Le comté de Hainaut au lendemain du traité d’Arras (1191-1206)

La croisade menée à partir de 1189 autour de Frédéric Barberousse a des conséquences directes pour le Hainaut car de puissants seigneurs hennuyers ne reviendront jamais de la « Terre Sainte ». En 1190, une nouvelle expédition vers Jérusalem, conduite par Richard Cœur de Lion et Philippe Auguste, emporte le comte de Flandre. Avant son départ, il a demandé la protection du Hainaut pour sa femme et exigé l’obéissance de ses vassaux à Baudouin V. Dès l’annonce de la mort de Philippe Ier de Flandre, dit Philippe d’Alsace (1191), le comte de Hainaut se fait reconnaître comme héritier légitime, précédant le roi de France qui ambitionne de prendre la Flandre. Durant quelques années, entre le traité d’Arras de 1191 et la Paix de Péronne de 1200, les passes d’armes se succèdent au sujet des possessions des uns et des autres. Finalement, le tout nouveau royaume de France prend un appui dans le nord (l’Artois, le Boulonnais), alors que le comte de Hainaut se retrouve à la tête de possessions imposantes. Parti pour la croisade, Baudouin IX accède au trône et au titre d’empereur de Constantinople (1204), mais y perd la vie (1205), laissant deux fillettes en bas âge comme héritières (Marguerite et Jeanne).

Références
ANA ; Bo ; DCM17 ; DCM20 ; DCM22 ; Er35 ; Er-Cover ; WPH01-219


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Le comté de Namur du XIIIe au XVe siècles

À la mort de Henri l’Aveugle (en 1196), le bloc territorial luxembourgeois auquel s’agglomèrent les comtés limitrophes est séparé du comté de Namur, ravalé au rang de « principauté de second ordre, coincée et presque étouffée par les grands territoires liégeois, brabançon et hennuyer » (L. Genicot).
Fortement réduit en 1196, le territoire du comté de Namur ne variera que très légèrement jusqu’à l’entame du XVe siècle, certains endroits étant contestés par les voisins liégeois, brabançons et de Bouillon. Tombé entre les mains d’une branche cadette de la maison de Hainaut, le comté de Namur restera fort convoité et sera l’objet de multiples arrangements entre ses voisins des maisons de France, Luxembourg et Flandre. Son statut évolue, variant entre celui de comté et celui de marquisat de Namur.
En 1421, dépourvu d’héritier, Jean III, dernier comte de Namur vend ses terres au duc de Bourgogne Philippe le Bon ; celui-ci en hérite en 1429 et les réunit à ses possessions des Pays-Bas. L’histoire du comté(-marquisat) de Namur se confond depuis lors avec celle des autres provinces des Pays-Bas.

Références
GeGB47 ; GeNam ; HHWH24 ; Rol57 ; WPH01-83


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Le Hainaut sous les Baudouin (1098-1195)

Les croisades et la querelle des Investitures ont des conséquences immédiates sur l’exercice du pouvoir dans les petits états naissants. N’ayant plus qu’un lien de subornation distant à l’égard de l’empereur, les grandes familles locales tissent leurs propres rapports féodaux : généralement, l’une d’entre elles prend l’ascendant et assure elle-même « l’autonomie » d’un territoire qui devient un véritable petit État souverain. Chaque famille régnante cherche à tisser de solides alliances (mariage, alliance, etc.), mais cela n’évite pas les conflits entre voisins immédiats, qui sont réguliers. De surcroît, l’émergence de la puissance française qu’elle soit militaire, politique, culturelle (les arts, l’Université de Paris, la langue, le vin…, etc.) ou économique (foires, etc.), rend plus compliquées les relations à l’échelle de l’Europe, surtout lorsque l’Angleterre conteste la succession au trône de Hugues Capet.
Malgré l’usurpation de Robert le Frison, subsiste auprès de la dynastie des Baudouin l’espoir d’un rétablissement de l’union entre Hainaut et Flandre. Sous Baudouin III (1098-1120), Baudouin IV le bâtisseur (1120-1171) et Baudouin V le courageux (1171-1195), les comtes de Hainaut renforcent l’organisation de leurs biens : les cités sont fortifiées (entre 1127 et 1158) ; une administration très centralisée est mise en place, contrôlant l’impôt et la justice sans laisser de place au partage du pouvoir ; les grandes familles sont muselées ; des chartes de franchises sont octroyées aux bourgeois, mais de manière parcimonieuse  Les mêmes comtes nouent des alliances matrimoniales pour garantir la pérennité voire l’extension de leur patrimoine. Enfin, dès 1184, en l’absence d’héritier, le comte de Namur vend ses terres en viager à Baudouin. La naissance d’une fille (1186) pousse Henri l’Aveugle à dénoncer l’accord et c’est par les armes que le comte de Hainaut s’empare du Namurois (1194) érigé en marquisat. Jusqu’à Philippe le Bon, le marquisat reste un fief lige des maisons du Hainaut (1194-1263) puis de Flandre (1263-1429).

Références
ANA ; Bo ; DCM17 ; DCM20 ; Er35c ; Er-Cover ; ErCoverNa-Lg ; WPH01-219


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Le comté de Namur au XIIe siècle

Désigné par l’empereur à la tête du comté de Luxembourg laissé sans héritier (1136), le comte Henri (plus tard surnommé l’Aveugle) bénéficie d’un concours de circonstances qui l’amène à hériter du titre de comte de Namur, Laroche, Durbuy et Luxembourg, en plus d’être l’avoué des importantes abbayes de Stavelot, Malmedy, Saint-Maximin de Trêves et Saint-Willibrod d’Echternach (1139). C’est en vain qu’il tentera d’accroître ses biens, ses voisins immédiats voyant d’un mauvais œil se constituer un puissant ensemble territorial entre la Meuse et la Moselle. Henri l’Aveugle paiera d’ailleurs au prix fort ses échecs militaires.
Une rocambolesque histoire de succession marque les dernières années de son existence. En 1163, il rédige un testament en faveur de Baudouin V, comte du Hainaut, mais la naissance d’une fille en 1186 l’amène à changer d’avis. Harcelé par les grandes familles namuroises, menacé par le comte du Hainaut qui conquiert le Namurois (1188), considéré comme un pion par l’empereur qui souhaite élever le Namurois au rang de Marquisat (1188), Henri trouve finalement refuge à Luxembourg, ne conservant que les comtés de La Roche et Durbuy. Quand il meurt à Echternach en 1196, à plus de 80 ans, ses biens sont dispersés : sa dernière fille (Ermesinde) héritera des comtés de Laroche et Durbuy avant d’obtenir de l’empereur le comté de Luxembourg ; quant au comté de Namur, il revient au comte de Hainaut, Baudouin VI, sous la forme d’un marquisat.

Références
Er-Cover ; H56 ; HHWH24 ; MoDic2a ; MoDic2z


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Le droit de Beaumont dans le comté/duché de Luxembourg (XIIe – XVIIIe siècles)

Les nouvelles habitudes namuroises auraient-elles fait florès dans le comté de Luxembourg, au moment du règne commun sur les deux régions de Henri l’Aveugle (1136-1186) ? Ou l’influence barroise est-elle prédominante ? Toujours est-il qu’au XIIIe siècle, quarante localités du comté de Luxembourg disposent de leurs chartes d’affranchissements construites sur le modèle de la loi de Beaumont, promulguée en 1182 par Guillaume de Champagne (par ailleurs évêque de Reims) pour ses localités du Barrois, de la Champagne, de la Lorraine et du Rethelois. Il s’agit d’une des franchises les plus libérales d’Europe. Quatre-vingts localités en seront dotées dont la moitié (sur la carte) dans le Luxembourg wallon actuel. Droit régional, la loi de Beaumont concerne essentiellement le pays gaumais.
En 1775, une ordonnance de l’impératrice d’Autriche supprime purement et simplement cette coutume qui organisait notamment la vie municipale par une réelle élection des maire, jurés et doyen de justice. D’autres largesses avaient été accordées par Guillaume de Champagne, notamment en matière d’impôts et de commerce. Dans un souci de centralisation accrue, Vienne souhaitait désigner maire et échevin, en leur attribuant un mandat à vie.

Références
Lor-204 ; RouNa-207-208


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Chartes du Hainaut (XIIe siècle)

Le besoin de consigner par écrit certains aspects de la coutume conduit à la rédaction de deux chartes (une dite féodale, l’autre pénale), résultat d’une négociation et d’une convention entre Baudouin VI et ses grands vassaux (1200) : des limites sont établies à la vengeance et des rudiments de justice sont introduits. En 1323, « les coutumes et ordonnances du Hainaut » complètent les dispositions de 1200 et codifient les coutumes traditionnellement admises en matières civiles, pénales et administratives. D’autres textes suivent, apportant les précisions nécessaires pour lutter contre les abus (comme la charte d’Aubert en 1391) ou préciser le rôle des États (la charte de 1410). Répondant à la demande de Charles Quint de réduire les particularismes et de codifier davantage par écrit, les États du Hainaut feront adopter une nouvelle charte provinciale en 1534 ; et une dernière révision date de 1619. Cet effort de codification ne couvre pas tout le droit du Hainaut.
À côté de ces « chartes générales » qui fondent progressivement le droit « provincial », il existe des chartes dites locales accordant des privilèges. Dans le comté de Hainaut, le premier texte de ce type a été octroyé à Valenciennes par Baudouin III qui recommande à tous ses seigneurs et échevins de s’en inspirer (charte de Valenciennes de 1114). Comme chef-lieu, Mons ne paraît pas disposer d’une charte de privilèges mais son administration même sert néanmoins à définir le « sens du droit » auquel nombre d’échevinages se réfèrent. À leurs côtés, Chimay, Binche, Lessines et Le Roeulx développent leur propre usage, mais au rayonnement restreint (CAUCHIES).
En Hainaut, les chartes furent nombreuses car octroyées avec générosité par les princes. Certains textes ont été retrouvés et sont attribuables à une localité et à une date. Pour d’autres, on ne dispose que de fragments, parfois très minimes (ZYLBERGELD). En 1158, la loi de Prisches est octroyée par Nicolas d’Avesnes (1158). Cette loi accorde aux habitants de cette localité (à l’ouest d’Avesnes) un affranchissement total, une exemption de cens et la possibilité d’acquérir des terres à quiconque jure « la Paix ». Pour attirer des cultivateurs sur ses terres, le seigneur établit ainsi un lien contractuel. Il cherche à retenir « ses » gens tentés par la ville et à attirer des étrangers. L’administration obéit progressivement à des règles et acquiert un caractère que l’on pourrait qualifier de pré-démocratique. La charte de Chièvres est l’un des tout premiers documents rédigés en français (langue d’oïl).

Références
Cauc-10 ; VuBrbt-76-77 ; Zyl-166


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L’influence du diocèse de Tournai (XIIe siècle)

Aux VIe et VIIe siècles, la première capitale du royaume des Francs est délaissée, tout en conservant son statut de siège ecclésiastique et, ainsi, une réelle autonomie. Ban de justice unique dépendant de l’Église, Tournai est fille de l’Église. Au VIIe siècle, saint Amand établit à Elnone une abbaye qui devient rapidement un centre de l’ordre bénédictin. Néanmoins, de 630 à 1146, le diocèse est rattaché à celui de Noyon dont il dépend et l’évêque est moins présent. En 1146 et jusqu’à la révision des diocèses de 1559, Tournai redevient un diocèse à part entière.
Retrouvant une nouvelle vie économique sous les Carolingiens, Tournai est placée sous la juridiction d’un comte (VIIIe-IXe siècles) ; ce fonctionnaire n’aura de cesse de s’affirmer face au pouvoir de l’évêque. Si les rivalités locales sont fortes, elles ne sont rien par rapport aux convoitises extérieures : le Traité de Verdun fixe Tournai dans la Francia occidentalis comme ses voisins, les comtes de Flandre, qui installent rapidement une châtellenie aux portes de la ville, dans le quartier du Bruille, appelé aussi Îlot flamand, sur la rive droite de l’Escaut. Ainsi, dès la fin du IXe siècle, on établit une distinction entre Tournai, la ville, et le Tournaisis, son immédiat hinterland.
Au IXe siècle, se constitue un chapitre (composé de 30 moines) auquel le roi confère des droits importants. C’est notamment le chapitre qui élit l’évêque, avant que celui-ci soit sacré par l’archevêque de Reims (pour le spirituel) et reçoive le temporel des mains du roi de France. Le choix de l’évêque de Tournai revêt donc une importance considérable dans la mesure où le chef de l’Église dispose d’une forte influence sur toutes les âmes dans son ressort. Comtes de Flandre, empereurs et rois de France ne cesseront de convoiter la cité scaldienne qui, entre 1150 et 1350, se jouera subtilement des uns et des autres pour s’affranchir de toute autorité, hormis celle du roi de France, son seul suzerain.
Du Xe siècle à 1795, la ville devra aussi compter sur « l’échevinage » responsable de l’administration et de la justice. Présidé par un avoué et un châtelain, cet organe composé de bourgeois devait prêter serment à l’évêque et au chapitre. Au XIIe siècle, la lutte contre la tutelle à l’égard de l’Église fait apparaître des jurés alliés des échevins. Les prévôts communaux deviennent omnipotents, surtout après l’octroi d’une charte en 1188. De Tournai, Henri Pirenne dira y voir « une sorte de république municipale, jouissant d’une autonomie et d’une indépendance presque égales à celles des villes libres de l’Empire ».

Références
Ar73 ; Child ; DCM17; DCM20; DCM22 ; DCM24 ; Er35c; HW04-184 ; HW04-184b ; WPH01-219


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Possessions de la maison de Luxembourg en 1139

Quand Conrad II, comte de Luxembourg, meurt en 1136, il ne laisse aucun héritier. Fils de Godrefoi Ier comte de Namur, Henri est désigné pour succéder à son cousin Conrad, et prend le nom de Henri IV de Luxembourg. Trois ans plus tard, à la mort de son père (1139), Henri hérite du comté de Namur, ainsi que des comtés de Durbuy et de Laroche, et des avoueries des abbayes Saint-Maximin et Saint-Willibrod. En réunissant ainsi sur sa personne un vaste ensemble entre Meuse et Moselle, il devient un puissant prince territorial mieux connu, plus tard, sous le nom de Henri l’Aveugle (il devient aveugle en 1182), ou Henri de Namur. Malgré ses tentatives pour étendre encore ses biens, il se heurte à des voisins plus puissants que lui, notamment Liège et le Brabant, mais aussi l’archevêque de Trèves. En 1151, la bataille d’Andenne se solde par la victoire écrasante de l’évêque de Liège. D’autre part, afin d’affaiblir le poids de la noblesse, il « importe » les habitudes namuroises en Luxembourg, essentiellement le « droit de Namur ». Franchises et privilèges sont accordés aux villes et bourgeois, mais aussi étendus aux communautés rurales.
Au terme du long règne d’Henri l’Aveugle (né à Namur vers 1112, il meurt à Echternach en 1196), ses biens sont dispersés : sa dernière fille (Ermesinde) hérite des comtés de Laroche et Durbuy, le comté de Luxembourg revient à l’empereur du fait de l’absence d’héritier masculin et le comté de Namur revient au comte de Hainaut (Baudouin V). Le comté de Luxembourg est confié à Othon de Bourgogne (fils de l’empereur Frédéric Barberousse) qui meurt en 1200. En 1197, Ermesinde avait néanmoins obtenu de succéder à son père. Mariée à Waléran III, futur duc de Limbourg, elle administre le comté durant une longue période (jusqu’en 1247), donnant une nouvelle vie à la maison de Luxembourg.

Références
AzKG-94 ; DHGe14 ; H56 ; TrauLxb86 ; TrauLxb92 ; TrauLxb119


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Le droit de Namur (XIIe siècle)

Dès le début du XIIe siècle, la ville de Namur est dite « franche ». Sa charte, dont on ne connaît pas l’origine, va servir de modèle d’affranchissement à de nombreuses localités du comté. Celles-ci intègrent en effet dans leur propre charte des éléments de la charte-loi de Namur (ce qui a permis de reconstituer partiellement cette dernière). Les chartes filiales (évoquées sur la carte sans exhaustivité) reconnaissent pour chaque commune en particulier des lois déjà promulguées par les tribunaux de paix pour le pays en général. Outre ces dispositions pénales, s’ajoutent des garanties politiques déjà en vigueur, mais pas encore sanctionnées.


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Le comté de Louvain en 1013

En réunissant le comté de Bruxelles (entre la Dyle et la Senne) à ses propriétés hesbignonnes de Louvain et à quelques biens épars, le comte Lambert Ier devient une personnalité importante. Tout en poursuivant une politique d’expansion dans ce qui deviendra la partie romane du Brabant, le digne successeur des Régnier au Long col et Régnier III n’hésite pas à s’opposer à l’empereur, à l’Église et encore moins aux voisins envahissants ou gênants. Avoué des (riches) abbayes de Nivelles (1003) et de Gembloux (1013) et des domaines qui en dépendent, il s’empare aussi de l’énigmatique pays de Brugeron au détriment de l’évêque de Liège, après la bataille de Hoegaarden (1013) ; ce territoire restera fort disputé tout au long des XIe et XIIe siècles et ne sera définitivement acquis au Brabant qu’en 1106, hormis quelques enclaves. En 1015, Lambert trouve la mort lors de la bataille de Florennes.

Références
Col ; ErCoverBbt ; VuBrbt69


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