BÉRÉGISE

Eglises

Près d’Emptinne vers 670, Saint-Hubert (lieu supposé) après 725


Le fondateur de l’abbaye de Saint-Hubert porte le nom de Bérégise. Pourtant, aux origines, l’abbaye porte un autre nom qu’aujourd’hui et peu de choses rappellent l’activité de Bérégise.

Après une formation au monastère de Saint-Trond, ce dernier est ordonné prêtre, entre à la cour du maire du palais, Pépin de Herstal, et devient un aumônier bénéficiant d’une grande influence auprès du prince. En 687, Pépin charge d’ailleurs Bérégise de réunir, au milieu de la forêt ardennaise, une première communauté religieuse et lui accorde une charte de fondation. Bérégise fonde ainsi l’abbaye d’Andage, qui porte ce nom en raison du ruisseau qui y coule. Plus tard, l’abbaye deviendra celle de Saint-Hubert.

Au tournant des VIIe et VIIIe siècles, les clercs réguliers qui s’établissent à Andage sont placés sous la direction de Bérégise. Celui-ci reste le supérieur de l’abbaye jusqu’à sa mort, survenue après 725 et semble-t-il avant 746. Dans le premier quart du IXe siècle, l’évêque de Liège Valcand décida de remplacer les chanoines réguliers d’Andain par une colonie de Bénédictins.

 

Sources

Eugène COEMANS, dans Biographie nationale, t. 2, col. 173-174
Léopold GENICOT (dir), Histoire de la Wallonie, Toulouse, Privat, 1973, p. 99
Pierre-Auguste-Florent GÉRARD, Histoire des Francs d’Austrasie, t. 1, p. 383 et sv.

La principauté abbatiale de Saint-Hubert (XIVe siècle)

Une première abbaye aurait été fondée à la fin du VIIe siècle, sous la direction de Bérégise, un moine proche des Péppinides. C’est cependant en étant placée sous la règle des Bénédictins qu’elle prend son véritable essor au IXe siècle. Une ville se crée à proximité de l’abbaye de Saint-Hubert qui constitue une sorte de relais de l’Église de Liège dans le sud du diocèse. Dépendant du pouvoir spirituel de Liège, l’abbé de Saint-Hubert s’impose comme un seigneur disposant de nombreux droits sur un grand nombre de villages et hameaux à la fois dispersés et éloignés et se montre jaloux de son indépendance temporelle. Celle-ci sera cependant contestée après la remise en cause des équilibres provoquée par l’expansion bourguignonne. Les princes de France, de Liège, de Luxembourg et des Pays-Bas recherchent l’alliance de l’abbé : face aux prétentions des deux derniers, la principauté abbatiale de Saint-Hubert trouvera un « protecteur » auprès du roi de France, au XVIIe siècle ; mais ce dernier ne renonce à ses vues sur Saint-Hubert qu’en 1769. Affichant une grande prospérité, voire un esprit d’entreprise très novateur, l’abbaye résiste aux guerres incessantes de la fin de l’Ancien Régime, mais ne survit pas à la Révolution française. En 1797, les moines sont envoyés en exil et le dernier abbé, Nicolas Spirlet, se réfugie à Montjoie où il meurt un an plus tard. Les biens sont vendus et l’abbaye perd ce statut si particulier qui permit à 56 abbés de se considérer comme responsables d’un petit État indépendant de 825 à 1795.

Références
HHWH59  ; VdEss06 ; VerM01 ; WPH01-236


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)