Jo Van Hove

Ancienne cure de Maransart

Liée à la paroisse de Genappe au début du Moyen Âge, la terre de Maransart s’en détache en 1096 avant d’être vendue en 1389 à Jeanne de La Haye, abbesse d’Aywières, l’abbaye voisine. Une autre partie du territoire de la localité appartenait à l’abbaye d’Afflighem. 

Enclose dans un jardin en pente situé derrière l’église, l’ancienne cure mérite l’attention. Il s’agit d’une maison de style classique construite en 1786 comme l’indiquent des ancres placées sur la façade. 

Les matériaux régionaux traditionnels ont été utilisés pour son édification : brique, pierre bleue et grès ferrugineux. La porte d’entrée est caractérisée par la présence d’un linteau orné d’un motif d’inspiration Louis XVI représentant un feuillage ; elle est surmontée d’une niche vide de style gothique tardif datant du 16e siècle qui représenterait la porte de l’église d’Aywières. L’annexe de la maison semble de construction plus ancienne encore.

Vallée à la Dame 2
1380 Maransart

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Classée comme monument le 24 mars 1978

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Ancienne abbaye d'Aywières

L’histoire de la localité de Couture-Saint-Germain se confond avec celle de l’ancienne abbaye d’Aywières, fondée aux Awirs (Liège, Flémalle) vers 1195 et dont les moniales vinrent s’installer à Lillois près de Nivelles en 1210 avant de se fixer définitivement à Couture en 1215. 

L’abbaye prospéra ensuite jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Grâce aux miracles de sainte Lutgarde décédée à cet endroit en 1246, l’abbaye acquit une réputation internationale et se dota de bâtiments à diverses reprises. 

Pillés en 1489-1490, l’église et les bâtiments conventuels furent restaurés entre 1545 et 1565. L’abbaye formait à l’époque un des plus grands ensembles cisterciens des Pays-Bas espagnols. Elle fut à nouveau lourdement ravagée pendant les guerres de religion et la communauté dissoute. Les religieuses réintégrèrent leurs bâtiments en 1593 et entamèrent leur remise en état. Une nouvelle abbatiale fut construite et les autres bâtisses agrandies. 

L’abbaye fut supprimée puis vendue comme bien national en 1796 et se dégrada tout au long du XIXe siècle lorsque l’église fut livrée aux démolisseurs en 1860, ainsi que d’autres édifices. Aujourd’hui subsiste la demeure du régisseur, appelée aussi "château", les écuries, la ferme, des bergeries, l’ancien moulin à eau, une remise à voitures et trois portes monumentales.

Rue de l’Abbaye 14
1380 Couture-Saint-Germain (Lasne)

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Classée comme monument le 23 novembre 1976

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Ancienne chapelle du château de Bouxhtay

Situées au milieu d’une prairie, non loin de la vénérable chaussée Brunehaut, se trouvent les ruines d’une ancienne chapelle castrale. Elles constituent aujourd’hui les seuls vestiges d’un ensemble architectural qui comprenait un château du début du 17e siècle et une grande ferme construite en 1359. 

L’ancienne chapelle castrale date de la même époque que cette dernière. Érigée en moellons de calcaire, tuffeau et grès houiller (trois pierres de la région), elle possédait une nef unique de style gothique. 

Parmi les éléments conservés, on compte un portail en calcaire à arc brisé orné d’un petit cul-de-lampe à motifs feuillagés. À l’est se devinent les ruines du chevet plat et, au sud, les vestiges d’une façade. 

Au début du 20e siècle, l’ensemble est abandonné et se dégrade rapidement. Le château et la ferme sont démontés, probablement vers 1900. La chapelle perd sa toiture en 1914. Les ruines sont ensuite oubliées pendant près d’un siècle avant leur classement à la fin du 20e siècle et leur mise en valeur, sur le chemin du Ravel Meuse.

Rue de la Bance
4041 Vottem

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Classée comme monument le 1er septembre 1997

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Église Saint-Rémy de Liers

Implantée au coeur du village, l’église Saint-Rémy est située au croisement de la route provinciale et de l’antique chaussée Brunehaut. Siège d’une paroisse depuis le VIIIe siècle, elle est liée dès le XIIe siècle au puissant chapitre de la cathédrale de Liège. Forte de ce lien avec la principauté de Liège, l’église de Liers est très influente en Hesbaye au Moyen Âge. Elle est également l’église-mère de trois autres lieux de culte à l’époque : l’église Saint-Étienne de Vottem, l’église Saint-Léon de Rocourt et l’église Saint-Hubert de Milmort. 

Le bâtiment actuel a été érigé en briques, calcaire et tuffeau. Hormis pour les agrandissements effectués en 1882, il possède des bases remontant au XIIIe siècle. C’est toutefois dans le courant du XVe siècle que l’église adopte son plan actuel : tour monumentale à l’ouest (entièrement reconstruite au XIXe siècle), trois nefs et un choeur à chevet plat. 

À l’intérieur, un très beau mobilier, essentiellement du XVIIIe siècle, a été conservé et confère à l’édifice un charme tout particulier. On y trouve des confessionnaux de styles Louis XIV et Régence, plusieurs statues en bois polychromé et deux tableaux de Jean Latour. Le premier représente l’Assomption et le second, daté de 1758, représente « Saint Rémy conférant le saint chrême au roi Clovis ». On y trouve également quelques belles dalles funéraires du XVIIIe siècle.

 

église Saint-Remy de Liers © SPW-Dpat

Rue Provinciale
4042 Liers 

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Classée comme monument le 24 juillet 1936

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Orgues de l'église Saint-Lambert à Herstal

L’église Saint-Lambert a été construite en briques et calcaire en 1842 et consacrée deux ans plus tard. Bien que récent, le sanctuaire abrite des œuvres d’art plus anciennes provenant d’autres édifices (autels, lambris, stalles et fonts baptismaux, tous du XVIIIe siècle). 

Parmi ceux-ci, des orgues construites en 1871, installées dans un très beau buffet du XVIe siècle. L’orgue remplace un instrument vendu en 1872 à l’église de Fallais (Braives). Depuis lors, il a été restauré à plusieurs reprises, en 1926, 1956 et 1974. 

Le buffet est composé d’une façade et de côtés en chêne verni et d’un fond constitué par la maçonnerie. La façade de tuyaux est recouverte de peinture argentée. L’instrument est une des nombreuses réalisations du facteur d’orgues Arnold Clerinx, né à Saint-Trond en 1816. Formé dans l’atelier paternel, il ouvre sa propre entreprise en 1839. L’artisan est connu pour une invention brevetée en 1847. Il a mis au point un mécanisme qui permet de disposer les jeux de deux claviers sur un même sommier et d’utiliser les mêmes jeux aux deux claviers. Il a construit plus d’une centaine d’orgues entre 1843 et 1887, principalement dans les provinces de Liège et du Limbourg belge. Plusieurs de ses réalisations ont aujourd’hui été classées comme monument.

Rue Saint-Lambert
4040 Herstal

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Orgues classées comme monument le 30 mars 1992

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Église Notre-Dame de la Licour

Isolée au milieu d’un grand cimetière emmuraillé, l’église Notre-Dame de la Licour est l’héritière d’un édifice construit au Moyen Âge. Le sanctuaire actuel a été reconstruit en 1758, suite à un incendie survenu vingt ans auparavant. Le chœur et le transept, de style roman, épargnés par ce sinistre, ont été préservés. Ceux-ci ont été érigés en grès houiller, pierre locale fréquemment utilisée à l’époque, alors que les parties les plus récentes de l’église sont composées de briques et de calcaire. 

Les origines de ce lieu de culte semblent être fort lointaines et remontent peut-être à l’époque carolingienne. Pépin le Bref, père de Charlemagne, aurait en effet souhaité l’édification d’un oratoire dédié à la Vierge au 8e siècle. La tour actuelle, située en façade, a quant à elle été érigée au 19e siècle. 

À l’intérieur, l’église abrite quelques merveilles parmi lesquelles un très beau mobilier. On y trouve notamment un retable en chêne sculpté représentant le martyre de saint Érasme datant du premier quart du 16e siècle et une statuette représentant Charlemagne datée de 1716. L’empereur porte la couronne impériale et est vêtu d’un long manteau retenu par une chaîne à laquelle est suspendue une médaille représentant une aigle bicéphale. Il tient dans ses mains une épée et un globe surmonté d’une croix. Le maître-autel a été construit en 1716 par Renier Panhay de Rendeux, élève du célèbre sculpteur liégeois Jean Del Cour.

Place Licour
4040 Herstal

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Classement comme monument le 30 novembre 1960

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant

Chapelle Saint-Lambert de Herstal

Campée sur une butte au centre de la ville, cette vénérable chapelle a été, comme bien d’autres, fondée en l’honneur de saint Lambert. Cet évêque martyr de Tongres-Maastricht fut assassiné à Liège aux alentours de l’an 700. Au départ inhumé à Maastricht, Lambert est exhumé vers 713 et ses reliques transférées au centre de Liège, en passant notamment par Herstal où, selon la tradition, un miracle aurait eu lieu lors de ce voyage. Devenu par la suite le saint patron du diocèse de Liège, on compte par dizaines les lieux de culte qui lui sont dédiés dans la région. 

La chapelle de Herstal comporte trois parties, toutes construites en moellons de grès houiller, une pierre régionale fréquemment utilisée au Moyen Âge. L’édifice est caractérisé par sa massive tour carrée située à l’extrémité ouest de l’ensemble et érigée au 16e siècle. Le chœur a probablement été bâti à l’époque romane comme l’indique un pan du mur datant du 11e siècle. La nef et les bas-côtés ont pour leur part été reconstruits en style gothique. 

Un cimetière était autrefois installé autour du bâtiment mais celui-ci a disparu après la restauration du site dans les années 1930. Plusieurs belles croix funéraires des 15e, 16e et 18e siècles ont été encastrées dans le mur extérieur. Bien que dédiée à saint Lambert, le sanctuaire est souvent appelé chapelle « Saint-Oremus », suite à la destruction en 1860 d’un petit édifice consacré à saint Érasme, souvent confondu avec Oremus.

 

Chapelle Saint-Lambert de Herstal © G. Focant

Place Camille Lemonnier
4040 Herstal

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Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Église Saint-Martin de Ways

Traversé par le Dyle, Ways a conservé un riche patrimoine architectural parmi lequel plusieurs chapelles et quelques belles fermes. Au centre du village, au creux d’un vallon, se trouve l’église paroissiale dédiée à saint Martin. De style classique, elle a été édifiée en 1767 en briques et pierre bleue au départ de la grosse tour carrée qui est l’héritière d’un édifice plus ancien. 

Le sanctuaire, composé de trois nefs et d’un chœur à abside, est paré de boiseries en chêne rehaussées d’or dans les lambris du chœur et dont la plupart sont de style Régence, Louis XV et Louis XVI. Les nefs sont éclairées par des vitraux représentant la vie de la paroisse réalisés par le peintre verrier Timmermans de Bruxelles. 

Plusieurs statues polychromées sont conservées à l’intérieur et datent des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles ; on y trouve une statue de Notre-Dame de Thy, une sainte Lutgarde provenant de l’abbaye d’Aywières (Lasne) ou encore un grand Christ en croix. 

Dans le porche se trouve la très belle dalle funéraire du chevalier Philippe de Baisy, mort en 1595, de style Renaissance et retrouvée sous le chœur en 1923. 

Quelques plaques commémoratives trouvent également place dans l’église : une plaque en hommage à deux habitants de Ways morts au cours des combats de la Révolution belge de 1830 et une plaque rappelant la présence de soldats français réfugiés dans la localité au cours de la Première Guerre mondiale.

Place Comte Cornet
1474 Ways

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Classée comme monument le 25 novembre 1963

Institut du Patrimoine wallon

Bruxelles kik-irpa

Église Saint-Jean-Baptiste de Loupoigne

Construite dans le second tiers du XIXe siècle par l’architecte Moreau en style néoclassique, l’église Saint-Jean-Baptiste de Loupoigne domine l’ensemble de la place du village avec son clocher trapu et sa nef robuste. 

Les deux ailes latérales de l’édifice, au départ de la tour-clocher, forment un avant-corps remarquable. Des monogrammes présents en façade et sur les pilastres d’entrée du chœur attestent de la construction du sanctuaire en 1833 et de sa consécration en 1853. 

Parmi le mobilier de l’église, on retrouve quelques peintures du XIXe siècle, deux statues du saint patron et de sainte Gertrude datant du XVIIIe siècle et des autels, également de style néoclassique. L’intérieur a bénéficié d’une nouvelle décoration en 1930. 

L’édifice est enfin caractérisé par ses très belles orgues, classées au titre de monument. L’église, la ferme d’En-Haut et la ferme de la Basse-Cour, classées elles aussi comme monument, ont toutes trois été reconnues comme site dans leur totalité. Dans cet ensemble est également compris l’ancien moulin à eau, au bord de la Dyle, construit aux XVIIIe et XIXe siècles et qui a conservé son appareillage ancien.

Place Charles Morimont
1471 Loupoigne

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Classé comme monument le 23 septembre 1987
Classé comme site le 17 décembre 1991

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Chapelle Notre-Dame de Foy

Au bout d’une belle drève se trouve un ensemble architectural comprenant un ancien ermitage et une chapelle votive. Le sanctuaire a été érigé en 1638 par la famille de Celles-Labourlotte, seigneurs de Loupoigne, suite à la guérison miraculeuse de leur fils. Elle est dédiée à Notre-Dame de Foy dont le culte est célébré à Foy-Notre-Dame près de Dinant. 

De style baroque, la chapelle adopte un plan octogonal encadré par quatre petits bras rectangulaires. Le corps central et les chapelles sont couronnés de clochetons ardoisés et une flèche baroque surmonte le volume principal. On y accède par un beau portail en pierre bleue. À l’intérieur se trouvent quelques belles œuvres parmi lesquelles des peintures du 17e siècle, un bas-relief évoquant la Trinité et datant peut-être de 1500, ainsi qu’un maître-autel baroque daté de 1647. 

Le sanctuaire a été modifié vers 1750 à la demande du baron Roose dont les armoiries ornent le plafond et sont également présentes sur la pompe des pèlerins présente au sein de l’ermitage. Située sur le parvis de l’église, il s’agit d’une belle colonne en briques sur laquelle se trouvent deux pompes fixées sur une planche en bois. 

Après la construction de la chapelle par Robert de Celles et son épouse, un ermite fut chargé de son entretien et une école y fut annexée. Les enfants de la région y ont donc été instruits par les ermites jusqu’à la fin du 18e siècle. La bâtisse est aujourd’hui encore habitée par des particuliers.

Drève Notre-Dame de Foy 1
1471 Loupoigne

carte

Classée comme monument et comme site le 26 mai 1975

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