Guy Focant

Hôtel de ville de Seraing

Construit dans le courant du 18e siècle comme logis de la ferme de la famille Colard-Trouillet, l’immeuble est cédé à la ville de Seraing en 1867. Il est alors transformé et agrandi pour y installer les services de l’administration communale. Du noyau ancien, il subsiste la façade orientée vers la Meuse, de style mosan, érigée en briques et calcaire sur un haut soubassement. On y trouve des tableaux de maîtres sérésiens, notamment « Le vieux pont de Seraing » de Mataive ou « Les Haleurs » de Masson. Un plafond est orné de fresques industrielles dues aux pinceaux des peintres Masson et Monzée. Devant l’édifice trône une statue de l’industriel John Cockerill (1790-1840), figure historique de premier plan pour la ville de Seraing. Cette statue en bronze, œuvre du sculpteur Armand Cattier, a été inaugurée le 22 octobre 1871. Elle est installée au somment d’un grand socle contenant un caveau dans lequel repose le grand homme depuis 1947. Au pied de la statue sont représentés quatre ouvriers, debout et en tenue de travail. On retrouve un houilleur, un mécanicien, un forgeron et un puddleur.

Place Communale 
4100 Seraing

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Classé comme monument le 8 avril 1983

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Château de Seraing

Le château de Seraing est une des résidences préférées des princes-évêques de Liège depuis le Moyen Âge jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. D’abord simple maison de plaisance, la demeure devient au 18e siècle un luxueux château, richement décoré et entouré de splendides jardins. 

Aujourd’hui dépourvu de bon nombre de ses dépendances et perdu dans le tissu urbain, l’ensemble témoigne des campagnes d’édification menées par les princes-évêques Georges-Louis de Berghes, Jean-Théodore de Bavière, Charles-Nicolas d’Oultremont et François-Charles de Velbrück. 

L’édifice présente une grande unité de style : les divers corps ont les mêmes proportions, les briques rouges s’allient aux pierres de taille et les façades présentent une architecture classique des plus élégantes. Pillé et mis à sac à la Révolution, le château est réquisitionné par les Français et transformé en hôpital militaire en 1794. En 1803, il est offert à Gaspard Monge, mathématicien élu sénateur du département de l’Ourthe, pour en faire sa demeure privée. Le sénateur n’y résida pourtant jamais. 

Après la chute de Napoléon, le château est abandonné quelques années avant d’être acheté par les frères Cockerill en 1817. Il prend alors l’appellation de « château Cockerill », que l’on connaît encore. L’ensemble garde les traces de ses divers occupants : on retrouve ainsi les armoiries de divers princes-évêques, ainsi que celles du roi Guillaume Ier des Pays-Bas, dans la cour intérieure. 

À l’intérieur, quelques pièces d’apparat ont été conservées parmi lesquelles l’escalier d’honneur et l’ancien bureau du Conseil d’administration de la société Cockerill.

Avenue Greiner
4100 Seraing

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Classé comme monument le 23 avril 1980

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant

Ancien cloître de l'abbaye du Val-Saint-Lambert

De l’église abbatiale et du cloître du Val-Saint-Lambert ne subsistent que peu des vestiges. Seule l’aile orientale a été conservée suite aux destructions opérées à la Révolution et pendant la réaffectation de l’ensemble en site industriel au XIXe siècle. 

Remarquable, ce bâtiment est également le dernier témoin de la première phase de construction de l’abbaye au XIIIe siècle, bien que remanié en 1718 lors de travaux d’aménagement d’un dortoir et en 1767 avec la prolongation du quartier du boursier. Autrefois recouverte d’ardoises violettes de Fumay (Ardennes françaises) et aujourd’hui de tuiles, il s’agit d’une impressionnante construction de grès et de calcaire. 

Ancien cloître de l'abbaye du Val-Saint-Lambert © G. Focant

Le rez-de-chaussée gothique est ouvert de gauche à droite d’une série de baies à l’arc plus ou moins brisé. Toutes contemporaines de la construction au XIIIe siècle, elles desservent l’ancienne salle du chapitre, le parloir, l’escalier et le couloir. 

À l’étage, une série de fenêtres a été percée en 1718 sous l’abbatiat de Benoît Bragard afin d’assurer un meilleur éclairage au dortoir situé à cet endroit du bâtiment. Les armoiries de cet abbé du Val-Saint-Lambert sont conservées sur une dalle millésimée située au pignon sud de l’édifice. 

Appuyé au pignon nord cette fois, le quartier du boursier, daté de 1767, abritait les "services économiques" de l’abbaye. 

Plus au sud se trouve la maison des étrangers, une ample construction de 1629 destinée à loger les visiteurs de passage. Enfin, sur les hauteurs du site se trouve un joli belvédère érigé en 1789 par Dom Grégoire Falla, dernier abbé du Val.

 

Esplanade du Val
4100 Seraing

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Classé comme monument et comme site le 26 novembre 1973

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Palais abbatial du Val-Saint-Lambert

L’ancien palais abbatial, également appelé « château du Val », a été construit entre 1762 et 1765 à l’initiative de l’abbé Joseph de Harlez, commanditaire d’une reconstruction complète du complexe abbatial. Longtemps attribué à l’architecte Étienne Fayn, le bâtiment est toutefois l’œuvre du prolifique architecte liégeois Jean-Gilles Jacob. 

Le « château » voisinait alors avec l’église abbatiale, démolie en 1802, et abritait les appartements de l’abbé et des moines. Il se compose principalement de deux ailes, au nord et à l’ouest. Le pavillon d’angle nord-ouest, réservé à l’abbé, était d’une grande somptuosité. L’édifice est typique du style néoclassique en vogue à l’époque : rigueur et harmonie dans l’architecture des façades, utilisation mêlée de briques et de pierre calcaire. Les façades sont également décorées de frontons triangulaires.

En 1825, deux industriels rachètent le site (à l’abandon depuis une trentaine d’années) afin d’y installer une cristallerie. Celle-ci occupe d’abord les bâtiments existants. Très vite, cependant, des constructions industrielles plus fonctionnelles et des logements d’ouvriers s’implantent et envahissent progressivement les bâtiments abbatiaux. 

Dans sa phase d’occupation industrielle, le château a notamment accueilli les services administratifs, l’imprimerie, la bibliothèque et l’école de dessin de la cristallerie. En 1996, un projet de réaffectation du palais à des fins touristiques est étudié par la ville de Seraing et la Région wallonne. On y découvre aujourd’hui un espace muséal sur le cristal et le développement industriel de la cristallerie.

Esplanade du Val
4100 Seraing

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Classé comme monument et comme site le 26 novembre 1973

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Abbaye du Val-Saint-Lambert et son entrée monumentale

Fondée dans le premier quart du XIIIe siècle par des moines venus de Signy, dans les Ardennes françaises, l’abbaye cistercienne du Val-Saint-Lambert a connu de multiples phases de construction. 

Les premiers bâtiments claustraux sont édifiés à partir du XIIIe siècle, parallèlement aux travaux de l’église, incendiée et reconstruite à plusieurs reprises. Une porte est construite au XVIe siècle, une enceinte est érigée en plusieurs phases au XVIIe siècle et le dortoir des moines est aménagé en 1718. 

Sous l’abbatiat de Joseph de Harlez, une nouvelle abbaye est érigée à partir de 1750, quelques décennies avant la suppression de la communauté à la Révolution. 

Au XIXe siècle, le site connaît une implantation massive de locaux industriels et l'abbaye est réaffectée en cristallerie. Cette manufacture de cristal jouit d’une réputation internationale de premier plan et fait la fierté de l’industrie serésienne pendant un long moment. 

Après un véritable âge d’or, la cristallerie régresse jusqu’à sa liquidation en 1975 et la création de la Manufacture des cristaux du Val-Saint-Lambert, dont l’actionnaire est la Région wallonne. Les ateliers existent toujours actuellement et occupent quelques dizaines d’ouvriers. 

L’entrée du site se fait par une porte monumentale située à front de rue et construite dans le troisième quart du XVIIIe siècle, comme le reste des bâtiments en briques et calcaire. Elle est surmontée d’un fronton courbe aux armes de l’abbé Joseph de Harlez, commanditaire de son édification. La porte servait également de colombier pour l’abbaye.

Esplanade du Val
4100 Seraing

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Classée comme monument et comme site le 26 novembre 1973

www.val-saint-lambert.com

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Château Antoine

Le château Antoine forme un complexe de bâtiments composés d’un donjon et d’un château-ferme. Jadis entouré de douves alimentées par le ru d’Hollogne et aujourd’hui situé dans un parc arboré, l’ensemble est dominé par une haute tour médiévale, la « Tour Antoine », érigée par le chevalier Antoine de Jemeppe, seigneur local ayant pris le parti des Waroux dans la guerre de lignage qui les opposa aux Awans entre 1297 et 1335. 

L’historien Jacques de Hemricourt rapporte que la construction de la tour débuta vers 1295. Sa masse verticale presque entièrement aveugle de 17,20 m de hauteur, sans le toit, impressionne tant aujourd’hui qu’à l’époque. Elle comporte quatre étages, construits en grès houiller et calcaire de Meuse, des pierres de la région. 

L’intérieur de cette bâtisse a conservé plusieurs témoins de son dispositif ancien : une cave voûtée, une cuisine avec une large cheminée et un étage résidentiel. Le donjon se caractérise ainsi par son côté à la fois militaire mais également privé. 

C’est dans cette tour que plus de 300 habitants de la localité périrent asphyxiés par le feu bouté en 1636 par l’armée de Jean de Weert, un ennemi du prince-évêque de Liège. 

À côté de la tour se trouve le château-ferme d’une conception toute différente présentant des façades de la fin du 17e siècle et du début du 18e siècle. On y accède par une tour-porche de trois niveaux contre laquelle sont accolés les bâtiments, disposés en U autour d’une cour ouverte.

Rue A. de Borre 11
4101 Jemeppe-sur-Meuse

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Classé comme monument le 7 décembre 1979

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Château de Courtejoie

Un premier château est érigé à cet endroit au 12e ou au 13e siècle. Il était la propriété de la famille Courtejoie, seigneur de Jemeppe. Deux bâtiments voisins reliés par une construction récente forment aujourd’hui le château Courtejoie, aussi appelé château d’Olloy ou d’Oley

Au numéro 36 se trouve une bâtisse, peut-être du 15e siècle, actuellement occupée par une bibliothèque communale. Ce quadrilatère de briques et pierre calcaire était autrefois entouré de douves et est caractérisé par son très beau portail, jadis précédé d’un pont-levis. Ce portail cintré est surmonté d’une grande dalle moulurée frappée des armoiries effacées de « COVRTEIOYE » et « BOVBAY » (seuls les noms subsistent), probablement celles de Jean de Courtejoie, seigneur de Grâce-Hollogne décédé en 1623, et de son épouse Jeanne de Boubay. De part et d’autre de cette dalle, on devine d’anciennes meurtrières. 

La façade était autrefois prolongée par une tour circulaire, située à l’emplacement de la grotte Notre-Dame de Lourdes, aménagée au 19e siècle. À côté, la seconde construction affiche une belle façade de style Renaissance mosane érigée au 16e siècle, en briques, calcaire et tuffeau. 

Après avoir appartenu à la famille Courtejoie, le château passa à la famille de Lexhy, dont l’un de ses membres fut bourgmestre  de Jemeppe. Il est la propriété de la commune depuis 1963.

Rue Arnold de Lexhy 36
4101 Jemeppe-sur-Meuse

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Classé comme monument le 18 mars 1980

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant (SPW)

Chapelle Notre-Dame au Puits de Trivières

Cette petite chapelle, qui tire son nom de la proximité de l’ancien puits seigneurial, a été fondée par le seigneur de Trivières, Antoine de Namur, le 18 février 1509. Le but du commanditaire était d’y placer une relique de l’épine de la couronne du Christ. C’est également à cet endroit qu’il se fit enterrer comme le témoigne encore de nos jours son imposante pierre tombale. 

L’édifice existant actuellement a toutefois été modifié au fil des siècles. De l’époque de son édification ne subsistent que les fondations et la porte latérale, aujourd’hui obturée. Fortement endommagée lors des guerres de religion qui ont fait rage dans nos régions au 16e siècle, la chapelle a été reconstruite en 1664 ou 1665 par le seigneur du lieu. 

C’est à ce moment qu’elle prend sa forme actuelle : petite chapelle gothique à nef unique ornée, sur sa façade principale, d’une pierre portant les armoiries du baron de Wolff de Moorseel, bourgmestre de Trivières, auteur d’une restauration de l’ensemble en 1875. 

Cette chapelle est également un sanctuaire à répit comme l’indique l’inscription présente sur la pierre tombale de Philippe Wanquin représentant un bébé emmailloté. L’édifice abrite ainsi la sépulture d’un enfant mort avant d’avoir reçu le sacrement du baptême et se trouvant dans les limbes, un espace situé entre le paradis et l’enfer.

Rue du Perron
7100 Trivières

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Classée comme monument le 12 janvier 1981

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant SPW

Église Saint-Vaast de Saint-Vaast

Depuis une donation faite par l’évêque de Cambrai en 1153, l’église Saint-Vaast était liée à l’abbaye d’Aulne. Érigée en grès de Bray, une pierre de la région, elle conserve des parties anciennes remontant au début du XIIIe siècle, voire peut-être du XIIe siècle.

Il s’agit du massif intérieur de la tour, les parties inférieures des murs de la nef et une partie des murs du chœur. L’imposante tour gothique a été transformée au XVIe siècle au moment où sont érigées quatre tourelles d’angle octogonales. En 1643, un incendie abîme fortement l’édifice qui doit être réparé : la tour est réduite d’un étage et le chœur est voûté en 1679. La nef est pour sa part entièrement reconstruite par les soins de l’abbaye d’Aulne entre 1786 et 1789 ; une sacristie est érigée au même moment. Par la suite, l’ensemble a pu profiter de plusieurs campagnes de restauration : en 1872, en 1925 et au début des années 1990. 

À l’intérieur sont conservées quelques belles œuvres d’art parmi lesquelles une chaire de vérité en bois peint construite aux alentours de 1700 et un beau christ en croix en bois polychrome du XIVe siècle.

Rue Rombeau
7100 Saint-Vaast

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Classée comme monument le 24 avril 1941

Institut du Patrimoine wallon

F. Dor SPW

Fours bouteilles de la manufacture Royal Boch

Parmi les éléments classés comme monument de l’ancienne faïencerie Boch figurent trois exceptionnels fours bouteilles. Ces fours ronds à tirage vertical sont protégés par un dôme en briques évoquant la forme d’une bouteille. 

Les fours de Boch ont été construits vers 1865-1870 et étaient disposés en batterie de trois à l’intérieur d’entrepôts, endroits plus commodes pour la préparation des objets à enfourner et défourner. 

La manufacture louviéroise en comptait neuf à douze exemplaires. La cuisson des céramiques était longue et laborieuse. Après chargement, les productions cuisaient pendant 48 h, les fours étaient chauffés à 1 300°C au moyen de charbon et plusieurs heures de refroidissement étaient nécessaires avant de procéder au défournement. Une unique porte permettait à un « enfourneur » d’entrer dans le four pour y disposer les pièces à cuire. 

Celles-ci étaient placées dans des boites, empilées en colonnes avec un grand savoir-faire. Devenus obsolètes au début du 20e siècle, les fours bouteilles de La Louvière sont abandonnés au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. 

Les trois fours aujourd’hui rescapés sont les derniers témoins belges de ce mode de cuisson typique de l’ère industrielle.

Boulevard des Droits de l’Homme 19
7100 La Louvière

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Classés comme monument le 25 août 2003

Institut du Patrimoine wallon