G. Focant-SPW

Anciens bains et thermes de la Sauvenière

Ce remarquable complexe de style moderniste à ossature en béton armé est dû à l'architecte Georges Dedoyard. Construit de 1938 à 1942, il comportait une gare routière au rez-de-chaussée et un vaste hall à l’étage, accolés de plusieurs niveaux superposés occupés par des locaux dédiés à un complexe de bains publics avec bains-baignoires et bains-douches, bains hydrothérapiques, massages, sauna, solarium et salles pour les clubs sportifs.

 

Anciens bains et thermes de la Sauvenière - G. Focant © SPW

 Côté boulevard de la Sauvenière, le bâtiment se caractérise par une façade en pierre calcaire, céramique turquoise, granit et brique de verre, marquée dans l’axe par la cage d'escalier et horizontalement, au sixième étage, par une salle initialement conçue pour un restaurant. Place Neujean, une grande verrière rectangulaire éclaire un hall de près de 80 mètres de long qui abritait deux bassins de natation. Ce vaste espace est couvert par une voûte en berceau, en béton translucide (brique de verre) à l’origine, portée par huit arcs en béton armé culminant à 30mètres de haut. La salle était entourée de tribunes pouvant accueillir 1 250 personnes. Le sous-sol abritait les installations techniques et un abri anti-aérien pour 400 personnes, utilisé pendant la Deuxième Guerre mondiale.


Devenu la cité Miroir à l’issue d’une restauration globale achevée en 2014, le complexe héberge depuis des associations actives dans la diffusion des valeurs citoyennes. Le lieu accueille ainsi des parcours permanents ainsi que des événements liés à ce thème.

Boulevard de la Sauvenière 33-35
4000 Liège

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Classés en partie comme monument le 4 mai 2005

Institut du Patrimoine wallon

© SPW-Patrimoine-Guy Focant

Mardasson

En décembre 1944, l’offensive von Rundstedt est stoppée à Mardasson, près de Bastogne, par les troupes américaines au prix d’énormes sacrifices humains – 76.890 combattants tués, blessés ou disparus, sans compter les victimes civiles. 

Pour marquer le début de la construction du mémorial, une dalle commémorative fut inaugurée le 4 juillet 1946.  L’architecte Georges Dedoyard a construit ensuite un monument ayant la forme d’une étoile à cinq branches, où chaque branche a 31 m de long pour une hauteur de 12 m ; une galerie supérieure circulaire permet de faire le tour du centre de l’étoile. Une crypte, décorée de mosaïques religieuses dues à Fernand Léger, sert de lieu de recueillement. 

À proximité, le « Bastogne Historical Center » est remplacé en 2014 par "le Bastogne War Museum" un Centre de la Mémoire de la Seconde Guerre mondiale.

Rue de Clervaux
6600 Bastogne

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Classé comme site le 20 juin 1949

Institut du Patrimoine wallon

Dedoyard Georges

Culture, Architecture

Verviers 22/12/1897, Liège 30/01/1988

Architecte, urbaniste, professeur à l’Institut supérieur d’Architecture, architecte général du gouvernement à Liège, cet élève de Joseph Moutschen a dressé les plans de nombreux édifices publics et privés majeurs. 

Après avoir réalisé le pavillon de la ville de Liège à l’Exposition de 1930, Georges Dedoyard a surtout opéré à Liège : l’ancien bâtiment de la Générale (bld de la Sauvenière, en 1937), le Palais du Commissariat général à l’Exposition de l’Eau de 1939, les bains et les thermes de la Sauvenière (1942), les bâtiments dits du Bon Marché (place de la République française, en 1952), la centrale hydroélectrique d’Ivoz-Ramet (1954), la cité administrative de l’État (dite la Tour des Finances, rue Paradis, en 1965). 

Assurément, Dedoyard s’est vu attribuer des projets d’envergure, celui de la Sauvenière, de style moderniste et empreint de fonctionnalisme, souhaité par Georges Truffaut, étant assez emblématique avec sa gare des bus, ses deux bassins de natation sur une immense dalle de 80 mètres de long et couverts par une voûte en béton translucide, un ensemble complet de bains publics et d’hydrothérapie, un restaurant et… un abri anti-aérien.

Pour orner le pont des Arches dont il supervise la reconstruction (1947), Georges Dedoyard fait appel à plusieurs sculpteurs qui assurent une décoration spectaculaire de l’infrastructure. On doit encore à Dedoyard un certain nombre de bâtiments industriels à Ougrée. À Bastogne, il a conçu le mémorial du Mardasson, monument en forme d'étoile américaine à cinq branches (1950) et, dans le domaine du génie civil, l’architecte a introduit sa signature sur quelques ponts surplombant des autoroutes, dont celle de Wallonie, ou encore la Meuse (le pont Albert Ier, en 1957 et le pont Kennedy en 1960).

Attentif à la question wallonne, Georges Dedoyard a été mêlé de près à une série de groupements wallons actifs à la fin de la Seconde Guerre mondiale et à la Libération, dans le domaine de la défense des intérêts culturels, économiques et politiques de la Wallonie. Lors du Congrès national wallon du 20 et 21 octobre 1945, il se prononce d’abord en faveur d’un rattachement de la Wallonie à la France avant de se rallier à la formule fédéraliste. Signataire du Manifeste des Intellectuels wallons et flamands, aussi appelé Accord Schreurs-Couvreur (3 décembre 1952), il est aussi l’un des dix membres wallons du Collège wallo-flamand constitué en 1954. Membre du comité exécutif du Congrès culturel wallon (1955), il milite encore au sein du Comité permanent d’Action wallonne (1962-1964).

Sources

Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2000, t. I, p. 407-408
La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. III, p. 360, 373, 377