Situation des communes de la Voer en 1977

En 1976, les six municipalités de Mouland, Fouron-le-Comte, Fouron-Saint-Martin, Fouron-Saint-Pierre, Teuven et Rémersdael sont fusionnées sous l’appellation de Fourons. La situation créée par les lois de 1962 et 1963 n’est pas modifiée. Bien que leur statut ait fait l’objet de nombreuses discussions et ait fait tomber des gouvernements, les six communes fusionnées demeurent en province de Limbourg, et par conséquent en région unilingue flamande.
Lors du recensement décennal de la population de 1930, la majorité de la population de Fouron a répondu, à la question portant sur la langue utilisée, qu’elle parle le flamand. Une loi postérieure, datant de 1932, donne à cette déclaration des conséquences juridiques et certaines administrations sont flamandisées pour la population fouronnaise, puisqu’une majorité déclare parler cette langue. Depuis 1933, de manière structurée et organisée, une partie importante voire majoritaire de ces villages réclame le maintien du français comme langue administrative. Au lendemain de l’adoption des lois de 1962 et 1963, se constitue un groupe Retour à Liège qui, à chaque scrutin, jusqu’en 1994, remporte les élections dans tous les villages avec, en moyenne, 61,13% des votes valables. En accordant le droit de vote aux élections communales aux ressortissants des États membres de l’Union européenne, la loi modifie considérablement cette situation. En octobre 2000, la majorité communale glisse dans le camp de la liste Voerbelangen qui obtient 52,8% des votes valables et confirme ce basculement en 2006 et 2012.

Références
Pierre VERJANS, Fourons, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, t. II, p. 662-667 ; RiFL


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)

Le régime des facilités linguistique après fusion des communes (1977)

La situation créée par les lois de 1962 et 1963 n’est pas modifiée par la fusion des communes. Bien que leur statut ait fait l’objet de nombreuses discussions et ait fait tomber des gouvernements, les six communes de la Voer sont certes fusionnées, mais demeurent en province de Limbourg, et par conséquent en région unilingue flamande. En ce qui concerne les communes « bruxelloises », aucune fusion n’a été réalisée, en dépit des efforts du ministre de l’Intérieur, le PSC Joseph Michel. Le législateur n’a pas touché non plus aux six communes de la périphérie.

Références
LIBON Micheline, Encyclopédie du Mouvement wallon, t. II, p. 942-959 ; RiFL


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)

Le régime des facilités linguistiques (1963)

La loi du 8 novembre 1962 fixant la frontière linguistique n’est que le premier volet d’un triptyque. Les éléments complémentaires concernant d’une part, l’emploi des langues en matière administrative (30 juillet) et, d’autre part, l’emploi des langues dans l’enseignement (2 août) seront votés durant l’été 1963.
Désormais, la Belgique est partagée en quatre régions linguistiques : région de langue néerlandaise englobant l’arrondissement constitué par les six communes de la périphérie bruxelloise, région de langue française, région de langue allemande et région bilingue de Bruxelles-capitale.
Dans les deux premières, en principe unilingues, il subsiste des “ minorités protégées ”, dotées d’un régime de “ facilités ”. Ainsi en est-il des vingt-cinq communes à la lisière de la frontière linguistique, soit les communes à l’entour de Mouscron, de Comines ainsi que les six communes des Fourons. Il en est de même dans les vingt-cinq communes de la région de langue allemande insérées dans l’arrondissement de Verviers et dans les six communes malmédiennes relevant de la région de langue française. Dans cet ensemble – sauf les communes malmédiennes – sur le plan administratif, les avis, communications et formulaires adressés au public sont bilingues : français-néerlandais, français-allemand selon les cas. La correspondance avec les particuliers ainsi que certificats, déclarations, autorisations destinés aux mêmes le sont dans la langue du requérant (Libon).

Références
LIBON Micheline, Encyclopédie du Mouvement wallon, t. II, p. 942-959 ; RiFL


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)

Nothomb Charles-Ferdinand

Politique, Député wallon

Bruxelles 3/05/1936,  Habay-la-Neuve 19/04/2023

Député wallon : 1980-1981 ; 1981-1985 ; 1985-1987 ; 1988-1991 ; 1992-1995

Docteur en Droit de l’Université catholique de Louvain (1957) et licencié en Sciences économiques dans la même université (1958), Charles-Ferdinand Nothomb effectue plusieurs voyages d’études en Chine, en URSS et dans les pays d’Europe de l’Est (1960-1961), tout en étant chercheur en Sciences économiques à l’UCL (1958-1959), puis fonctionnaire au Service d’Études du ministère des Affaires économiques (1959-1963). Attaché dans un Cabinet chargé des affaires économiques africaines, ensuite conseiller pour le ministre des Affaires économiques de l’Équateur, Ch-F. Nothomb est aussi conseiller au Département des Affaires économiques et sociales de l’ONU, à New York. Professeur d’Histoire diplomatique à l’Institut supérieur pour Interprètes Haps (1963), chargé de recherche en Sociologie à l’UCL (1964-1965), il est nommé professeur de Politique économique comparée à l’ICHEC (1968-2000), de Relations internationales aux Facultés Notre-Dame de la Paix à Namur (1980-1986, 1991-1995) et de Management public à l’Université catholique de Louvain (1992-1998).

Président des jeunes sociaux-chrétiens de Virton, président national des Jeunes PSC (1962-1965), Ch-F. Nothomb devient attaché de Cabinet du ministre Raymond Scheyven, puis est chargé de mission au Cabinet des ministres de la Culture française, Paul de Stexhe (28 juillet 1965-11 février 1966), et Pierre Wigny (19 mars 1966-17 juin 1968). Lors du scrutin du 31 mars 1968, Ch-F. Nothomb gagne sa première élection législative et entre à la Chambre comme représentant de l’arrondissement d’Arlon-Marche-Bastogne. C’est le commencement d’une longue carrière parlementaire et ministérielle au cours de laquelle il sera élu à neuf reprises à la Chambre (de 1968 à 1995), avant de prendre la direction du Sénat (1995-1999). Durant toute cette période, il reste attentif à défendre les intérêts de « sa » province de Luxembourg et il prend une part active à la transformation des institutions belges. Auteur d’un appel à la constitution d’un front wallon unanime sur la question de la régionalisation (1971), il est l’un des rares parlementaires wallons à avoir voté à la fois la loi de décentralisation économique, dite Loi Terwagne (juillet 1970), la révision de la Constitution (décembre 1970), la régionalisation préparatoire (août 1974), les lois spéciale et ordinaire d’août 1980, la réforme de 1988-1989 et la transformation de la Belgique en un État fédéral en 1992-1993. 

Dès décembre 1971, il siège sur les bancs du Conseil culturel français de la Communauté culturelle française de Belgique, ainsi que, à partir du 15 octobre 1980, sur les bancs du Conseil régional wallon. Tout au long de ces années, il est continuellement membre du parti qui compose la majorité gouvernementale, tantôt avec les socialistes (1968-1972, 1980-1981, 1988-1999) et le FDF (1977-1980) ou la VU (1988-1991), tantôt avec les libéraux (1974, 1981-1988) et le Rassemblement wallon (1974-1977), tantôt en tripartite traditionnelle (1973-1974, 1980).

Après avoir tenté de ravir la présidence de l’aile francophone du PSC à Léon Servais (mai 1969), il s’impose en 1972. Négociateur de la formation des nombreux gouvernements qui se succèdent dans les années 1970, Ch-F. Nothomb multiplie les initiatives pour sortir des contentieux institutionnels et pour renouveler les cadres et le programme de son parti. Désigné comme médiateur par le roi en 1979, Ch-F. Nothomb quitte la présidence du PSC quand il accède à celle de la Chambre des représentants (4 avril 1979-2 avril 1980) avant de devenir ministre des Affaires étrangères dans les gouvernements Martens III et IV (18 mai-2 avril 1981), puis Eyskens (2 avril-17 décembre 1981). Membre de l’Assemblée du Conseil de l’Europe (1968-1973, 1995-1999), il figure parmi les premiers élus au suffrage universel du Parlement européen en juin 1979 mais, dès 1980, il renonce à ce mandat.

Choisi par le Palais comme formateur (décembre 1981), Ch-F. Nothomb devient vice-Premier Ministre et ministre de l’Intérieur et de la Fonction Publique (17 décembre 1981-28 novembre 1985) dans le gouvernement Martens-Gol. Héritant notamment de la question de la désignation du bourgmestre de Fourons (1982), le ministre de l’Intérieur est au centre d’une controverse politique au sein du gouvernement en raison de sa gestion du dossier dit du Heysel (mai 1985). Jean Gol fait tomber le gouvernement sur cette question, mais dans la nouvelle équipe Martens VI, Ch-F. Nothomb est toujours vice-Premier Ministre, ministre de l’Intérieur, de la Fonction publique et, de surcroît, de la Décentralisation (28 novembre 1985). La saga de la nomination du bourgmestre de Fourons aura finalement raison de Ch-F. Nothomb qui, accusé d’avoir découvert la Couronne, est contraint à la démission (18 octobre 1986). Vice-président de la Chambre (18 octobre 1986-9 mai 1988), Ch-F. Nothomb succède à Jean Defraigne à la présidence de la Chambre des représentants du 10 mai 1988 au 21 mai 1995. 

Nommé Ministre d’État le 30 janvier 1995, Charles-Ferdinand Nothomb est placé sur la liste du Sénat par son parti pour le scrutin de mai 1995. Réalisant le 4e score tous partis confondus du collège francophone, il obtient la présidence de la Commission de l’Intérieur et la direction du groupe PSC (27 juin 1995-23 mai 1996), avant de réserver une surprise à son parti, en briguant la présidence du PSC et en déjouant ainsi les plans de Gérard Deprez. A quelques voix près, il s’impose face à Joëlle Milquet et entreprend un vaste chantier de refondation idéologique (1997). Après l’exclusion de Gérard Deprez qui a fondé le MCC (janvier 1998), Ch-F. Nothomb ouvre le chemin de sa succession (avril). Le duo Maystadt-Milquet lui succède (19 juin 1998).

Si le parcours parlementaire de Ch-F. Nothomb s’achève en juin 1999, il reste conseiller communal de Habay-la-Neuve jusqu’en 2000. Vice-président du Mouvement européen belge, vice-président de l’Institut Régional Intracommunautaire (IRI) (Luxembourg), vice-président de la Fondation universitaire luxembourgeoise (Arlon), vice-président de l’Istituto Internazionale Jacques Maritain, président de la Section belge du Groupement européen des Ardennes et de l’Eifel, président de l’Institut de recherche sur la coopération méditerranéenne et euro-arabe, président de l’Institut des Arts de diffusion (Louvain-La-Neuve), Charles-Ferdinand Nothomb conserve de multiples activités qu’il oriente désormais exclusivement vers la défense des intérêts du Luxembourg, de l’Europe et de la Grande Région. Ainsi préside-t-il aussi l’Institut de la Grande Région, qui promeut la coopération entre Wallonie, Lorraine, Sarre, Rhénanie et le grand-duché de Luxembourg. Lors des crises politiques que connaît l’État belge, le Palais fera encore appel à son Ministre d’État.

 
Mandats politiques

Conseiller communal de Habay-la-Neuve (1965-1985, 1989-2000)
député (1968-1995)
Président de la Chambre des représentants (1979-1980)
Ministre (1980-1981)
Membre du Conseil régional wallon (1980-1995)
Vice-premier ministre (1981-1986)
Président de la Chambre (1988-1995)
Ministre d’État (1995)
Sénat (1995-1999)

 
Sources

Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 463-467

Happart José

Politique, Député wallon, Ministre wallon

Herstal 14/03/1947

Député wallon : 1999* ; 2004-2009
Ministre wallon : 1999-2004
12e Président du Parlement wallon : 2004-2009

Diplômé technicien agricole A3, après avoir suivi des cours par correspondance en économie et gestion, avec spécialisation en agriculture, José Happart a dû interrompre ses études pour reprendre la ferme familiale. Trésorier de la cantonale d’Aubel des Jeunes Alliances Paysannes wallonnes (1965), secrétaire (1966), puis président des JAP d’Aubel (1967), il accède à la présidence provinciale des JAP en 1969 avant d’en devenir le vice-président wallon (1970-1973). Membre du comité-directeur des Unions Professionnelles Agricoles (1973), représentant des jeunes agriculteurs au sein du Cercle européen des Jeunes Agriculteurs, ce syndicaliste est connu pour son audace et sa persévérance dans la défense d’une cause. En rejoignant l’Association des Parents francophones des Fourons, José Happart entame un nouveau combat, surtout lorsqu’il en devient le président (novembre 1978-1982, 1989-1998) ; rapidement, l’Association change de nom et devient l’Action fouronnaise. En 1977, il contribue à la fondation du groupe d’action Le Hérisson, et prend part à l’organisation du rendez-vous annuel « la Fête du peuple fouronnais ».

Ce sont les nombreuses et tumultueuses « promenades » de groupes flamands d’extrême droite, du TAK, du VMO, de l’Odal ou de Voorpost qui décident José Happart à quitter le syndicalisme agricole pour se consacrer exclusivement à la cause fouronnaise, à la défense de la démocratie et de la justice. Entre 1978 et 1982, les incidents se multiplient. Depuis les élections communales d’octobre 1964, chaque scrutin prend l’allure d’un référendum pour ou contre le retour des Fourons dans la province de Liège ; le « Groupe Retour à Liège » réunit en moyenne 63 % des voix et dispose ainsi de la majorité absolue au Conseil communal ; l’opposition se concentre dans une seule liste flamande (Voerbelangen). Le 10 octobre 1982, José Happart est élu sur l’unique liste francophone, Retour à Liège, qui obtient 10 des 15 sièges. Dernier sur la liste mais meilleur score personnel, José Happart est proposé à la désignation de bourgmestre. Prêtant serment comme Premier échevin le 1er janvier 1983, en l’absence de bourgmestre nommé, il fait fonction. Face à l’obstruction systématique de la députation permanente du Limbourg, la nomination du bourgmestre de Fourons devient l’abcès de fixation de la question belge. Pour les uns, il suffirait que José Happart accepte de faire la démonstration de sa connaissance du flamand et le problème serait résolu. Pour les autres, la loi communale ne comporte aucune exigence sur le plan linguistique et le combat fouronnais symbolise la résistance à un État au sein duquel les Flamands abusent de leur supériorité numérique et politique, le problème des Fourons n’étant qu’un prétexte et bien antérieur à la personne de J. Happart.

Candidat indépendant sur la liste du PS aux élections européennes, le « Hérisson » est plébiscité par les électeurs du collège français. Avec 234.996 voix de préférence, le bourgmestre de Fourons est élu parlementaire européen. À Strasbourg, il se consacre essentiellement aux matières agricoles ainsi qu’à la question de l’Europe des Régions. Président-fondateur du mouvement Wallonie Région d’Europe (1986), José Happart est à l’origine de la chute du gouvernement Martens-Gol. Ayant grandement contribué au succès du PS au scrutin de décembre 1987, le leader fouronnais critique l’accord du gouvernement conclu par Guy Spitaels (mai 1988) et s’oppose à la participation du parti (dont il est membre depuis septembre 1984) au gouvernement. Les tensions sont très grandes au sein du PS, tant au sujet des avancées institutionnelles que sur la solution à la question fouronnaise. Finalement, dans ce dossier, sur base de la loi spéciale du 9 août 1988, est difficilement négocié l’accord dit de la Saints-Innocents (28 décembre), qui dégage la solution la moins mauvaise pour toutes les parties.  Le collège de Fourons présidé par Nico Droeven compte trois échevins, dont Norbert Lang et José Happart premier échevin (pour Retour à Liège) et Huub Broers pour Voerbelangen. Monsieur H. n’est plus bourgmestre, mais la population de Fourons – sans changer de statut – reçoit des compensations améliorant sa vie au quotidien. Bourgmestre ff en juillet 1994, candidat bourgmestre en décembre, un nouvel accord est finalement négocié en janvier 1995.

Reconduit comme eurodéputé (308.117 voix en 1989 et 265.376 en 1995), il ébranle sérieusement la Commission Santer par sa détermination dans la lutte contre les hormones mais surtout dans sa recherche des responsabilités dans le trafic des farines animales et sur les risques humains de la maladie de la vache folle. Surnommé Monsieur Wallonie, il reste le défenseur de l’idée d’un statut birégional pour Fourons, et continue de revendiquer la régionalisation des compétences communautaires. En 1996, il annonce son souhait de devenir ministre du gouvernement wallon, une fois son mandat européen achevé. En 1998, il annonce son déménagement pour Liège, quitte son domicile fouronnais et renonce ainsi à son mandat d’échevin de Fourons. Candidat au Sénat et au Parlement wallon aux scrutins de 1999, il choisit de siéger à Namur quand il est choisi comme ministre en charge de l’Agriculture et de la Ruralité dans le gouvernement wallon, sous la législature arc-en-ciel marquée par le Contrat d’Avenir pour la Wallonie (1999-2004).

Réélu dans l’arrondissement de Liège en juin 2004, J. Happart siège cette fois au Parlement wallon. Il en devient d’ailleurs le président, et le douzième titulaire de la fonction depuis Franz Janssens en 1974. C’est à ce poste qu’il achève son parcours parlementaire. Avec cinq autres députés PS, il dépose au Parlement wallon une proposition de décret spécial instaurant une Constitution wallonne, texte qui n’est pas pris en considération (avril 2006). Il continue d’exercer son mandat communal à Liège jusqu’en décembre 2012, moment où il se retire de la politique ; il se domicilie à nouveau à Fourons. En 2014, son mandat de président du Conseil d'administration de Liège Airport s.a. est renouvelé pour six années.

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse 2009-2014
Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 295-302

Mandats politiques

Conseiller communal de Fourons (1983-1998)
Premier échevin et bourgmestre ff (1983-1988)
Député européen (1984-1999)
Échevin (1989-1998)
Bourgmestre ff (1994)
Député wallon (1999)
Ministre wallon (1999-2004)
Conseiller communal de Liège (2001-2012)
Député wallon (2004-2009)
Président du Parlement wallon (2004-2009)

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Happart Jean-Marie

Politique, Député wallon

Herstal 14/03/1947

Député wallon : 1985-1987 ; 1988-1991

Diplômé en technique agricole et en arboriculture fruitière, agriculteur, militant au sein des Jeunes Alliances Agricoles (1965) et des UPA, Jean-Marie Happart y prend rapidement des responsabilités : présidence provinciale des JAP en 1967, vice-présidence wallonne (1968-1970). Au tournant des années soixante et septante, il participe à la célèbre campagne des tridents. Comme son jumeau José, il participe aux mêmes combats agricoles et en faveur du maintien de la langue française à Fourons. À partir de 1976-1977, il est de l’Association de parents d’élèves, de l’Action fouronnaise, du groupe d’action Le Hérisson, de l’organisation du rendez-vous annuel de la « Fête du peuple fouronnais », et de Radio-Fourons.
Sollicité en 1978 par le Rassemblement wallon encore présidé par P-H. Gendebien, Jean-Marie Happart accepte de figurer comme candidat sur les listes du parti wallon aux élections législatives de décembre 1978, dans l’arrondissement de Verviers. En 1981, il est candidat du Rassemblement populaire wallon sur la liste du PS mais c’est en 1985 qu’il obtient son premier mandat de député, à l’heure où son frère tente de faire reconnaître la légitimité de son mandat de bourgmestre de Fourons. Attaché de Cabinet à la Région wallonne auprès du ministre-Président, Jean-Maurice Dehousse entre 1981 et 1985, président de l’asbl Centre de rayonnement de la culture française, membre fondateur de Wallonie Région d’Europe (1986), Jean-Marie Happart soutient l’action du groupe Retour à Liège, mais marque sa vive opposition à la participation du PS au gouvernement en mai 1988. Le député s’abstient d’ailleurs lors du vote de confiance au gouvernement Martens VIII. Malgré leurs désaccords, les élus socialistes – dont J-M. Happart – vont adopter l’ensemble des nouvelles dispositions institutionnelles. Sur base de la loi spéciale du 9 août est négocié l’accord dit de la Saints-Innocents (28 décembre), où Jean-Marie Happart prend une part active pour dégager la solution la moins mauvaise.
Membre du Conseil de la Communauté française, membre du Conseil régional wallon (1985-1991), président de la Commission Environnement de la Chambre (1987-1991), le député se mobilise surtout sur les dossiers où il est question de l’agriculture, dont il souhaite la régionalisation. Non réélu dans l’arrondissement de Verviers en 1991, il est repêché in extremis comme sénateur coopté. Adoptant les nouvelles dispositions institutionnelles prévues dans les accords de la Saint-Michel (1992-1993), le parlementaire y trouve des dispositions destinées à rendre viable un enseignement francophone à Fourons. En août, le Conseil communal de Fourons a décidé la suppression de l’école communale de Fouron-Saint-Martin et son remplacement, dès la rentrée de septembre, par une école libre non-confessionnelle subventionnée, dont le pouvoir organisateur est l’asbl « Centre sportif et culturel des Fourons », que va présider Jean-Marie Happart et qui sera subventionnée durablement par la Communauté française.
A partir des scrutins de 1995, J-M. Happart opte pour le Sénat où, suppléant, il remplace régulièrement le candidat effectif désigné à une fonction ministérielle ou à un autre mandat. Ne manquant aucune occasion de plaider la cause d’un statut bi-régional pour Fourons, il met à profit le statut de sénateur invité pour participer aux séances plénières du Parlement wallon, soulignant ainsi la présence symbolique d’un Fouronnais à Namur. Fort actif dans les dossiers Francorchamps et de la publicité sur le tabac, opposé aux circulaires Peeters, il est deuxième vice-président de la Haute Assemblée (1999-2003), et membre de la Commission des Affaires institutionnelles (1999-2003). Questeur du Sénat (juillet 2003-juin 2004), J-M. Happart devient vice-président de la Commission d’inspection linguistique, chargée du contrôle de l’application de la loi du 30 juillet 1938 concernant l’usage des langues à l’armée (19 mai 2004-10 juillet 2007). Mais c’est le dossier Francorchamps qui va requérir l’essentiel de son temps. Président de l’Intercommunale pour l’exploitation du circuit de Spa Francorchamps (ISF) de 2004 à 2011, vice-président de la Société de promotion du circuit de Spa-Francorchamps (SPCSF) de 2003 à 2006, il s’occupe de la modernisation et de la valorisation d’un outil économique qui ne se limite pas au week-end du grand prix de formule 1. Les difficultés rencontrées autour de ce dossier coûteront son mandat de sénateur en 2007 et signeront la fin de sa carrière politique. En février 2011, il est nommé administrateur, chargé de fonctions spéciales du Circuit de Spa Francorchamps s.a.



Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse 2009-2014
Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 291-295

député (1985-1991)
membre du Conseil régional wallon (1985-1991)
sénateur coopté (1992-1995)
sénateur (1995-2007)

de Secillon Lionel

Militantisme wallon, Politique

Slenaken (Pays-Bas) 28/06/1893, château de Sinnich à Teuven 13/02/1976

Élu conseiller communal catholique en 1921, Lionel de Sécillon se voit proposer d’emblée par ses collègues la première charge communale. Le châtelain de Teuven sera bourgmestre du village de 1921 à 1963 et deviendra l’un des principaux opposants à la flamandisation des localités de la vallée de la Voer.

Ce combat remonte aux années trente. Depuis les premières lois linguistiques du XIXe siècle, Teuven est considérée comme une commune flamande de la province de Liège, statut que lui accordent aussi les Allemands lors de la séparation administrative et la loi de 1921 sur l’emploi des langues en matière administrative. Contestant l’usage qui est fait du recensement décennal de la population de 1930 par la nouvelle loi linguistique de 1932, le comte Lionel de Sécillon réunit un Comité de Défense, regroupant les élus communaux des Fourons, mais aussi ceux des communes de langue allemande (1933). Ensemble, ces élus décident du maintien du français comme langue administrative, tout en continuant à diffuser les avis publics dans les deux langues. Le Comité que préside de Sécillon demande aussi que les « fonctionnaires publics en rapport direct avec les administrés de leurs communes soient bilingues). En juillet 1935, il est invité par l’Assemblée wallonne à présenter son point de vue lors de la LIe session. Tenté par le rexisme à ses tout débuts, Lionel de Sécillon joue de son aura locale pour se faire élire au Conseil provincial de Liège en 1936. S’il quitte clairement Rex avant la guerre, il est néanmoins suspendu de son mandat de conseiller provincial, le 26 décembre 1944, et il donne alors sa démission.

À l’entame des années 1960, lorsque la fixation définitive de la frontière linguistique fait l’objet de vifs débats parlementaires aboutissant finalement à l’adoption d’une loi qui transfère les six communes de la Voer de la province de Liège à celle du Limbourg, le comte Lionel de Sécillon décide de démissionner de son mandat maïoral afin de marquer son refus de travailler avec la province de Limbourg. Dès le 1er septembre, jour de l’entrée en application de la loi, de Sécillon accueille plusieurs centaines de Wallons venus apporter leur soutien aux populations fouronnaises. Devenu le président du Comité de Défense des Fourons et l’âme de la résistance des Fourons à « la domination flamande », il consacre la dernière partie de sa vie à la lutte pour le retour des communes des Fourons en province de Liège. Aux élections du 31 mars 1968, il occupe la septième et dernière place sur la liste Retour à Liège, à la Chambre. Il n’est pas élu, mais la liste proche du Rassemblement wallon réussit un excellent résultat électoral. De Sécillon demeure conseiller communal jusqu’à la fin de sa vie, en 1976, avant la fusion des communes.

Sources

Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2000, t. I, p. 475-476

Mandants politiques

Conseiller communal de Teuven (1921-1976)
Bourgmestre (1921-1963)
Conseiller provincial de Liège (1936-1945)