Jean Ier

Politique

Louvain 1253, Bar-le-Duc 3/05/1294


Jean Ier, dit le Victorieux, fut duc de Brabant et de Limbourg. Fils de Henri III et d’Aleyde de Bourgogne, il succède à son frère ainé, en 1267, ce dernier préférant entrer dans les ordres. En 1271, Jean Ier épouse Marguerite de France, fille du roi Louis IX, mais celle-ci décède un an plus tard. L’année d’après, le duc s’unit à Marguerite de Flandre, fille de Guy de Dampierre, héritier du comte de Flandre.

Entretenant des liens étroits avec la France – le roi Philippe III épousa Marie, la sœur de Jean Ier –, il combat dans l’armée de son beau-frère, en 1276, et passe avec lui les Pyrénées, en 1285, pour combattre le roi d’Aragon. Reconnu, en 1269, avoué héréditaire de la cité liégeoise, il s’engage à la protéger et à la défendre. En 1273, il envahit l’évêché de Liège et dépose le prince-évêque, Henri de Gueldre.

Les années 1280 sont marquées par la guerre du Limbourg, pour laquelle le duc leva beaucoup d’impôts. Jean Ier de Brabant entend conquérir le duché de Limbourg, accordé à titre viager à Renaud Ier de Gueldre, à la mort de la duchesse Ermengarde de Limbourg, en 1283. Après cinq ans de guerres, Renaud renonce au duché, le 15 octobre 1289, au profit de Jean Ier.

En 1292, les maisons de Brabant et de Luxembourg se rapprochent par le mariage de Henri, comte de Luxembourg, avec Marguerite, la fille de Jean Ier. Le duc scelle également une alliance avec l’Angleterre, en mariant son fils Jean, avec Marguerite d’York, la fille d’Edouard Ier. Grand amateur de joute, Jean Ier meurt au cours d’un duel avec Pierre de Bausnes, d’une grave blessure au bras.

Poète, on connait de lui neuf chansons, écrites en haut allemand.

 

Sources

Alphonse WAUTERS, Biographie nationale, t. 10, col. 201-216
http://www.philagodu.be/GENERALCULTUREL/HISTOIRE/jeanier.html (s.v. décembre 2014)

HENRI V DE LUXEMBOURG

Politique

Lieu inconnu 1216, Mayence 24/12/1281

Petit-fils de Henri IV de Luxembourg, dit Henri l’Aveugle, comte de Namur, fils de Ermesinde et de Warélan III de Limbourg, Henri V continue l’œuvre de sa mère, lorsqu’il inaugure l’importante abbaye de Clairefontaine et acquiert ce qui deviendra la prévôté d’Aywaille. Comte d’Arlon, de Luxembourg et de La Roche (1247), il pense être en mesure de rétablir la situation territoriale qu’avait créée son grand-père Henri l’Aveugle, quand il s’empare par surprise du comté de Namur en 1256 ; il porte alors aussi le nom de Henri III de Namur. Luttant contre des seigneuries « autonomistes », il consolide les liens entre tous ses comtés et les institutions du pays (prévôtés). Tourné vers la France, il introduit le droit de Beaumont. S’appuyant sur les nobles et des agents administratifs dévoués, il étend les libertés et franchises à des villes moyennes (Grevenmacher, 1252, Bitbourg, 1262). Mais en 1264, il cède ses droits sur Namur à Gui de Dampierre. Disposant de Ligny-en-Barrois par son mariage avec Marguerite de Bar, il devra se contenter de ses titres sur le Luxembourg et La Roche jusqu’à son décès.

 

Sources

Félix ROUSSEAU, Henri l'Aveugle : comte de Namur et de Luxembourg, 1136-1196, Liège, Bibliothèque de la Faculté de philosophie et lettres de l'Université, 1921
Gilbert TRAUSCH (dir.), Histoire du Luxembourg. Le destin européen d’un « petit pays », Toulouse, Privat, 2010