Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Mémorial Jean GOL

Dans le parc communal de Chaudfontaine, près de l’hôtel de ville et de ses services administratifs, un mémorial Jean Gol borde la grande pelouse de ses quatre hautes stèles réalisées par Halinka Jakubowska. L’initiative en revient aux autorités communales calidifontaines qui tenaient à honorer rapidement celui qui était encore conseiller communal et échevin de la localité lorsqu’il est victime d’une hémorragie cérébrale fulgurante en septembre 1995. Objet d’un concours public lancé à l’automne 1997, la lauréate a été désignée par un jury présidé par Félix Roulin en mars 1998 et sa réalisation inaugurée en septembre 1998, pour le troisième anniversaire de la disparition de Jean Gol.

Artiste d’origine polonaise, née à Slubice en 1952, Halinka Jakubowska avait découvert Liège en 1972 et s’y est définitivement fixée ; elle y mène des études à l’Académie des Beaux-Arts avant de poursuivre sa formation à Anderlecht à l’Académie, où elle se spécialise dans la rénovation de la pierre et du bois. En 1990, le prix de la pierre lui est décerné par l’Association des Maîtres Tailleurs de pierre de la province de Liège ; il s’agit de la première des nombreuses reconnaissances accordées à son travail : la pierre, puis le bronze, et progressivement la fonte sont autant de matières qui font l’objet de ses sculptures abstraites, d’intérieur ou d’extérieur, de petits formats ou monumentales. Jouant souvent sur la dualité, confrontant les matériaux (pierre et bronze) ou leur traitement (pierre polie aux bords rugueux), elle remporte plusieurs concours publics, dont celui de la fontaine de la place Saint-Séverin à Huy (1991), celui de la fontaine pour la Place saint-Lambert à Liège (1997), voire la fontaine de la place Patria à Soumagne (intitulée La Porte, en 2008), ainsi que pour le mémorial Van den Berg à Cointe (2010). L’année où elle remportait le concours du mémorial Jean Gol, elle venait d’achever l’hommage aux soldats polonais destiné au monument Interallié de Cointe. Prix Techni-Pierre de la Région wallonne 1992, prix Hembecca de la sculpture (1995) et prix Louis Schmidt (1995), prix de la Galerie Juvénal de la biennale d’art contemporain de Huy (2007), celle qui a été élue « Polonaise de l’année 2011 en Belgique » a exposé dans de nombreux endroits en Wallonie, plus particulièrement en province de Liège, ainsi qu’à Bruxelles, à Paris, en Suisse et aux Pays-Bas, seule ou lors d’expositions collectives.

Caractéristique de son œuvre, la verticalité est bien présente dans le mémorial Jean Gol, installé à Chaudfontaine, de même que la répétition de formes similaires. Halinka Jakubowska a en effet travaillé quatre pierres de granit bleu offertes par les carrières de Sprimont. Silhouettes abstraites, elles sont posées sur une tranche étroite et leur disposition donne une impression de progression. Étroite vers le haut, de plus en plus large vers le bas, la forme de chaque stèle peut aussi donner l’impression que des ailes vont s’ouvrir. Faisant ainsi allusion au disparu qui s’est envolé vers un autre monde, les quatre stèles sont travaillées d’un côté avec force détails ; de l’autre, restent gravées dans la pierre des paroles que Jean Gol avait l’habitude de prononcer souvent. À ces contrastes s’ajoute que la tranche du côté droit est polie et droite, tandis que le côté gauche est irrégulier et « brut ». 

Les formules gravées sont brèves et rassemblent les valeurs qui lui étaient chères : la justice, l’universalité, la recherche de l’excellence, la défense de la langue française. La première fait explicitement référence au discours d’investiture (refusée) de Pierre Mendès France (3 juin 1953) à l’Assemblée nationale.


« PARLER
LE LANGAGE
DE LA VÉRITÉ,
C’EST LE PROPRE
DES OPTIMISTES
QUI PENSENT
QUE LE PAYS
ACCEPTERA 
LA VÉRITÉ ET
QUE LE SAVOIR
EST, POUR LUI,
LA SEULE CHANCE
DE COMMENCER
A RÉAGIR
ET À GUÉRIR
C’EST POURQUOI
SI NOUS VOULONS
ÊTRE DIGNES
DE LA CONFIANCE
DU PAYS 
NOUS NE DEVONS
JAMAIS PROMETTRE
AU-DELÀ DU
POSSIBLE. »    
« RIEN
N’EST PLUS
ESSENTIEL
A L’AVENIR
DE LA
BELGIQUE
FRANCOPHONE
QUE SON OUVERTURE
LA PLUS
GRANDE SUR
L’EUROPE ET
SUR LE MONDE.
A CET EGARD,
NOUS AVONS
UNE GRANDE
CHANCE,
UN ATOUT
IRREMPLACABLE.
NOTRE LANGUE,
NOTRE CULTURE
ONT UN ROLE
UNIVERSEL. »
« JE CROIS
QUE LE ROLE
DU POLITIQUE
COMME
LE ROLE DE LA
POLITIQUE
EST DE
CHANGER
LES CHOSES
ET NON
DE LES SUBIR. »
« SEULS
LES HOMMES
RESPONSABLES
SONT
VRAIMENT
LIBRES »

JEAN GOL
1942-1995


MINISTRE
D’ETAT
ECHEVIN DE
CHAUDFONTAINE
AVOCAT,
ENSEIGNANT
A L’UNIVERSITE
DE LIEGE


Docteur en Droit de l’Université de Liège (1964), diplômé d’études supérieures en Sciences juridiques (Droit public et administratif) (1969), chercheur-stagiaire (1964-1965), puis aspirant FNRS (1965-1969) au Centre interuniversitaire de droit public, assistant du professeur François Perin (1969-1971), maître de conférences (1974), chargé du cours du droit des médias, Jean Gol (Hammersmith 1942 – Liège 1995) exerce comme avocat depuis 1964 au Barreau de Liège et dirige un bureau d’avocats spécialisés dans le droit commercial international, quand il se lance en politique. Actif au sein d’associations étudiantes de gauche et wallonnes, co-fondateur du Parti wallon des Travailleurs (1964) puis du Parti wallon (1965) et du Rassemblement wallon (1968), il est d’abord conseiller provincial RW de Liège (1968-1971), avant de faire son entrée à la Chambre des représentants en 1971.

Mémorial Jean Gol (Chaudfontaine)

Abandonnant son poste d’assistant à l’Université de Liège, il se consacre désormais quasi exclusivement à la politique. Acteur de la régionalisation provisoire (1974-1977), secrétaire d’État à l’Économie wallonne (11 juin-4 octobre), Secrétaire d’État adjoint au ministre des Affaires wallonnes (Alfred Califice) en charge de l’Économie wallonne (4 octobre 1974-18 avril 1977), il fait partie du tout premier Comité ministériel des Affaires wallonnes. Il participe ainsi à la construction et à la mise en place des premières institutions wallonnes, et au développement des premières initiatives wallonnes. Quittant le Rassemblement wallon pour former le Parti des Réformes et de la Liberté de Wallonie (1977-1979), et le PRL ensuite, Jean Gol préside ce parti (1979-1981). Acteur majeur de l’adoption des lois de régionalisation de l’été 1980, il siège au Conseil régional wallon de 1980 à 1994, ainsi qu’au Conseil communautaire. Jusqu’en juin 1994 et son élection au Parlement européen, il est régulièrement réélu à la Chambre dans l’arrondissement de Liège. Devenu vice-premier ministre dans les gouvernements Martens (1981-1988), il est notamment en charge de la Justice et des Réformes institutionnelles. Il porte notamment à son actif le statut de la Communauté germanophone (1983) et la mise en place de la Cour d’Arbitrage (1984). Rejeté dans l’opposition en 1988 avec son parti – dont il retrouve la présidence en 1992 – Jean Gol ne peut que constater et déplorer l’orientation des réformes institutionnelles de 1988 et 1993. La priorité est donnée aux régions et aucune majorité n’est disponible en Wallonie et à Bruxelles pour créer la structure de la « nation francophone » à laquelle il aspire. Attentif aux questions internationales, en particulier à l’Europe et à l’Afrique, surto

ut les relations Belgique-Zaïre, Rwanda et Burundi, il a été l’un des premiers à dénoncer les dérives du régime d’Habyarimana et a souvent mis l’accent sur l’importance de la francophonie. De 1977 à 1982, il siège aussi comme conseiller communal à Liège, avant de déménager à Chaudfontaine, dont il devient l’échevin des Finances (1992-1995).

 

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Joseph TORDOIR, Des libéraux de pierre et de bronze. 60 monuments érigés à Bruxelles et en Wallonie, Bruxelles, Centre Jean Gol, 2014, p. 199-202
http://www.halinka-jakubowska.be/index.html (s.v. avril 2015)
Paul DELFORGE, Encyclopédie du Mouvement wallon, t. IV, Namur, 2010
Joseph TORDOIR, Jean Gol : Vingt ans de combat libéral, Bruxelles, Centre Jean Gol, Labor, collection Histoire, 2005 
Jean-François FURNEMONT, Jean Gol. Le pirate devenu amiral, Bruxelles, 1997
Jean-François FURNEMONT, Jean Gol, dans Nouvelle Biographie Nationale, t. IX, p. 201-206

Parc communal d’Embourg (dit Parc Jean Gol)
4050 Chaudfontaine

carte

Paul Delforge

Michel Louis

Politique, Député wallon

Tirlemont 2/09/1947

Député wallon : 1980-1981 ; 1981-1985 ; 1985-1987 ; 1988-1991 ; 1992-1995

Président des Jeunes Libéraux dans le district de Nivelles (1967-1977), élu conseiller communal de Jodoigne au moment de la fusion des communes, Louis Michel devient d’emblée échevin de l’Instruction publique (1977-1982), en s’alliant avec le PSC pour repousser le PSB de René Basecq dans l’opposition. Candidat du PRLW à la Chambre dans l’arrondissement de Nivelles en avril 1977, Louis Michel se voit souffler le mandat par un jeune transfuge du Rassemblement wallon (Serge Kubla) et doit attendre le scrutin suivant pour décrocher son premier mandat parlementaire (décembre 1978). Dès ce moment, il abandonne son métier d’enseignant. Parfait bilingue, il avait entamé une carrière d’instituteur, avant de décrocher un diplôme en Langues germaniques et de devenir professeur de langues (anglais, allemand et néerlandais), du primaire jusqu’au supérieur (1968-1978), au Centre provincial d’Enseignement pédagogique de Jodoigne (CEPES). Cette page-là se tourne définitivement.

D’emblée, le jeune député est plongé dans les débats institutionnels et quand les libéraux décident d’apporter leur soutien à la majorité pour voter la mise en application de l’article 107 quater (été 1980), Louis Michel vote les lois créant notamment les institutions politiques wallonnes. Dès le 15 octobre, il participe aux premières réunions du nouveau Conseil régional wallon. Régulièrement réélu dans l’arrondissement de Nivelles, il siègera jusqu’en 1995 tant à la Chambre, qu’au Conseil de la Communauté française et au Conseil régional wallon. Après avoir rejeté les réformes de l’État de 1988-1989 et de 1992-1993, il restera député fédéral jusqu’en 1999, avant d’exercer des fonctions ministérielles (1999-2004), d’être nommé Commissaire européen (2004-2009), puis d’être élu député européen.

Secrétaire général du PRL (juin 1980-janvier 1982), Louis Michel devient le président du PRL au moment de la formation du gouvernement Martens-Gol. À 34 ans, il se retrouve à la tête du principal parti francophone de la majorité nationale (janvier 1982-janvier 1990). D’autre part, à Jodoigne, il a pris l’ascendant sur son partenaire PSC et ceint l’écharpe maïorale à partir du 1er janvier 1983 ; depuis octobre 1988, les libéraux y disposent de la majorité absolue et L. Michel exerce la fonction de bourgmestre jusqu’en 1999, avant de renoncer à son mandat communal, en 2004.

Président de la Fédération libérale des mandataires provinciaux, communaux et de CPAS (1990), président de la Conférence des bourgmestres de l’arrondissement de Nivelles (1989-1995), président de la Sedifin, chef de groupe à la Chambre (mars 1992-juin 1995), Louis Michel consacre une partie importante de son travail parlementaire à « la moralisation de la vie politique » et à la clarification du financement des partis et contribue fortement à l’adoption d’une législation stricte tout au long des années 1990 (dépenses électorales, cumul des mandats, etc.), visant une rénovation démocratique.

La disparition brutale de Jean Gol (septembre 1995) provoque le retour inattendu de Louis Michel à la présidence du PRL-FDF. Intérimaire puis élu pour quatre ans (1995-1999), le député-bourgmestre et président du PRL se concentre sur de multiples dossiers, des affaires étrangères aux dossiers communaux, en passant par les « Forges de Clabecq », ou le repositionnement politique de sa propre formation. Menant une opposition dure mais constructive, porteur d’un projet pour la Wallonie (Objectif 100. La Wallonie, j’y crois), il contribue également à la formation de la fédération PRL-FDF-MCC qui sort victorieuse des scrutins de 1999. S’étant porté candidat au Sénat afin de toucher tous les électeurs du collège francophone, il réalise le meilleur score personnel. Désigné comme informateur (juin 1999), il négocie les majorités arc-en-ciel et devient Vice-Premier ministre, en charge des Affaires étrangères et du Commerce extérieur (12 juillet 1999-11 juillet 2003) et le chef de file du PRL-FDF-MCC au sein du gouvernement Verhofstadt I. Nouveau chef de file de la diplomatie belge sur la scène internationale, Louis Michel occupe un ministère qui n’a jamais été occupé par un seul libéral wallon tout au long du XXe siècle. L’Afrique sera constamment la priorité d’une diplomatie davantage pragmatique qu’idéologique. Durant les six mois de présidence belge (1er juillet-31 décembre 2001), il assure la direction du Conseil des Ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne. C’est à l’issue du Conseil européen de Laeken (14-15 décembre 2001) que se met en place une « Convention sur l’avenir de l’Europe » qui produira un projet complet de Constitution pour l’Europe qui, après maints avatars, est discuté et amendé et devient le Traité de Rome (29 octobre 2004) avant d’être rejeté par les référendums organisés en France et aux Pays-Bas. 

Conservant ses prérogatives dans le gouvernement Verhofstadt II sans les Écolos, Louis Michel reste partenaire du Parti socialiste avec lequel, pourtant, la rivalité est considérable dans le collège francophone. D’ailleurs, à l’issue du scrutin régional et européen de 2004, le PS d’Elio Di Rupo tourne le dos aux libéraux dans les entités fédérées. Désigné pour remplacer Philippe Busquin comme Commissaire européen, Louis Michel (élu député européen) quitte le gouvernement Verhofstadt II, le 18 juillet. 

Commissaire européen en charge du Développement et de l’Aide humanitaire dans la première Commission Barroso (novembre 2004-juillet 2009), Louis Michel hérite d’une compétence qui lui permet de poursuivre une politique active, résolue et concrète en Afrique, dans la région des Grands Lacs en particulier, mais aussi au Moyen Orient, voire en Birmanie. Demeurant concerné par la politique belge, il reste impliqué dans la vie de son parti, se porte candidat au Sénat en 2007 et est consulté par le roi dans « la crise de l’orange-bleu » en tant que ministre d’État (nommé en janvier 1995).

Arrivé au terme de ses fonctions de Commissaire européen, Louis Michel brigue la reconduction de son mandat de député européen. Dès le 14 juillet 2009, il siège à Strasbourg et à Bruxelles. Co-président de l’Assemblée ACP-UE, il se montre surtout actif dans les dossiers relatifs à la garantie des libertés fondamentales et à tout ce qui touche à l’Afrique. Il est notamment l’envoyé spécial du secrétaire général de la Francophonie (Abdou Diouf). En mai 2014, tête de liste MR dans le collège électoral français, il réalise – comme en 2009 – le meilleur score tous partis confondus et continue de siéger comme député européen. En progression (1%), le MR enlève un troisième siège européen.

 

Mandats politiques

Conseiller communal de Jodoigne (1977-2004)
Echevin (1977-1982)
Député (1979-1995)
Membre du Conseil régional wallon (1980-1995)
Bourgmestre (1983-1999)
Ministre d’État (1995)
Député fédéral (1995-1999)
Sénateur (1999, 2003, 2004)
Vice-Premier ministre (1999-2004)
Bourgmestre empêché (1999-2004)
Député européen (2004)
Commissaire européen (2004-2009)
Député européen (2009-)

 
Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse 2009-2014
Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 434-440

Kubla Serge

Politique, Député wallon, Ministre wallon

Bruxelles 03/07/1947

Député wallon : 1980-1981 ; 1981-1985 ; 1985-1987 ; 1988-1991 ; 1992-1995 ; 1995-1999 ; 1999* ; 2004-2009 ; 2009-2014
Ministre wallon : 1999-2004

Ingénieur commercial, administrateur de sociétés, attaché de Cabinet auprès de Jean Gol quand ce dernier est Secrétaire d’État à l’Économie régionale wallonne (1974- 1977), Serge Kubla a un parcours politique intimement lié à la Région wallonne. Membre de la section locale du Rassemblement wallon en 1975, devenu conseiller communal puis bourgmestre de Waterloo, il est le seul parlementaire à avoir siégé au Parlement wallon depuis le 15 octobre 1980, la seule interruption lui étant imposée par l’incompatibilité du mandat parlementaire avec les fonctions ministérielles qu’il exerça d’ailleurs comme numéro 2 du gouvernement wallon, entre 1999 et 2004. Présent à Wépion lors de la première réunion du Conseil régional wallon (15 octobre 1980), il avait voté peu de temps auparavant les lois de régionalisation définitive. En décembre 1981, il prenait place dans l’ancienne Bourse de Commerce de Namur et, en 1998, entrait dans l’hémicycle moderne de l’ancien Hospice Saint-Gilles rénové.

Élu conseiller communal RW en octobre 1976 à Waterloo, Serge Kubla devient d’emblée échevin PRLW des Sports (1977-1982), avant de prendre la direction du collège : depuis 1983, il est le bourgmestre de Waterloo, jouissant d’une très forte popularité, mise à rude épreuve à diverses reprises. Parallèlement, S. Kubla a dribblé Louis Michel lors de l’élection législative d’avril 1977 et est entré à la Chambre comme représentant de l’arrondissement de Nivelles pour quelques années (-1995). Chef de groupe PRL au Conseil régional wallon (1981-1985), chef de groupe PRL à la Chambre (1985-1992), il redevient le porte-parole des libéraux à Namur de 1992 à 1999. Président de Sedilec (1989-1999), président de l’asbl 1815 (1987-1997), il a résolument opté pour « Namur » lors des scrutins de mai 1995 et il figure parmi les 75 premiers députés élus directement au Parlement wallon. Depuis cette date, il est régulièrement réélu dans une circonscription où le nombre des élus libéraux ne cesse de croître.

Avec Maurice Bayenet, José Daras et Albert Liénard, il dépose notamment une proposition de décret visant à doter la Wallonie d’un jour de fête et d’emblèmes officiels. À titre personnel, il est partisan de la date du 27 septembre pour la Fête de la Wallonie. Les décrets déterminant le drapeau de Paulus, Le Chant des Wallons et le 3e dimanche de septembre comme jour officiel de la Fête de la Wallonie sont adoptés le 15 juillet 1998 par le Parlement wallon.

Au sein de son parti, Serge Kubla est devenu « Monsieur Wallonie ». Il n’est donc pas étonnant qu’au moment de la formation de majorités arc-en-ciel, il devienne le vice-président d’une coalition qui lance le « Contrat d’Avenir pour la Wallonie ». Ministre de l’Économie, des PME, de la Recherche et des Technologies nouvelles, il tente de donner une nouvelle orientation à la politique économique régionale, en mettant l’accent sur l’esprit d’entreprise, le risque et la créativité. En juin 2004, le PS décide de tourner le dos au MR et de tendre la main au cdH. Après cinq années ministérielles, Serge Kubla redevient chef de groupe MR au Parlement wallon (2004-2009).

Malgré ses fonctions ministérielles, il a emmené la liste libérale aux communales d’octobre 2000 et renforcé sa majorité absolue. Bourgmestre empêché (1999-2004), il doit ensuite batailler pour retrouver son mandat : son résultat personnel en octobre 2006 (5.201 vp) ne laisse aucun doute sur le choix de l’électeur. Six ans plus tard, Serge Kubla (4.767 vp) reste le n°1 de Waterloo, la liste libérale (près de 69%, + 5,7%) décrochant 23 des 29 sièges du conseil communal. Il entame alors son sixième mandat.

En mai 2014, Serge Kubla fait le choix de ne plus siéger au Parlement wallon mettant un terme à une carrière parlementaire unique à Namur, puisqu’il est le seul à avoir fait résolument le choix de la Wallonie et à avoir siégé à Namur de 1980 à 2014 sans aucune interruption. Néanmoins, c’est en tant que dernier suppléant et en réunissant 8.947 voix sur son nom qu’il cède le relais aux libéraux du Brabant wallon qui décrochent 3 des 5 sièges de la circonscription (+1 par rapport à 2009). 

En septembre 2014, il est élevé au rang d’Officier du Mérite wallon.

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse 2009-2014
Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 346-351

Mandats politiques

Conseiller communal de Waterloo (1977-2017)
Échevin (1977-1982)
Député (1977-1995)
Membre du Conseil régional wallon (1980-1995)
Chef de groupe au CRW (1980-1985)
Bourgmestre (1983-2015)
Député wallon (1995-1999, 1999)
Chef de groupe au PW (1992-1999)
Ministre wallon (1999-2004)
Député wallon (2004-2014)
Chef de groupe au PW (2004-2009)

Gol Jean

Politique, Député wallon, Ministre wallon

Hammersmith (GB) 8/02/1942, Liège 18/09/1995

Député wallon : 1980-1981 ; 1981-1985 ; 1985-1987 ; 1988-1991 ; 1992-1994*
Ministre wallon : 1974-1977

Docteur en Droit de l’Université de Liège (1964), diplômé d’études supérieures en sciences juridiques (droit public et administratif) (1969), chercheur-stagiaire (1964-1965), puis aspirant FNRS (1965-1969) au Centre interuniversitaire de droit public, assistant du professeur François Perin (1969-1971), J. Gol devient maître de conférences en 1974, chargé du cours du droit des médias. Inscrit depuis 1964 au barreau de Liège, il dirige un bureau d’avocats, spécialisé dans le droit commercial international.

Actif au sein d’associations étudiantes de gauche et wallonnes (Étudiants socialistes, MUBEF, Mouvement populaire wallon), J. Gol est l’un des fondateurs du Parti wallon des Travailleurs (1964) puis du Parti wallon (1965) dont le chef de file, Fr. Perin est élu député en 1965. Haut responsable du Parti wallon, co-fondateur du Rassemblement wallon en 1968, il entame sa carrière politique comme conseiller provincial RW de Liège (1968-1971). Le parti wallon vise la reconnaissance de l’existence juridique de la Wallonie et de la Flandre, dotées de moyens propres à assurer leur développement respectif dans tous les domaines. Bénéficiant du désistement de Jules Dupont, candidat effectif, J. Gol fait son entrée à la Chambre des représentants en 1971. Il abandonne alors son poste d’assistant à l’Université de Liège, et se consacre exclusivement à la politique, tout en gardant son Cabinet d’avocats et en restant titulaire d’un cours à l’Université. Jusqu’en 1994, il est régulièrement réélu à la Chambre dans l’arrondissement de Liège.

Pressé de mettre en application le nouvel article 107 quater de la Constitution qui reconnaît l’existence de trois régions, Jean Gol apporte le soutien du RW au gouvernement Tindemans (1974-1977) qui met en place la régionalisation préparatoire. Secrétaire d’État à l’Économie wallonne (11 juin-4 octobre), il devient Secrétaire d’État adjoint au ministre des Affaires wallonnes (Alfred Califice) en charge de l’Économie wallonne (4 octobre 1974-18 avril 1977) et fait ainsi partie du tout premier Comité ministériel des Affaires wallonnes. Dès lors, il participe à la construction et à la mise en place des premières institutions wallonnes, et au développement des premières initiatives wallonnes (développement des aéroports régionaux, de nouvelles activités industrielles, présence à l’étranger, etc.).

Cofondateur du groupe CRéER au sein du RW, J. Gol rejoint – avec Fr. Perin et Et. Knoops – le PLP wallon qui se transforme en Parti des Réformes et de la Liberté de Wallonie d’abord (1977-1979), en PRL ensuite, lorsque Jean Gol en devient le président (1979-1981). Durant l’été 1980, il convainc le PVV de soutenir la réforme institutionnelle et de voter les lois spéciales d’août 1980 qui, selon J. Gol, ne sont qu’une étape : « (…) Bruxelles et la Communauté germanophone devront encore voir le jour, mais (…) l’occasion est donnée de doter la Communauté française des institutions qui assurent sa cohésion, sa cohérence et son avenir ». Partisan de la fusion des compétences et institutions wallonnes au sein de la Communauté, Jean Gol va siéger au Conseil régional wallon de 1980 à 1994, ainsi qu’au Conseil communautaire. 

Fort de l’apport de son parti pour résoudre la longue crise institutionnelle, Jean Gol négocie le programme des gouvernements Martens qui, de 1981 à 1987, vont mettre l’accent sur l’assainissement des finances publiques. Vice-Premier ministre et ministre de la Justice et des Réformes institutionnelles (17 décembre 1981-13 décembre 1987), ainsi que du Commerce extérieure (1985-1987), Jean Gol marque les années ’80 par de nombreuses réformes (nationalité, asile, appareil judiciaire, jeunesse, etc.) et une politique de centre-droit. Il n’a pas le temps de faire adopter la réforme fiscale qu’il avait promise, car le gouvernement tombe sur la question fouronnaise.

Rejeté dans l’opposition avec son parti – dont il retrouve la présidence en 1992 – Jean Gol ne peut que constater et déplorer l’orientation des réformes institutionnelles de 1988 et 1993. La priorité est donnée aux régions et aucune majorité n’est disponible en Wallonie et à Bruxelles pour créer la structure de la « nation francophone » à laquelle il aspire. Le ministre porte néanmoins à son actif le statut de la Communauté germanophone (1983) et la mise en place de la Cour d’Arbitrage (1984).

Attentif aux questions internationales, en particulier à l’Europe et à l’Afrique, surtout les relations Belgique-Zaïre, Rwanda et Burundi, il a été l’un des premiers à dénoncer les dérives du régime d’Habyarimana et a souvent mis l’accent sur l’importance de la francophonie. Faisant du scrutin européen un test national, Jean Gol emmène une liste PRL-FDF qui réalise 24 % des voix dans le collège français, où lui-même réalise le deuxième score individuel. Résolu à siéger comme député européen, Jean Gol conserve la présidence du PRL, démissionne de ses mandats belges, hormis sur le plan local ; de 1977 à 1982, il a siégé comme conseiller communal à Liège, avant de déménager à Chaudfontaine, dont il devient l’échevin des Finances (1992-1995).

Président du PRL-FDF, Jean Gol mène la double campagne électorale de mai 1995 ; lui-même est tête de liste au Sénat ; il réalise à nouveau le deuxième score du collège français où son parti engrange 30 % des voix sans toutefois parvenir à revenir dans une majorité, hormis à Bruxelles. Préférant conserver son mandat européen à celui de sénateur, le président du PRL est victime d’une hémorragie cérébrale fulgurante en septembre 1995, laissant un vide énorme au sein de la communauté francophone.

Sources

Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 269-274

Mandats politiques

Conseiller provincial de Liège (1968-1971)
Député (1971-1994)
Ministre du CMAW (1974-1977)
Secrétaire d'État (1974-1977)
Conseiller communal de Liège (1977-1982)
Membre du CRW (1980-1994)
Vice-Premier ministre (1981-1987) 
Conseiller communal de Chaudfontaine (1989-1995)
Échevin (1992-1995)
Ministre d’État (1992)
Député européen (1994-1995)

Bacquelaine Daniel

Politique, Député wallon

Liège 30/10/1952

Député wallon : *1994-1995

Médecin généraliste établi à Chaudfontaine, il poursuit une carrière scientifique en qualité de maître de stage en médecine générale (1993-1998). En dehors de publications scientifiques et de missions d’enseignement, il est le président de la Société scientifique belge de Mésothérapie et vice-président de la Société internationale de Mésothérapie (1996-2003). 

Conseiller communal élu en octobre 1982, échevin des Finances, des Sports et du Thermalisme (1989-1992), il succède à André Musch comme bourgmestre de Chaudfontaine en 1992, fonction à laquelle il est régulièrement reconduit (1994, 2000, 2006, 2012).

Conseiller provincial de Liège (1985-1991), chef de groupe libéral (1992-1994), Daniel Bacquelaine entre à la Chambre des représentants comme suppléant de Jean Gol parti siéger au Parlement européen (1994). Pendant quelques mois, le maire calidifontain participe aux travaux du Parlement wallon (1994-1995). En mai 1995, il opte résolument pour la Chambre fédérale où il est régulièrement réélu dans l’arrondissement de Liège, tantôt dans le sillage de Didier Reynders (1995, 1999, 2003, 2007, 2010), tantôt comme tête de liste (plus de 46.000 vp en 2014 et meilleur faiseur de voix de la circonscription provinciale de Liège tous partis confondus).

Membre de la Commission de la Santé publique (années 1990), ce médecin proche de l’Absym travaille abondamment sur les dossiers relatifs à la dépénalisation/tolérance de la détention voire de la consommation de certaines drogues. La question de l’euthanasie, du numerus clausus des étudiants en médecine, de la réforme des polices, de la publicité sur le tabac et du devenir du circuit de Francorchamps retiennent son attention. Chef de groupe libéral sous la majorité arc-en-ciel (1999-2003), membre de la Commission des Affaires étrangères et de la Commission de la Justice, il est à l’origine de la Commission parlementaire d’enquête sur l’assassinat de Patrice Lumumba, dont il assure la vice-présidence (2000-2002). Il est aussi de la Commission parlementaire d’enquête sur la Sabena. À nouveau chef de groupe du MR, dans une majorité formée des familles socialiste et libérale, mais sans les Écolo cette fois, il est membre de la Commission de Révision de la Constitution. En juin 2007, il entame sa troisième législature comme président du groupe MR (2007-2010) et, à ce titre, est aux premiers rangs lorsque le dossier BHV focalise toute l’attention fédérale.

Au lendemain du scrutin fédéral anticipé de juin 2010, le MR présidé par Didier Reynders se divise fortement. Candidat à la présidence du parti face à Charles Michel, Daniel Bacquelaine réunit 45,25% des votants (janvier 2011) ; maintenu dans sa fonction de chef de groupe MR à la Chambre fédérale, il reste aux premières loges durant la longue crise pour former un gouvernement fédéral et lorsqu’est formée la coalition PS-SPa-MR-OpenVlD-cdH-CD&V. Durant la courte législature 2011-2014, il adopte, parmi beaucoup d’autres textes législatifs, l’ensemble des dispositions de la 6e Réforme de l’État qui comprend notamment la scission de BHV, la réforme profonde du Sénat, l’accroissement tangible de l’autonomie fiscale des Régions et le transfert d’importantes compétences vers les entités fédérées. Après le scrutin du 25 mai 2014, lorsqu’un accord de majorité s’établit en octobre entre le MR, la NVA, le CD&V et l’Open VLD, il est choisi comme ministre dans le gouvernement de Charles Michel ; il est en charge des Pensions avec la mission d’y assurer une réforme profonde.

A l'issue du scrutin de mai 2019, il redevient député fédéral et bourgmestre de Chaudfontaine.

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse 2009-2014
Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 35-36

Mandats politiques

Conseiller communal de Chaudfontaine (1983-)
Échevin (1989-1992) (2019-)
Bourgmestre (1992-2014)
Député (1994-1995)
Membre du Parlement wallon (1994-1995)
Député fédéral (1995-2014) (2019-)
Ministre fédéral (2014-2019)
Bourgmestre empêché (2014-2019)