Jo Van Hove

Calvaire de l'église Saint-Martin d'Ath

Daté de 1675, ce calvaire faisait à l’origine partie d’un chemin de croix installé sur les fortifications de la ville. Il a été placé dans ce renfoncement situé à côté de l’église Saint-Martin en 1754. Il s’agit d’un ensemble de style Renaissance composé d’un Christ en croix entouré de la Vierge, de saint Jean et des deux larrons en croix. La croix sur laquelle repose le Christ est haute de 6,7 m et est ornée de médaillons représentant les quatre évangélistes. L’ensemble comptait également des cavaliers romains, disparus au 19e siècle, et une statue de Marie-Madeleine, détruite en 1922. 

Déjà restauré dans les années 1930, le calvaire a profité d’une importante remise en état par l’Institut royal de Patrimoine artistique. Démonté en 1980, il n’est réinstallé qu’en 1994 et dépourvu de la représentation de la mise au tombeau, présentée aujourd’hui à l’intérieur de l’église. Datée entre 1480 et 1520 et provenant aussi des remparts, elle est installée sous le calvaire à l’initiative de la confrérie de la Passion, en 1754 également. On y trouve le Christ au tombeau entouré de Joseph d’Arimathie, de Marie-Madeleine, de la Vierge, de saint Jean, de deux saintes femmes et de Nicodème. Restauré de 1947 à 1959 à l’IRPA, présenté ensuite au musée d’Histoire et de Folklore, il est restauré à nouveau entre 2005 et 2009 avant de réintégrer l’église.

Rue Saint-Martin 10
7800 Ath

carte

Classé comme monument le 10 novembre 1941

Institut du Patrimoine wallon

Bruxelles kik-irpa

Église Saint-Julien d'Ath

Héritière d’un sanctuaire connu depuis 1076, l’église Saint-Julien se trouve au centre de la ville neuve créée en 1166 à l’initiative du comte de Hainaut. 

Une nouvelle église y est érigée en style gothique entre 1395 et 1415 et une imposante tour lui est adjointe à partir de 1462. Une haute flèche culminant à 90 m de hauteur et flanquée de quatre clochetons est ajoutée en 1465 ; celle-ci est détruite par une tempête en 1606. Un incendie provoqué par la foudre en 1817 endommage à nouveau sérieusement l’édifice : la partie centrale de l’édifice est entièrement détruite. Seules sont conservées la façade occidentale et sa tour, la structure du chœur, la sacristie de 1725 et la chapelle de la Bonne Mort datée du XVIe siècle. 

Ces éléments d’origine ont fait l’objet d’une mesure de classement, au détriment du reste de l’édifice, reconstruit en style néoclassique entre 1819 et 1822. Principal et plus ancien lieu de culte de la ville, l’église Saint-Julien abrite des œuvres d’art de grande qualité, le plus souvent du XIXe siècle. Dans le chœur se trouve un important ensemble de peintures réalisées au XIXe siècle par Lambert Mathieu. Parmi le mobilier installé à la suite de l’incendie de 1817 se trouvent des stalles en chêne (1870), une chaire de vérité néoclassique et des confessionnaux de style Empire (1825) et de beaux fonts baptismaux de marbre blanc (1835).

Square Saint-Julien

7800 Ath

carte

Classée comme monument le 10 novembre 1941

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant

Ancien refuge de l'abbaye de Ghislenghien

Sous l’Ancien Régime, les abbayes possédaient dans des villes plus ou moins proches de leur lieu de vie des bâtiments, nommés refuges, dans lesquels les moines et moniales pouvaient loger et se reposer. 

En 1645, l’abbesse du couvent des bénédictines de Ghislenghien achète une demeure dans la rue Haute afin d’y établir le refuge de sa congrégation. 

La maison est vendue comme bien national après l’annexion française de 1795 et devient en 1818 la demeure de Pierre Hannecart, maire d’Ath sous Napoléon. Ses héritiers occupent la bâtisse jusqu’à sa vente en 1952 à un particulier qui souhaite la diviser en appartements. 

Afin d’éviter une défiguration de la bâtisse, un groupe de passionnés du patrimoine obtient son classement et empêche des travaux qui n’auraient que peu respecté l’ensemble. 

L'ancien refuge est propriété de la ville depuis 2004. La façade côté rue aurait été érigée au XVIe siècle, très bien entretenue par la suite jusqu’en 1944 lorsqu’un bombardement endommage le porche d’entrée. Il s’agit d’un bel exemple du style traditionnel combinant la pierre et la brique, d’inspiration gothique. Le premier étage est orné de médaillons en forme de carré ou de losange qui évoquent la Renaissance. Ils offrent un décor composé d’une niche reposant sur deux colonnes et dans laquelle se trouvent des personnages difficilement identifiables. À l’intérieur, les planchers sont toujours d’origine et les poutres soutenant le plafond du premier étage sont ornées de sculptures d’inspiration classique.

L'ancien refuge est propriété de la ville depuis 2004. Restauré, le lieu accueille, depuis 2020, la Maison de la Laïcité du pays d'Ath.

Rue Haute 27
7800 Ath

carte

Classé comme monument le 3 août 1956

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Infirmerie de l'abbaye de la Paix-Dieu

Bâtiment le plus éloigné de l’ensemble et isolé au sud-est de l’église, l’ancienne infirmerie de la Paix-Dieu est aujourd’hui une demeure privée et ne se visite pas. 

Construite entre 1718 et 1725 sous l’abbatiat de Lambertine de Wansoulle, cette belle bâtisse arbore elle aussi les matériaux traditionnellement utilisés pour les bâtiments de l’abbaye (grès, calcaire et brique).

Sur la façade principale, décorée d’un petit fronton, se trouve le blason de Robertine de Lavaux, abbesse de la Paix-Dieu de 1694 à 1718, sous l’abbatiat de laquelle furent entrepris les travaux de construction de l’infirmerie. On trouve également, sur une pierre datée de 1668, le blason de Philippine de Verlaine, abbesse entre 1663 et 1678. Elle appartient à la famille Labeye qui avait acheté l’ensemble de l’abbaye en 1954 et qui a procédé à la restauration de la ferme et de l’infirmerie. 

Depuis, les propriétaires ont cédé le site à la Région wallonne par bail emphytéotique et ne conservent que cette maison. 

Tous les autres édifices ont été ou sont restaurés par l’Institut du Patrimoine wallon.

Rue Paix-Dieu 1b
4540 Amay, Belgique

carte

Classement comme monument et comme site le 4 octobre 1974

Institut du Patrimoine wallon

no picture

Porche monumental de l'abbaye de la Paix-Dieu

L’accès aux bâtiments de l’abbaye se fait par deux portails, très différents l’un de l’autre. 

Le premier porche est monumental et attire le regard. Il a été érigé en 1730 sous l’abbatiat de Lambertine de Wansoulle, en briques et calcaire. La travée centrale, légèrement en saillie, est délimitée par des piliers de style toscan et surmontée d’un fronton aux armes de cette même abbesse, commanditaire de la construction du porche et d’une partie des bâtiments de la ferme. Les étages abritaient autrefois le logis du censier, qui était le tenancier de la ferme pour le compte des moniales. 

L’accès à la cour de la ferme se fait par un important passage charretier couvert de voûtes d’ogives. Le porche est aujourd’hui le témoin de la dernière phase de construction du site à l’Époque moderne. En effet, diverses campagnes de travaux ont rythmé la vie des moniales au fil des siècles. 

Déjà en 1373, l’église est reconstruite. En 1600, sous Agnès de Corbion, un incendie oblige à rénover l’abbatiale, le dortoir et le cloître. Jeanne de Marotte (1631-1663) poursuit la réédification de nombreux bâtiments (aile de l’abbesse, quartier des hôtes…). D’autres dépendances, comme le moulin, ont également été remplacées au XVIIe siècle et, en 1718, l’église est une dernière fois reconstruite par Lambertine de Wansoulle qui fait également ériger l’infirmerie et une grande partie de la ferme, terminée sous Lambertine Renson (1750-1776).

Rue Paix-Dieu 1b
4540 Amay

carte

Classé comme monument et comme site le 4 octobre 1974

Institut du Patrimoine wallon

no picture

Colombier de l'abbaye de la Paix-Dieu

Situé à l’est de la ferme et dominant un petit étang, le colombier était autrefois adossé à la brasserie abbatiale, démolie en 1878. 

Érigé en 1648 en briques et calcaire, de forme circulaire, il est surmonté d’un très beau clocher à bulbe. Jouxtant les nouveaux ateliers, l’ancien colombier est en cours de restauration suivant les plans d’Annick Piron, du bureau d’études Greisch et de Pascal Lemlyn. Des investigations concernant les fondations et la stabilité de la maçonnerie ont conduit à des travaux de consolidation par le système de jet grouting, procédé de génie civil visant à former un « béton de sol » in situ dans la masse du terrain. 

La conception, le tracé, la construction et la restitution à l’identique du clocheton du colombier (charpente et couverture) ont fait l’objet de chantiers-écoles. C’est le cas également pour l’escalier en pierre massive et pour l’escalier sur voûte sarrasine qui seront créés pour le nouvel aménagement intérieur. 

Aujourd’hui support de stages, l’ancien colombier deviendra à terme un espace pédagogique présentant quelques savoir-faire traditionnels et contemporains liés aux métiers de la construction. 

À l’emplacement de l’ancienne brasserie se trouve un bâtiment contemporain dessiné par l’architecte Alain Dirix abritant des ateliers destinés aux stages de charpenterie, taille de pierre et travail du métal, dans lesquels ont notamment été conçus la charpente et l’escalier du colombier.

Rue Paix-Dieu 1b

4540 Amay

carte

Classé comme monument et comme site le 4 octobre 1974

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant SPW

Ferme de l'abbaye de la Paix-Dieu à Amay

Comme cela était le cas dans les abbayes, une importante ferme est jointe à l’ensemble. Elle permettait aux moniales non seulement de vivre en autarcie, mais également de vendre leurs productions. Imposante, la ferme de la Paix-Dieu forme un quadrilatère avec le quartier des hôtes. 

On y accède par un porche monumental situé à l’entrée du site. Du côté cour, ce porche abritait le logis du censier (tenancier de la ferme) et accueille aujourd’hui des espaces dédiés aux classes d’éveil du Centre des métiers du Patrimoine. Les bâtiments actuels ont été érigés en 1730 comme l’indiquent plusieurs inscriptions présentes sur les façades. De part et d’autre du portail se trouvent deux ailes d’étables ou écuries. Du côté nord se trouve un imposant chartil construit en 1760 ; ce bâtiment était utilisé pour remiser les charrettes et machines agricoles. Il est caractérisé par son avant-corps à fronton orné de stucs et des armoiries, aujourd’hui martelées, de l’abbesse Lambertine Renson et de la date de 1760. Remarquablement restaurée, elle abrite actuellement de très belles salles de réceptions qui accueillent des mariages et diverses réceptions. En face se situe une immense grange, elle aussi décorée d’un fronton orné de stucs aux armes de l’abbesse Lambertine de Wansoulle avec la date de 1737. L’aile orientale, jointive au quartier des hôtes, est plus récente. Lors de travaux opérés en 1939, on y a encastré une dalle commémorative aux armes d’Agnès de Corbion, abbesse entre 1590 et 1631.

Rue Paix-Dieu 1b
4540 Amay

carte

Classée comme monument et site le 4 octobre 1974

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant

Abbatiale Notre-Dame d'Amay

Dédiée à Notre-Dame de la Paix-Dieu, l’ancienne abbatiale a souffert au fil des siècles. Pillée à la Révolution, elle est ensuite transformée en local agricole et n’a cessé de se détériorer depuis. Reconstruite une première fois à la fin du XIVe siècle, l’église actuelle a été érigée en 1718 sous l’abbatiat de Robertine de Lavaux (1649-1719). 

Son blason est placé au chevet de l’église et se retrouve également sur une clé de voûte du chœur. L’édifice est spacieux et prestigieux : les voûtes sont décorées de stucs, de même que l’abside. Le sanctuaire a pourtant été dépouillé de tout son mobilier dont une partie a toutefois été préservée et transportée dans d’autres lieux (les stalles sont par exemple entreposées à l’abbaye du Val-Dieu à Aubel). 

L’abbatiale donnait autrefois accès à un cloître carré mis au jour grâce aux fouilles archéologiques. L’église est le dernier bâtiment à attendre sa restauration et sa réaffectation, prévues dans les années à venir. 

L’architecte Alain Dirix dirige le projet de l’abbatiale qui accueillera, dans l’ancien chœur, à l’est, une salle de séminaires de 280 places, et dans le reste de l’église, un conservatoire des savoir-faire et du patrimoine associant une matériauthèque et une photothèque à un centre d’information et de documentation. Une première phase de restauration, portant sur la consolidation des voûtes et arcs doubleaux, a été réalisée en 2011.

Rue Paix-Dieu 1 B
4540 Amay

carte

Classée comme monument et comme site le 4 octobre 1974

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant

Aile de l'abesse de l'abbaye de la Paix-Dieu

Il ne reste rien des bâtiments parallèles à l’église qui comprenaient entre autres un cloître et la salle du chapitre. Dans le prolongement de l’église subsiste toutefois l’aile de l’abbesse, édifiée comme le reste des nouveaux bâtiments en 1641-1642 sous l’abbatiat de Jeanne de Marotte. Une dalle décorée des armoiries de cette abbesse est d’ailleurs conservée sur la façade nord de cette aile. Entre deux fenêtres se trouve également une potale avec un monogramme et la même date. 

Il s’agit du premier bâtiment reconstruit au XVIIe siècle. Comme le reste des bâtiments conventuels, celui-ci est de style Renaissance mosane et allie l’utilisation de la pierre calcaire et du grès (linteaux de fenêtres, soubassements et chaînages d’angle), ainsi que de la brique recouverte d’un enduit. Après restauration par l’architecte Alain Dirix, le bâtiment a été réaffecté pour y abriter des chambres servant au logement des stagiaires, ainsi qu’une salle de restaurant, aujourd’hui gérée par le Centre public d’action sociale d’Amay. On y trouve également deux salons, utilisés comme lieux de détente. 

La restauration du bâtiment, comme du reste de l’ensemble, sert de support pédagogique pour les stagiaires et les élèves de l’enseignement secondaire formés aux métiers en relation avec le patrimoine bâti. Ils servent également d’écrin aux classes d’éveil aux métiers du Patrimoine. 

À l’arrière, les jardins en terrasse ont été superbement réaménagés et abritent la conciergerie, une réalisation contemporaine en acier corten, construite en 2011 par Alain Dirix à l’emplacement de l’ancienne maison du Pater (le prêtre de l’abbaye).

Rue Paix-Dieu 1 B
4540 Amay, Belgique

carte

Classée comme monument et comme site le 4 octobre 1974

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant 

Quartier des hôtes de l'abbaye de la Paix-Dieu

En 1631, Jeanne de Marotte devient abbesse de la Paix-Dieu et souhaite transformer radicalement le visage de l’abbaye. Entrée en religion le 15 mai 1611, fille du seigneur de Boussu-en-Fagne (Couvin), elle reste en fonction jusqu’à sa mort en 1663. Sous son règne, de nombreux bâtiments sont érigés parmi lesquels le quartier des hôtes. 

Cet édifice, construit à la place de l’ancienne aile occidentale de l’abbaye, a été bâti entre 1642 et 1644. Avec l’aile de l’abbesse et le cloître (aujourd’hui disparu), elle formait une cour d’honneur au centre de laquelle se trouvait une fontaine, elle aussi détruite depuis lors. Au-dessus de la galerie moderne se trouve une ancienne niche en tuffeau datée de 1642 ; une seconde niche encadrée de colonnes se trouve au pignon sud et est surmontée d’une dalle aux armes de Jeanne de Marotte datée de 1644. 

Sur la gauche, un passage charretier du XVIIIe siècle permet de rejoindre la cour de la ferme. L’aile de l’édifice servait autrefois, comme son nom l’indique, à loger les hôtes de passage dans l’abbaye. Après sa restauration par les architectes Henri Garcia et Yves Jacques, elle a été reconvertie pour l’usage du Centre des métiers du patrimoine. Outre un espace muséal présentant des objets découverts notamment pendant les périodes de fouilles, elle abrite des bureaux, le centre d’information et de documentation, des salles de réunion et des ateliers utiles aux stagiaires venus se perfectionner aux métiers et techniques du patrimoine.

Rue Paix-Dieu 1b
4540 Amay

carte

Classé comme monument et comme site le 4 octobre 1974

Institut du Patrimoine wallon