G. Focant 

Parc et kiosque de l'Harmonie

En 1829 est créée la société de l’Harmonie qui réunit quelques musiciens et quelques mélomanes.  Elle devient peu à peu le siège de la grande bourgeoisie industrielle verviétoise. Son bâtiment, dû à l'architecte bruxellois Spaack, date de 1835 et la grande salle du premier étage en est la pièce maîtresse. 

En 1854, le parc est doté d’un kiosque. De forme octogonale et d’allure orientalisante, il repose sur un socle en pierre et sa toiture, surmontée d’un bulbe aplati, est soutenue par huit paires de colonnettes moulurées en fonte. Haut de près de onze mètres et large de plus de dix, cet édifice confère au parc un charme tout particulier. Il est l'oeuvre de l'architecte verviétois Adolphe Thirion et sa réplique fut installée à Bruges (dans le parc Reine Astrid) en 1858.  Le parc, rénové en 1994 par le paysagiste Serge Delsemme, conserve de nombreux arbres séculaires dont un des plus gros marronniers de Wallonie (5,30 m de tour). 

En 1995, le parc accueillit le lancement des Journées du Patrimoine.

 

1913 : la première fête de Wallonie

Le musicologue et militant wallon Paul Magnette fut le premier à émettre l’idée d’une fête wallonne. Dans un article paru en 1911, il préconisait « d’affirmer l’identité de la Wallonie par l’instauration d’une fête distincte du 21 juillet ». L’Assemblée wallonne de 1912 sollicita un rapport à ce sujet qui fut présenté par Richard Dupierreux lors de sa réunion du 16 mars 1913. À l’issue de celle-ci, l’Assemblée décréta que la fête de la Wallonie serait célébrée le dernier dimanche de septembre, dans l’esprit des commémorations des combats révolutionnaires de 1830, et ce fut le cas pour la première fois en septembre à Verviers.

Après une inauguration de l’événement à l’hôtel de ville, la première fête de Wallonie, organisée par la jeune Ligue wallonne de Verviers, se déroula dans le parc de l’Harmonie. Quelques manifestations avaient lieu aussi à Bruxelles, mais la plupart des associations wallonnes étaient représentées à Verviers où défila un cortège de 2500 personnes. Après plusieurs discours, dont celui de Jules Destrée, un chanteur interpréta le « Chant des Wallons ».

C’est à l’initiative de la Ligue wallonne de Liège que ce chant avait été composé suite à un concours lancé en novembre 1899. Un prix avait été décerné pour la musique au compositeur liégeois Louis Hillier le 12 avril 1901. C’est l’Assemblée wallonne, déjà à la recherche d’un drapeau et d’une fête, qui consacra également le Tchant dès walons, écrit par Théophile Bovy sur la musique d’Hillier. Traduit par la suite en français, le Chant des Wallons fut adopté officiellement comme hymne régional par le Parlement wallon en juillet 1998 après de longs débats : certains regrettaient le caractère désuet de ses paroles, mais celles-ci furent conservées dans leur historicité. 

Rue de l'Harmonie 47-49
4800 Verviers

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Classés comme site  le 13 janvier 1971 (parc et bâtiment)

Classés comme monument le 26 juin 1978 (bâtiment et grilles)

Classé comme monument le 21 septembre 1982 (Kiosque)

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant © SPW

Jardins suspendus de Thuin

Le site des « jardins suspendus » s’étage en successions de terrasses entre lesquelles serpentent les ruelles qui relient les quartiers historiques de la ville haute à la ville basse. 

L’origine de ces jardins aménagés le long d’un versant de la Biesmelle doit vraisemblablement se rattacher à l’édification des enceintes urbaines successives, soit dès le XIIe siècle pour le versant sud ou au XIVe siècle pour le versant oriental. 

Relativement prisés durant de nombreux siècles, ce type de jardins enclos, parfois plantés de vignes, perd son attractivité durant la seconde moitié du XXe siècle, avec le désintérêt de plus en plus marqué pour la culture de jardins de subsistance. Cet état de fait entraîne l’apparition de friches et la dégradation des murs de soutènement ou de séparation des parcelles. 

Ces murs, construits en grès ou plus rarement en briques, font à présent l’objet de restaurations, notamment via des initiatives d’insertion socio-professionnelle guidées par le souci de la transmission des savoirs et savoir-faire en consolidation des maçonneries et travail de la chaux.

 

Jardins suspendus de Thuin - G. Focant © SPW

Place Albert Ier 2
6530 Thuin

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Classés comme site le 29 mars 1976
Patrimoine exceptionnel

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant (SPW)

Carrières souterraines de Folx-les-Caves

La localité de Folx-les-Caves présente la particularité d’être truffée de quelque 4 ha de galeries souterraines dont l’origine pose encore question aujourd’hui. Ces galeries, dont la première description connue date du tout début du XVIIe siècle, varient en largeur de 2 à 8 m pour une hauteur de 2 à 4 m voire de 6 m par endroits. Cet enchevêtrement, doté à l’origine d’un porche unique s’ouvrant à flanc de coteau, appartient à deux réseaux, communiquant par un passage aujourd’hui condamné. 

La présence en un endroit du site d’un cours d’eau souterrain ne justifie pas cependant à lui seul l’étendue de ces galeries dont l’origine semble bel et bien humaine. Il est en effet difficile de déterminer l’époque de création de ce réseau souterrain et les raisons qui l’ont vu naître, bien que l’extraction de la marne pour l’amendement des sols lourds du plateau hesbignon reste vraisemblable. Le site de Folx-les-Caves n’en reste pas moins remarquable d’un point de vue géologique et paléontologique.

Rue Auguste Baccus 35
1350 Orp-Jauche (Folx-les-Caves)

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Classées comme site le 8 juillet 1993
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant

Parc de Mariemont

Résidences secondaires des gouverneurs généraux des Pays-Bas depuis Marie de Hongrie, sœur de Charles Quint – qui donna son nom au domaine –, différents châteaux se sont succédé au fil des siècles sur ce site, jusqu’au bâtiment moderne actuel. Celui-ci remplace la demeure des Warocqué, incendiée en 1960, et abrite le musée royal de Mariemont, riche des collections d’art occidental et oriental de cette famille d’industriels. 

Le parc contient une importante collection dendrologique en Wallonie, avec des espèces rares (pécanier – noix de Pécan –, pommier d’Amour de 4,28 mètres de circonférence, etc.), un vaste jardin d’hiver et une belle roseraie.

Chaussée de Mariemont 100
7140 Mariemont (Morlanwelz)

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Classé comme site le 3 septembre 2003
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

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Domaine de Nysdam

Ce domaine, voisin de celui de Solvay, se situe sur la rive droite de l’Argentine. Bien plus ancien que ce dernier, le domaine de Nysdam est séparé de la forêt de Soignes dès la première moitié du XIVe siècle et transmis en 1335 à un fils bâtard du duc de Brabant. Dès cette époque, des étangs sont aménagés au départ d’un marais et exploités dès 1343 par le prieuré de Groenendael. Plusieurs fois reconstruit, le logis médiéval, érigé au milieu d’un plan d’eau, a été successivement transformé en demeure de plaisance, rebâtie en 1809 en bordure de ce plan d’eau avant d’être remplacée en 1875 par un château implanté sur le versant. 

Abandonné depuis les années 1960, le domaine s’est rapidement dégradé, tout comme le bâtiment. En 1989, 58 ha sont rachetés par une société pour établir des bureaux à l’emplacement du château avec l’obligation de confier à un organisme de conservation de la nature la gestion de 45 ha du parc, créant ainsi la plus grande réserve naturelle du Brabant wallon.

1310 La Hulpe

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Classé comme site le 13 janvier 1977 
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant 

Parc du château d'Arenberg, à Silly

Le parc du château d’Arenberg est devenu, au début du XVIIe siècle, un vaste jardin d’agrément lorsqu’il fut acquis par la famille d’Arenberg. 

Deux espaces principaux structurent le parc. Le grand rectangle, divisé en cinq jardins clos à thèmes distincts, conserve notamment un magnifique pavillon chinois (XVIIe-XVIIIe siècles), unique par son décor en faux-marbre imitant la laque de Chine. 

De l’élégant pavillon des Sept Étoiles, de forme heptagonale et reposant sur sept paires de colonnes toscanes, partent quatorze allées, plantées d’essences différentes. Malmené aux XIXe et XXe siècles, le parc fait actuellement l’objet d’un vaste programme de restauration.

Avenue Elisabeth
7850 Silly (Enghien)

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Classé comme monument le 20 novembre 1972 et le 21 septembre 1989 
Classé comme site le 20 novembre 1972
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant

Grotte Scladina

Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Découverte en 1971 au cœur d’un vallon rejoignant la Meuse, la grotte Scladina fait l’objet de fouilles depuis 1978. Les près de 7 m de sédiments qui en composent le remplissage offrent en effet une opportunité archéologique et scientifique de premier plan. Ils permettent de retracer l’évolution du climat sur environ 100.000 ans ou celle de la faune préhistorique grâce aux plusieurs centaines de milliers d’ossements récoltés. La présence de l’homme est également attestée plusieurs fois, de l’époque néandertalienne au Néolithique, grâce au matériel archéologique mais surtout à la découverte d’ossements clairement identifiables.  Les sédiments contiennent en effet des outils taillés du Paléolithique moyen (d’environ 300.000 à 35.000 ans av. J.-C., époque de l’Homme de Néandertal) ou du Paléolithique supérieur et final (d’environ 35.000 à environ 8.500 ans av. J.-C., période dont le début marque l’arrivée de l’Homme moderne dans nos régions). 

La dernière occupation humaine prend la forme d’une sépulture collective du Néolithique. La découverte majeure du site – de portée internationale - date toutefois de 1993, soit près d’un siècle après les derniers ossements néandertaliens mis au jour.  Il s’agit, à ce jour, d’une vingtaine de fragments dispersés de la mâchoire d’un enfant.  Le bon état de conservation des vestiges osseux de cet enfant d’une petite dizaine d’années qui vécut il y a 100.000 ans a permis, entre autres, de préciser son régime alimentaire grâce aux analyses de laboratoire. L’étude que permet la longue succession stratigraphique conservée à Scladina met par conséquent en lumière les comportements des hommes qui s’y sont succédé (transport de matières premières, spécialisation de l’outillage, chasse…) au cœur de leur environnement. 

 

 

Rue Fonds des Vaux 339
5300 Andenne (Sclayn)

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Classée comme site et site archéologique le 19 avril 1996

Institut du Patrimoine wallon