SPW-Patrimoine

Abbaye de Stavelot

La façade sud-est de l’abbaye et le fronton aux armes de Joseph de Nollet © IPW

Véritable centre du pouvoir principautaire, l’abbaye de Stavelot a subi les affres du temps pour parvenir jusqu’à nous avant sa restauration complète par la Région wallonne achevée en 2002. 

Ce site exceptionnel est aujourd’hui un témoin privilégié de ce que fut la principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy. 

Ancienne abbaye bénédictine fondée au milieu du VIIe siècle par saint Remacle, elle devint au fil des siècles un complexe de grande importance dont subsistent actuellement les vestiges archéologiques de l’abbatiale, la porte de l’abbaye, les bâtiments de service à sa gauche, la façade sur cour du Conseil de la principauté à sa droite et les bâtiments abbatiaux disposés autour du cloître. 

Classée comme monument et comme site le 24 décembre 1958, l’abbaye et son environnement figurent aussi sur la liste du patrimoine exceptionnel de Wallonie.

L’ancienne porte de l’abbaye et l’arvô © ETC


La porte de l’abbaye, construite par le prince-abbé Guillaume de Manderscheidt, est datée de 1522 par une inscription gothique présente sur l’édifice. 

Élevé en briques et calcaire sur deux niveaux, le bâtiment conserve le souvenir de deux souverains stavelotains : les armes de Guillaume de Manderscheidt, prince-abbé de 1499 à 1546, se trouvent à gauche de la large entrée en plein cintre. Un panneau armorié placé plus haut présente les armes martelées de François-Égon de Fürstenberg, prince-abbé de 1668 à 1692, surmontées du bonnet de prince du Saint-Empire romain germanique. Ce second panneau présente une longue inscription latine qui témoigne des travaux de réfection de l’édifice commandités en 1677 par ce dernier. 

À gauche de la porte subsistent plusieurs bâtiments de service : écuries, brasserie et boulangerie datés de 1714. 

À droite de la porte se trouve l’hôtel du Conseil de la principauté, millésimé 1717. Élevé en briques et calcaire et comptant cinq travées sur deux niveaux, le bâtiment a toutefois subi des modifications dans la seconde moitié du XXe siècle ; seule la façade principale est aujourd’hui conservée en l’état. 

Ce bâtiment abritait les séances du Conseil d’État, organisées sous la présidence du prince-abbé ou de son représentant et auxquelles participaient les deux prieurs de Stavelot et Malmedy ainsi que plusieurs conseillers. C’est à cet endroit que se trouvait également le quartier du Prince, édifié en 1718 mais lui aussi modifié par la suite.

Les armoiries du prince-abbé François-Égon de Fürstenberg sur l’ancienne porte de l’abbaye © IPW



Les bâtiments conventuels constituent de nos jours la partie la plus imposante des vestiges de l’abbaye. 

Devenus propriété de la Région par bail emphytéotique et restaurés entre 1999 et 2002, ils abritent aujourd’hui le musée de la principauté de Stavelot-Malmedy ainsi que le musée du circuit de Spa-Francorchamps et le musée Apollinaire. 

Les trois ailes actuelles, construites autour du cloître, avaient été édifiées aux côtés de l’ancienne abbatiale entre 1740 et 1780 en briques et calcaire dans le plus pur esprit classique de l’époque. La quatrième aile du cloître a disparu en même temps que l’église. 

Ces bâtiments conservent encore quelques traces matérielles liées à la présence des souverains stavelotains : la cheminée de la salle du chapitre est frappée des armes de la principauté ; les armoiries du prince-abbé Joseph de Nollet (1741-1753) ainsi que sa devise Nemini infensae sont inscrites sous un fronton courbe à l’ornementation très soignée situé à l’angle sud-est des bâtiments ; enfin, l’aile ouest comporte un fronton triangulaire orné des armes et de la devise de Jacques de Hubin, commanditaire de la reconstruction de deux ailes en 1774.

Les armoiries du prince-abbé Guillaume de Manderscheidt sur la porte de l’ancienne abbatiale © IPW

 



Le seul témoin conservé de l’imposante église abbatiale se trouve en face de ces bâtiments. 

Une tour carrée, élevée en moellons de grès et de calcaire, présente des bases romanes appartenant à l’avant-corps ouest de l’église consacrée en 1040 par le prince-abbé Poppon. Reconstruite en 1536 par Guillaume de Manderscheidt comme l’indiquent un millésime et les armoiries du prince-abbé, la tour domine aujourd’hui les vestiges archéologiques de l’église détruite à la Révolution.

 


 

 

Cour de l'Abbaye 1

4970 Stavelot

carte

Classée comme monument et comme site sur la liste du patrimoine exceptionnel de Wallonie

Frédéric MARCHESANI, 2013

SPW-Patrimoine

Monastère et cathédrale Saints-Pierre-Paul-et-Quirin

L’ancien monastère bénédictin de Malmedy possède une longue histoire remontant au VIIe siècle. 

La ville se développe autour de son abbaye, qui subit de nombreuses épreuves à travers les temps. Détruite par des raids normands et hongrois aux IXe et Xe siècles, elle est également plusieurs fois la proie des flammes. 

Le prince-abbé Guillaume de Manderscheidt est à l’origine de nombreux travaux, principalement après l’incendie de 1521. Il rénove les bâtiments sinistrés, ajoute le quartier abbatial et reconstruit la tour de l’abbatiale de 1535 à 1539. 

Les bâtiments conventuels conservés de nos jours datent de 1708 comme le renseignent les restes d’une inscription en ancrage située dans le cloître. Amputé du « quartier du prince », disparu suite à l’incendie de 1689, le monastère présente toutefois une belle unité architecturale. 

Il se compose de quatre ailes et deux avant-corps latéraux élevés en calcaire et moellons divers sur deux niveaux coiffés de hautes bâtières d’ardoises. 

Le vitrail moderne portant les armoiries de la principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy © IPW

Les bâtiments, annexés à la cathédrale, forment un grand cloître entourant une cour intérieure. 

Le bâtiment cessa d’être un monastère à la Révolution pour connaître depuis de nombreuses affectations. Il abrite aujourd’hui, dans une partie des bâtiments restaurés en 2005, le Trésor de la cathédrale de Malmedy, témoin de la riche histoire de la cité et de la principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy. Y sont notamment conservés de nombreux objets liturgiques liés à l’histoire principautaire ainsi qu’une belle collection de portraits des derniers princes-abbés. 

Plus récemment, le monastère est devenu le « Malmundarium », cœur touristique et culturel de Malmedy. Espace de mémoire, d’art et d’histoire, il présente de nombreuses facettes de l’histoire malmedienne parmi lesquelles une imposante ligne du temps, l’« Historium », retraçant quatorze siècles d’histoire depuis 648 jusqu’à nos jours.

 

Le monument funéraire de Joseph de Nollet. © IPW

Témoin privilégié de l’histoire de Malmedy, le monastère est indissociable de son ancienne église abbatiale, aujourd’hui cathédrale. 

Bien que résidant la plupart du temps à Stavelot, le souverain était abbé de Malmedy et siégeait donc dans l’église dédiée aux saints Pierre, Paul et Quirin. 

Le bâtiment actuel, construit de 1776 à 1782, est le successeur de plusieurs églises abbatiales. Consacré en 1784, il a été élevé sur les plan

s de l’architecte Charles-Antoine Galhausen. 

L’ancienne abbatiale, détruite par le feu en 1689 comme le monastère suite au passage des troupes de Louis XIV, attendait un nouveau souffle depuis près d’un siècle. 

L’imposante façade présentant deux tours carrées sous coiffe à lanternon octogonal annonce à elle seule les proportions de l’édifice. 

La façade principale, tout comme les façades latérales, sont assez épurées ainsi que l’intérieur décoré tout en pureté et sobriété par le stucateur-ornemaniste François-Joseph Duckers qui réalisa notamment les bas-reliefs de la coupole.

Le monument funéraire de Dieudonné Drion © IPW


 Siège spirituel du prince-abbé à Malmedy, la cathédrale conserve encore des traces manifestes de son appartenance à la principauté abbatiale : deux tombeaux en marbre noir et blanc sont murés dans le chœur. 

Le premier, à droite, porte les armoiries de la principauté ainsi que celles du prince-abbé Joseph de Nollet (1672-1753). 

Le second, à gauche, porte également les armoiries principautaires ainsi que celles du prince-abbé Dieudonné Drion (1669-1741). 

Les vitraux de la nef, bien que récents, témoignent eux aussi du passé prestigieux de la ville. Installés après les bombardements de 1944, ils présentent plusieurs devises et armoiries de princes-abbés de Stavelot-Malmedy, parmi lesquelles celles de Joseph de Nollet et de Jacques de Hubin. Le vitrail de la croisée du transept représente quant à lui les armoiries de l’ancienne principauté.

Place du Châtelet
4960 Malmedy

carte

Frédéric MARCHESANI, 2013

KIK-IRPA, Bruxelles

Château des Vieux Fourneaux

Cité pour la première fois en 895, le village de Hamoir et son château constituaient un fief relevant de la Cour féodale de Stavelot. Situé dans le comté de Logne, ce fief était géré par une mayeurie d’officiers héréditaires. Le château du Fourneau ou château des Vieux Fourneaux conserve lui aussi une trace matérielle rappelant son appartenance stavelotaine d’Ancien Régime. Ces fourneaux, cités depuis 1425, connurent une grande prospérité au XVIIe siècle, avant d’être délaissés. À la fin de ce siècle, les lieux devinrent propriété de l’abbaye de Malmedy avant d’être rapidement revendus en 1698. Ils sont le lieu de réunion de l’assemblée des officiers et gentilshommes du comté de Logne dès le début du XVIIIe siècle. Le fourneau subsiste jusqu’en 1805 ainsi qu’une forge jusque 1820. Le bâtiment actuel est divisé en deux parties, chacune flanquée de tours circulaires.
 

Dans le château, une taque de foyer aux armes de la principauté de Stavelot-Malmedy date de l’année de la vente du domaine à celle-ci. Elle figure en son centre le blason au dragon, emblème de Malmedy, entouré des attributs abbatiaux : la mitre, la crosse et l’épée. Autour de la composition se trouve l’inscription gravée « INSIGNIA ABBATIA IMPERIALIS MALMONDANENSIS ». Le millésime 1698 est lui aussi présent. Plus curieux, le bâtiment conserve une autre taque de cheminée, cette fois aux armes de Charles Quint. Datée du XVIe siècle sans plus de précision, elle comporte les emblèmes impériaux traditionnels (aigle bicéphale, couronne, armoiries de Charles Quint) ainsi que la devise du roi d’Espagne « PLUS OULTRE ». Hamoir se trouvait pourtant sur le territoire du comté de Logne, faisant partie intégrante de la principauté de Stavelot-Malmedy.

Rue de Tohogne 14
4180 Hamoir

carte

Frédéric MARCHESANI, 2013

no picture

Château de la Vaulx-Renard

Le château et la ferme de la Vaulx-Renard témoignent de l’importance de la famille des la Vaulx-Renard, seigneurs du lieu. Ce siège d’une ancienne seigneurie foncière relevant en fief de la Cour féodale de Stavelot depuis 1343 est un imposant ensemble semi clôturé construit aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Les seigneurs de la Vaulx-Renard étaient officiers héréditaires de la cour de justice du ban de Roanne et certains se sont illustrés comme podestats ou maréchaux des troupes de la principauté. Propriété des moines de l’abbaye de Stavelot en 1763 puis revendu à un particulier en 1793, le domaine est aujourd’hui une importante exploitation agricole située dans un vaste domaine privé dont les bâtiments sont séparés du château par des murs de clôture. 

La ferme et le château conservent chacun une trace de l’ancienne principauté abbatiale. Le château, ancienne maison seigneuriale construite en 1571, présente dans son immense âtre une crémaillère et une taque de fonte ouvragée datée de 1718 sur laquelle figurent un loup et la crosse de saint Remacle, emblèmes stavelotains. La ferme, qui date de la fin du XVIIe siècle, fut en partie agrandie en 1779 par les moines de Stavelot comme l’attestent deux girouettes en fer forgé représentant un loup gravé de cette date et rappelant la fin des travaux.

La Vaulx Renard
4987 Stoumont

carte

Frédéric MARCHESANI, 2013

Photo de 1979 © KIK-IRPA, Bruxelles

Ancienne chapelle des Capucins

La chapelle de l’actuel collège Saint-Remacle conserve la mention de quatre princes-abbés. 

Cette ancienne chapelle des Capucins, dédiée à la Vierge, saint Antoine de Padoue et saint François, a été construite en 1659. Elle fut un des rares bâtiments stavelotains à avoir échappé à l’incendie de la localité en 1689. 

Située au fond d’une courette bordée d’arbres, la chapelle est élevée en briques et calcaire et possède une nef unique. 

À l’intérieur se trouve le monument funéraire de Jean Gilson, révérend et conseiller de plusieurs princes-abbés. Daté de 1767, le monument est construit en marbre noir et blanc et porte l’inscription suivante en son centre : « Icy repose le Révérend Seigneur Jean Gilson prêtre bénéficier de Marchienne-au-Pont. Recteur du cantuaire de Warnant, secrétaire et receveur général des Princes Nicolas de Massin, Dieudoné de Drion et Joseph de Nollet et Alexandre de Delmotte, décédé le 30 octobre 1767 ».

carte

Frédéric MARCHESANI, 2013

G. Focant - SPW-Patrimoine

Ancien monastère de Malmedy

L’ancien monastère bénédictin de Malmedy possède une longue histoire qui remonte au VIIe siècle. La ville se développe autour de son abbaye, qui subit de nombreuses épreuves à travers le temps. Détruite par des raids normands et hongrois aux IXe et Xe siècles, elle est également à plusieurs reprises la proie des flammes. Les bâtiments sont renouvelés par le prince-abbé de Stavelot-Malmedy Guillaume de Manderscheidt entre 1535 et 1539. Les bâtiments conventuels conservés de nos jours datent de 1708, comme le renseignent les restes d’une inscription en ancrage située dans le cloître, et présentent une belle unité architecturale. Ils se composent de quatre ailes et deux avant-corps latéraux élevés en calcaire et moellons divers sur deux niveaux coiffés de hautes bâtières d’ardoises. Les bâtiments, annexés à la cathédrale, forment un grand cloître entourant une cour intérieure. L’édifice cesse d’être un monastère à la Révolution pour connaître de nombreuses affectations.

Relativement préservé des excès révolutionnaires malgré des dégâts commis en 1793, l’ancien monastère de Malmedy est rapidement réaffecté pour les besoins du nouveau pouvoir. L’importance et le bon état des bâtiments, situés en plein centre de la localité, en font un endroit idéal pour l’installation d’administrations. La sous-préfecture d’arrondissement de Malmedy s’y établit au début du XIXe siècle. Vendu comme bien national, le monastère est alors la propriété de l’arrondissement. Le tribunal de première instance occupe quant à lui une partie du rez-de-chaussée de l’ancienne abbaye.

Le monastère abrite aujourd’hui, dans une partie des bâtiments restaurés en 2005, le Trésor de la cathédrale de Malmedy, ainsi que le Malmundarium, cœur touristique et culturel de la ville.

Place du Châtelet
4960 Malmedy

carte

Classé comme monument le 4 octobre 1974

Frédéric MARCHESANI, 2014

Villers Augustin-François

Académique, Philologie

Malmedy 20/04/1748, Malmedy 20/05/1794

L’un des dictionnaires wallon-français les plus anciens connus est l’œuvre d’Augustin-François Villers. Jamais publié du vivant de son auteur, ce manuscrit a fait l’objet de beaucoup d’attention dès le XIXe siècle, notamment par la Société liégeoise de Littérature wallonne, avant d’être édité une première fois en 1957 et de faire l’objet d’une édition critique en 1999. Si l’on continue à s’interroger sur les motivations et les objectifs d’Augustin-François Villers, sorte de précurseur de la philologue wallonne, force est de reconnaître à son Dictionnaire à la fois la grande richesse des mots et expressions, l’étendue des domaines explorés, l’originalité du contenu et la délimitation stricte de l’aire géographique analysée (LECHANTEUR).

Après des études au Collège des Jésuites à Luxembourg, ce fils d’une famille patricienne malmédienne – son père a été bourgmestre de la localité – étudie le Droit à l’Université de Louvain, puis s’établit dans sa ville natale comme avocat. Nommé échevin de Malmedy (1773), Augustin-François Villers est choisi comme conseiller privé et provincial par le prince-abbé Jacques Hubin (1785) et conserve la confiance de son successeur, Célestin Thys, le dernier prince abbé de Stavelot-Malmedy.

Jurisconsulte, historien, linguiste, Villers se penche sur les statuts du pays de Stavelot et du comté de Logne (1777), il établit un Codex Stabuleto-Malmundariensis (dans les années 1780), et écrit une histoire de l’ancienne principauté de Stavelot, depuis Saint-Remacle, fondateur du monastère, jusqu’à l’élection du prince abbé Célestin de Thys (en 1787), soit l’Histoire chronologique des abbés-princes de Stavelot et de Malmedy avec les principaux événements arrivés sous leurs règnes respectifs, en la principauté de Stavelot et comté de Logne

Maïeur de Louveigné (selon certaines sources), puis surtout de Malmedy à l’heure de la seconde restauration autrichienne, en 1793, Augustin-François Villers meurt en service, dans un accident de cheval, laissant en l’état de manuscrit ce Dictionnaire wallon-français « pour l’usage de ses enfants ».

Sources

Jean LECHANTEUR (éd.), Le dictionnaire wallon-françois (Malmedy, 1793) d’Augustin-François Villers, avec un lexique des termes français vieillis ou difficiles par Martine WILLEMS, Liège, 1999, Mémoires de la Commission de Toponymie et de dialectologie, section wallonne, n°19
M. DEWALQUE, Note sur le dictionnaire d’AF Villers, dans Malmedy Folklore, 1981, t. XLV, p. 21-28
Robert CHRISTOPHE, Malmedy, ses rues, ses lieux-dits, dans Folklore. Stavelot - Malmedy - Saint-Vith, Malmedy, 1979, t. 43, p. 10
Charles GRANDGAGNAGE, Extraits d’un dictionnaire wallon-français composé en 1793 par M. Augustin-François Villers, licencié en droit, pour l’usage de ses enfants, dans Bulletin de la Société liégeoise de Littérature wallonne, n°6-2, 1863, p. 21-91
Joseph DEJARDIN, Examen critique de tous les dictionnaires wallon-français parus à ce jour, dans Bulletin de la Société liégeoise de Littérature wallonne, Liège, Carmanne, 1886, t. 22, p. 311-361
Quirin ESSER, Note sur le dictionnaire malmédien de Villers (1793), dans Bulletin de la Société liégeoise de Littérature wallonne, n°45, 1904, p. 347-352
M.S.P. ERNST, Histoire du Limbourg, suivie de celle des comtés de Dalhem et de Fauquemont…, Liège, 1838, vol. 2, p. 99-100
Albert LELOUP, Folklore Malmedy, 1957, XII, p. 162
Maurice LANG, Généalogies, dans Folklore Stavelot–Malmedy–Saint-Vith, 1965, t. XXIX, p. 48

© Buste reliquaire de Saint-Poppon, 1626 - Église Saint-Sébastien de Stavelot

Poppon

Eglises

Deynze 973, Marchiennes 21/01/1048


Avant de se tourner vers l’Église, le réformateur et futur abbé de Stavelot Poppon embrasse la carrière de chevalier. Entré au monastère de Saint-Thierry à Reims, il fait la rencontre de Richard de Saint-Vannes, vers 1008, qui le nomme prieur du monastère de Saint-Vaast.

En 1020, Henri II le fait abbé de Stavelot, à la mort de Bertrand. C’est ici que commence sa carrière de réformateur. Avec quelques moines, il instaure une discipline austère au monastère de Stavelot-Malmedy. Il y construit également un nouveau monastère et une nouvelle église et enrichit le trésor d’objets d’art. Son action vise, en effet, à développer le culte des reliques, à renouveler et agrandir les édifices religieux, à promouvoir les études et les arts et à assurer la prospérité matérielle de la maison. 

Après Stavelot, Poppon réforme le monastère de Saint-Laurent à Liège, où, après de nombreuses difficultés, il assure sa prospérité durant un demi-siècle. Chargé de la direction du monastère de Saint-Trond, il intervient encore à Waulsort, mais aussi dans le diocèse de Cambrai, dans les abbayes de Saint-Ghislain, de Haumont, de Saint-Vaast et de Marchiennes, où il mourut.

 

Sources

Alfred CAUCHIE, dans Biographie nationale, t. 18, col. 43-53.
Paul GUÉRIN, Les Petits Bollandistes : vies des Saints de l’Ancien et du Nouveau Testament, des martyrs, des pères, des auteurs sacrés et ecclésiastiques, des vénérables et autres personnes mortes en odeur de sainteté, t. 1 : Du 1er au 26 janvier, p. 609-612

La principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy (IXe siècle)

Au VIIe siècle, une active campagne de christianisation est menée en Austrasie ; elle se manifeste notamment par l’établissement de communautés de moines. Dans le pays mosan (vers 650), Remacle (aquitain formé à Luxeuil) contribue à la conversion des habitants de Stavelot, en bord de Warche, et de Malmédy, en bord d’Amblève, où il crée deux abbayes qui donneront naissance à des localités d’une certaine importance. Grâce aux donations des princes mérovingiens et carolingiens, les successeurs de saint-Remacle se retrouvent à la tête de territoires défrichés étendus. Après une période difficile (IXe siècle), les abbés de Stavelot rétablissent une discipline morale, résistent à la pression des princes laïcs (Xe et XIe siècles) et conservent leur relation directe, exclusive et immédiate avec l’empereur. Strictement impérial, le domaine abbatial se mue en principauté ecclésiastique sur le modèle, mais en plus modeste, de la principauté de Liège (à l’origine créée aussi par saint-Remacle).
En dehors des grandes voies de circulation, la principauté abbatiale vit en paix durant plusieurs siècles. Élus par les moines des deux abbayes, 77 princes-abbés se succèdent jusqu’en 1795. Si certains d’entre eux partagèrent leur titre (prince-abbé des monastères de Stavelot-Malmédy, prince du Saint-Empire et comte de Logne) avec d’autres fonctions (parfois celle de prince-évêque de Liège), la coutume s’impose, au XVIIIe siècle, de choisir le chef parmi les membres des deux monastères. Le 1er octobre 1795, la petite principauté disparaît et se fond à l’intérieur du département de l’Ourthe.

Références
Baix ; Brict-69-70 ; HPLg-41 ; HHWH59 ; HW04-113-114 ; LgBV ; LJGdLg-48


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)