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Eglise Saint-Martin d'Etalle

Jusqu’en 1709, la communauté villageoise de Villers-sur-Semois faisait partie intégrante de la prévôté d’Étalle dont elle était une des mairies. La localité fut alors érigée en seigneurie au profit d’Henri Henriquez, seigneur de Sainte-Marie-sur-Semois.

L’église Saint-Martin a été érigée, transformée et restaurée à plusieurs reprises entre le XVIe et le XXe siècle. La nef est probablement antérieure à l’établissement du collatéral daté de 1582 par un millésime. Les intrados des deux dernières travées de la nef sont également des témoins de cette tranche de travaux, ils comptent des clés et culots dissemblables du style gothique tardif. Le décor présent sur les deux derniers arcs est très fourni : millésimes, motifs végétaux et géométriques, cartouches… Parmi cette décoration, plusieurs éléments font référence aux symboles traditionnels bourguignons et espagnols : aigle bicéphale sous couronne, croix et écots de Bourgogne, croix de Saint-André.

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Frédéric MARCHESANI, 2013

KIK-IRPA, Bruxelles

Eglise Saint-Martin de Dave

En 1284, le comte de Flandre et de Namur Guy de Dampierre donne en héritage à Warnier de Dave les droits seigneuriaux et de justice qu’il y possédait. Les seigneurs de Dave jouent en effet depuis les origines un rôle important dans le comté de Namur : ils possèdent de nombreux autres fiefs et une résidence seigneuriale en bord de Meuse.

Le mausolée de Jean de Boullant dans l’église Saint-Martin de Dave. Photo de 1970 © KIK-IRPA, Bruxelles

L’église Saint-Martin de Dave, située en bordure de Meuse, est une petite bâtisse d’origine romane, en grande partie reconstruite au cours des siècles suivants. Du XIe siècle subsistent l’amorce de la nef centrale et le gros-œuvre de la tour massive de plan carré surmonté d’un étage ardoisé octogonal qui fait corps avec une haute flèche bâtie au XVIe siècle. Le vaisseau composé de trois nefs date quant à lui de la première moitié du XVIIe siècle. L’intérieur abrite un mobilier et des œuvres d’art datées principalement des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles parmi lesquels on retrouve un maître-autel Louis XV et des autels baroques. Le collatéral sud abrite toujours plusieurs monuments funéraires.

Dans le coin sud-est de l’église se trouve le mausolée de Jean de Boullant et Catherine de Fexhe, portant une référence à Charles Quint. Cette tombe monumentale de 1535 est composée d’une dalle, d’un coffre et d’une plinthe. Les gisants, taillés dans le calcaire noir, sont représentés en prière. L’homme porte son armure et son épée, son épouse est couverte d’un long voile de veuve. Le coffre du mausolée, taillé quant à lui dans du calcaire de Meuse, ne possède que trois faces car il était à l’origine accolé à une paroi. La dalle est couverte d’une longue inscription gravée en lettres gothiques : « Messire Jehan de Boullant, seigneur de Roly et de Dave, conseiller et chambellan de notre sire très redouté et dame Monseigneur le duc et duchesse d’Autriche et de Bourgogne (…) ».

Rue de la Vieille Église

5100 Namur

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Frédéric MARCHESANI, 2013

KIK-IRPA, Bruxelles

Eglise Saint-Laurent de Stavelot

Ancienne « Converserie Saint-Laurent » située au bord de l’Amblève, cette petite église consacrée le 26 décembre 1030 fut édifiée selon le modèle le plus simple de la chapelle romane. Elle présente un vaisseau rectangulaire et un chœur à chevet plat ainsi qu’un portail calcaire daté du XVIe siècle. Elle conserve deux sarcophages d’abbés des Xe et XIe siècles provenant de l’abbaye. L’un d’eux est considéré comme le sarcophage de saint Poppon, abbé fondateur et bâtisseur. Découvert en 1896 à l’emplacement de l’abbatiale et sculpté dans la pierre dans un style des plus dépouillés, il est daté de 1048.

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Frédéric MARCHESANI, 2013

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Chapelle de Bourdon

La chapelle de Bourdon, consacrée à saint Remacle, conserve un monument funéraire d’un seigneur de Bourdon apparenté au prince-abbé Joseph de Nollet, décédé dans le château-ferme de Bourdon puis enterré dans l’abbatiale de Malmedy. 

On y lit l’inscription suivante : « Icy gisent Noble et généreux seigneur Messire Charles-Louis de Nollet seigneur de Bourdon, Marenne, Verdenne, Magny qui trépassa le 28 septembre 1732 et Noble dame Anne Hubertine de Mozet, dame de Magery, Houmont, sa compagne, décédée le 10e jour d’avril 1710 et en mémoire du révérendissime et illustrissime seigneur Joseph de Nollet de Bourdon abbé et prince de Stavelot et de Malmedy mort au château de Bourdon le 16 septembre 1753. Priez Dieu pour leurs âmes ».

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Frédéric MARCHESANI, 2013

KIK-IRPA, Bruxelles

Eglise Saint-Lambert de Lixhe

L’église Saint-Lambert de Lixhe, déjà citée au XIIe siècle, a été profondément remaniée dans le second quart du XVIIIe siècle. Elle présente une tour massive élevée en moellons de grès, conserve des fonts baptismaux romans ainsi que de nombreuses pierres tombales.

Au mur se trouve la dalle funéraire de Gérard de Brus, dit de Loën. Daté de 1646, le monument possède un important thème héraldique et une inscription gravée sur un cartouche au contour de cuirs déroulés, lui-même posé sur un second cartouche. L’épitaphe évoque le règne de Ferdinand de Bavière : « Ici repose le noble et généreux seigneur Gérard de Brus dit de Loën, seigneur de Nivelle et de la vallée de Meuse, gentilhomme de la chambre de son altesse sérénissime Ferdinand de Bavière, évêque et prince de Liège (…) ».

Rue de Lixhe

4600 Visé

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Frédéric MARCHESANI, 2013

IPW

Eglise Saint-Jean-l'Évangéliste de Liège

La statue de Notger dans l’église Saint-Jean-l’Évangéliste © IPW

Tout comme l’abbaye de Saint-Jacques et les six autres collégiales, l’église Saint-Jean fut fondée par un prince-évêque. Église préférée de Notger (972-1008), il la choisit comme lieu de sépulture. 

Si la localisation précise de sa tombe n’a malheureusement jamais été identifiée, l’édifice conserve toutefois le souvenir du premier prince-évêque de Liège. 

Un monument a été érigé à sa mémoire en 1570 et se trouve aujourd’hui dans une chapelle. Ne plaisant plus aux chanoines, il fut remodelé en 1723. Il représente Notger agenouillé en prière et comporte l’inscription suivante : « Monument rénové à la bonne mémoire du révérend seigneur Notger évêque de Liège, fondateur et donateur de cette église ainsi que d’autres églises ».

Reconstruite à plusieurs reprises entre le XIIe et le XVIIIe siècle, l’église actuelle a été bâtie selon les plans de l’architecte Gaetano Matteo Pisoni en 1752 sur les fondements existants et remaniée à deux reprises dans les décennies suivantes. 

Mélange de styles et de diverses constructions, l’édifice conserve d’autres traces de l’ancienne principauté de Liège. La galerie sud du cloître comporte ainsi plusieurs chapiteaux représentant chacun un angelot sculpté dans la pierre. Parmi ceux-ci, tous datés des années 1500-1510 se trouvent deux chapiteaux dont les angelots tiennent un blason aux armes du prince-évêque Érard de la Marck et un troisième figurant l’aigle bicéphale impérial, nouvelle référence aux liens entre le Saint-Empire et la principauté. Dans la galerie est, parmi les nombreux monuments funéraires, se trouve le caveau de la famille d’Andriesens dont la dalle, déplacée, comporte une référence au prince-évêque Jean-Théodore de Bavière. Cette dalle carrée de marbre blanc gravé autour d’un cadre de marbre noir comporte en effet l’inscription « Marie Dieudonné du Vivier, épouse à Mr C.S. D’Andriesens, conseiller de Sa Mai[ESTÉ] Impér[IALE] (…) ».

Place Xavier-Neujean 32

4000 Liège

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Frédéric MARCHESANI, 2013

IPW

Eglise Saint-Jacques-le-Mineur de Liège

Ancienne abbatiale fondée en 1015 par le prince-évêque Baldéric II (1008-1018), l’église devient par la suite collégiale puis paroissiale. 

De l’église romane édifiée aux XIe et XIIe siècles subsistent le narthex, intégré à l’église gothique, et la crypte dans laquelle se fit enterrer le prince-évêque. 

L’édifice actuel est un chef-d’œuvre du style ogival flamboyant dont la nef, entièrement bordée de rinceaux et comportant une profusion de croisées d’ogives, fut construite entre 1514 et 1538 par Arnold van Mulcken, architecte attitré d’Érard de la Marck. Le transept sud conserve le mausolée de Baldéric II, dit aussi Baldéric de Looz et dont l’importance pour l’abbaye n’a jamais rien perdue en considération. 

Au départ installée dans la crypte qu’il avait lui-même consacrée, sa sépulture est plusieurs fois déplacée au cours des siècles. Elle se trouve dans le chœur en 1513 avant d’être reléguée dans le transept vers 1750, dans l’actuelle chapelle du Sacré-Cœur. Le monument que l’on peut admirer aujourd’hui date lui aussi en partie de 1750. 

Un cadre ornemental de style rocaille vient entourer une dalle funéraire datant de 1646 représentant le prince-évêque et qui faisait partie d’un mausolée démantelé lors d’une rénovation du mobilier de l’église. Baldéric est représenté mort, les yeux fermés, les mains croisées autour de sa crosse. La décoration de la pierre tombale est des plus riches : elle comporte notamment le blason de Looz et plusieurs têtes de chérubins ailés, telles qu’on peut en voir également sur le monument d’Albéron Ier. Une première inscription nous apprend que le monument a été réalisé à la demande de l’abbé Gilles Lambrecht en 1646 et érigé par son successeur Gilles Dozin. Une seconde reprend l’épitaphe du défunt : « Ici repose Baldéric, prince de Liège, du lignage des comtes de Looz, qui sous l’empereur Henri fonda ce monastère et le laissa inachevé à sa mort inopinée ».

Place St Jacques 8

4000 Liège

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Frédéric MARCHESANI, 2013

KIK-IRPA, Bruxelles

Eglise Saint-Hubert d’Éghezée

Appartenant à diverses familles à partir du XIIe siècle, la seigneurie d’Éghezée est achetée par le comte de Namur Guillaume II en 1363. La seigneurie hautaine resta dans ses possessions jusqu’en 1755. 

L’église Saint-Hubert, entourée de son cimetière, est une bâtisse en briques et pierre bleue sur soubassement de grès construite en plusieurs étapes entre 1686 et 1845 et composée d’une tour, de trois nefs de trois travées et d’un chœur précédé d’une travée droite. 

Encastrée dans le mur nord du transept nord, l’épitaphe de Nicolas de Woelmont et Marie de Haultepenne, datée de 1790, constitue une des dernières références au comté de Namur. Cette grande dalle de calcaire de Meuse taillée en bas-relief est remarquablement conservée. 

De part et d’autre sont gravés les seize quartiers d’ascendance des défunts ; les blasons des époux figurent en haut de la composition ; un crâne et deux os terminent celle-ci dans le bas. 

Au milieu, l’inscription nous en apprend plus sur le défunt : « (…) Messire Nicolas Constant, baron de Woelmont, seigneur de Frocourt, Éghesée, Mehaigne-Saint-Germain, Soiron, Wignée, membre et ancien député de l’état noble du pays et comté de Namur (…) ».

Route de Gembloux 

5310 Éghezée

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Frédéric MARCHESANI, 2013

IPW

Collégiale Saint-Denis de Liège

Fondée en 987, la collégiale Saint-Denis est un des édifices les plus caractéristiques de Liège. 

Son imposante tour de défense romane domine l’église qui présente un plan basilical à nef centrale accostée de part et d’autre par un double bas-côté s’appuyant sur les bras du transept. L’église fut le lieu de la sépulture du prince-évêque Nithard (1037-1042) et en conserve une trace. Une dalle de marbre de 85 cm de côtés fut placée en 1752 afin de commémorer le lieu de son inhumation. Elle rappelle que Nithard fut, aux côtés de Notger, un des fondateurs de l’église : « Trium fratrum qui hanc ecclesiam anno 987 conditam decimis et agriculturis beneficiarunt. D. Nithardus hic sepultus R.I.P. ».

La chaire de vérité de l’église provient quant à elle de l’ancienne chapelle du palais des princes-évêques, l’église Sainte-Ursule, disparue suite à la reconstruction du palais en 1734 mais dont une partie du mobilier a été conservé. Décorée de bas-reliefs Louis XIV et rococo et de statuettes en bronze, cette chaire est attribuée au sculpteur van der Planck.

Rue de la Cathédrale 64

4000 Liège

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Frédéric MARCHESANI, 2013

KIK-IRPA, Bruxelles

Eglise Saint-Bathélemy de Bioul

Terre namuroise constituant un des plus importants domaines féodaux du comté de Namur, Bioul a été érigée très tôt en seigneurie comme l’atteste encore la présence d’un important château. 

La seigneurie hautaine a été engagée par les plus puissantes familles parmi lesquelles les d’Orbais dit de Bioul (avant 1085), les Jauche (1280) et les Brandebourg dit de Boulant (1522). Le 22 juillet 1708, la seigneurie fut vendue à Guillaume Bilquin, maîtres de forges à Marchienne-au-Pont. Celui-ci la passa en héritage à son gendre Guillaume-Nicolas Moreau le 21 avril 1736. Ses descendants parvinrent à s’y maintenir jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. La localité renferme toutefois deux traces liées à la principauté de Liège. Proche du château, l’église Saint-Barthélemy a été reconstruite en style néogothique en 1844 mais abrite encore des éléments du sanctuaire précédent, dont plusieurs monuments funéraires. Parmi ceux-ci figure l’épitaphe de François de Propper et Thérèse de Bilquin, érigé en marbre blanc, noir et rouge entre 1736 et 1759. Situé sur le mur est du transept nord, il comprend l’inscription suivante : « D. O. M. Ici reposent les corps de messire François Guillaume de Propper, seigneur de Hun, en son vivant commissaire général des troupes de son altesse sérénissime électeur de Cologne Joseph Clément, conseiller d’estat et directeur de la chambre des finances de son altesse sérénissime électeur de Cologne Clément Auguste qui, chéri de ses princes (…), mourut chrestiennement comme il avoit vêcu (…) ». 

Non loin de là se trouve un monument similaire, érigé vers 1738-1747 et comportant l’épitaphe de deux personnages liés au prince-évêque de Liège Jean-Théodore de Bavière et au comte de Namur : « D. O. M. En mémoire de Messirre Guillaume Bilquin, seigneur de Bioul et Marcienne au Pont, en son vivant grand bailly des bois de son altesse sérénissime électeur de Collogne et prince de Liège (…) et de messirre Guillaume Nicolas de Moreau, chevalier seigneur de Bioul, grand bailly de la ville de Charleroy (…) ».

Rue de Rouillon 7

5537 Anhée

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Frédéric MARCHESANI, 2013