La Résistance dans le Grand Liège en 1942

Parmi les grandes réformes politico-administratives imposées par l’occupant allemand en Belgique figure la constitution de grande agglomération urbaine. Anvers, Bruxelles, Charleroi et Liège sont notamment concernées. Ainsi par exemple, dès l’automne 1940, l’autorité allemande d’occupation impose la constitution d’un Grand Liège par la réunion des mandataires de 24 communes du bassin liégeois et la gestion commune de cette grande agglomération. Les statuts du Grand Liège – désormais composé de 30 localités – et les modifications profondes qui l’accompagnent n’entreront en vigueur que fin 1942, début 1943. Cette initiative a comme conséquence indirecte de permettre une lecture globale de phénomènes touchant 410.000 Liégeois, dont leur résistance à l’occupant et à ses valets.
Dès 1940 et 1941, les actes de résistance se multiplient : ce ne sont pas de simples badigeonnages de mur ou des arrachages d’avis officiels allemands. Malgré les arrêtés d’interdiction des autorités allemandes, les mineurs débrayent dès novembre-décembre 1940. Au printemps, la mobilisation atteint son paroxysme. Réclamant une hausse des salaires, les mineurs et sidérurgistes sont encadrés par des militants communistes et syndicaux qui parviennent à structurer un vaste mouvement de grève et de protestation qui atteint son point culminant le 10 mai 1941. Soutenus par une population hostile à l’occupant, ils parviennent à mobiliser 100.000 personnes et à contraindre les autorités allemandes à consentir une augmentation des salaires de 8%. Les signes de résistance à l’occupant se multiplient et se diversifient.
La résistance se manifeste en effet en recourant à la force par divers sabotages. Au moyen d’explosifs, sont tour à tour visés l’infrastructure ferroviaire, les pylônes et cabines électriques, les usines, le ravitaillement, mais aussi les locaux de l’autorité allemande, ceux des « collaborateurs » rexistes ou de commerçants profiteurs. Il y a parfois mort d’hommes, de sympathisants nazis, de gardes wallons voire de soldats allemands. Sur le seul territoire du Grand Liège, ce sont près de 250 actes de résistance qui ont été enregistrés sur 24 mois, entre 1941 et 1943 et surtout en 1942, malgré la répression allemande qui est particulièrement sévère : amende – jusqu’à un million de francs –, confiscation – notamment de vélos ! –, obligation de surveillance imposée aux civils, couvre-feu, prise d’otages voire exécution capitale à titre d’exemple.

Références
Pôle Recherche et Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)

La Résistance dans le Grand Liège (janvier-décembre 1941)

Parmi les grandes réformes politico-administratives imposées par l’occupant allemand en Belgique figure la constitution de grandes agglomérations urbaines. Anvers, Bruxelles, Charleroi et Liège sont notamment concernées. Ainsi par exemple, dès l’automne 1940, l’autorité allemande d’occupation impose la constitution d’un Grand Liège par la réunion des mandataires de 24 communes du bassin liégeois et la gestion commune de cette grande agglomération. Les statuts du Grand Liège – désormais composé de 30 localités – et les modifications profondes qui l’accompagnent n’entreront en vigueur que fin 1942, début 1943. Cette initiative a comme conséquence indirecte de permettre une lecture globale de phénomènes touchant 410.000 Liégeois, dont leur résistance à l’occupant et à ses valets.
Dès 1940 et 1941, les actes de résistance se multiplient : ce ne sont pas de simples badigeonnages de mur ou des arrachages d’avis officiels allemands. Malgré les arrêtés d’interdiction des autorités allemandes, les mineurs débrayent dès novembre-décembre 1940. Au printemps, la mobilisation atteint son paroxysme. Réclamant une hausse des salaires, les mineurs et sidérurgistes sont encadrés par des militants communistes et syndicaux qui parviennent à structurer un vaste mouvement de grève et de protestation qui atteint son point culminant le 10 mai 1941. Soutenus par une population hostile à l’occupant, ils parviennent à mobiliser 100.000 personnes et à contraindre les autorités allemandes à consentir une augmentation des salaires de 8%. Les signes de résistance à l’occupant se multiplient et se diversifient.
La résistance se manifeste en effet en recourant à la force par divers sabotages. Au moyen d’explosifs, sont tour à tour visés l’infrastructure ferroviaire, les pylônes et cabines électriques, les usines, le ravitaillement, mais aussi les locaux de l’autorité allemande, ceux des « collaborateurs » rexistes ou de commerçants profiteurs. Il y a parfois mort d’hommes, de sympathisants nazis, de gardes wallons voire de soldats allemands. Sur le seul territoire du Grand Liège, ce sont près de 250 actes de résistance qui ont été enregistrés sur 24 mois, entre 1941 et 1943, malgré la répression allemande qui est particulièrement sévère : amende – jusqu’à un million de francs –, confiscation – notamment de vélos ! –, obligation de surveillance imposée aux civils, couvre-feu, prise d’otages voire exécution capitale à titre d’exemple.

Références
Pôle Recherche et Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)