Guy Focant (SPW)

Ancien couvent des Célestines

Bâti entre 1635 et 1658, le couvent namurois des soeurs Célestines formait un vaste ensemble dont l’aile principale abritait la salle capitulaire, le réfectoire, etc. La façade principale compte une dizaine de travées sur deux niveaux et est édifiée en brique et pierre bleue. Très sobre, le bâtiment constitue un bel exemple d’architecture traditionnelle mosane. Le monastère ou du moins son aile centrale, la seule qui subsiste, connut diverses affectations après la Révolution française, la dernière étant de servir de réserve aux ateliers communaux. Dans le cadre de la vaste campagne de réhabilitation de l’îlot des Célestines et du quartier lui-même, l’aile centrale de l’ancien couvent fut restaurée par les architectes Christian Dejardin et Jean-Pierre Wargnies (de l’Atelier de l’Arbre d’Or), à la fin des années 1990, tandis que les architectes Olivier De Sorgher et Nicolas Giomorey (du Bureau Dupont) restaurèrent plus tard, eux, pour l’IPW l’édifice non classé construit au xixe siècle à l’emplacement de l’ancienne entrée du couvent.

Dix ans, trois Ministres, trois partis

Inauguré en février 1998, l’ancien couvent des Célestines abrite à partir de 2004 le cabinet du Ministre socialiste de l’Économie, de l’Emploi, du Commerce extérieur et du Patrimoine Jean-Claude Marcourt. Avant celui-ci, les lieux avaient accueilli le cabinet du Ministre de l’Environnement, des Ressources naturelles et de l’Agriculture, le social-chrétien Guy Lutgen (1998-1999), puis celui du libéral Michel Foret, Ministre de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme et de l’Environnement (1999-2004).

Le siège de l’Institut du Patrimoine wallon

À quelques mètres à peine du cabinet ministériel, le siège central de l’Institut du Patrimoine wallon se situe depuis mars 2002 dans une maison de maître néoclassique construite au xixe siècle à l’emplacement de l’ancienne conciergerie du couvent des Célestines. Cet immeuble avait servi de bureaux à la ville de Namur jusqu’à son rachat par la Région en même temps que l’ancien couvent. Les architectes chargés de sa réaffectation ont habilement installé quatre niveaux et demi de locaux dans un espace qui n’en comptait que deux auparavant, tout en respectant la structure et le caractère de l’édifice.

Le siège de l’Union des Villes et Communes

À deux pas de l’ancien couvent, de l’autre côté de la rue de l’Étoile (no 4) et face aux anciens bâtiments du moulin du même nom intégrés dans le projet de cabinet ministériel, le nouveau siège de l’Union des Villes et Communes de Wallonie se trouve dans une construction contemporaine de qualité, audacieuse de modernité, nichée dans un très bel espace vert. Conçu par l’architecte Wargnies de l’Atelier de l’Arbre d’Or, ce bâtiment a été inauguré le 22 juin 2004.

Architecture

Il s’agit d’une bâtisse traditionnelle en brique et pierre bleue, conservant aux deux niveaux des fenêtres à croisées et à queues de pierre. À gauche, les fenêtres du rez-de-chaussée présentent un linteau bombé à clé. À l’extrême droite s’étend une large zone remaniée, à l’exception cependant du reste d’une porte originelle. Celle-ci possède des montants chainés taillés obliquement, terminés par un congé. 

Notons les grandes ancres en Y, les harpes d’angle et la corniche de pierre en doucine. On suppose une réfection du pignon au XVIIIe siècle. Lors des remaniements des XIXe et XXe siècles, certaines croisées ont été supprimées et certaines fenêtres transformées en porte.

Place des Célestines
5000 Namur

carte

Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

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Foret Michel

Politique, Député wallon, Ministre wallon

Liège 19/04/1948

Député wallon : *1989-1991 ; 1995-1999 ; 1999* ; 2004*
Ministre wallon : 1999-2004

Docteur en Droit de l’Université de Liège (1970), gradué en informatique de l’IES de Namur, jeune militant du Rassemblement wallon, Michel Foret est candidat aux élections communales de Liège au début des années ’70. Suppléant, il bénéficie des démissions de François Perin et de Pierre-Octave Lohest pour entrer au Conseil communal de Liège juste avant la fusion des communes. Conseiller et secrétaire de Cabinet auprès de Jean Gol quand celui-ci est Secrétaire d’État à l’Économie régionale wallonne (1974-1977), il contribue à la naissance du PRLW, et est membre de son bureau politique (1978). Dans le même temps (1971-1981), il est cadre d’entreprises chez Mechim SA, puis Sogep SA et Sybetra ; il devient également administrateur-directeur de la SA Exporter.
Lors du premier scrutin communal du « grand Liège », M. Foret bénéficie de la démission de Philippe Monfils et reste conseiller communal. Durant l’été 1981, il entre dans le collège comme échevin du Tourisme, du Commerce et des Classes moyennes (juin 1981-décembre 1982). En 1982, le PS tourne le dos aux libéraux et M. Foret siège désormais dans l’opposition, malgré un excellent score personnel dû à sa popularité. Après sa brève expérience scabinale, il est nommé directeur des Sections Sidérurgie et Construction navale de la Société nationale pour la Restructuration des Secteurs nationaux (1983-1989). Il est aussi Président de la fédération liégeoise du PRL (1982-1995).
C’est à ce moment que la direction du Standard de Liège se tourne vers son ancien joueur en équipe de jeunes. Champion de Belgique en 1983 avec une génération exceptionnelle de jeunes talents, le matricule 16 est éclaboussé en 1984 par le scandale du match contre Waterschei et navigue à vue. Au départ de Roger Petit, André Duchêne confie à Michel Foret la direction de l’école des jeunes ; rapidement, celui-ci remet de l’ordre dans la maison des « rouches », fait tripler le nombre d’équipes jeunes et renoue avec des succès sportifs. En juillet 1989, M. Foret est nommé administrateur du Standard de Liège en même temps que son ancien coéquipier, Roger Henrotay, devient directeur sportif. En janvier 1990, M. Foret est le directeur administratif du club de football, en charge de la politique des jeunes, mais aussi responsable commercial.
Lorsque Jean Defraigne démissionne de son mandat de député belge en juillet 1989 pour devenir député européen, Michel Foret voit s’ouvrir les portes de la Chambre des représentants, du Conseil régional wallon et du Conseil de la Communauté française. Mais en 1991, il ne parvient pas à confirmer son mandat ; ses voix de préférence lui permettent cependant d’être repêché comme sénateur provincial de Liège (1992-1995). Renonçant à ses fonctions de directeur administratif du Standard de Liège pour se consacrer exclusivement à la préparation du scrutin communal liégeois, puis aux autres échéances électorales, M. Foret est reconduit comme conseiller communal mais renonce à son rôle de chef de file du groupe libéral qu’il exerçait depuis  1983. Le 21 mai 1995, dans l’arrondissement de Liège, il décroche un siège à Namur et figure parmi les 75 premiers députés élus directement au Parlement wallon.
Président de l’importante Commission de l’Économie, du Tourisme, du Commerce extérieur, de l’Agriculture et des PME au Parlement wallon, il est choisi par son parti comme l’un des dix sénateurs de Communauté francophones et abandonne, par conséquent, son mandat de conseiller communal. Au Sénat, il est le chef du groupe libéral. Les travaux de la Commission Rwanda lui inspireront la proposition de loi visant à étendre au crime de génocide, quel que soit l’endroit où le crime a été commis, la loi belge dite de compétence universelle votée en 1993. Porteur du texte, Michel Foret parvient à le faire voter par le Sénat le 9 décembre 1998, à la veille du 50e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Au soir des scrutins de 1999 où il a confirmé son mandat wallon, M. Foret participe aux négociations conduisant à la formation du gouvernement wallon arc-en-ciel. Il est choisi comme ministre, en charge de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme et de l’Environnement (12 juillet 1999-26 juillet 2004). Dans une législature marquée par le « Contrat d’Avenir pour la Wallonie », le ministre Foret entreprend de ramener la Wallonie dans la moyenne et les normes européennes en matière de déchets et d’épuration des eaux. Réélu en 2004, il siège au Parlement wallon pendant quelques semaines, le temps que sa nomination au poste de gouverneur de la province de Liège soit officialisée, en remplacement de Paul Bolland. Nommé par le gouvernement wallon, Michel Foret exerce ce mandat d’octobre 2004 à octobre 2015, moment où Hervé Jamar lui succède.



Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 249-253 ; Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse -2015


conseiller communal de Liège (1976-1977, 1977-1995)
échevin (1981-1982)
député (1989-1991)
membre du Conseil régional wallon (1989-1991)
sénateur provincial de Liège (1992-1995)
député wallon (1995-1999)
sénateur de communauté (1995-1999)
ministre wallon (1999-2004)
député wallon (2004)
gouverneur de la province de Liège (2004-2015)

Borsus Willy

Politique, Député wallon

Pessoux 04/04/1962

Député wallon : 2004-2009 ; 2009-2014 
14e Ministre-Président wallon : 2017-2019
Ministre wallon : 2019-

Gradué en Sciences juridiques à l’IESN (Namur), avant d’accomplir une formation complémentaire en Droit social européen, secrétaire général du Conseil des Comités nationaux de Jeunesse d’Europe, Willy Borsus est élu conseiller communal UC de Somme-Leuze en 1988. Président de la fédération PRL de Dinant (1990-), attaché parlementaire du député Charles Cornet d’Elzius, vice-président du PRL (mars 1993), il parvient à renverser la majorité absolue IC sur le plan local et devient, à 33 ans, le bourgmestre de Somme-Leuze (1995-2014), fonction dans laquelle il est reconduit après les scrutins de 2000, 2006 et 2012, disposant d’une très confortable majorité absolue : sa liste UC dépasse 80% des suffrages en 2012 et six électeurs sur dix portent leur choix sur le candidat Borsus. 

Entré au Conseil provincial de Namur suite au scrutin d’octobre 1994, il devient d’emblée le président de l’assemblée (1995-2000). Il secoue la vénérable institution et l’incite à se moderniser. Chef de groupe MR à la province (2000-2004), vice-président du Bureau économique de la Province (BEP) depuis les années nonante, conseiller auprès du Cabinet de Michel Foret, ministre de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme et de l’Environnement (2001-2004), Willy Borsus fait son entrée au Parlement wallon en 2004, grâce à un excellent score dans la circonscription de Dinant-Philippeville.

Membre de la Commission spéciale AWIPH, membre de la Commission Logement, de la Commission des Technologies nouvelles et de la Commission des Affaires intérieures du Parlement wallon, il est particulièrement actif dans de nombreux dossiers, dont celui de la (bonne) gouvernance. De 2004 à 2008, il préside encore la Commission de l’Aménagement du Territoire, (du Patrimoine), des Transports, de l’Équipement et de l’Énergie.

Président de la Fédération MR de la province de Namur (2004-2014), vice-président du MR (2009-), Premier vice-Président du Bureau du Parlement de la Communauté française (2004-2009), membre de la Commission de l’Éducation (2004-2009), W. Borsus reste très actif à Namur, où il a été réélu en juin 2009. Durant la législature 2009-2014, le président du groupe politique MR s’impose comme le porte-parole de la seule opposition wallonne. Montant sur tous les dossiers importants du gouvernement Demotte, il multiplie les interventions et témoigne que sa connaissance des dossiers en ferait un indiscutable ministre wallon si le MR entrait dans une majorité à Namur.

Lors du scrutin du 25 mai 2014, Willy Borsus quitte sa circonscription namuroise pour se porter candidat dans la circonscription voisine d’Arlon-Marche-Bastogne. Venu courtiser les électeurs du nord de la province luxembourgeoise, il rassemble plus de 12.000 vp et fait progresser significativement le MR qui reprend le siège perdu en 2009. Quand PS et cdH forment une nouvelle majorité à Namur, sous la présidence de Paul Magnette (été 2014), Willy Borsus reprend son rôle de chef de groupe MR au Parlement wallon. Quand Charles Michel réussit son pari de former un gouvernement fédéral associant le MR à trois partis flamands, W. Borsus quitte Namur pour endosser des responsabilités ministérielles : co-négociateur en tant que vice-président du MR, il devient ministre fédéral en charge des Classes moyennes, des Indépendants, des PME, de l’Agriculture et de l’Intégration sociale. Dans le même temps, il démissionne de toutes ses fonctions communales.

En juillet 2017, suite à la motion de défiance déposée par le cdH et le MR à l'encontre du Gouvernement dirigé par Paul Magnette, il devient le 14e Ministre-président du Gouvernement wallon ; le PS étant renvoyé dans l'opposition. 

À l'issue du scrutin de mai 2019, il fait à nouveau partie de l'exécutif régional dirigé par Elio Di Rupo. N°2 du Gouvernement, il devient ministre de l'Économie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'innovation, du Numérique, de l'Aménagement du Territoire et de l'Agriculture, de l’IFAPME et des Centres de compétence. 

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse 2009-2014
Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 64-66

Mandats politiques

Conseiller communal de Somme-Leuze (1988-2014)
Bourgmestre (1995-2014)
Conseiller provincial de Namur (1995-2004)
Député wallon (2004-2014)
Ministre fédéral (2014-2017)
Ministre-Président wallon (2017-2019)
Ministre wallon (2019-)