Guy Focant (SPW)

Ancien couvent des Célestines

Bâti entre 1635 et 1658, le couvent namurois des soeurs Célestines formait un vaste ensemble dont l’aile principale abritait la salle capitulaire, le réfectoire, etc. La façade principale compte une dizaine de travées sur deux niveaux et est édifiée en brique et pierre bleue. Très sobre, le bâtiment constitue un bel exemple d’architecture traditionnelle mosane. Le monastère ou du moins son aile centrale, la seule qui subsiste, connut diverses affectations après la Révolution française, la dernière étant de servir de réserve aux ateliers communaux. Dans le cadre de la vaste campagne de réhabilitation de l’îlot des Célestines et du quartier lui-même, l’aile centrale de l’ancien couvent fut restaurée par les architectes Christian Dejardin et Jean-Pierre Wargnies (de l’Atelier de l’Arbre d’Or), à la fin des années 1990, tandis que les architectes Olivier De Sorgher et Nicolas Giomorey (du Bureau Dupont) restaurèrent plus tard, eux, pour l’IPW l’édifice non classé construit au xixe siècle à l’emplacement de l’ancienne entrée du couvent.

Dix ans, trois Ministres, trois partis

Inauguré en février 1998, l’ancien couvent des Célestines abrite à partir de 2004 le cabinet du Ministre socialiste de l’Économie, de l’Emploi, du Commerce extérieur et du Patrimoine Jean-Claude Marcourt. Avant celui-ci, les lieux avaient accueilli le cabinet du Ministre de l’Environnement, des Ressources naturelles et de l’Agriculture, le social-chrétien Guy Lutgen (1998-1999), puis celui du libéral Michel Foret, Ministre de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme et de l’Environnement (1999-2004).

Le siège de l’Institut du Patrimoine wallon

À quelques mètres à peine du cabinet ministériel, le siège central de l’Institut du Patrimoine wallon se situe depuis mars 2002 dans une maison de maître néoclassique construite au xixe siècle à l’emplacement de l’ancienne conciergerie du couvent des Célestines. Cet immeuble avait servi de bureaux à la ville de Namur jusqu’à son rachat par la Région en même temps que l’ancien couvent. Les architectes chargés de sa réaffectation ont habilement installé quatre niveaux et demi de locaux dans un espace qui n’en comptait que deux auparavant, tout en respectant la structure et le caractère de l’édifice.

Le siège de l’Union des Villes et Communes

À deux pas de l’ancien couvent, de l’autre côté de la rue de l’Étoile (no 4) et face aux anciens bâtiments du moulin du même nom intégrés dans le projet de cabinet ministériel, le nouveau siège de l’Union des Villes et Communes de Wallonie se trouve dans une construction contemporaine de qualité, audacieuse de modernité, nichée dans un très bel espace vert. Conçu par l’architecte Wargnies de l’Atelier de l’Arbre d’Or, ce bâtiment a été inauguré le 22 juin 2004.

Architecture

Il s’agit d’une bâtisse traditionnelle en brique et pierre bleue, conservant aux deux niveaux des fenêtres à croisées et à queues de pierre. À gauche, les fenêtres du rez-de-chaussée présentent un linteau bombé à clé. À l’extrême droite s’étend une large zone remaniée, à l’exception cependant du reste d’une porte originelle. Celle-ci possède des montants chainés taillés obliquement, terminés par un congé. 

Notons les grandes ancres en Y, les harpes d’angle et la corniche de pierre en doucine. On suppose une réfection du pignon au XVIIIe siècle. Lors des remaniements des XIXe et XXe siècles, certaines croisées ont été supprimées et certaines fenêtres transformées en porte.

Place des Célestines
5000 Namur

carte

Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

no picture

Marcourt Jean-Claude

Politique, Député wallon, Ministre wallon

Awans 16/10/1956

Député wallon : 2014*
Ministre wallon : 2004-2009 ; 2009-2014 ; 2014-

Licencié en Droit de l’Université de Liège (1979), avocat inscrit au barreau de Liège, Jean-Claude Marcourt se spécialise en Droit des Affaires et conseille le PS dans le dossier de la restructuration de la sidérurgie liégeoise. Attaché de Cabinet auprès de Willy Claes (1988), il est désigné au Cabinet de Bernard Anselme lorsque celui-ci devient ministre-Président de l’Exécutif régional wallon (1988-1992), puis devient le chef de Cabinet de Guy Mathot, ministre wallon des Affaires intérieures (1992-1994), avant de retrouver Bernard Anselme, comme directeur adjoint du Cabinet. Après les scrutins de mai 1995, il devient l’un des deux chefs de Cabinet de Jean-Claude Van Cauwenberghe, ministre wallon et francophone, en charge du Budget et des Finances (1995-1998). En janvier 1998, il quitte le Cabinet « Van Cau » pour devenir le chef de Cabinet d’Elio Di Rupo, vice-Premier ministre au fédéral et en charge de l’Économie et des Télécommunications (janvier 1998-juillet 1999). En juin 1999, J-C. Marcourt reste chef de Cabinet, cette fois auprès de Laurette Onkelinx, vice-Première fédérale, en charge de l’Emploi. En juillet 2003, il est confirmé dans ses fonctions de Chef de Cabinet auprès de L. Onkelinx, cette fois affectée à la Justice.
Représentant de la Région wallonne au Conseil d’administration de Cockerill depuis juin 1995, dans celui de Meusinvest – où il est vice-président – depuis 1996, il est désigné en 1999 à la présidence de la nouvelle Société publique de Gestion de l’Eau (SPGE). Administrateur de la Société de gestion du circuit de Spa-Francorchamps (2003), de la Société régionale d’investissement, J-C. Marcourt détient aussi, dans le privé, un poste d’administrateur du Groupe Forrest International. Considéré comme un proche des milieux syndicaux, de la FGTB wallonne surtout, étiqueté de la mouvance liégeoise de Guy Mathot, J-C. Marcourt cherche surtout à rallier l’ensemble des forces vives socialistes liégeoises autour d’un projet commun, quand il préside « le Forum liégeois de la rénovation » au sein du PS et quand il lance des États-Généraux du PS liégeois (automne 2003).
Lors de la formation du gouvernement wallon en juillet 2004, J-C. Marcourt se voit confier les portefeuilles de l’Économie et de l’Emploi. Huitième extra-parlementaire à devenir ministre dans un gouvernement wallon, J-C. Marcourt reçoit de surcroît le Commerce extérieur à partir d’octobre 2005, puis le Patrimoine à partir de juillet 2007. Entre-temps, l’homme de l’appareil a participé à son premier scrutin en octobre 2006 et a été élu conseiller communal de Liège, mandat renouvelé en octobre 2012.
Restant un acteur attentif de la pacification de la Fédération liégeoise du PS, observateur actif dans le dossier de la sidérurgie liégeoise ballotée entre crise mondiale et décisions du groupe Mittal, le ministre Marcourt est surtout l’initiateur et le moteur du Plan Marshall. Mettant l’accent sur la simplification, le décloisonnement, la communication et surtout la créativité, souhaitant susciter l’émergence de projets et d’idées innovantes, il dépose un ambitieux plan stratégique « Création d’emplois et d’activités » (mai 2005) dont certains volets constituent les axes d’un plan mobilisateur, surnommé Marshall. Le « Plan d’actions prioritaires pour l’avenir wallon » conduit à l’émergence de pôles de compétitivité et à la restructuration d’un certain nombre d’outils économiques régionaux. Pérennisant la politique de clustering, le ministre de l’Économie charge par ailleurs une commission surnommée « Zénobe », composée de personnalités indépendantes, de fournir des conclusions destinées à nourrir le programme de la prochaine législature, en projetant la Wallonie à l’horizon 2020.
Tête de liste au scrutin européen de juin 2009, J-C. Marcourt ne siège pas au Parlement européen où il est élu, car il est désigné dans le gouvernement wallon de Rudy Demotte comme vice-Président, ministre de l’Économie, du Commerce extérieur et de la Coordination des pôles de compétitivité. Du côté du gouvernement de la Communauté, il est chargé de l’Enseignement supérieur et entreprend un vaste programme de réforme dont la première partie, structurelle, occupe toute la législature (« décret paysage »).
Du côté wallon, le « M. Marshall wallon » exerce d’importantes compétences au sein d’un gouvernement qui s’est ouvert au partenaire Écolo. La première conséquence est rapidement visible avec la création d’un 6e Pôle de compétitivité dans le cadre d’un Plan désormais nommé Marshall 2.vert. Comme dans la législature précédente, le Ministre Marcourt tente de maximiser les efforts publics en vue d’assurer le redéploiement économique de la Wallonie. Un investissement de 2,75 milliards d’€ est consenti. De multiples mesures et des dynamiques nouvelles sont lancées contribuant à créer de l’emploi (50.000 selon les sources officielles) et à aider les acteurs (aides directes aux entreprises, financement de milliers de chercheurs et de formations – Plan Langue –, création de zones d’activité économique, mesures visant à favoriser l’internationalisation des secteurs d’activités wallons, etc.). Sont encore mis en place Creative Wallonia qui a développé plusieurs projets, un Master Plan TIC Wallonie, terre d’excellence numérique, les projets NEXT-économie circulaire et Smart Park-économie d’énergie, tandis que les autorités wallonnes se préoccupent aussi de la question de la transmission d’entreprises, et de soutenir l’esprit d’entreprendre, l’économie sociale et les technologies nouvelles. Par contre, en fin de législature, deux projets portés par le ministre Marcourt ne passent pas la rampe parlementaire : le décret sur les implantations commerciales et le décret « expropriation d’entreprises ».
En 2011, quand Mittal a fermé la phase à chaud, la question de l’avenir de la sidérurgie liégeoise s’est plus que jamais imposée au cœur des préoccupations du ministre wallon qui a exploré de nombreuses pistes (appel à l’Europe, création d’une task force, mise en demeure, recherche d’outils juridiques et de repreneurs, élaboration d’un décret expropriation, « nationalisation », etc.) ; alors que le cdH refusait le décret « expropriation », l’idée de consulter l’Europe est venue trop tard ; finalement, l’année 2014 s’est achevée par des négociations, en présence des syndicats, sur les moins pires conditions de restructuration.
Tête de liste PS dans la circonscription de Liège au scrutin régional du 25 mai 2014, il se présente en fait pour la première fois à un rendez-vous électoral wallon. Avec plus de 38.000 voix de préférence, il réalise le meilleur score tous partis confondus, en dépit de la montée en puissance du « PTB-Go ! ». Quand PS et cdH forment une nouvelle majorité à Namur (été 2014), Jean-Claude Marcourt retrouve un portefeuille dans le gouvernement wallon présidé par Paul Magnette, avec davantage de compétences confiées à la Wallonie et un budget global qui passe de 8,5 à 13 milliards d’€. Vice-président du gouvernement wallon, Jean-Claude Marcourt est ministre de l’Économie, de l’Industrie, de l’Innovation et du Numérique. Du côté du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles présidé par Rudy Demotte, il reste en charge de l’Enseignement supérieur et obtient la Recherche et les Médias en plus.
Avec un peu plus de 125 mois dans un exécutif wallon, Jean-Claude Marcourt fait partie des cinq ministres ayant exercé plus de 10 ans dans les gouvernements wallons entre octobre 1974 et décembre 2014.



Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse 2009-2014
Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 408-411
L’Almanach 2013-2014 : 5 ans d’Olivier,  cfr http://gouvernement.wallonie.be/sites/default/files/
nodes/story/6275-webplaquette201314def148-5x210mmcmjn.pdf

conseiller communal de Liège (2006-)
ministre wallon (2004-2009, 2009-2014, 2014-)
ministre wallon et communautaire (2009-2014 ; 2014-)
député wallon (2014)

Di Rupo Elio

Politique, Député wallon, Ministre wallon

Morlanwelz 18/07/1951

Député wallon : 1988-1989* ; 1992-1995 ; 2009-2010
10e Ministre-Président wallon : 1999-2000 ; 2005-2007 ; 2019-

Benjamin d’une famille nombreuse italienne des Abruzzes ayant trouvé du travail au Borinage, Elio Di Rupo grandit à Morlanwelz, où il accomplit ses humanités à l’Athénée puis à l’Institut technique (1970), avant d’étudier les Sciences à l’Université de Mons-Hainaut. Docteur en Chimie, il est assistant à l’Université de Leeds (1977-1978), puis au Service de Chimie générale et de Sciences des matériaux de l’Université de Mons-Hainaut (1978). Chercheur scientifique à l’Institut interuniversitaire des matériaux (1979), il devient directeur de recherche à l’Université de Mons (1982). À partir de novembre 1990, il y est chargé d’enseignement à la Faculté des Sciences psychopédagogiques.

Militant dans les rangs des Jeunesses socialistes (1977), conseiller communal élu à Mons en octobre 1982, il entre au Cabinet de Jean-Maurice Dehousse, en charge de l’Économie wallonne, puis devient successivement attaché de Cabinet et chef de Cabinet adjoint auprès de Philippe Busquin, ministre wallon du Budget et de l’Énergie (1981-1985). Nommé inspecteur général à l’Inspection de l’Énergie du Ministère de la Région wallonne (1985-1987), il devient échevin de la Santé, de la Rénovation urbaine et des Affaires sociales de Mons (janvier 1986-décembre 1987), avant de décrocher un siège de député dans l’arrondissement de Mons lors du scrutin de décembre 1987, lui donnant notamment accès au Conseil régional wallon (1988-1989)

Si son score personnel lui permet de revendiquer le maïorat montois en octobre 1988, Elio Di Rupo joue la carte de l’apaisement au sein de sa famille politique, décroche un mandat européen en 1989, avant de retrouver la politique belge, en étant élu au Sénat fin 1991, dans l’arrondissement de Mons-Soignies. Avant de siéger à Strasbourg, le député montois a eu le temps d’adopter les accords institutionnels difficilement négociés par Guy Spitaels et qui conduisent à reconnaître un statut à la Région de Bruxelles-Capitale, à la communautarisation de l’enseignement et à la régionalisation d’importantes compétences. Sénateur, il vote aussi, en 1993, l’approfondissement de la réforme des institutions. Depuis janvier 1992, Elio Di Rupo a accédé à des fonctions ministérielles. Il est responsable du portefeuille de l’Éducation dans le gouvernement de la Communauté française présidé par Bernard Anselme (7 janvier 1992). Refinancement et réforme de l’école sont au programme du ministre qui hérite aussi du volet Audiovisuel et de la Fonction publique en mai 1993.

Début 1994, la démission de G. Coëme, G. Spitaels et G. Mathot provoque de nouvelles modifications dans les exécutifs : quittant le gouvernement de la Communauté française, Elio Di Rupo remplace Guy Coëme dans le gouvernement fédéral comme vice-Premier ministre et ministre des Communications et des Entreprises publiques (23 janvier 1994-23 juin 1995). À 42 ans, il devient le chef du PS au fédéral et va le rester jusqu’en 1999.

En mai 1995, E. Di Rupo opte pour la Chambre fédérale, où il est régulièrement réélu et où il siège entre 2000 et 2005, 2007 et 2009, 2010 et 2011. Vice-Premier ministre, en charge de l’Économie et des Télécommunications dans le gouvernement Dehaene (23 juin 1995-12 juillet 1999), Elio Di Rupo est désigné à la présidence du gouvernement wallon le 12 juillet 1999. Depuis Alfred Califice, il est le dixième ministre à présider un exécutif wallon. Chargé de la coordination du gouvernement wallon, des Fonds structurels, des Relations internationales, des « Relations intra-belges », du Comité de concertation gouvernement fédéral-gouvernements de Communautés et Régions et des relations avec le Parlement, le 10e titulaire de la fonction de ministre-Président wallon lance le « Contrat d’Avenir pour la Wallonie », plan destiné à mobiliser les forces vives de Wallonie autour de priorités partagées. Dans le même temps, élu pour la première fois au suffrage universel des membres, il accède à la présidence du PS (9 octobre 1999). Remettant à Jean-Claude Van Cauwenberghe les clés de l’Élysette au printemps 2000 (4 avril), il est candidat bourgmestre à Mons. Chef du groupe PS au conseil communal depuis deux législatures, il succède à Maurice Lafosse le 1er janvier 2001, s’appuyant sur une solide majorité absolue qui s’ouvre pourtant au PRL de Richard Miller.

Vice-président de l’Internationale socialiste (novembre 1999), membre de la Convention sur l’avenir de l’Europe (2002), ministre d’État (2002), informateur royal (juin 2003) et négociateur des majorités depuis les années ’90, Elio Di Rupo engage son parti dans une nouvelle alliance fédérale avec les seuls libéraux, sous la conduite de Guy Verhofstadt, en 2003. Par comparaison avec les années 1991-1999, le PS vit une période de sérénité que son président veut préserver, laissant MR, cdH et Écolo se quereller entre eux. Cependant, les scrutins régionaux et européen voient PS et MR s’affronter durement et, dès juillet 2004, le PS tourne le dos aux libéraux pour s’allier au cdH à la Région wallonne. Avec le Contrat d’Avenir actualisé et le Contrat stratégique pour l’École, l’exécutif wallon et son homologue communautaire s’engagent dans une politique de synergies accrues au niveau francophone. L’accord PS-cdH s’intitule Wallonie-Bruxelles, 2004-2009 : une dynamique positive pour chacun

S’appuyant sur Karl-Heinz Lambertz, Jean-Claude Van Cauwenberghe, Charles Picqué et Marie Arena, autant de ministres-Présidents socialistes, l’homme fort du PS incite la Wallonie à faire plus vite et mieux. « Il faut un plan Marshall à l’échelle de la Wallonie » (L’Écho, 11 juin 2005). Les démarches antérieures du ministre Marcourt permettent de mettre au point le « Plan d’actions prioritaires pour l’avenir wallon » dès la rentrée parlementaire de septembre 2005, moment où J-C. Van Cauwenberghe fait l’objet de nombreuses attaques médiatiques. Pour se défendre, il décide de renoncer à l’Élysette. Considéré par les médias comme le père spirituel du Plan Marshall, Elio Di Rupo finit par accepter de reprendre la présidence du gouvernement wallon (6 octobre 2005). Pilote du Plan Marshall, bourgmestre empêché, le ministre-Président wallon conserve la présidence du PS afin de pouvoir « continuer son œuvre de rénovation ». Après avoir passé le cap des communales de 2006 et des élections fédérales de 2007, E. Di Rupo confie la présidence du gouvernement wallon à Rudy Demotte et reprend à temps plein la présidence du PS (juillet 2007), au moment où s’amorcent les longues et difficiles négociations pour la formation du gouvernement fédéral. Critique à l’égard des négociateurs de « l’orange bleu », le PS réclame la constitution d’un Front francophone solide, affirme son attachement à l’unité belge et soutient les divers gouvernements « d’union nationale » qui se mettent alors en place avec des ministres PS, cdH, MR, VLD et CD&V (2007-2010). Élu député wallon au scrutin régional de 2009, Elio Di Rupo siège à Namur pendant un an. 

Président du PS, il doit cependant constater l’échec du gouvernement Leterme II sur la question de BHV, suite à l’ultimatum de l’Open VLD. Le scrutin fédéral anticipé de juin 2010 se transforme en un véritable succès pour le PS. À l’exemple du Hainaut où la tête de liste est plébiscitée par les électeurs, le PS reprend au MR le leadership en Wallonie et à Bruxelles, tandis que du côté flamand, la NVA – séparée du CD&V – devient la première force politique. Abandonnant son siège au Parlement wallon, Elio Di Rupo revient siéger à la Chambre fédérale durant toute la durée de la formation d’un nouveau gouvernement.

Alors que les entités fédérées assurent sereinement la continuité de l’État, le « fédéral » connaît sa plus longue crise politique : 541 jours de réunions, de crispations, de rebondissements, de notes et de discussions seront nécessaires pour que se dégagent un premier accord sur le volet institutionnel (octobre), puis un second sur le volet socio-économique (décembre). Le 6 décembre 2011, Elio Di Rupo devient le Premier ministre du nouveau gouvernement fédéral ; premier à bien des égards, puisque depuis Edmond Leburton (1974) et depuis que la Belgique s’est radicalement transformée en un État fédéral, aucun Wallon et aucun socialiste n’avait occupé le 16 rue de la Loi. Par ailleurs, après Yves Leterme, il est le deuxième ancien ministre-président d’une entité fédérée à devenir Premier ministre de l’État fédéral.

En raison de ses nouvelles fonctions, Elio Di Rupo abandonne son siège à la Chambre fédérale. À la tête du PS, Thierry Giet assure l’intérim, organisant notamment la campagne électorale pour le scrutin communal. À Mons, où il est à nouveau candidat, le bourgmestre pourtant empêché est véritablement plébiscité, mais il reste bourgmestre en titre, Nicolas Martin assurant la continuité de la coalition PS-MR. Au fédéral, au-delà des questions socio-économiques, le Premier Ministre veille à l’exécution des accords institutionnels. Durant la courte législature 2011-2014, sont adoptées les nombreuses dispositions de la 6e Réforme de l’État, dont la scission de BHV, la réforme profonde du Sénat, l’accroissement tangible de l’autonomie fiscale des Régions et le transfert d’importantes compétences vers les entités fédérées.

À nouveau candidat à la Chambre dans le Hainaut le 25 mai 2014, Elio Di Rupo est réélu à la Chambre fédérale. Très vite, avec Paul Magnette qui a succédé à Th. Giet à la présidence du PS, Elio Di Rupo négocie avec le cdH et parvient à un accord de majorité en Wallonie, en Fédération Wallonie-Bruxelles et, en associant le FDF et des partis flamands, en Région de Bruxelles-Capitale. Avec la désignation de Paul Magnette à la présidence du gouvernement wallon, Elio Di Rupo retrouve la présidence officielle du PS (juillet 2014) ; député fédéral, il reprend également sa fonction de bourgmestre de Mons. Quand le MR de Charles Michel parvient à un accord de majorité avec l’Open VLD, le CD&V et la NVA, le PS se retrouve dans l’opposition au fédéral. Sans négliger les dossiers liés à ses nouvelles fonctions (député et président du principal parti de l’opposition), le maïeur de Mons inaugure en janvier 2015 le programme des nombreuses activités de « Mons 2015, capitale européenne de la culture ».

À l'issue des élections fédérales et régionales de 2019, il devient Ministre-Président de la Wallonie pour la 3e fois. Il quitte alors la présidence du Parti socialiste.

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse 2009-2014
Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 202-209

Mandats politiques

Conseiller communal de Mons (1983-)
Échevin (1986-1987)
Député (1988-1989)
Membre du Conseil régional wallon (1988-1989)
Député européen (1989-1991)
Sénateur (1992-1995)
Membre du Parlement wallon (1992-1995)
Ministre de la Communauté française (1992-1994)
Ministre et vice-Premier ministre fédéral (1994-1995)
Député fédéral (1995)
Ministre et vice-Premier ministre fédéral (1995-1999)
Député fédéral (1999)
Ministre-Président du gouvernement wallon (1999-2000)
Député fédéral (2000-2005)
Bourgmestre de Mons (2001-2005, 2007-2011, 2014-)
Ministre d'État (2002)
Ministre-Président du gouvernement wallon (2005-2007)
Député fédéral (2007-2009)
Député wallon (2009-2010)
Député fédéral (2010-2011)
Premier ministre fédéral (2011-2014)
Député fédéral (2014-2019)
Ministre-Président du gouvernement wallon (2019-)

Demotte Rudy

Politique, Député wallon, Ministre wallon

Renaix 3/06/1963

Député wallon : 1999* ; 2004* ; 2009* ; 2014*
12e Ministre-Président wallon : *2007-2009 ; 2009-2014

Licencié en Sciences politiques et en Relations internationales de l’Université libre de Bruxelles (1986), militant socialiste, Rudy Demotte est choisi comme secrétaire « national » des Jeunesses Socialistes en 1985, puis élu président l’année suivante (1986-1992). À Lessines, où il s’est établi, il est secrétaire du CPAS. Installé ensuite à Flobecq, il est élu conseiller communal en octobre 1994. Après un premier mandat dans l’opposition, il renverse la majorité en 2000 et devient le bourgmestre de Flobecq (2001-2006), fonction dans laquelle il est confirmé en octobre 2006 quand il remporte la majorité absolue. En raison de ses fonctions ministérielles, il est cependant bourgmestre empêché. En 2010, il choisit de quitter Flobecq pour Tournai où il se présente avec succès aux communales d’octobre 2012. En raison de ses autres fonctions, Rudy Demotte se dira bourgmestre empêché une fois le pacte de majorité signé avec le MR de Marie-Christine Marghem. À côté de son intérêt pour le terrain municipal, Rudy Demotte a en effet déployé une activité politique qui dépasse la Wallonie picarde.
Collaborateur au Cabinet de Philippe Busquin, alors ministre « national » des Affaires sociales dans le gouvernement Martens VIII (entre 1988 et 1990), signataire-fondateur du manifeste Socialismes-Libertés, membre du mouvement des Socialistes progressistes belges, président de la Fédération du Hainaut occidental du Parti socialiste (1993), Rudy Demotte est élu pour la première fois dans l’arrondissement de Tournai-Ath-Mouscron à la Chambre fédérale en mai 1995. Lors des scrutins de juin 1999, il opte pour le Parlement wallon où il est élu. Régulièrement reconduit dans son mandat wallon, il n’aura guère l’occasion de siéger dans l’assemblée namuroise en tant que député, car il est désigné comme ministre à plusieurs reprises.
Ministre fédéral en charge de l’Économie et de la Recherche scientifique dans le gouvernement arc-en-ciel de Guy Verhofstadt I (1999), Rudy Demotte quitte le « fédéral » pour monter dans le gouvernement de la Communauté française présidé par Hervé Hasquin, en avril 2000, quand Elio Di Rupo quitte le gouvernement wallon pour se consacrer exclusivement à la présidence du PS. Rudy Demotte devient ministre du Budget, de la Culture et des Sports et aussi le chef de file du PS au sein de ce gouvernement communautaire à majorité arc-en-ciel (2000-2003). En 2001, son portefeuille ministériel s’accroît de la Fonction publique et de la Jeunesse. Dès cette époque, il plaide pour l’approfondissement des synergies entre Région et Communauté, et en faveur « des doubles casquettes ministérielles ».
Lors du scrutin fédéral de 2003, Rudy Demotte est élu député, mais ne va pas siéger à la Chambre car il reste ministre, retrouvant le niveau fédéral, en charge de la Santé publique et des Affaires sociales (2003-2007). Confirmant son leadership dans la circonscription de Tournai-Ath-Mouscron lors des élections régionales de 2004 et 2009, le président de l’Ideta (1999-2006) a lancé des états-généraux (en 2000 et 2001) afin de repenser le fonctionnement des intercommunales hennuyères – Ideta, IEG, Ipalle – (2003) et de réfléchir à un projet d’avenir commun pour la Wallonie picarde (2004). Progressivement, il impose ce concept de Wallonie picarde à l’ensemble des acteurs de terrain.
Au soir du scrutin fédéral de juin 2007, Elio Di Rupo choisit son successeur à l’Élysette. Rudy Demotte quitte le fédéral pour la présidence du gouvernement wallon (19 juillet 2007) et reçoit la mission de développer le Plan Marshall lancé en mars 2005. Depuis Alfred Califice, il est le douzième ministre à présider un exécutif wallon. Quand, le 20 mars 2008, Rudy Demotte remplace Marie Arena à la présidence de la Communauté française, il devient le premier ministre à exercer conjointement les deux présidences. Cette situation nouvelle est explicitée dès le 16 avril 2008 quand Rudy Demotte et Charles Picqué lancent ensemble un Appel Pour une fédération Wallonie-Bruxelles, plaidoyer birégional, où les deux ministres-présidents optent clairement en faveur de l’affirmation de deux régions solidaires, égales en statut.
Au lendemain des élections régionales de juin 2009, Rudy Demotte est conforté dans ses deux fonctions ministérielles, à la tête du gouvernement wallon et du gouvernement de la Communauté française où la coalition PS-cdH s’est ouverte à Écolo. À Namur, R. Demotte a dans ses attributions la coordination du Plan Marshall 2.vert, les Fonds structurels, la Simplification administrative et les Relations extérieures.
Au terme d’une législature particulièrement stable sur le plan gouvernemental (seul Benoît Lutgen a été remplacé par Carlo di Antonio en 2011), le bilan de l’exécutif wallon présidé par Rudy Demotte est riche de multiples réalisations, dont la plus manifeste est le Plan Marshall 2.vert qui, selon le ministre-président lui-même, a créé plus 50.000 emplois. Sans omettre de contribuer à assurer sereinement la continuité de l’État durant la longue crise fédérale pour former un nouveau gouvernement belge (juin 2010-décembre 2011), les autorités wallonnes ont mis en œuvre des dynamiques nouvelles dans des domaines variés, tout en se lançant dans l’accueil des nouvelles compétences transférées vers les entités fédérées par la 6e Réforme de l’État (2013-2014). Une réflexion sur le devenir de la Wallonie a permis de dresser, en concertation, un projet co-construit de Plan Marshall à l’horizon 2022.
Parmi les mesures phares, le gouvernement wallon a mis en place un 6e Pôle de compétitivité et consentit un investissement de 2,75 milliards d’€ dans le redéploiement économique de la Wallonie. Les fonds structurels européens ont permis de soutenir 450 projets en Wallonie. En matière d’Aménagement du territoire, le Cwatupe a été révisé et un nouveau Code du Développement territorial (CoDT) a vu le jour. De nouvelles dynamiques sont lancées avec Creative Wallonia, le Master Plan TIC Wallonie, terre d’excellence numérique, les projets NEXT-économie circulaire et Smart Park-économie d’énergie. Des mesures de bonne gouvernance ont rythmé la législature dès l’adoption, en 2010, du décret décumul wallon. Modernisation et réforme des Provinces étaient aussi à l’ordre du jour, comme la création d’une Agence wallonne de la Sécurité routière, la réforme du tarif de l’électricité, le remplacement de Solwatt par Qualiwatt, la création de 5 nouveaux indicateurs complémentaires au PIB, la mise en place de la 1ère stratégie wallonne de développement durable, le plan global Égalité des chances, ou le premier Code wallon de l’agriculture, voire le Plan Routes.
En application de la Déclaration de politique régionale et dans le cadre du Plan Marshall 2.vert, le ministre-président prend aussi l’initiative de rationaliser et d’améliorer la visibilité de la Région en imposant le terme Wallonie en lieu et place de l’expression Région wallonne, en confirmant Namur comme capitale politique, et en réaffirmant la primauté du coq de Paulus comme emblème wallon (avril 2011). En septembre 2011, en application du décret du 31 mars de la même année, le chef du gouvernement wallon remet pour la première fois la distinction du Mérite wallon à une vingtaine de personnalités « dont le talent ou le mérite a fait ou fait honneur à la Wallonie dans une mesure exceptionnelle et contribue ainsi d’une façon significative à son rayonnement ».
Réélu au Parlement wallon le 25 mai 2014 dans la circonscription de Tournai-Ath-Mouscron, Rudy Demotte ne préside plus le gouvernement wallon lorsque PS et cdH forment la nouvelle majorité au début de l’été 2014 ; mais il conserve la tête de l’exécutif communautaire avec comme feuille de route des mesures d’économies budgétaires drastiques. En exerçant la présidence du gouvernement wallon pendant sept années, Rudy Demotte est le responsable politique qui a exercé cette fonction pendant la plus longue période, et de façon ininterrompue.



Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse 2009-2014
Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 179-181
L’Almanach 2013-2014 : 5 ans d’Olivier,  cfr http://gouvernement. wallonie.be/sites/default/files/ nodes/story/6275-webplaquette201314def148-5x210mmcmjn.pdf


conseiller communal de Flobecq (1995-2010)
député fédéral (1995-1999, 2003, 2007, 2010)
député wallon (1999, 2004, 2009)
ministre fédéral (1999-2000, 2003-2007)
ministre communautaire (2000-2003)
bourgmestre en titre (2001-2010)
ministre-Président du gouvernement wallon (2007-2010)
ministre-Président de la Communauté française Wallonie-Bruxelles (2008-2011)
ministre-Président du gouvernement de la Wallonie (2010-2014)
ministre-Président de la Fédération Wallonie-Bruxelles (2011-2014, 2014-)
bourgmestre en titre de Tournai (2012-)

Anselme Bernard

Politique, Député wallon, Ministre wallon

Mouscron, 3/11/1945

Député wallon : 1980-1981 ; 1981-1985 ; 1985-1987 ; 1988-1991 ; 1992-1995 ; 1995*, 1999-2001*
Ministre wallon : 1979-1980, 1988-1991, 1994-1999
7e Ministre Président wallon : 1988-1991
 

Actif dans les milieux fédéralistes, socialistes et syndicalistes wallons au début des années 1960 lorsqu’il achève ses études en Sciences politiques à l’Université libre de Bruxelles, Bernard Anselme devient secrétaire adjoint (1964-1968), secrétaire (1968) puis finalement président (1968-1970) des Jeunesses de la FGTB. Conseiller auprès des Cabinets Terwagne (1969-1971) et Fernand Dehousse (1971-1972), il devient le secrétaire du président du Conseil économique régional de Wallonie (1972-1977). Au printemps 1977, il est élu député de Namur pour la première fois ; il est constamment réélu à un mandat parlementaire jusqu’en 1999.

Secrétaire d’État adjoint au ministre-Président de la Région wallonne, Bernard Anselme fait partie des deux tout premiers « Exécutifs régionaux wallons » (1979-1980). Il est en charge notamment du Logement, de la Rénovation urbaine et des Affaires sociales. En août 1980, il apporte sa voix à la mise en application de l’article 107 quater et à la naissance des institutions politiques wallonnes. Président du Comité permanent des Fédérations wallonnes du PS (1981-1983), où il succède à Léon Hurez, secrétaire du bureau du Conseil régional wallon (1982-1988), il contribue à l’émergence de la Région wallonne et à l’implantation de ses institutions à Namur. Finalement adoptée en novembre 1986 et promulguée par l’Exécutif le 11 décembre, sa proposition de décret instituant Namur capitale de la Région wallonne a suscité un débat passionné.

Le 10 mai 1988, il succède à Guy Coëme à la tête du nouvel Exécutif régional wallon. Ministre-Président en charge de l’Économie et des PME (1988-1991) et de la Fonction publique (1989-1991), il est chargé de coordonner toute la politique wallonne quand, en application de la réforme de 1988, de nouvelles et importantes compétences sont transférées vers la Région. Depuis Alfred Califice, président du Comité ministériel des Affaires wallonnes, Bernard Anselme est le septième ministre à présider un exécutif wallon. Au-delà de la formule « Une Wallonie qui gagne », il s’emploie à ancrer définitivement l’ensemble des institutions wallonnes à Namur (inauguration de la Maison Jamboise en 1991), à (re)structurer l’administration, à créer de nouveaux outils (Conseil wallon de l’économie sociale, AWEX, OFI, etc.) ou à fixer de nouveaux objectifs à ceux qui existent déjà (Invests, SRIW, etc.). Garant d’un budget wallon rigoureux, le ministre-Président défend l’autonomie régionale face aux revendications financières de la Communauté française et rejette tout projet de fusion qui ferait disparaître la Wallonie au profit d’une institution francophone. Face au « fédéral », il revendique la prise en compte des intérêts wallons en matière de transport ferroviaire.

Désigné à la tête du gouvernement de la Communauté française (janvier 1992), B. Anselme est chargé de la Culture, de la Communication, des Sports et du Tourisme, mais surtout du Budget. Il s’agit pour lui de relever le défi du financement autonome de la Communauté et de rechercher de nouveaux moyens propres, notamment en révisant la dotation de la RTBf ou en créant une « wallo-taxe » communautaire. Les réformes comme l’ingéniosité fiscale du nouveau ministre-Président font grand bruit, y compris dans les rangs politiques flamands surtout lorsque le principe de « la wallo-taxe » est validé par le Conseil d’État. Tout en investissant en faveur de Mons comme capitale culturelle de la Wallonie (Centre d’art contemporain de la Communauté française au Grand-Hornu, Mundaneum, théâtre et bibliothèque, etc.), le ministre veut faire la preuve que « la Communauté française, dans son état actuel, est aujourd’hui dépassée par les faits » (discours du 27 septembre 1992). Les accords de la Saint-Michel et de la Saint-Quentin vont répondre en grande partie aux souhaits du socialiste wallon qui, en tant que député, a voté les réformes de 1988 et 1989 et adopte aussi les dispositions issues de la Saint-Michel et de la Saint-Quentin.

C’est au fédéral qu’il est appelé en mai 1993 pour remplacer Philippe Moureaux démissionnaire. Il abandonne la Communauté pour le portefeuille des Affaires sociales dans le gouvernement Dehaene. À peine a-t-il ouvert les dossiers des mutuelles, des franchises médicales, du numerus clausus, et du budget de la Sécurité sociale, que le voilà rappelé à Namur suite à « la démission des trois Guy » (janvier 1994). Au sein du gouvernement wallon, il retrouve des matières qu’il connaît bien : les Affaires intérieures, la Fonction publique et le Budget (1994-1995). En décembre 1994, la Wallonie est la première autorité régionale du pays à collecter des fonds directement auprès des épargnants (un total de 100 millions d’€) : l’emprunt wallon est surnommé le « Bernard 1er ». Conservant les Affaires intérieures et la Fonction publique (1995-1999) au lendemain des premières élections directes du Parlement wallon (il est l’un des 75 premiers élus), le ministre est contraint à la réforme du statut des intercommunales (1996), mais celle des provinces n’aboutit pas. Il impose le Pacte fiscal wallon aux pouvoirs subordonnés. Avec un peu plus de 123 mois dans un exécutif wallon, Bernard Anselme fait partie des cinq ministres ayant exercé plus de 10 ans dans les gouvernements wallons entre octobre 1974 et décembre 2014.

Réélu au Parlement wallon en 1999, B. Anselme renonce à son mandat le 1er janvier 2001 quand il devient le nouveau bourgmestre de Namur. Sur base d’un consensus obtenu au sein de la Commission Namur-Capitale du Parlement wallon (2002), il tente de consolider le statut « de centre politique wallon de sa ville » en proposant de la doter d’un nouvel hémicycle. En vain. En décembre 2006, le PS est envoyé dans l’opposition pour la première fois depuis 1976 et Bernard Anselme achève sa carrière politique comme conseiller communal de Namur (novembre 2012).

Sources

Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 16-22 – Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse -2014

Mandats politiques

Député (1977-1995)
Ministre de l’Exécutif régional wallon (1979-1980)
Membre du Conseil régional wallon (1980-1995)
Conseiller communal de Namur (1983-2012)
Ministre-Président de l’Exécutif régional wallon (1988-1991)
Ministre-Président de l’Exécutif de la Communauté française (1992-1993)
Ministre fédéral (1993-1994)
Ministre wallon (1994-1995)
Député wallon (1995)
Ministre wallon (1995-1999)
Député wallon (1999-2000)
Bourgmestre (2001-2006