Guy Focant

Hôtel de Gaiffier d'Hestroy

Patrimoine exceptionnel de Wallonie (stucs)

L’hôtel Gaiffier d’Hestroy est l’actuel musée des Arts anciens du Namurois. Construite au milieu du XVIIIe siècle, cette élégante demeure patricienne influencée par la mode française est située entre cour et jardin. Elle est précédée d’une cour intérieure limitée vers la rue par un mur de clôture de style régence ajouté en 1768 par F.-J. Beaulieu.  L’hôtel est donné à la Province de Namur en 1950 et sera, selon les dernières volontés de la donatrice, Madame de Gaiffier d’Hestroy, transformé en musée dès 1964.

Le mur de clôture, formé d’un soubassement en calcaire, est marqué par une symétrie verticale. Sa composition est rythmée par des pilastres ioniques ou à refends délimitant d’exceptionnels panneaux décorés de stucs dont deux sont marqués par des bustes à la romaine. De facture exceptionnelle, ces stucs viennent de bénéficier d’une restauration leur rendant toute la finesse de leur modelé.
 
L’hôtel, construit en brique et pierre bleue, s’élève sur deux niveaux. Ces derniers marqués par des cordons horizontaux sont ouverts de baies à linteau droit. La façade arrière, aux curieuses proportions, se tourne vers un jardin à la française. Dans la cour intérieure, on peut également remarquer une entrée carrossable, des remises à voitures ainsi qu’une conciergerie.

Rue de Fer 24 
5000 Namur

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Classé comme monument le 24 avril 1944

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant

Hôtel Groesbeeck de Croix

Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Construit en brique et calcaire de Meuse sur deux niveaux, l’hôtel de Groesbeeck de Croix acquiert sa physionomie actuelle au XVIIIe siècle. Bien que la façade arrière date de 1605, l’architecte est parvenu à conférer à l’édifice un style Louis XV bien typé. Le vestibule, présentant un décor finement stuqué, donne accès à un palier sous une impressionnante rotonde stuquée. Le premier étage, outre de beaux salons à décor peint sur toile, présente une salle dont le revêtement mural comporte des cuirs à motifs pressés au moule, dorés et colorés. La cuisine est tapissée de 1.250 carreaux de faïence. L’hôtel est aujourd’hui le siège du musée des Arts décoratifs du Namurois.

Rue Joseph Saintraint 3 
5000 Namur

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Classé comme monument le 29 mai 1934

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant

Immeuble dit Au Blanc Lévrier

Patrimoine exceptionnel de Wallonie

L’immeuble dit Au Blanc Levrie ou Levrier, en raison de l’enseigne représentant par deux fois un lévrier, se distingue par une façade édifiée en pierres bleues dans la première moitié du XVIe siècle, à une époque où la pierre était réservée aux constructions militaires, civiles ou religieuses et aux habitations de quelques familles aisées. Élevé par une famille de négociants en produits de luxe, il possède encore une structure et un décor gothique où pointent quelques éléments propres au XVIe siècle : globe, collier de la Toison d’Or, etc. La façade n’a cependant pas conservé entièrement son caractère original. 

La toiture et la charpente semblent en effet dater du XVIIIe siècle et remplacent sans doute un pignon sur rue. La transformation de l’édifice en surface commerciale au XIXe siècle a entraîné d’autres modifications importantes touchant principalement le rez-de-chaussée. Une réhabilitation réalisée dans la seconde moitié du XXe siècle a néanmoins permis d’analyser les détails architecturaux préservés afin de restituer les parties manquantes. 

Ce travail s’est avéré assez aisé pour les étages mais plus difficile pour le rez-de-chaussée, déjà profondément modifié. Le parti choisi s’est porté sur l’intégration des manques selon un schéma simplifié par rapport aux éléments originaux afin de conserver une vue d’ensemble harmonieuse tout en individualisant les éléments rapportés, parfois contemporains. Ce chantier, initié en 1981, s’est vu primé pour son approche globale du monument.

Grand-Place 35
7000 Mons

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Classé comme monument le 29 mai 1952

Institut du Patrimoine wallon

SPW-Patrimoine-Guy Focant 

Maison Losseau

En plein centre de Mons, du nom de son propriétaire, l’avocat – bibliophile et numismate – montois Léon Losseau, la maison Losseau est une ancienne demeure du XVIIIe siècle réaménagée dans le style Art nouveau peu avant 1914. 

Chacune de ses pièces est dédiée à une fleur – chardon, iris, orchidée, magnolia, rose – qui fait alors l’objet de décorations multiples sur différents supports : en lambris, stucs ou peintures au pochoir aux murs ou aux plafonds, en parquet ou en mosaïque au sol, en marqueterie sur le mobilier, en vitrail pour les baies, en appliques de bronze, cuivre ou laiton pour les luminaires ou poignées de porte. 

Cette maison joint les procédés techniques les plus modernes aux raffinements artistiques les plus pointus.

Rue de Nimy 37
7000 Mons

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Classée comme monument le 19 avril 1982 et le 21 novembre 1983
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

© SPW-Patrimoine-Guy Focant

Maison Villers

Assimilable aux grands ensembles architecturaux du XVIIIe siècle, la maison Villers de cinq travées à trois niveaux est faite de brique et de calcaire. Elle possède un vestibule et une cuisine décorés en carreaux de faïence dits de Delft. Le salon dit des Quatre Saisons est orné de toiles peintes représentant les divertissements propres à chaque saison. 

Au premier étage, le grand salon de Chasse se caractérise par de très belles toiles peintes qui s’inscrivent dans des lambris et dont les motifs évoquent les différents aspects de la chasse à courre. Le salon de Musique, voisin du précédent, est orné de toiles peintes à motifs animaliers et floraux, un peu à la mode chinoise.

La maison Villers est le seul témoin de l’architecture patricienne du début du XVIIIe siècle ayant résisté aux bombardements de 1944.

Chemin Rue 11
4960 Malmedy

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Classée comme monument le 21 août 1985
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant - SPW

Place Saint-Georges, ville de Limbourg

Édifiée au XIe siècle, la place forte de Limbourg se situe sur un éperon rocheux entouré d’un méandre de la Vesdre. Site stratégique, Limbourg fut convoitée par les belligérants d’Europe occidentale. Elle est prise en 1675 par Louis XIV et démantelée avant d’être rendue à l’Espagne. Fortifiée à nouveau par Louis XIV en 1701 lors de la Guerre de Succession d’Espagne, la ville est prise par le duc de Marlborough en 1703. 

Devenue autrichienne, la place forte fut déclassée militairement par l’empereur Joseph II en 1781, entraînant la disparition de nombreux vestiges militaires, mais préservant du même coup un ensemble architectural de très grande qualité.

Place Saint-Georges
4830 Limbourg

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Classé comme ensemble architectural le 12 octobre 1994
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

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Maison, rue des Marêts, 6

Cette maison située au n°6 de la rue des Marêts, appelée parfois (ancien) château des Marêts, a été construite durant la première moitié du XVIe siècle. L’édifice connaît des modifications et transformations postérieures, notamment au cours du XVIIIe siècle, qui lui donnent sa physionomie actuelle. Cette ancienne propriété des Rouveroy, maîtres de forge aux XVIe et XVIIIe siècles, est entièrement restaurée lors d’une campagne de travaux qui s’étale de 2002 à 2004. Le bâtiment abrite aujourd’hui deux appartements.

Élevée sur un soubassement en grès houiller, de datation incertaine, la maison se dote ensuite d’une partie supérieure en colombage et brique en 1524-1534 (datation par dendrochronologie). Le soubassement badigeonné en blanc est composé de deux niveaux. Le rez-de-chaussée est ouvert d’une porte, tandis que le premier étage est éclairé de baies à traverse et à croisée.

La partie supérieure en colombage s’élève sur deux niveaux. Contreventés par des croix de Saint-André, les deux étages sont percés de fenêtres à croisée. Ce pan de bois exceptionnel est un des plus anciens exemplaires de la région.

Rue des Marêts 6
4000 Liège

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Classée comme monument le 13 janvier 1977 et le 31 mars 1994
Patrimoine exceptionnel de Wallonie (pignon en pan-de-bois)

Institut du Patrimoine wallon

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Maison Comblen

La maison Comblen est la maison personnelle de l’architecte Paul Comblen (1869-1955). Construite vers 1840 en style néoclassique, la maison est rénovée entre 1901 et 1916 par Comblen. Elle est exceptionnelle de par l’esthétique de sa façade, son plan et sa décoration intérieure raffinée et élégante et surtout par son homogénéité qui en fait une œuvre totale.

La façade est caractérisée par son aspect plat et linéaire qui se rattache à l’art nouveau géométrique. On y remarque un jeu de ruptures rythmiques et d’asymétrie. Au rez-de-chaussée, la façade s’ouvre d’une large porte et d’une fenêtre à trois jours précédée d’une grille en fer forgé. Le premier étage est percé de deux baies reliées par un sgraffite. Ce dernier, œuvre d’Emile Jaspar. On y devine trois divinités romaines du destin, les Parques, en train de filer, tisser et couper le fil de la vie humaine. La façade arrière, plus sobre, s’ouvre sur un jardin et une annexe ornée d’un exceptionnel vitrail d’imposte où deux paons se font face.

L’intérieur de la maison Comblen est organisé autour de la cage d’escalier centrale. Au rez-de-chaussée, on trouve la salle à manger, le fumoir, la cuisine et le salon. L’ornementation est partagée entre vitraux, stucs, émaux, peintures murales et ferronneries.

Rue des Augustins 33 
4000 Liège

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Classée comme monument le 15 mai 1987
Patrimoine exceptionnel de Wallonie (différentes parties)

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant

Hôtel de Sélys-Longchamps

Patrimoine exceptionnel de Wallonie (certains éléments intérieurs : décor chinois ; stuc, staff, ébénisterie)

L’hôtel de Sélys-Longchamps est un édifice gothique du début du XVIe siècle. Remanié aux XVIIe et XVIIIe siècles, et transformé vers 1911 pour Maurice de Sélys-Longchamps par l’architecte E. Jamar, l’hôtel se compose de deux côtés de plan en U inversé formant un H. 

Du côté rue, l’hôtel est caché par un mur de clôture percé d’un portail reliant deux pignons. Celui de gauche comporte une bretèche à l’allure de chapelle. Le portail, du XVIIIe siècle, ouvre sur une cour d’honneur autour de laquelle on retrouve le corps de logis et deux ailes. Du côté ville, la façade principale du corps de logis est entourée de deux ailes et donne sur des jardins en terrasse. L’aile de gauche offre un pignon, à volutes et frise. L’aile de droite comporte en façade une tour circulaire, dont on retrouve mentions dès le XIIIe siècle. 

L’ensemble offre des caractéristiques typiques gothiques (arc trilobé, remplage tréflé, arcade, plafond à voussettes, etc.), de l’architecture traditionnelle (baies à croisée, baies à meneau, seuils et traverses prolongés en cordon, châssis à petits bois, etc.), mais l’on trouve également des éléments reconstitués d’influence Renaissance Italienne (portes monumentales et lucarnes de la façade à rue), etc. Remarquons certaines décorations intérieures qui confèrent à l’hôtel un caractère exceptionnel : stuc, décor chinois, ébénisterie et staff.

 

Hôtel de Sélys-Longchamps - Guy Focant © SPW

Mont Saint-Martin 9-11
4000 Liège

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Classé comme monument le 13 mai 1942

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant - SPW

Villa "L'Aube" de Gustave Serrurier-Bovy

Construite en 1903 sur les hauteurs de Cointe, la villa « L’Aube » constitue un des rares témoins de la production de l’architecte Gustave Serrurier-Bovy, plus connu pour son mobilier et ses aménagements intérieurs. Cette habitation personnelle constitue le manifeste artistique de Serrurier-Bovy qui rompt avec les villas « anglaises » alors à la mode et dessine un volume homogène sous une toiture en bâtière à larges débordements, ouvert sur le jardin. Les percements variés reflètent la disposition intérieure des pièces et seuls se détachent un auvent, la véranda de la salle à manger, la terrasse couverte ou la loggia du bureau. 

L’Aube, qui donne son nom à l’habitation, est représentée sur la façade ouest dans une mosaïque exécutée d’après un carton d’Auguste Donnay. Elle constitue le seul élément qui ne porte pas directement la signature de Serrurier-Bovy, au cœur de ce qu’il faut comprendre comme une œuvre d’art total. L’aménagement intérieur est pensé dans tous les détails d’une décoration faite entre autres de vitraux figuratifs ou géométriques, de bandeaux de brique vernissée ou de mosaïques géométriques de sol. 

Le mobilier dessiné par le premier propriétaire de l’Aube porte enfin la trace du goût de son concepteur pour les lignes simples et la géométrisation des formes, dispositions qui annoncent à leur manière l’Art déco.

Avenue de Cointe 2 
4000 Liège

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Classée comme monument (avec zone de protection) le 12 décembre 2001
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon