours de démolition. L’œuvre fut ensuite offerte par Napoléon à la ville de Liège, comme cela fut d’ailleurs le cas pour d’autres villes (des portraits similaires sont notamment conservés à Anvers et Bruges parmi d’autres nombreuses villes de l’Empire).
 

Bonaparte, Premier Consul, peinture d’Ingres conservée au musée des Beaux-Arts de Liège © Ville de Liège

Féronstrée 136 
4000 Liège

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Frédéric MARCHESANI, 2014

IPW

Ancien hôtel Simonis à Verviers

Actuelle maison décanale de la paroisse Saint-Remacle et maison des vicaires, l’ancien hôtel Henri Simonis compte au nombre des demeures de prestige du centre de Verviers. Cette demeure aristocratique a été érigée en 1806 et constitue encore aujourd’hui un témoin de l’importance de Verviers sur le plan industriel dès les premières années du XIXe siècle. La façade, de style néoclassique, compte trois niveaux de cinq travées, dont les deux de gauche pourraient avoir été construites ultérieurement. La dernière travée à droite est percée d’une porte cochère s’ouvrant sur un vestibule qui traverse l’édifice de part en part et permet d’accéder à la cour intérieure et le jardin, où se trouvent également les dépendances, construites quant à elles en 1727 par le propriétaire précédent. La maçonnerie de l’ouvrage est mixte et traditionnelle de nos régions : les façades alternent brique et pierre bleue. 

L’intérieur est lui aussi caractéristique de l’époque de son édification au temps de l’Empire ; il comporte notamment de beaux plafonds en stuc et des cheminées en marbre.

La maison est cédée en 1830 par la veuve de Henri Simonis à son neveu, l’industriel Raymond de Biolley qui l’échange en 1839 contre l’ancienne église désaffectée de la place du Marché. Le conseil de fabrique dispose ainsi depuis lors d’une résidence pour le curé-doyen.

Rue des Raines 6
4800 Verviers

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Classé comme monument le 19 octobre 1984

Frédéric MARCHESANI, 2014

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Ancien château Zualart

Compris dans un ensemble de bâtiments disposés en U autour d’une cour carrée, le château se situe le long de la rue de Bruxelles à Fleurus. Il a sans doute été érigé dans le dernier tiers du XVIIIe siècle. 

L’édifice compte deux niveaux de neuf travées groupées par trois, chacune surmontée d’une lucarne à croupe. 

Le bâtiment est utilisé comme quartier général par l’armée française pendant la bataille de Ligny. Dans le parc se trouve la stèle du boulet. 

En 1912, un vaste complexe scolaire (Institut Notre-Dame) est aménagé au départ château Zualart.

 

Rue de Bruxelles 97
6220 Fleurus

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Frédéric MARCHESANI, 2014

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Ancien château des Baillet-Latour

Réduit à l’état de "masure" par les troupes françaises le 17 avril 1794 et progressivement restauré depuis les années 1960, l’ancien château des Baillet-Latour, situé sur l'entité de Virton, témoigne de l’histoire féodale du lieu. 

L’installation d’une seigneurie à cet endroit est attestée depuis le XIe siècle. Plusieurs fois assiégée et reconstruite, la forteresse est une dernière fois détruite en 1657. Vendu en 1659 à Mathieu Baillet, le château est restauré dans le dernier tiers du XVIIe siècle. La famille des châtelains est particulièrement proche du pouvoir autrichien : elle obtient reconnaissance de noblesse en 1674 et devient propriétaire d’une seigneurie haute-justicière. 

À la fin de l’Ancien Régime, l’impératrice Marie-Thérèse érige la seigneurie en comté en remerciement de services rendus par la famille. C’est dans ce contexte que le château est pillé et incendié par les troupes révolutionnaires françaises. Il n’est pas restauré par la famille de Baillet qui reste proche de l’ancien pouvoir sous le régime français : Charles-Antoine-Maximilien de Baillet (1737-1806) devient maréchal en 1796, commandant de l’armée d’Allemagne en 1797, président du conseil aulique autrichien en 1805 et propriétaire du régiment des Dragons de Latour, corps de soldats wallons au service de l’Autriche pendant les guerres napoléoniennes. 

Aujourd’hui, le château en quadrilatère a en partie été relevé de ses ruines et aménagé en hôtel-restaurant.

Rue du 24 août 1
6761 Latour (Virton)

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Frédéric MARCHESANI, 2014

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D'autres traces liées au roman païs du duché de Brabant

De nombreux autres bâtiments et monuments sont liés de près ou de loin à leur passé brabançon parmi lesquels ceux cités ci-après.

1. Aiseau-Presles/Aiseau, vestiges de l’ancien château réédifié en 1721 sur les bases d’un édifice médiéval par le marquis d’Aiseau et détruit par les Français en 1794. Dalle calcaire de 1722 aux armes des princes de Gavre.

2. Braine-l’Alleud, église Saint-Étienne, tombe de Philippe de Witthem, seigneur de Beersel et Braine-l’Alleud.

3. Braine-l’Alleud/Lillois-Witterzée, ferme del tour, siège d’un plein-fief relevant du duché de Brabant sous le nom de « court de Witterzée ». L’édifice abrite au Moyen Âge un lignage chevaleresque attesté à Witterzée depuis 1202 environ.

4. Braives/Fallais, église Notre-Dame. Dalle d’Albert Pynssen-Vanderaa, bailli et châtelain de Fallais.

5. Braives/Fallais, moulin banal. Élevé sur un noyau du XVIIe siècle et remanié par la suite.

6. Chastre/Blanmont, château de Blanmont, fief de Grand-Leez et arrière-fief de Perwez compris dans la mairie de Mont-Saint-Guibert. Construit vers 1640 et modifié au siècle suivant, le château devient le siège d’une baronnie en 1751.

7. Chastre/Cortil-Noirmont, tour des Sarrasins, vestige du château détruit en 1625 et témoin de la seigneurie de Noirmont, issue de l’héritage des Walhain.

8. Chastre/Gentinnes, château de Gentinnes, domaine brabançon cité depuis le XIe siècle, érigé en baronnie en 1716 et reconstruit à cette époque.

9. Chaumont-Gistoux/Bonlez, château de Bonlez, ancienne propriété des Walhain construit pour la première fois vers 1230 comme château fort, remanié plusieurs fois puis élevé en baronnie en 1634 avant d’être annexé au comté de Laurensart (duché de Brabant, mairie de Grez).

10. Chaumont-Gistoux/Corroy-le-Grand, ferme du château, ancienne ferme-château fortifiée du sire de Vieusart (mairie Mont-Saint-Guibert). Vestiges d’une enceinte fortifiée et bâtiments des XVIIIe et XIXe siècles disposés autour d’une vaste cour carrée.

11. Chaumont-Gistoux/Dion-le-Val, château de Quirini, domaine d’origine médiévale (mairie de Mont-Saint-Guibert).

12. Court-Saint-Étienne, chapelle Notre-Dame (hameau de Sart-Messire-Guillaume), chapelle d’origine castrale, en ruines.

13. Gembloux/Corroy-le-Château, château de Corroy-le-Château, forteresse de plaine du duché de Brabant construite dans la première moitié du XIIIe siècle par la famille des Brabant-Perwez passée en diverses mains. Ensemble imposant, reconstruit et remanié à plusieurs reprises au fil des siècles.

14. Gembloux, maison du bailli. Contre une tour du rempart, peut-être dépendance de l’abbaye et résidence du maïeur ou bailli de Gembloux au XVIIIe siècle, nommé par l’abbé. Parties anciennes du XVIe siècle dont une tour millésimée de 1589 aux armes de Guillaume de Salmier.

15. Genappe/Baisy-Thy, château de Baisy-Thy (XVIIe-XVIIIe siècles), héritier d’une très ancienne seigneurie dont le fief relevait des seigneurs d’Héverlée (duché de Brabant, pays d’Héverlée).

16. Genappe/Bousval, château de la Motte, seigneurie médiévale relevant de Rumst (duché de Brabant, margraviat d’Anvers, pays de Rumst), reconstruit en 1760. Possession successive de Paul de Rameau, résident du prince de Liège à la cour de Bruxelles et de ses successeurs, titulaires de charges au duché de Brabant. Porche, pierre tombale de Paul le Rousseau, seigneur de la Motte décédé en 1664.

17. Genappe/Houtain-le-Val, château, anciennement appartenant à la famille de Houtain, racheté comme fief du duché de Brabant ; nombreux remaniements depuis.

18. Genappe/Vieux-Genappe, église Saint-Géry. Dalle funéraire du seigneur Jean Charles Godefroid, bailli et mayeur de Promelles, 1745.

19. Grez-Doiceau/Archennes, ruines et vestiges du château de la Motte, fief brabançon (fouilles réalisées par le Service public de Wallonie, vestiges au musée de Grez-Doiceau).

20. Grez-Doiceau/Archennes, château d’Archennes (XVIIIe siècle), successeur d’une seigneurie vassale du duché de Brabant érigée en domaine indépendant au XVe siècle.

21. Grez-Doiceau/Bossut-Gottechain, ferme du seigneur (Brabant, mairie de Grez). Ancien manoir de la famille Amezaga, seigneurs de Bossut, construit du XVIe au XVIIIe siècle.

22. Grez-Doiceau, château de Piétrebais, vestiges médiévaux dans le donjon, siège d’un fief inféodé au Brabant et dont les parties les plus anciennes ont été érigées au XIIIe siècle par les comtes de Grez, appartenant à la familia du duc de Brabant.

23. Grez-Doiceau/Gastuche, château de Laurensart, seigneurie médiévale de Sart (comté ou mairie de Grez) élevé au rang de comté de Laurensart par Charles II d’Espagne en 1674. Château fort entouré de douves souvent remanié au fil des siècles.

24. Hannut/Grand-Hallet, église Saint-Blaise. Dalle de Jean de Paheau, « capitaine et chef d’infanteries wallonnes pour le service de sa majesté » (1670).

25. Hannut/Lens-Saint-Rémy, église Saint-Rémy. Dalle de la famille de Chentinne (1700). Albert de Chentinne fut secrétaire de la surintendance du roi à Bruxelles et agent des États du haut quartier de Gueldre.

26. Hannut/Trognée, église Saint-Trudon. Dalle de Jean et Philippe de Grimont, seigneurs de Trognée (Jean : colonel et brigadier des armées des États généraux des Provinces-Unies / Philippe : colonel au service de sa majesté impériale).

27. Hélécine/Linsmeau, château féodal des comtes de Linsmeau, manoir d’un fief brabançon plusieurs fois remanié mais conservant des parties du XIVe et du XVIe siècle.

28. Hélécine/Neerheylissem, château héritier d’un alleu des XIIe-XIIIe siècles qui fut inféodé au Brabant (noyau du XVIIe siècle, remanié par la suite).

29. Incourt/Opprebais, ferme du château, vestiges du château médiéval mentionné en 1440, pion défensif du duché de Brabant aux mains du lignage chevaleresque du lieu.

30. Incourt/Opprebais, église Saint-Aubin, dalle de Fontigny-Dommartin, mayeur de Geest-Gérompont.

31. Ittre, ancienne brasserie banale. Pierre de fondation aux armes du seigneur d’Ittre Guillaume de Rifflart.
32. Jodoigne, chapelle Notre-Dame du Marché, tombe de Winant de Glymes, seigneur de Jodoigne.
33. Jodoigne, vestiges du château de la Comté (donjon du XIIIe siècle) présents au sein de la bâtisse construite à partir de 1729.

34. Jodoigne, château de la Vicomté, ancien fief du Brabant cité depuis 1412 et demeure entre 1643 et 1720 des vicomtes de Jodoigne, titre créé par l’empereur du Saint-Empire Ferdinand III.

35. Jodoigne, ferme de la Comté ou de la Franche Comté, dépendance du château de la Vicomté.

36. Jodoigne/Mélin, grande cense du seigneur ou ferme de Rebais, siège de la seigneurie de Mélin, créée en 1284 par le duc Jean Ier de Brabant (nombreux remaniements).

37. Jodoigne/Saint-Rémy-Geest, église Saint-Rémy, dalle funéraire de Raes de Fontenoy, mayeur de Geest-Gérompont.

38. Lasne/Ohain, château remanié du XVIIe au XIXe siècle mais ancien siège d’une seigneurie brabançonne engagée pour la première fois en 1299-1300 par le duc Jean II. Propriété au XVe siècle de Jean Hinckaert, bâtard de Brabant et de ses successeurs jusqu’au siècle suivant. Bâtiments aujourd’hui datés des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles.

39. Les Bons Villers/Mellet, donjon de Mellet. Ancien donjon médiéval sans doute de la fin du XIIIe siècle et accolé à un château de plaisance au XVIe siècle. Siège d’un fief brabançon, le château fut occupé au Moyen Âge par les seigneurs de Mellet, qui possédaient également le fief voisin de Biemellet, enclave namuroise.

40. Lincent/Racour, avouerie de Racour. La seigneurie appartenait au duché de Brabant. En 1229, le duc Jean Ier accorda une rente annuelle, créant une avouerie qui se maintint jusqu’à la Révolution. Bâtie dans la seconde moitié du XVIe siècle par le vicomte de Montenaken, avoué de Racour et alors appelée « de recht bank » (le ban de justice). Construction remaniée en 1811.

41. Mont-Saint-Guibert/Corbais, tour de Griffon du Bois ou tour des Sarrasins, du nom du vassal des Walhain (mairie Mont-Saint-Guibert). Donjon roman de la première moitié du XIIIe siècle.

42. Mont-Saint-Guibert/Hévillers, château de Bierbais, ancien château du lignage noble de Bierbais-Bierbeek, inféodé au duché de Brabant au XIIIe siècle Entièrement reconstruit à la fin du XVIIIe siècle, il en subsiste un vieux donjon d’habitation des XIIe-XIIIe siècles ; chapelle castrale Sainte-Croix, éléments d’origines de la même époque.

43. Nivelles/Bornival, ferme du seigneur ou « cinse du Castia », siège d’une seigneurie vassale du duché de Brabant (baillage de Nivelles) mentionnée au XIIIe siècle et possédé jusqu’au XVe siècle par la famille de Bornival qui s’était mise au service du duc de Brabant.

44. Orp-Jauche/Jauche, château de Jauche, héritier d’une riche seigneurie féodale passée entre diverses mains et citée depuis 1100 au moins. Le complexe fut reconstruit au XVIIe siècle et fortement réaménagé après 1715.

45. Orp-Jauche/Noduwez, tour Gollard, vestige médiéval d’un château disparu, siège d’une seigneurie de la famille chevaleresque du même nom relevant du duc de Brabant. Le premier seigneur mentionné en 1264 est vassal des sires de Jauche.

46. Ottignies-Louvain-la-Neuve/Céroux-Mousty, donjon et ferme de Moriensart, seigneurie incluse dans le duché de Brabant (mairie de Genappe), érigée en baronnie en 1657 pour la famille espagnole des Coloma.

47. Ottignies-Louvain-la-Neuve/Ottignies, château d’Ottignies, domaine ducal du Brabant donné en fief depuis le XIIe siècle à une famille d’Ottignies et passé entre diverses mains depuis.

48. Perwez/Malèves-Sainte-Marie-Wastinnes, église Saint-Ulric-et-Sainte-Cornélie, tombe de Louis de Stradiot, bailli de Nivelles et du Brabant, homme d’armes de Charles Quint.

49. Ramillies/Huppaye, ferme du Grand Château, fief cité au XIIe siècle.

50. Rixensart, château de Rixensart, siège d’une seigneurie mentionnée depuis 1217 et reconstruit au XVIIe siècle par le comte de Bruay après avoir été notamment possession des Croÿ et des Grave.

51. Rixensart/Rosières, ferme de Woo ou de Rosierbois, siège d’une petite seigneurie tenue en fief du duché de Brabant.

52. Sombreffe, château de Sombreffe, ancien fief de la famille des Sombreffe, vassaux du duc de Brabant et relevant de la Cour féodale d’Aarschot. Vaste propriété fortifiée autour d’un donjon-porche ; éléments d’époques diverses.

53. Tubize/Clabecq, château « des Italiens », à l’origine fief de Gaasbeek (Brabant, mairie de Gaasbeek).

54. Villers-la-Ville/Marbais, château fort du Châtelet, ancienne forteresse de la famille noble puis chevaleresque des Marbais.

55. Walhain/Nil-Saint-Vincent, tour de Vaux ou tour d’Alvaux, ruines de la résidence seigneuriale de Vaux bâtie peu après 1199 et dont la seigneurie relevait du duc de Brabant. À côté, moulin des XVIIIe et XIXe siècles, cité depuis 1536 et unique vestige des dépendances de l’exploitation domaniale.

56. Walhain/Walhain-Saint-Paul, ruines de l’ancien château de Walhain, seigneurie au service du duc de Brabant.

57. Waterloo, chapelle royale vouée à saint Joseph et sainte Anne, en faveur de la descendance du roi d’Espagne.

58. Wavre/Limal, grande maison du bailli, ancienne résidence des baillis de la baronnie locale.

59. Wavre, ferme de l’Hosté, auparavant ferme de la seigneurie de Wavre, cartouche de 1767 aux armes de Looz-Corswarem.

Frédéric MARCHESANI, 2013

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Traces liées au duché de Luxembourg

De nombreux autres bâtiments et monuments sont liés de près ou de loin à leur passé luxembourgeois parmi lesquels ceux cités ci-après.

1. Arlon, immeuble « les caves », résidence du gouverneur ou prévôt d’Arlon. Lourdement remaniée, la bâtisse conserve une entrée cochère en plein cintre fermée par une porte de bois à motifs gothiques et un passage couvert de même style voûtée d’ogive et millésimé 1566.

2. Arlon, fortifications françaises de 1681 autour de la Knipchen faisant du promontoire une enceinte bastionnée témoin de l’occupation de la ville par les troupes de Louis XIV.

3. Arlon/Autelbas, ruines du château des seigneurs d’Autel, seigneurie luxembourgeoise, haut-lieu de la résistance au régime de Bourgogne. Ancien château fort remontant au XIIIe siècle édifié sur l’emplacement d’une place forte et transformé en maison seigneuriale au XIVe siècle. Assiégé et ruiné en 1413, il est reconstruit par la suite mais est définitivement ravagé par un incendie en 1983. Manteau de cheminée aux armes des seigneurs d’Autel (encastré dans le mur extérieur).

4. Arlon/Guirsch, château de Guirsch, siège de la seigneurie hautaine de Guirsch. Imposante construction de la fin de l’Ancien Régime (1749-1763), dans un vaste parc arboré et constituant la troisième demeure de la seigneurie de Guirsch, ayant succédé au château détruit par les Bourguignons en 1413 et au château des Busleyden datant du XVIe siècle. Panneau aux armes des Marches-Vilain XIIII ; fronton couronné d’un tableau aux armes des Marches-de Reiffenberg.

5. Arlon/Guirsch, église Saint-Willibrord, érigée au XVIe siècle à partir de l’ancienne chapelle castrale. Armoiries des Busleyden, seigneurs de Guirsch.

6. Arlon/Sterpenich, château-ferme de Sterpenich, notamment propriété de Jean-Baptiste Henron, conseiller-receveur général des aides du duché de Luxembourg. Attesté comme château défensif au XIVe siècle, il date pour l’essentiel du XVIIe siècle dans sa configuration actuelle.

7. Aywaille (Amblève), ruines du château d’Amblève ou château des Quatre Fils Aymon ou Neuf-Chasteau-sur-Amblève, siège de la justice de Sprimont et de ses seigneurs (Aywaille faisait partie du quartier de Durbuy et Sprimont de la seigneurie Au-delà des Bois, tous deux possessions luxembourgeoises). Construite sur un éperon rocheux, la forteresse remonte au Xe siècle ; elle est agrandie restaurée à l’époque bourguignonne et démolie en 1578 à la demande d’Alexandre Farnèse, gouverneur des Pays-Bas espagnols.

8. Aywaille/Harzé, moulin banal du seigneur de Harzé mentionné pour la première fois au XVIe siècle ; remaniements au XIXe siècle.

9. Bastogne, ancienne prévôté, érigée au XVIIIe siècle.

10. Beauraing, château de Beauraing, siège d’une seigneurie luxembourgeoise connue comme pairie du comté de La Roche. La seigneurie est érigée en baronnie par Charles Quint en 1555. La fin de l’Ancien Régime entraine la destruction de la place forte. Du château subsistent néanmoins d’importants vestiges dont des tours portant des noms en rapport avec les anciens pays wallons : tour Charles Quint, tour du Hainaut, tour de Namur.
11. Beauraing/Javingue, château de Javingue, ancienne demeure du bailli de la prévôté d’Agimont reconstruite en style classique en 1770. La seigneurie de Javingue était en effet comprise dans le comté d’Agimont.

12. Bertogne/Longchamps (Rollé), château de Rolley ou Rollé, siège d’une seigneurie hautaine, arrière-fief luxembourgeois (fief du comté de La Roche). Relève au XVe siècle de Jehan de Bollant, conseiller des ducs de Bourgogne. Siège d’une cour de justice.

13. Bertogne/Flamierge (Roumont), château de Roumont, situé en bordure de la « chaussée Marie-Thérèse », reliant Bruxelles et Luxembourg. Construit en 1764 sur les bases d’une maison seigneuriale antérieure : Joseph II le visite et y prend le déjeuner le 4 juin 1781.

14. Bertrix/Cugnon, château Pierlot, demeure des princes de Loewenstein, seigneurs hautains de Chassepierre et siège de la haute-Cour et du baillage de Cugnon-Chassepierre. Pierre de remploi dans une dépendance XIXe siècle aux armes des princes de Loewenstein, datée de 1756.

15. Burg-Reuland, ruines du château de Burg-Reuland, siège d’une seigneurie depuis le Xe siècle (Terre de Saint-Vith), propriété des comtes de Luxembourg au XVe siècle et dont les seigneurs ont été à un moment chambellans du duché de Luxembourg et du comté de Chiny. Pierre d’angle armorié Pallandt-Millendonck. Château incendié par les troupes françaises et définitivement saccagé au XIXe siècle.

16. Burg-Reuland, église Saint-Étienne, mausolée de Balthasar de Pallandt et d’Élisabeth de Millendonck, seigneurs de Reuland.

17. Chiny/Izel, église Saint-Pierre, monument funéraire de Laurent de Neuheuser, receveur des domaines du comté de Chiny (†1796).

18. Clavier/Ocquier (Vervoz), château de Vervoz, siège d’une seigneurie hautaine et d’une cour féodale du duché de Luxembourg, aux mains des Tornaco depuis le XVIIIe siècle. Pierre aux armes des Tornaco, 1764, façade nord.

19. Daverdisse, château de Daverdisse, ancien château des seigneurs de Daverdisse (chef-lieu de quartier et siège d’une seigneurie hautaine). Ne subsistent aujourd’hui de l’ensemble que deux tours d’angle probablement du XVIe siècle et intégrées à un nouveau château édifié à partir de 1732. En contrebas, quelques monuments funéraires de seigneurs de Daverdisse sont intégrés au mur de clôture du cimetière.

20. Durbuy, maison no 62 rue Éloy, habitation du prévôt de la terre de Durbuy.

21. Durbuy, château de Durbuy, ancienne propriété des comtes de Durbuy, issus de la maison comtale de Namur. Mentionné pour la première fois en 1078, par deux fois incendié par les Liégeois ; importants remaniements au cours des siècles.

22. Durbuy, ancienne halle, siège principal sous l’Ancien Régime des activités judiciaires et administratives de la terre de Durbuy. Bâtiment en pans-de-bois principalement daté du XVIe siècle également appelé « maison espagnole » ou « halle aux blés ».

23. Durbuy, vestiges de murailles de l’enceinte médiévale de la ville.

24. Durbuy, maison nos 113-115 rue du comte Théodule d’Ursel, habitation achetée en 1630 par Nicolas de Blier, prévôt de Durbuy.

25. Durbuy, église Saint-Nicolas. Pierre sépulcrale portant l’inscription « échevin de la franchise de Durbuy et haut voué de la prévôté et terre … » (fond de l’édifice).

26. Durbuy/Grandhan, église Saint-Georges. Dalle de « François de Cassal, seigneur de Rendeux, capitaine de cavalerie pour sa majesté catholique, prévôt et grand gruyer de Durbuy » ; pierres de deux Lambert de Han, prévôts de Durbuy (mur du fond à droite).

27. Durbuy/Grandhan (Petite-Eneille), château-ferme, siège d’une seigneurie dépendant de Durbuy.

28. Durbuy/Izier, ferme de Fermine, siège d’une seigneurie. Bâtiments construits entre le XVIIe et le XXe siècle sur base d’un logis plus ancien.

29. Durbuy/Izier, ferme de la tour, seigneurie citée dès 1124, donjon du XIVe siècle.

30. Durbuy/Wéris, maison médiévale no 12 rue de Heyd, sans doute liée au statut de Wéris au Moyen Âge, siège d’une des quatre cours de la terre de Durbuy. Également tour seigneuriale.

31. Érezée/Amonines (Blier), château-ferme de Blier, siège sous l’Ancien Régime d’une seigneurie dépendant de Durbuy (tour ouest, écus et armoiries de Jean-Ernest de Hamal, seigneur de Blier, 1673).

32. Érezée (Erpigny), château-ferme d’Erpigny, siège du fief aux Oiseaux dépendant de Durbuy (armoiries du seigneur François de Montini et de son épouse sur la cheminée, 1727).

33. Érezée/Soy, château-ferme de Soy. Portail, dalle avec blason de François-Antoine de Cassal, seigneur de Soy et prévôt de Durbuy (1717).

34. Étalle, église Saint-Léger-et-Saint-Blaise, mémorial funéraire de François de Senocq (1611), lieutenant prévôt de Chiny et monument funéraire de Servais François de Baillet, député ordinaire de l’État noble du duché de Luxembourg (†1750).

35. Étalle, château de la Margelle ou « grosse tour », édifié en 1283 par le comte Thibaud II de Bar afin de consolider sa suzeraineté sur le comté de Chiny en édifiant une ville neuve fortifiée. Incendié en 1596 par les troupes françaises et restauré à partir de 1602. Sous l’Ancien Régime, château des seigneurs d’Étalle.

36. Étalle/Sainte-Marie-sur-Semois, gisant de François de Malberg, seigneur de Sainte-Marie, Hollange et Vance, 1725 (enchâssé dans le mur du cimetière).

37. Florenville, ancienne gendarmerie rue du Monty, ancienne maison castrale du fief de Florenville, siège d’une seigneurie.

38. Gouvy/Bovigny, moulin de Cierreux, ancien moulin banal du comté de Salm déjà mentionné en 1600.

39. Gouvy/Cherain, ancien moulin banal, propriété des seigneurs de Houffalize. Attesté dès 1564 et resté en activité jusqu’en 1971. Bâtiments aujourd’hui des XVIIIe et XIXe siècles.

40. Gouvy/Limerlé (Steinbach), château des Beurthé, seigneurie achetée en 1626 par Martin de Steinbach à Philippe IV et reconstruite à partir de 1721. Girouettes millésimées 1766 ajourées des initiales de Michel-Joseph Beurthé, seigneur du lieu.

41. Gouvy/Montleban, moulin. Un des moulins banaux de la seigneurie d’Houffalize avec ceux de Cherain, Les Tailles et Houffalize. Gouvy était partagé sous l’Ancien Régime entre la seigneurie d’Houffalize et le comté de Salm. Cité depuis 1545 et remanié au XIXe siècle.

42. Habay/Habay-la-Vieille, monument adossé à l’église : dalle funéraire de Servais François Marchant, capitaine et prévôt d’Arlon.

43. Hastière/Agimont, ruines du château d’Agimont, ancienne possession liégeoise (comté d’Agimont) inféodée notamment aux comtes de Chiny avant d’entrer dans les possessions du duché de Luxembourg. Détruit par les Français en 1554, il est racheté en 1555 par Charles Quint qui le reconstruit en sa qualité de duc de Luxembourg. Passé près d’un siècle possession française, il est rendu aux Pays-Bas en 1773 et est alors constitué en seigneurie hautaine. Ancienne forteresse en ruines (juste une tour subsiste), nouvel édifice construit en 1880.

44. Havelange/Barvaux-Condroz, château de Ramezée, enclave luxembourgeoise en terre liégeoise, la seigneurie revient au XVIIIe siècle à Pierre Grégoire de Vivario, nommé baron du Saint-Empire par Joseph II en 1782. Ensemble homogène en U de style classique construit en plusieurs étapes à partir du XVIIIe siècle.

45. Herbeumont, ruines du château d’Herbeumont, siège d’une importante seigneurie haute-justicière crée peu avant 1200, issue de la terre d’Orgeo et résidence des baillis de la seigneurie de Cugnon-Chassepierre jusqu’à la fin du XVIe siècle. Détruit par les troupes françaises en 1657, le site est abandonné avant d’être fouillé pour la première fois en 1973.

46. Houffalize, vestiges des murailles et tours d’angles de la seconde forteresse des seigneurs de Houffalize. Au Moyen Âge, la localité est un site défensif coincé entre deux boucles de l’Ourthe, entourée de murailles et flanquée d’un château féodal. La ville a été profondément meurtrie en 1944 lors de la bataille des Ardennes.

47. Houffalize/Mabompré, ancien château de Mabompré, siège d’une seigneurie hautaine et remanié aux XVIIe et XVIIIe siècles par les seigneurs de Mabompré.

48. Houffalize/Mont (Taverneux), ensemble clôturé anciennement dénommé « haute cour » en raison de son rôle de cour de justice sous l’Ancien Régime.

49. La Roche-en-Ardenne/Beausaint, ferme au no 17 dont la partie la plus ancienne constitue les restes de l’ancien château féodal, siège d’une seigneurie hautaine du comté de La Roche reconstruite au milieu du XVIIe siècle.

50. La Roche-en-Ardenne, maçonneries no 10 rue Chamont, vestiges des remparts construits en 1332 par Jean l’Aveugle, probablement d’une tour.

51. La Roche-en-Ardenne/Samrée, ferme de Hennet, siège d’un fief dépendant du comté de La Roche.

52. Léglise, maison communale, bâtie sur le site de l’ancien château dont une aile des écuries subsiste. Pierre armoriée du XVIIe siècle aux armes des Lanchette d’Obange, de la Cour et de Sologures, seigneurs d’un fief de la prévôté de Neufchâteau.

53. Marche-en-Famenne/Aye, ferme du château, siège d’une seigneurie hautaine depuis 1672.

54. Marche-en-Famenne/Hargimont, château de Jemeppe, siège d’une seigneurie hautaine.

55. Marche-en-Famenne/Humain, château de Humain, siège d’une des quatre pairies du comté de La Roche sous l’Ancien Régime. Fronton de 1756 avec armes martelées du seigneur Charles de Rossius.

56. Marche-en-Famenne, hôtel de ville, ancienne halle du XVIIe siècle dont l’étage servait de salle de réunion à la Cour de justice de la prévôté de Marche.

57. Marche-en-Famenne, musée de la Tourelle, ancienne tour des remparts de la ville.

58. Meix-devant-Virton/Villers-la-Loue, église Saint-Hubert, dalle funéraire d’Alexandre d’Alouine de Beauregard (†1717), « lieutenant-colonel d’infanterie au service de sa majesté catholique et major des ville et duché de Luxembourg et comté de Chiny ».

59. Nassogne/Grune, château et ferme de Grune, siège d’une seigneurie hautaine dépendant du comté de La Roche. Dalle à l’arrière de l’édifice portant l’inscription « Gilles de Mozet, seigneur de Grune, capitaine d’une compagnie des Esleux luxembourgeois pour le service des sérénissimes Archiducs de Brabant… ».

60. Neufchâteau/Hamipré, église Notre-Dame. Pierre tombale partiellement illisible « Godefroid Hadei escuyer (…) prévôt et voué héréditaire de la seigneurie du neucha… », vers 1676-1700 ; dalle de Lambert Mourman, « capitaine et prévôt des ville et terre du Neuchatau », 1731 ; dalle de Jean de Thierry « capitaine et prévôt des ville et terre de Neuchateau », 1756.

61. Neufchâteau/Grandvoir, château de Grandvoir, siège d’un fief de la prévôté de Neufchâteau. Massif château-ferme construit principalement aux XVIIe et XVIIIe siècles.

62. Neufchâteau/Grandvoir, ancienne forge de Grandvoir, construite en 1668 par François de Valfleury, prévôt de Neufchâteau. Caractérisé par une tourelle cylindrique du XVIIIe siècle et deux bâtisses simples du XIXe siècle.

63. Neufchâteau/Grapfontaine, ferme de Montplainchamps, siège de l’ancien fief de ce nom.

64. Neufchâteau, tour griffon, un des derniers témoins du château fort de Neufchâteau, avec quelques vestiges de l’enceinte dont la Tour Carrée.

65. Neufchâteau, ancien moulin banal, à proximité du moulin Roland. Petit ensemble enduit du XVIIIe siècle.

66. Onhaye/Anthée, château de Fontaine, siège de la seigneurie de Fontaine partagée entre comté de Namur et comté d’Agimont (Liège), passée dans le territoire du duché de Luxembourg en 1555.

67. Rendeux/Marcourt, imposante maison construite vers 1632 en remplacement du château de Montaigu, siège de la prévôté du même nom (comté de Montaigu) et d’une haute cour de justice.

68. Rendeux/Marcourt, site de l’ermitage Saint-Thibaut, lieu occupé du XIe au XVe siècle par le château des comtes de Montaigu.

69. Rendeux (Rendeux-Bas), château et ferme de Rendeux-Bas, siège d’un fief dépendant du comté de La Roche. Propriété construite au XVIIe siècle et aménagée au siècle suivant par les seigneurs du lieu.

70. Rochefort/Lavaux-Sainte-Anne, église Saint-Rémi. Dans le collatéral nord, épitaphe de Jacques Renard « Baron de Roveroit, seigneur de Lavaux, en son temps général de l’artillerie de sa majesté catholique (…) » (1656).

70. Rochefort/Mont-Gauthier, ferme de Briquemont, seigneurie luxembourgeoise passée par achat aux comtes de Rochefort en 1556.

71. Rouvroy/Dampicourt, château de Montquintin, possession du comté de Chiny puis duché de Luxembourg. Vestiges du château féodal dont les origines se situent entre les XIe et le XIIIe siècle, plusieurs fois ruiné et reconstruit au fil des siècles. Siège sous l’Ancien Régime de la seigneurie de Montquintin.

72. Rouvroy/Dampicourt, église Saint-Quentin à Montquintin. Chapelle des seigneurs de Montquintin. Clé de voûte aux armes des Ville, seigneurs du lieu au XVe siècle ; pierre funéraire de la famille de Seys, autres seigneurs du lieu.

73. Saint-Hubert/Mirwart, château de Mirwart, ancienne seigneurie, siège de la terre de Mirwart, profondément remanié.

74. Sainte-Ode/Tillet, château-ferme de Laval, siège d’une seigneurie relevant de la prévôté de Bastogne. Ensemble de bâtiments comprenant l’habitation principale autour d’une cour-ferme et un donjon néomédiéval.

75. Saint-Vith, tour Büchel (Büchelturm), dernier témoin de l’ancienne fortification de la ville élevée en 1350 par Johann von Valkenburg. Tour cylindrique de deux niveaux comprenant encore une dalle de grès portant une inscription témoignant de son histoire.

76. Saint-Vith/Recht, bornes de l’enclave de Salm (Poteauer straße) de 1778. Ces hautes bornes de schiste de Recht délimitaient sous l’Ancien Régime l’enclave de Salm et sont encore visibles dans les bois du Huppertzberg, entre Recht et Poteau.

77. Tellin/Grupont, maison espagnole ou « du bourgmestre », siège de la Haute Cour de justice de Grupont à l’Époque moderne. Belle maison en pans-de-bois, briques et torchis datée de 1590.

78. Tellin, ancien relais de la poste impériale, construit en 1750 à l’emplacement des ruines du château des seigneurs de Tellin. L’endroit se trouvait sur l’axe très important reliant Paris à Marche et Liège.

79. Tintigny/Rossignol, église Notre-Dame de l’Assomption, monument funéraire de Gilles de Waha, capitaine et officier du comté de Rochefort.

80. Vaux-sur-Sûre/Sibret, église Saint-Brice. Dalle de Louis de Carcano « gentilhomme de la sa… de sa maiesté à Bastogne, seigneur de Sibret, Assenoy, Arloncourt », 1714.

81. Vielsalm (Salmchâteau), château de Salmchâteau, édifié en 1362 suite à un octroi de la comtesse de Salm, Mahaut de Thuin. Résidence des comtes de Salm et siège du comté du même nom jusqu’en 1500 ; ensuite, résidence d’un haut officier et d’un personnel de garde. Incendié à deux reprises au cours des guerres de succession d’Espagne puis d’Autriche.

82. Vielsalm, site de l’ancien château des comtes de Salm, en ruines.

83. Virton/Bleid, maison forte ou château de Bleid, construite vers 1573 par Henri de Sterpigny, prévôt d’Arlon, lieutenant-général d’artillerie des Pays-Bas et gouverneur de la région. Bâtisse de la seconde moitié du XVIe siècle présentant une tourelle défensive, un corps d’habitation et des bâtiments agricoles ; importants remaniements en 1818.

84. Virton/Chenois, église Saint-Pierre, dalle funéraire de Jean Foulon (†1610) « receveur et gruyer des villes et prévôté  de Virton » provenant de l’ancienne église détruite en 1941.

85. Virton/Latour, église Saint-Martin, dalle funéraire de J.-B. des Baillet (†1714), « conseiller de courte robe au conseil provincial de Luxembourg et député ordinaire de l’État noble des pays et duché de Luxembourg et comté de Chiny ».

86. Virton/Saint-Mard, château de Laittres ou vieux castel de Saint-Mard, forteresse de plaine défendant les positions avancées du comté de Luxembourg au XIIIe siècle. Reconstruit en 1589, réparé au XVIIe siècle et transformé en château de plaisance au XVIIIe siècle.

87. Virton/Saint-Mard, église Saint-Médart, pierres tombales provenant de l’ancienne église démolie en 1872. Dalle de Jean Didier Rossignon (†1819), « avocat au conseil souverain de Luxembourg » ; dalle de Jean Didier Rossignon (†1784), « juge assesseur des villes et prévôté de Virton ».

88. Vresse-sur-Semois/Orchimont, ancien château d’Orchimont, siège d’une seigneurie appartenant à la puissante famille d’Orchimont puis au duc de Luxembourg. Devient le siège d’une prévôté en 1609. Seuls quelques vestiges sont conservés parmi lesquels une petite tour ronde, remontée de ses ruines au XXe siècle et quelques pans de murs en schiste.

89. Wellin, vestiges de l’enceinte médiévale.

90. Wellin/Lomprez, vestiges de l’enceinte fortifiée de l’ancienne ville (XIIe siècle), fief du duché de Luxembourg. Ancienne ville fortifiée dont les remparts et les fossés sont en partie conservés et développés à partir d’un château aujourd’hui disparu. Une charte de 1264 précise que Lomprez est tenu en fief et en hommage par le comte Henri V de Luxembourg. De l’ancienne enceinte de plan polygonal sont conservés des pans de murs et appareillages en schiste, grès et calcaire, ainsi que les vestiges d’une tour d’angle et d’une demi tour.

91. Wellin/Sohier, château de Sohier, siège d’une seigneurie hautaine. Édifice fortement modifié notamment au XIXe siècle mais conservant des parties et bases des XVIe et XVIIe siècles.

92. Waimes/Robertville, château de Reinhardstein, reconstruit en 1354 par Renaud de Waimes sur autorisation du duc Wenceslas de Luxembourg. Waimes faisait partie de la principauté-abbatiale de Stavelot-Malmedy. Toutefois, la forteresse de Reinhardstein se trouvait à la pointe septentrionale du duché de Luxembourg, aux confins des principautés de Liège et de Stavelot-Malmedy. Déjà citée en 1354, la forteresse médiévale a connu d’importantes dégradations à partir du XIXe siècle et reconstruite à partir de 1969.

Frédéric MARCHESANI, 2013

G. Focant

Domaine royal d'Argenteuil

Le domaine d’Argenteuil tire son nom de la petite rivière qui le bordait autrefois, l’Argentine. Deux châteaux et trois lieux d’enseignement y sont implantés. Le domaine, situé en plein cœur de la forêt de Soignes, appartenait à l’origine au comte Ferdinand de Meeûs d’Argenteuil avant d’être partagé en deux : le château d’Argenteuil qui abrite aujourd’hui l’école scandinave Reine Astrid et le domaine royal d’Argenteuil. Ce dernier est célèbre pour avoir accueilli le roi Léopold III et sa seconde épouse Lilian Baels après le mariage du roi Baudouin en décembre 1960. L’ancien souverain et les princes s’installent, dans le château Tuck, construit par l’ambassadeur américain en Belgique dans les années 1920. 

Ce domaine royal de 143 hectares totalement clôturé et interdit au public était gardé par des gendarmes lorsque la famille royale s’y trouvait ; il accueillait de nombreuses personnalités et fut occupé par la princesse Lilian jusqu’à son décès en 2002. Il a été acquis deux ans plus tard par un industriel dans le but d’y installer un centre de recherches éthologiques. 

Le domaine abrite d’autres bâtiments : la célèbre chapelle musicale Reine Élisabeth, la Bogaerts international school et le centre scolaire de Berlaymont, le tout au cœur d’un vaste parc boisé et parsemé de plusieurs plans d’eau, à deux pas de la forêt de Soignes.

Square d’Argenteuil
1410 Waterloo

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Classé comme site le 1er septembre 1997

Institut du Patrimoine wallon

E. de wasseige

Château-ferme du Fosteau

 

Siège d’une seigneurie créée en 1235 comme avouerie de l’abbaye de Lobbes, le château-ferme du Fosteau est groupé autour d’une vaste cour polygonale. On y trouve une maison forte des XIVe et XVe siècles, imposante bâtisse rectangulaire dont la base des murs a plus de 2 m d’épaisseur. Elle est flanquée de deux tours circulaires de 6 m de diamètre.

Après un réaménagement en 1599, on y ajoute un logis seigneurial en forme de L, lui aussi doté de deux tours. Au 17e siècle est aménagée une bassecour fortifiée, qui est remaniée à deux reprises au cours des XVIIIe et XIXe siècles. Une seconde ferme construite en 1839 complète l’ensemble ponctué de sept tours. Deux passages, l’un charretier et l’autre piéton, permettent de relier les deux cours. Le site, exceptionnel, comprend également une glacière, une cour d’honneur, une pièce d’eau et des jardins à la française. À l’intérieur sont conservées une chapelle castrale, la salle des chevaliers et son imposante cheminée, ainsi qu’une pharmacie ancienne aménagée en petit musée.

C’est à cet endroit que le comte de Reille, un des maréchaux de Napoléon, passa la nuit du 14 au 15 juin 1815, trois jours avant la célèbre bataille de Waterloo et trois jours après avoir repris la ville de Thuin. La chambre dans laquelle il dormit a été conservée en son honneur.

Né en 1775 à Antibes, Honoré Charles Reille participe à de nombreuses batailles des campagnes d’Empire parmi lesquelles Austerlitz et Wagram. Le 14 février 1815, il devient grand-croix de la Légion d’honneur. Devenu général d’infanterie, il est envoyé à Valenciennes le 31 mars 1815 ; il prend ensuite part à la bataille des Quatre-Bras. Il poursuit sa carrière après la seconde chute de Napoléon et est fait maréchal par le roi Louis-Philippe Ier en 1847. Il décède à Paris le 4 mars 1860. 
 

Rue du Marquis 1
6530 Leers-et-Fosteau
 

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Classé comme monument et comme site le 2 avril 1979

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Château de Seraing

Le château de Seraing est une des résidences préférées des princes-évêques de Liège depuis le Moyen Âge jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. D’abord simple maison de plaisance, la demeure devient au 18e siècle un luxueux château, richement décoré et entouré de splendides jardins. 

Aujourd’hui dépourvu de bon nombre de ses dépendances et perdu dans le tissu urbain, l’ensemble témoigne des campagnes d’édification menées par les princes-évêques Georges-Louis de Berghes, Jean-Théodore de Bavière, Charles-Nicolas d’Oultremont et François-Charles de Velbrück. 

L’édifice présente une grande unité de style : les divers corps ont les mêmes proportions, les briques rouges s’allient aux pierres de taille et les façades présentent une architecture classique des plus élégantes. Pillé et mis à sac à la Révolution, le château est réquisitionné par les Français et transformé en hôpital militaire en 1794. En 1803, il est offert à Gaspard Monge, mathématicien élu sénateur du département de l’Ourthe, pour en faire sa demeure privée. Le sénateur n’y résida pourtant jamais. 

Après la chute de Napoléon, le château est abandonné quelques années avant d’être acheté par les frères Cockerill en 1817. Il prend alors l’appellation de « château Cockerill », que l’on connaît encore. L’ensemble garde les traces de ses divers occupants : on retrouve ainsi les armoiries de divers princes-évêques, ainsi que celles du roi Guillaume Ier des Pays-Bas, dans la cour intérieure. 

À l’intérieur, quelques pièces d’apparat ont été conservées parmi lesquelles l’escalier d’honneur et l’ancien bureau du Conseil d’administration de la société Cockerill.

Avenue Greiner
4100 Seraing

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Classé comme monument le 23 avril 1980

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Château Antoine

Le château Antoine forme un complexe de bâtiments composés d’un donjon et d’un château-ferme. Jadis entouré de douves alimentées par le ru d’Hollogne et aujourd’hui situé dans un parc arboré, l’ensemble est dominé par une haute tour médiévale, la « Tour Antoine », érigée par le chevalier Antoine de Jemeppe, seigneur local ayant pris le parti des Waroux dans la guerre de lignage qui les opposa aux Awans entre 1297 et 1335. 

L’historien Jacques de Hemricourt rapporte que la construction de la tour débuta vers 1295. Sa masse verticale presque entièrement aveugle de 17,20 m de hauteur, sans le toit, impressionne tant aujourd’hui qu’à l’époque. Elle comporte quatre étages, construits en grès houiller et calcaire de Meuse, des pierres de la région. 

L’intérieur de cette bâtisse a conservé plusieurs témoins de son dispositif ancien : une cave voûtée, une cuisine avec une large cheminée et un étage résidentiel. Le donjon se caractérise ainsi par son côté à la fois militaire mais également privé. 

C’est dans cette tour que plus de 300 habitants de la localité périrent asphyxiés par le feu bouté en 1636 par l’armée de Jean de Weert, un ennemi du prince-évêque de Liège. 

À côté de la tour se trouve le château-ferme d’une conception toute différente présentant des façades de la fin du 17e siècle et du début du 18e siècle. On y accède par une tour-porche de trois niveaux contre laquelle sont accolés les bâtiments, disposés en U autour d’une cour ouverte.

Rue A. de Borre 11
4101 Jemeppe-sur-Meuse

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Classé comme monument le 7 décembre 1979

Institut du Patrimoine wallon