G. Focant SPW

Église Saint-Lambert de Bouvignes

L’église Saint-Lambert est une imposante église gothique construite dans la première moitié du XIIIe siècle, probablement sur les bases d’un édifice érigé au siècle précédent. Les textes signalent que le sanctuaire a été consacré dès 1217. Il a ensuite été agrandi et remanié aux XVe et XVIe siècles, notamment suite aux dégâts occasionnés par les Bourguignons en 1466 et par les Français en 1554. 

Situé à flanc de colline, il est caractérisé par sa haute tour partiellement construite vers 1550. Elle est précédée de l’abside hexagonale du chœur et de deux petites chapelles, le tout conférant à l’édifice un plan assez inhabituel. La chapelle nord conserve de remarquables colonnes à chapiteaux du début du style gothique. 

De l’autre côté se trouve la nef érigée au XVe siècle mais en grande partie reconstruite entre 1924 et 1927, suite à des dégâts occasionnés au cours de la Première Guerre mondiale. Une petite crypte du XIIe siècle a également été préservée. À l’intérieur sont conservées de nombreuses d’œuvres d’art qui témoignent de plusieurs périodes de l’histoire de l’art. On y trouve ainsi un très beau Christ médiéval en bois et un retable de la Passion en bois polychromé de style Renaissance. Ce dernier a été réalisé dans un atelier anversois en 1554. La chaire de vérité évoque l’époque baroque et provient de l’abbatiale de Floreffe. Enfin, le style classique est présent dans les stalles de l’édifice ; elles sont l’œuvre du grand sculpteur liégeois Guillaume Évrard.

 

Église Saint-Lambert de Bouvignes © IPW

Place du Baillage

5500 Bouvignes

carte

Classée comme monument le 28 avril 1948

Institut du Patrimoine wallon

La sculpture de la fin du Moyen Âge en pays wallon est d’abord marquée par l’introduction de nouvelles formes inspirées de l’Antiquité. Le style évoluera ensuite vers un mélange de style baroque et de néo-classicisme. Grâce à une synthèse accompagnée de documents, découvrez les artistes et les œuvres les plus marquantes, de la fin du Moyen Âge aux Temps modernes.

Evrard Guillaume

Culture, Sculpture

Liège 1709, Liège 1793

Si l’on est encore à se demander comment un artiste comme Jean Del Cour a fait pour ne pas avoir de disciples et de successeurs directs dignes de son art, il apparaît néanmoins que Guillaume Evrard, formé par Rendeux (1684-1744) et Simon Cognoul (1692-1744), est le seul à pouvoir supporter la comparaison avec l’œuvre de Del Cour (1631-1707) qu’il n’a jamais connu. Surnommé le « dernier sculpteur des princes-évêques », Guillaume Evrard a résidé à Rome (1738-1744), le passage obligé de nombreux artistes wallons, avant de mettre l’élégance et l’expressivité de son art au service des chefs de sa principauté.

Nommé premier sculpteur des bâtiments par Velbruck, Evrard devient le doyen des membres de l'Académie de peinture, sculpture et gravure que le prince avait créée en 1775. Ses sujets sont religieux, mais pas exclusivement ; on rencontre ses œuvres dans les édifices religieux (églises Saint-Denis et Sainte-Croix, grand Séminaire à Liège, abbaye de Saint-Hubert), mais aussi dans des châteaux (Warfusée). Il transforme le bois (Saint Jean Népomucène et Saint Grégoire le Grand) aussi bien que la fonte, le marbre (le mausolée du prince-évêque d'Oultremont transféré de la cathédrale Saint-Lambert (1772) à la chapelle castrale de la famille au moment de la destruction de la cathédrale), voire le bronze : son Promothée enchaîné est la pièce maîtresse de la sculpture liégeoise du XVIIIe siècle.
 

Sources

Charles SERESSIA, Guillaume Évrard, dernier sculpteur des princes-évêques. Liège, 1709-1793, Gembloux, Duculot, 1973, collection Wallonie, art et histoire, n° 17
Histoire de la Wallonie (L. GENICOT dir.), Toulouse, 1973, p. 259
La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. II, p. 230