Portrait de Jean-Charles Delsaux – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Portrait de Jean-Charles DELSAUX

Portrait de Jean-Charles Delsaux incrusté dans un chapiteau, réalisé par Léopold Noppius ( ?), entre 1877 et 1884.

Au milieu du XIXe siècle, afin de doter l’institution provinciale de Liège de bâtiments dignes de ce niveau de pouvoir, d’importants travaux sont entrepris autour de l’ancien palais des princes-évêques. Propriétaire des lieux (1844), l’État belge retient le projet du jeune architecte Jean-Charles Delsaux (1850) et lui confie la mission de réaliser une toute nouvelle aile, en style néo-gothique, sur le côté occidental du Palais. Face à la place Notger, Delsaux (1821-1893) achève l’essentiel du chantier en 1853, mais des raisons financières l’empêchent de réaliser la décoration historiée qu’il a prévue pour la façade du nouveau palais provincial. Vers 1865, il se retire du chantier et est remplacé par Jean-Godefroid Umé.

Formé à l’Académie de Liège, nommé architecte officiel de la province de Liège en 1845, J-Ch. Delsaux est surtout reconnu pour ce qui était son tout premier gros chantier. Par la suite, il signe les plans de quelques églises en régions liégeoise et verviétoise, et s’occupe surtout de restauration d’édifices religieux. Il contribue à l’introduction du style néo-gothique dans l’est de la Wallonie. 

Le portrait de l’architecte apparaît dans son œuvre principale : son visage, de face, a été en effet sculpté dans un des chapiteaux et est visible – si l’on fait un important effort pour le retrouver – sur la face orientale de la 9e colonne de l’aile occidentale de la première cour du Palais provincial. Ce clin d’œil amical au maître d’œuvre n’est ni daté ni signé. Il remonte probablement à la phase des travaux de décoration entreprise entre 1877 et 1884 et menée sous la direction de l’architecte Lambert Noppius (1827-1889). C’est en effet vingt-cinq ans après la fin du gros œuvre que le gouverneur Jean-Charles de Luesemans entreprend de réaliser la décoration qu’avait prévue Delsaux. L’avis d’une nouvelle commission de spécialistes détermine les sujets et les personnes les plus dignes d’illustrer le passé de « la Nation liégeoise ». Par la présence de son portrait sur une des colonnes, Delsaux participe à cet hommage collectif. 

On attribue cette sorte de clin d’œil à Léopold Noppius (1834-1906), le frère du maître d’œuvre. Avant ce chantier de décoration, Noppius dont l’atelier accueillait le tout jeune Léon Mignon avait déjà signé quelques bas-reliefs, médaillons et bustes en région de Liège, comme sur le fronton du portique d’accès à l’Institut de Zoologie de l’Université de Liège. Réalisant des statues s’inspirant de sujets religieux (Vierge, Saint-Sébastien, etc.) qui ornent les églises, il rédige un Projet de cortège historique pour Liège en 1887

Source

Flavio DI CAMPLI, Jean-Charles Delsaux (1821-1893), le « Viollet-le-Duc » liégeois, dans Les Cahiers nouveaux, Namur, septembre 2012, p. 80-81
Julie GODINAS, Le palais de Liège, Namur, Institut du Patrimoine wallon, 2008, p. 76
Flavio DI CAMPLI, Jean-Charles Delsaux (1821-1893). Architecte provincial, Herstal, Musée de Herstal, 1998
http://www.chokier.com/FILES/PALAIS/PalaisDeLiege-Masy.html
Anne-Françoise GOFFAUX, Bernard WODON, Répertoire des architectes wallons du XIIIe au XXe siècle, Namur, 1999, Etudes et documents, série Aménagement et Urbanisme n°4, p. 43

 

Façade du Palais provincial
Face à la place Notger
4000 Liège

carte

Paul Delforge