Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam

Plaque Ferdinand DAVAUX

Plaque commémorative sur la maison natale de Ferdinand Davaux, réalisé par Robert Davaux, 29 septembre 1957.
 

Dans le cœur de la ville de Charleroi, au milieu des importantes transformations immobilières, la rue du Collège semble éviter d’être emportée dans le tourbillon des démolitions. Du moins retrouve-t-on encore au début de la rue, au n°5, une plaque rappelant que la maison est celle où était né, en 1878, Ferdinand Davaux (Charleroi 1878 – Marcinelle 1918), particulièrement apprécié au pays de Charleroi comme chansonnier wallon.

Artiste, chansonnier, cabaretier, Davaux avait été l’un des premiers collaborateurs du Tonia (1895-1906), écrivant de nombreuses chansons, ainsi que des poésies où la mort précoce est un thème qui revient régulièrement. Se montrant discret pendant quelques années, il retrouve l’inspiration et compose des chansons qui rencontrent un réel succès au moment de l’Exposition internationale de 1911. Cette fois, de sa fréquentation avec le journaliste Gustave Hourdez, avec l’avocat, dialectologue et militant wallon Arille Carlier, avec le conservateur du Musée archéologique Léon Foulon, voire avec Muldermans et Robert Davaux son cousin, Ferdinand Davaux retire un substrat qui enracine ses compositions dans le terreau carolorégien, en leur donnant un ton tantôt sentimental, railleur ou bachique. 

Il écrit paroles et musique et publie deux recueils en 1913. La finesse de son style et de son écriture est unanimement reconnue et appréciée. Quelques-unes de ses compositions entreront dans le répertoire traditionnel des chansons en wallon de Charleroi. Mais l’artiste n’échappe pas à la mobilisation de l’Armée belge en 1914. Ayant réussi à traverser la Grande Guerre, il n’est pas épargné par la grippe espagnole qui l’emporte en décembre 1918.

La plaque d’hommage a été apposée le 29 septembre 1957 dans le cadre des Fêtes de Wallonie :


FERDINAND DAVAUX
CHANSONNIER WALLON
NAQUIT DANS CETTE
MAISON
LE 18 MARS 1878


La plaque est due à Robert Jean Davaux (Seneffe 1887-Charleroi c. 1965). Tout à la fois peintre, aquarelliste, dessinateur, sculpteur et graveur, Robert Davaux figurait parmi les candidats malheureux aux Prix de Rome de peinture en 1913 et de gravure et de sculpture en 1920 ; cela ne l’a pas empêché de poursuivre une carrière artistique dans les trois disciplines. Installé à Bruxelles où il a établi son atelier et où il travaille avec sa sœur Alphonsine, il est l’auteur de plusieurs centaines de toiles (beaucoup de paysages et de portraits), de dessins à l’encre de chine et de gravures ; il s’est distingué par une production abondante de lustre en fer forgé et de vitraux. Cousin de Ferdinand Davaux, il avait déjà « silhouetté » le chansonnier sur la couverture de certains recueils de musique ; en 1957, il grave une plaque commémorative en l’honneur de Ferdinand, l’année même où un Géant est créé en mémoire du chansonnier wallon de Charleroi. Les deux premiers géants de Charleroi (D’jean et D’jène) étaient nés lors des Fêtes de Wallonie 1934. Deux autres les avaient rejoints en 1956 (El Champête et El Facteur), avant que quatre autres n’apparaissent en 1957 : outre Davau, il y avait Lahousee, Maka et El Mayeur.

 

Sources


Émile LEMPEREUR, Charleroi, ce désert culturel ?, Charleroi, Centre culturel, 2000, p. 39, 80, 83, 133
Émile LEMPEREUR, dans WANGERMÉE (dir.), Dictionnaire de la chanson en Wallonie et à Bruxelles, Liège, Mardaga, 1995, p. 119-120
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I, p. 292

 

Plaque Ferdinand Davaux (Charleroi)

 

Rue du Collège 5

6000 Charleroi

carte

Paul Delforge